• Gustave Courbet 
    Voici le deuxième article consacré au deuxième grand mouvement littéraire du dix-neuvième siècle, à savoir le réalisme. Encore une fois cet article n’offre pas une vue exhaustive sur le sujet, mais présente quelques repères permettant de mieux comprendre les idées essentielles de ce mouvement important.


    1) Dans le domaine du roman

    Les romanciers réalistes ( Balzac, Flaubert, Stendhal qui est à la fois romantique et réaliste, Maupassant qui a également écrit des nouvelles fantastiques...) ont pour objectif de représenter le monde d’une manière impartiale et complète (ils ont le souci de l’observation et recherchent le fait vrai). Ils aiment photographier le réel !
    Chez Balzac, l’action est située dans le temps et l’espace avec précision. Les êtres sont, pour lui, influencés par leur milieu de vie et le décor de leur existence est créé à l’image de leur caractère (un bon exemple est la pension de Madame Vauquer dans Le Père Goriot : l’endroit, qui est repoussant, est à l’image de la maîtresse des lieux !).
    Certains écrivains réalistes réaliseront des enquêtes afin de restituer la réalité dans toute son exactitude. Pensons notamment à la description de l’empoisonnement de l’héroïne dans Madame Bovary de Flaubert. Ce dernier refuse même de laisser transparaître ses sentiments personnels lorsqu’il décrit ses personnages.
    Le réalisme poussé à l’extrême s’appellera le naturalisme que l’on trouve chez Émile Zola dont les oeuvres s’appuient sur une documentation abondante.


    2) Dans le domaine de la poésie

    A) Théophile Gautier (1811-1872)

    Il a été l’animateur du mouvement de l’art pour l’art dont les idées essentielles sont les suivantes :

    1) L’art est désintéressé (il n’a aucun but utile) : il est à lui-même sa propre fin. « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid » dira Théophile Gautier. L’art doit demeurer indépendant de la morale et de la politique. Le mouvement de l’art pour l’art refuse donc la poésie sentimentale, la poésie philosophique qui transmettrait des idées ou une morale et la poésie politique qui se soucie du progrès social.

    2) L’artiste ne connaît qu’un culte : celui de la beauté (on peut donc observer un lien avec arts plastiques). L’artiste a un souci de la belle forme qui doit être impeccable.

    3) Pour conquérir la beauté l’artiste ne doit rien négliger, ne rien laisser au hasard : le travail de la forme et les recherches techniques sont donc essentielles.
    Le mouvement de l’art pour l’art ouvre la voie à la poésie du Parnasse (Leconte de Lisle).


    B) Leconte de Lisle (1818-1894)

    Il est le chef de file du groupe des poètes parnassiens (le Parnasse est une montagne grecque qui, consacrée à Apollon et aux muses, symbolisa la poésie).
    Les idées essentielles des poètes parnassiens sont les suivantes :

    1) Impersonnalité :

    • Leconte de Lisle estime que « le thème personnel et ses variations trop répétées ont épuisé l’attention » (en cela les poètes parnassiens s’opposent au romantisme).

    • Les parnassiens s’opposent aux confidences trop directes (le poète ne doit pas chercher à exprimer ses sentiments intimes).
    Il faut cependant souligner que des sentiments profonds apparaissent (pensons notamment à la nostalgie du pays natal chez Leconte de Lisle qui est originaire de l’île de la Réunion, etc.). Il s’agit donc d’une impersonnalité et non d’une impassibilité.


    2) Union de l’art et de la science

    C’est une poésie qui revient vers le passé (les parnassiens souhaitent faire revivre le passé par la documentation (il ne s’agit donc pas de l’imagination et de la couleur locale comme chez les romantiques). Par exemple plusieurs histoires anciennes sont évoquées comme celles de la Grèce, de la Scandinavie, etc.


    3) Culte de la beauté

    • L’art doit réaliser la Beauté (Leconte de Lisle est, sur ce point, plus intransigeant que Gautier !). L’art est un luxe intellectuel, réservé à une élite, indépendant de la vérité, de l’utilité, de la morale, et n’ayant qu’un seul objet : le Beau. Cette mystique de la Beauté deviendra l’inspiration commune des jeunes poètes Parnassiens. C'est Leconte de Lisle, leur maître, qui leur donna des conseils sur les plans de la langue et de la prosodie pour atteindre à une « facture parfaite sans laquelle il n’y a rien ».

    • Les parnassiens s’opposent à l’improvisation et défendent la valeur d’une inspiration contrôlée. Leurs vers seront remaniés jusqu’au sentiment d’une exécution parfaite.



    Conclusion

    En conclusion le réalisme se révolte contre le romantisme
    Ce dernier courant mettait en avant le goût du rêve, du mystère et du fantastique (les écarts de l’imagination étaient fréquents chez les écrivains romantiques). Il ne faut pas oublier que le romantisme déformait parfois la vérité pour des raisons esthétiques.
    Le réalisme peut être mis en relation avec le positivisme (courant philosophique du 19e siècle) qui professe le respect des faits matériels et étudie les hommes d’après leur comportement et leur milieu (le positivisme était opposé au rêve, à l’imagination, à la métaphysique).
    Le domaine d’ élection du romantisme est le roman où l’on peut observer un grand réalisme de l’observation.
    Sur le plan pictural, on peut citer Gustave Courbet qui fut un grand peintre réaliste.




  • Gustave Courbet 
    Voici le deuxième article consacré au deuxième grand mouvement littéraire du dix-neuvième siècle, à savoir le réalisme. Encore une fois cet article n’offre pas une vue exhaustive sur le sujet, mais présente quelques repères permettant de mieux comprendre les idées essentielles de ce mouvement important.


    1) Dans le domaine du roman

    Les romanciers réalistes ( Balzac, Flaubert, Stendhal qui est à la fois romantique et réaliste, Maupassant qui a également écrit des nouvelles fantastiques...) ont pour objectif de représenter le monde d’une manière impartiale et complète (ils ont le souci de l’observation et recherchent le fait vrai). Ils aiment photographier le réel !
    Chez Balzac, l’action est située dans le temps et l’espace avec précision. Les êtres sont, pour lui, influencés par leur milieu de vie et le décor de leur existence est créé à l’image de leur caractère (un bon exemple est la pension de Madame Vauquer dans Le Père Goriot : l’endroit, qui est repoussant, est à l’image de la maîtresse des lieux !).
    Certains écrivains réalistes réaliseront des enquêtes afin de restituer la réalité dans toute son exactitude. Pensons notamment à la description de l’empoisonnement de l’héroïne dans Madame Bovary de Flaubert. Ce dernier refuse même de laisser transparaître ses sentiments personnels lorsqu’il décrit ses personnages.
    Le réalisme poussé à l’extrême s’appellera le naturalisme que l’on trouve chez Émile Zola dont les oeuvres s’appuient sur une documentation abondante.


    2) Dans le domaine de la poésie

    A) Théophile Gautier (1811-1872)

    Il a été l’animateur du mouvement de l’art pour l’art dont les idées essentielles sont les suivantes :

    1) L’art est désintéressé (il n’a aucun but utile) : il est à lui-même sa propre fin. « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid » dira Théophile Gautier. L’art doit demeurer indépendant de la morale et de la politique. Le mouvement de l’art pour l’art refuse donc la poésie sentimentale, la poésie philosophique qui transmettrait des idées ou une morale et la poésie politique qui se soucie du progrès social.

    2) L’artiste ne connaît qu’un culte : celui de la beauté (on peut donc observer un lien avec arts plastiques). L’artiste a un souci de la belle forme qui doit être impeccable.

    3) Pour conquérir la beauté l’artiste ne doit rien négliger, ne rien laisser au hasard : le travail de la forme et les recherches techniques sont donc essentielles.
    Le mouvement de l’art pour l’art ouvre la voie à la poésie du Parnasse (Leconte de Lisle).


    B) Leconte de Lisle (1818-1894)

    Il est le chef de file du groupe des poètes parnassiens (le Parnasse est une montagne grecque qui, consacrée à Apollon et aux muses, symbolisa la poésie).
    Les idées essentielles des poètes parnassiens sont les suivantes :

    1) Impersonnalité :

    • Leconte de Lisle estime que « le thème personnel et ses variations trop répétées ont épuisé l’attention » (en cela les poètes parnassiens s’opposent au romantisme).

    • Les parnassiens s’opposent aux confidences trop directes (le poète ne doit pas chercher à exprimer ses sentiments intimes).
    Il faut cependant souligner que des sentiments profonds apparaissent (pensons notamment à la nostalgie du pays natal chez Leconte de Lisle qui est originaire de l’île de la Réunion, etc.). Il s’agit donc d’une impersonnalité et non d’une impassibilité.


    2) Union de l’art et de la science

    C’est une poésie qui revient vers le passé (les parnassiens souhaitent faire revivre le passé par la documentation (il ne s’agit donc pas de l’imagination et de la couleur locale comme chez les romantiques). Par exemple plusieurs histoires anciennes sont évoquées comme celles de la Grèce, de la Scandinavie, etc.


    3) Culte de la beauté

    • L’art doit réaliser la Beauté (Leconte de Lisle est, sur ce point, plus intransigeant que Gautier !). L’art est un luxe intellectuel, réservé à une élite, indépendant de la vérité, de l’utilité, de la morale, et n’ayant qu’un seul objet : le Beau. Cette mystique de la Beauté deviendra l’inspiration commune des jeunes poètes Parnassiens. C'est Leconte de Lisle, leur maître, qui leur donna des conseils sur les plans de la langue et de la prosodie pour atteindre à une « facture parfaite sans laquelle il n’y a rien ».

    • Les parnassiens s’opposent à l’improvisation et défendent la valeur d’une inspiration contrôlée. Leurs vers seront remaniés jusqu’au sentiment d’une exécution parfaite.



    Conclusion

    En conclusion le réalisme se révolte contre le romantisme
    Ce dernier courant mettait en avant le goût du rêve, du mystère et du fantastique (les écarts de l’imagination étaient fréquents chez les écrivains romantiques). Il ne faut pas oublier que le romantisme déformait parfois la vérité pour des raisons esthétiques.
    Le réalisme peut être mis en relation avec le positivisme (courant philosophique du 19e siècle) qui professe le respect des faits matériels et étudie les hommes d’après leur comportement et leur milieu (le positivisme était opposé au rêve, à l’imagination, à la métaphysique).
    Le domaine d’ élection du romantisme est le roman où l’on peut observer un grand réalisme de l’observation.
    Sur le plan pictural, on peut citer Gustave Courbet qui fut un grand peintre réaliste.




  • Rimbaud

    Le symbolisme est le troisième mouvement littéraire qui achève le dix-neuvième siècle. Avec des poètes comme Baudelaire et surtout Rimbaud, il annonce la modernité du vingtième siècle. Cet article vous offre quelques repères concernant cette période essentielle.



    1) Le symbole

    On peut définir le symbole comme étant la représentation concrète d’une idée abstraite (la balance, par exemple, symbolise la justice). Il établit donc un rapport entre le monde des choses et le monde des idées.

    En utilisant le symbole, les symbolistes marquent, d’une certaine façon, leur refus du réalisme (qui aime la description des choses) et du romantisme (attaché à défendre des idées dans une poésie parfois sociale). Chez les symbolistes, l’objet matériel qui symbolise la réalité abstraite est souvent suggéré (il n’est pas nommé). Lorsque l’objet est nommé (voir la dentelle ou le miroir chez Mallarmé), il est susceptible de recevoir plusieurs interprétations.


    2) Quelques repères généraux

    Ce courant est apparu en réaction contre le réalisme (le symbolisme estime, en effet que l’observation du réel n’offre pas de perspectives illimitées, car elle ne permet pas de développer l’imagination)
    Le symbolisme estime que :
    - la poésie réaliste est trop froide.
    - le roman réaliste et surtout naturaliste (réalisme poussé à l’extrême comme chez Zola) tourne au document ou au reportage.

    C’est surtout Baudelaire qui ouvre la voie au symbolisme (il établit des correspondances entre le monde des sensations et l’univers suprasensible. Sa poésie est musicale : elle n’est ni éloquente ni descriptive. La confidence se fait, chez lui, allusive, voilée.).

    Les thèmes abordés dans le symbolisme : l’imaginaire, le mystère, l’inconscient, le rêve, la découverte d’un autre monde derrière le monde sensible, etc. Le monde qui nous environne n’est en effet que le reflet d’un univers spirituel. Les écrivains symbolistes rêvent donc d’atteindre un vrai monde (un monde impalpable, inaccessible, intérieur) caché derrière le monde visible des choses et des êtres.

    Les symbolistes recourent au symbole, à la métaphore, à l’allusion (au lieu de NOMMER un objet, ils le suggèrent). Pensons à Mallarmé qui écrivait : « Nommer un objet, c’est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite du bonheur de discerner peu à peu ; le suggérer, voilà le rêve ».

    On peut observer une ressemblance entre les symbolistes et les peintres impressionnistes (Renoir, Degas, Monet) qui cherchent moins à reproduire le réel qu’à le transformer impressions de lumière et de couleurs.

    Les musiciens Gabriel Fauré et Debussy s’inspirent des symbolistes.


    3) Une distinction à établir

    Pour parler de la poésie symboliste du 19e siècle en France, il ne faut pas confondre les deux axes suivants :

    A) Un grand courant d’idées (environ 1850 à environ 1900) regroupant des écrivains qui ne portent pas l’étiquette de « symbolistes »

    B) Une école littéraire précédée par les décadents (environ 1880 à environ 1900)



    A) Le courant symboliste

    Rappelons que ce courant repose sur le sens du MYSTÈRE en nous et autour de nous.
    Les poètes appartenant à ce courant offrent une poésie non descriptive : pour atteindre l’âme des choses, au-delà des apparences, la poésie se sert du SYMBOLE (« symboliser est évoquer, non dire et narrer et peindre » affirmera René Ghil). Le symbole représente une idée abstraite, un état d’âme, par un objet ou un être concret : « Mon coeur est un beau lac solitaire qui tremble » (Albert Samain). Les poètes aiment créer des analogies entre l’idée abstraite et la réalité qui la représente. C’est une poésie liée à l’inconnaissable et à l’inconscient (le rêve y joue un rôle très important), une poésie qui sera suggestive et musicale.

    • NERVAL (qui développe les thèmes du surréel, du rêve, etc.)
    • BAUDELAIRE (qui développe des correspondances horizontales entre les sensations et des correspondances verticales entre le monde sensible et le monde abstrait)
    • LAUTRÉAMONT qui annonce le surréalisme
    • VERLAINE (dont la poésie est une musique suggestive qui fait appel au rêve, à la nostalgie, à la transposition des états d’âme en sensations, etc.)
    • RIMBAUD (qui accentue l’aspect surréel)
    • MALLARMÉ (qui nous guide sur la voie de l’hermétisme)
    • CHARLES CROS, TRISTAN CORBIÈRE


    B) Les décadents et les symbolistes (1880-1900)

    1) Les décadents : vers 1880 quelques poètes vont vouloir détruire la discipline parnassienne. Ils se pareront du titre de décadents (laisser-aller volontaire, vers et syntaxe désarticulés, mélange de jeux de mots, d’expressions familières et de refrains populaires, etc.).
    cf. HUYSMANS, JULES LAFORGUE

    2) Les symbolistes : le symbolisme détrône le décadisme.
    En 1886 JEAN MORÉAS écrit le Manifeste du symbolisme (puis rompt avec les symbolistes, car il souhaite revenir à une poésie plus classique).
    Les symbolistes se servent souvent du vers libre (pas de règles fixes : vers de plus de douze syllabes, assonances, rythme variable...). Parmi ces symbolistes, retenons le nom d’ALBERT SAMAIN.

  • Rimbaud

    Le symbolisme est le troisième mouvement littéraire qui achève le dix-neuvième siècle. Avec des poètes comme Baudelaire et surtout Rimbaud, il annonce la modernité du vingtième siècle. Cet article vous offre quelques repères concernant cette période essentielle.



    1) Le symbole

    On peut définir le symbole comme étant la représentation concrète d’une idée abstraite (la balance, par exemple, symbolise la justice). Il établit donc un rapport entre le monde des choses et le monde des idées.

    En utilisant le symbole, les symbolistes marquent, d’une certaine façon, leur refus du réalisme (qui aime la description des choses) et du romantisme (attaché à défendre des idées dans une poésie parfois sociale). Chez les symbolistes, l’objet matériel qui symbolise la réalité abstraite est souvent suggéré (il n’est pas nommé). Lorsque l’objet est nommé (voir la dentelle ou le miroir chez Mallarmé), il est susceptible de recevoir plusieurs interprétations.


    2) Quelques repères généraux

    Ce courant est apparu en réaction contre le réalisme (le symbolisme estime, en effet que l’observation du réel n’offre pas de perspectives illimitées, car elle ne permet pas de développer l’imagination)
    Le symbolisme estime que :
    - la poésie réaliste est trop froide.
    - le roman réaliste et surtout naturaliste (réalisme poussé à l’extrême comme chez Zola) tourne au document ou au reportage.

    C’est surtout Baudelaire qui ouvre la voie au symbolisme (il établit des correspondances entre le monde des sensations et l’univers suprasensible. Sa poésie est musicale : elle n’est ni éloquente ni descriptive. La confidence se fait, chez lui, allusive, voilée.).

    Les thèmes abordés dans le symbolisme : l’imaginaire, le mystère, l’inconscient, le rêve, la découverte d’un autre monde derrière le monde sensible, etc. Le monde qui nous environne n’est en effet que le reflet d’un univers spirituel. Les écrivains symbolistes rêvent donc d’atteindre un vrai monde (un monde impalpable, inaccessible, intérieur) caché derrière le monde visible des choses et des êtres.

    Les symbolistes recourent au symbole, à la métaphore, à l’allusion (au lieu de NOMMER un objet, ils le suggèrent). Pensons à Mallarmé qui écrivait : « Nommer un objet, c’est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite du bonheur de discerner peu à peu ; le suggérer, voilà le rêve ».

    On peut observer une ressemblance entre les symbolistes et les peintres impressionnistes (Renoir, Degas, Monet) qui cherchent moins à reproduire le réel qu’à le transformer impressions de lumière et de couleurs.

    Les musiciens Gabriel Fauré et Debussy s’inspirent des symbolistes.


    3) Une distinction à établir

    Pour parler de la poésie symboliste du 19e siècle en France, il ne faut pas confondre les deux axes suivants :

    A) Un grand courant d’idées (environ 1850 à environ 1900) regroupant des écrivains qui ne portent pas l’étiquette de « symbolistes »

    B) Une école littéraire précédée par les décadents (environ 1880 à environ 1900)



    A) Le courant symboliste

    Rappelons que ce courant repose sur le sens du MYSTÈRE en nous et autour de nous.
    Les poètes appartenant à ce courant offrent une poésie non descriptive : pour atteindre l’âme des choses, au-delà des apparences, la poésie se sert du SYMBOLE (« symboliser est évoquer, non dire et narrer et peindre » affirmera René Ghil). Le symbole représente une idée abstraite, un état d’âme, par un objet ou un être concret : « Mon coeur est un beau lac solitaire qui tremble » (Albert Samain). Les poètes aiment créer des analogies entre l’idée abstraite et la réalité qui la représente. C’est une poésie liée à l’inconnaissable et à l’inconscient (le rêve y joue un rôle très important), une poésie qui sera suggestive et musicale.

    • NERVAL (qui développe les thèmes du surréel, du rêve, etc.)
    • BAUDELAIRE (qui développe des correspondances horizontales entre les sensations et des correspondances verticales entre le monde sensible et le monde abstrait)
    • LAUTRÉAMONT qui annonce le surréalisme
    • VERLAINE (dont la poésie est une musique suggestive qui fait appel au rêve, à la nostalgie, à la transposition des états d’âme en sensations, etc.)
    • RIMBAUD (qui accentue l’aspect surréel)
    • MALLARMÉ (qui nous guide sur la voie de l’hermétisme)
    • CHARLES CROS, TRISTAN CORBIÈRE


    B) Les décadents et les symbolistes (1880-1900)

    1) Les décadents : vers 1880 quelques poètes vont vouloir détruire la discipline parnassienne. Ils se pareront du titre de décadents (laisser-aller volontaire, vers et syntaxe désarticulés, mélange de jeux de mots, d’expressions familières et de refrains populaires, etc.).
    cf. HUYSMANS, JULES LAFORGUE

    2) Les symbolistes : le symbolisme détrône le décadisme.
    En 1886 JEAN MORÉAS écrit le Manifeste du symbolisme (puis rompt avec les symbolistes, car il souhaite revenir à une poésie plus classique).
    Les symbolistes se servent souvent du vers libre (pas de règles fixes : vers de plus de douze syllabes, assonances, rythme variable...). Parmi ces symbolistes, retenons le nom d’ALBERT SAMAIN.

  • Emilio Danero
    Nous ne pouvons échapper aux arguments qui nous envahissent dans la vie de tous les jours. Les bons arguments sont la force de ceux et celles qui cherchent à convaincre ou à persuader leurs interlocuteurs même si ce qu’ils affirment est totalement faux ! Encore faut-il être capable de connaître ces arguments et de les utiliser à bon escient. Il convient également de les reconnaître en sachant que certains d’entre eux ne cherchent qu’à nous manipuler d’une manière peu convaincante.
    Je vous propose donc, après une courte introduction à l’argumentation, de découvrir quelques arguments fort utilisés dans des situations diverses. La liste de ces arguments n’est bien sûr pas exhaustive, mais elle offre déjà un aperçu relativement étendu de la question.


    1) But de l’étude de l’argumentation

    • Un argument est un élément d’information qui pemet de persuader un interlocuteur de la justesse de la thèse que je défends. Argumenter, c’est essayer, au moyen du langage, d’influencer son interlocuteur en donnant des raisons (ou une raison). Certains arguments sont plus solides que d’autres. Il faut également savoir que l’utilisation d’un argument n’atteste pas nécessairement la vérité de l’idée défendue !

    • L’argumentation est présente partout. En effet nous pouvons la découvrir à travers la conversation courante, les affiches publicitaires, les textes de la presse, les discours électoraux, etc.

    • Étudier l’argumentation nous permet de lire, d’une manière critique, les textes argumentatifs et de découvrir l’écriture argumentative.

    • Nous vivons aujourd'hui dans une « culture en mosaïque » pour employer les termes du sociologue Abraham MOLES. Cette situation ne facilite pas toujours les choses. Comment, en effet, bien vivre dans une culture et un monde très complexes ?

    D’une manière concrète, l’ expression « culture en mosaïque » peut revêtir trois caractéristiques différentes :

    - En premier lieu, notre culture offre des informations nombreuses. Tellement nombreuses que les encyclopédies actuelles, pour ne prendre qu’un exemple, sont obligées d’évoluer rapidement et constamment.
    - En outre les informations sont contradictoires. Tel politicien affirme qu’il convient de résoudre un problème déterminé d’une façon bien particulière. Tel autre politicien affirme que le problème en question doit être résolu d’une tout autre manière !
    - Enfin ces informations sont changeantes. Par exemple, il y a quelques années, on estimait que le tabac était une réalité sociale quasi inévitable. Aujourd’hui l’on se rend compte des dégâts que le tabac peut causer.

    • Nous pouvons déceler deux attitudes néfastes :
    - la première attitude néfaste consiste à accepter tout ce qui est dit de nouveau. Pensons, par exemple, à ces jeunes qui, manipulés par la société de consommation, se précipitent continuellement sur le dernier portable à la mode qui leur est présenté !
    - la seconde attitude consiste à être imperméable à toute information nouvelle (on décide dans ce cas de camper sur ses propres positions). Par exemple, certaines personnes refusent de s’intéresser à certains groupes rock actuels, car elles sont plongées dans leur passé et persuadées que la qualité ne peut être associée qu’à ce passé !

    La position correcte consiste à la fois à échapper aux phénomènes de la mode et à ne pas se river aux idées acquises. Une capacité d’échanger et de changer est donc nécessaire et ce sans pour autant devenir une girouette au gré des vents. Cela réclame l’aptitude à lire et à écrire des textes argumentatifs. Il faut donc apprendre la distance critique par rapport à ce qu’on entend pour ne pas se laisser se manipuler.


    2) Les deux pôles de l’argumentation

    a) Le pôle démonstratif
    La démonstration est l’art de convaincre par la rigueur du raisonnement à partir de faits vérifiables.

    b) Le pôle persuasif
    La persuasion est l’art de convaincre par la séduction à partir des besoins, des désirs et des opinions (on ne démontre rien).

    Remarques :
    • Certains chercheurs font la distinction louable entre les verbes CONVAINCRE (argumentation qui fait appel à la raison, aux facultés d’analyse et de raisonnement de l’interlocuteur) et PERSUADER (argumentation qui agit sur la sensibilité de l’interlocuteur).
    • Il faut savoir que l’on peut rester persuadé d’une idée alors qu’un interlocuteur démontre la fausseté de cette idée.
    • En outre, on peut admettre une démonstration sans pour autant être convaincu, persuadé de la véracité de l’idée défendue.
    • Le discours
    - scientifique, philosophique, juridique... est plutôt démonstratif.
    - publicitaire, amoureux, politique, électoral, amoureux... est plutôt persuasif.


    1) Les procédés argumentatifs

    a) Les arguments logiques (pôle démonstratif)

    • L’induction

    Argument qui consiste à partir d’un fait particulier (ou de plusieurs faits particuliers) afin d’en tirer une règle générale.

    Exemple :

    La criminalité est toujours bien présente dans les pays qui maintiennent la peine de mort. La peine de mort ne peut donc être considérée comme un facteur dissuasif pour les criminels.


    • La déduction

    Argument qui tire un fait particulier à partir d’une idée générale (on progresse du général vers le particulier).
    Le syllogisme est le type même du raisonnement déductif : de deux propositions générales appelées prémisses (la majeure et la mineure) est tirée une conclusion particulière.

    Exemple :

    Le gouvernement a décidé de sanctionner le milieu médical.
    Ainsi plusieurs médecins, qui auraient pratiqué l’euthanasie dans quelques hopitaux la semaine passée, seront bientôt convoqués.



    • Le raisonnement causal

    Argument qui mentionne la cause d’un fait précis pouvant être notamment repéré à travers les indicateurs de la relation causale comme « parce que », « c’est pourquoi », « car », etc.

    Exemples :

    1) Il boit parce qu’il échoue dans la vie conjugale.

    2) Quand des jeunes portent des vêtements à la mode, on peut être certain qu’ils ont été influencés par les médias.



    • L’argument par la conséquence

    Argument qui montre la réalité ou la vérité d’une idée ou d’une valeur au moyen de ses conséquences ou des conclusions qu’on peut en tirer.

    Exemple :

    Un usage abusif d’Internet peut créer une très forte dépendance qui nous coupera tous les liens avec le monde extérieur.


    • Le raisonnement dialectique

    Argument qui consiste à partir de deux propositions contraires. À partir de cette contradiction on produit une troisième proposition qui apporte quelque chose de neuf.

    Exemple :

    Tu affirmes que le temps est destructeur dans la mesure où il rend notre vie éphémère, où il ne nous fera pas revivre notre passé...

    Néanmoins tu t’empresses d’ajouter que le temps peut être considéré comme notre allié, car il nous permet de nous souvenir, de progresser...

    Je me permets de te signaler qu’il est possible de voir les choses autrement ! Il est en effet indispensable de pouvoir oublier certains aspects de l’existence afin de mieux supporter la vie et/ou d’agir. En outre il est heureux que, grâce au temps, l’homme ne vive pas les mêmes événements et puisse ne pas toujours recommencer les mêmes choses.



    b) Les arguments quasi-logiques (pôle à la fois démonstratif et persuasif)

    • La définition

    Argument qui consiste à passer d’un terme à son explication détaillée. Il faut noter que la définition est une forme de manipulation, car elle fait toujours un tri personnel entre des réalités différentes.

    Exemple :

    Être heureux, c’est gagner beaucoup d’argent !

    Il est facile de critiquer cet argument ! Fort heureusement de nombreuses personnes peuvent prouver que le bonheur n’est pas lié à des valeurs exclusivement matérielles.


    • La narration

    Argument qui utilise le récit à l’intérieur de l’argument. Cet argument nous fait songer aux fables de La Fontaine : la fable, servant à illustrer une morale, relève de ce type d’argument.

    Exemple :

    Je n’oublierai jamais ce jour lointain de mon adolescence. J’avais environ quinze ans et j’accompagnais, en voiture, mes parents pour un voyage vers la France. À un moment donné je vis des corps déchiquetés sur la route. Un terrible accident de voiture venait de se produire. J’appris plus tard qu’une famille bien imprudente avait traversé la route pour acheter quelques produits dans une échope. Elle avait été fauchée par un conducteur qui roulait à une vitesse incroyable !
    Aujourd’hui encore des accidents aussi graves se produisent. On peut donc comprendre l’acharnement du gouvernement qui ne sera jamais assez insistant afin de rappeler la nécessité de rouler à une vitesse raisonnable.



    • La comparaison

    Argument qui cherche à établir des relations entre des faits appartenant au même univers de discours dans un espace et / ou un temps différent.

    Exemple :

    Jadis les écoles avaient un taux de redoublement très élevé. Aujourd’hui ce taux est bien plus faible : c’est une bonne chose, car le fait de redoubler ne résout pas les problèmes.

    Cet argument par la comparaison peut être contesté. Il faut en effet savoir que c’est avant tout le gouvernement, relayant l’avis très à la mode de certains pédagoques, qui critique le redoublement pour des raisons souvent économiques (ces dernières n’étant bien sûr pas affichées !). En outre tous les redoublements ne sont pas nécessairement négatifs. Dans certains cas le redoublement peut constituer un moyen permettant à l’élève de repartir sur de nouvelles bases.


    • L’analogie

    Cet argument cherche à établir des relations entre des faits qui n’appartiennent pas au même univers de discours. L’analogie offre un raisonnement à quatre termes (A, B, C, D). On doit en outre observer une similitude de rapports entre A et B et entre B et C ( A est à B comme C est à D).

    Exemple :

    On ne peut nier l’influence positive du multimédia dans l’enseignement, mais il ne faut pas croire que le multimédia peut se substituer à l’enseignant. En effet une classe sans professeur est comme un un navire sans commandant ! La classe comme le navire auront toujours besoin d’un guide pour mener les gens à bon port !


    • La règle de réciprocité

    Argument qui posant une relation entre A et B postule une relation symétrique entre B et A. Tout ce qui peut se dire de A peut se dire aussi de B et réciproquement.

    Exemples :

    • Si vendre ces produits n’ est pas honteux pour vous, les acheter ne l’ est pas non plus pour nous.
    • Je vous ai écouté. Écoutez-moi !
    • Les peuples asiatiques peuvent paraître étranges à nos yeux, mais nous pouvons paraître étranges aux yeux des peuples asiatiques.



    La règle de justice ( argument « a pari »)

    • Ce qui est identique, relève de la même catégorie de faits doit être traité de la même façon (cet argument refuse donc la partialité).

    Exemple :

    Si ton frère a reçu de l’argent de poche, ta soeur doit aussi en recevoir.


    • La règle du précédent

    Ce qui a été fait une fois, il faut le continuer (règle du précédent).

    Exemple :

    Un spectacle fut monté l’année passée. Un nouveau spectacle doit donc être créé cette année.


    • L’inclusion

    Cet argument stipule que ce qui vaut pour le tout vaut pour chacune des parties.

    Exemple :

    Vous savez que le pays ne peut vivre sans augmenter les recettes fiscales. Vous comprendrez donc que chacun doit accepter cette augmentation.


    • La partition

    Argument qui consiste à diviser un tout en différentes parties et à argumenter sur chacune des parties.

    Exemple :

    Cette nouvelle voiture offre un confort exceptionnel, un moteur diesel très silencieux et une sécurité inégalée grâce au nouveau système des freins.


    • La probabilité

    Argument qui projette vers le futur un événement posé comme probable.

    Exemple :

    Il va l’emporter, car les sondages lui sont de plus en plus favorables.


    • L’absurde

    Argument qui révèle les conséquences absurdes d’une proposition pour la réfuter.

    Exemple :

    Ne me répète plus que le silence est d’or ! Si je t’avais écouté, j’aurais dû me taire alors que mon fils s’apprêtait à manger ce soir-là un champignon nocif !



    • Le paradoxe

    Argument qui remet en question des valeurs bien établies, prend le contrepied des opinions communément admises (les valeurs sont inversées).

    Exemple :

    Le café, ce breuvage qui fait dormir quand on n'en prend pas (Alphonse Allais).


    • L’argument par la notion (appelé aussi argument a priori) :

    La simple analyse d’une notion, d’une réalité, d’un mot ou d’une idée fournit déjà une preuve que l’on appelle preuve a priori.

    Exemple :

    Le langage ne permet pas toujours de bien traduire la réalité. Pensons au mot « pédophile » dont l’étymologie est loin de recouvrir la réalité ! Un « ami des enfants » ? Allons donc !


    • L’argument par l’exemple

    Argument qui table sur un fait particulier du même domaine. On prouve que l’idée défendue est correcte grâce à l’exemple.

    Exemple :

    Il convient de limiter l’usage de la télévision qui abêtit de plus en plus les jeunes. Il suffit, par exemple, de voir le nombre grandissant d’émissions qui relèvent d’une sous-culture !


    • L’argument a minori

    Argument qui consiste à conclure du plus au moins, du supérieur à l’inférieur.

    Exemple :

    Comme il a étudié la faune à l’université il pourra bien identifier l’animal qui a détruit sa récolte.


    • L’argument a fortiori

    Argument qui consiste à conclure du moins au plus, de l’inférieur au supérieur.

    Exemple :

    • Il gère très bien sa vie familiale sur le plan économique. Il sera donc bien capable de gérer cette nouvelle société sur le plan financier.
    • Tu es incapable de mémoriser une vingtaine de pages de ton cours. Tu ne pourras donc jamais mémoriser de volumineux cours universitaires.



    • L’argument par le silence

    Argument qui consiste à :
    - ne rien dire d’un fait que l’on sait exister
    - mentionner le fait que l’on ne dit rien
    - dire que ce que l’on dit ne vaut pas la peine d’être dit

    Il est à remarquer que le sous-entendu peut constituer un argument par le silence.

    Exemples :

    • Il est inutile de rappeler les atrocités commises par les nazis.
    • Un journaliste : Qu’avez-vous à dire des accusations portées contre vous ?
    Réponse : « Je n’ai aucune déclaration à faire. »
    • Il est inutile de décrire les bienfaits que le sport nous procure. Il suffit d’en faire !



    • L’argument a contrario

    Argument qui part de l’idée que des éléments opposés doivent être traités d’une manière opposée.

    Exemple :

    J’estime que les citoyens ayant un salaire modeste doivent être peu taxés, car ils ne peuvent vivre que modestement. Les citoyens aisés doivent être, quant à eux, taxés davantage, car ils peuvent vivre dans un certain luxe.



    c) Arguments rhétoriques (pôle persuasif)

    • La valeur

    Argument qui consiste à asséner des vérités plus qu’ à démontrer. Cet argument se réfère aux grandes valeurs, aux repères moraux qui semblent partagés par tous, du moins dans une société donnée. Ces valeurs peuvent être abstraites (le beau, le bon, la liberté, l'égalité... ou plus concrètes ( l'Eglise, la patrie...).

    Exemples :

    • Liberté ! Égalité ! Fraternité !
    • Moins dix ans (publicité Roc)



    • La norme (ou l’évidence ou le bon sens)

    Argument qui consiste à poser les choses comme étant évidentes.

    Argument que l’on reconnaît aux expressions suivantes :

    • Il va de soi que
    • Il faut que
    • Il est évident que



    • La pétition

    Argument qui consiste à tenir pour certain ce qu'il s'agit précisément de démontrer. C'est affirmer dans une des prémisses ce qui est supposé être prouvé dans la conclusion.

    Exemple :

    A dit : « Il fait les meilleurs spaghettis parce que tout le monde en mange. »
    B dit : « Et pourquoi tout le monde en mange ? »
    A répond : « Parce qu'ils sont les meilleurs ! »



    • L’hypothèse

    Argument qui énonce les conséquences d’un fait possible pour changer l’opinion.

    Exemple :

    Si vous ne me faites pas une remise, je solliciterai votre concurrent.


    • L’alternative

    Argument qui consiste à ne présenter que deux solutions possibles à un problème et à amener la personne à choisir une des solutions.

    Exemple :

    • Ou bien tu décides de continuer à fumer en sachant que tu te détruis. Ou bien tu décides d’arrêter totalement de fumer en sachant que tu prolonges ainsi ta durée de vie.
    Choisir de fumer un peu n’est donc pas une solution, car les chances de réussite sont quasiment nulles !
    • « C’est moi ou le chaos » (de Gaulle)



    • La question

    Argument comprenant une question impliquant la réponse.

    Exemple :

    Ne serais-tu pas content de recevoir une crème glacée ?


    • L’autorité

    Argument qui recourt à une autorité défendant le point de vue que l’on soutient (ces autorités sont des des personnes reconnues comme expertes dans un domaine déterminé, des extraits d’oeuvres ou d’articles, des statistiques, des proverbes et citations, etc.).

    Exemples :

    • Il ne faut pas croire que les gens sont indifférents à l’esprit d’unité. Le roi lui-même, dans son dernier discours, insiste sur l’idée d’unité qui lui semble essentielle à la survie du pays.
    • Les plus grands spécialistes du monde médical mettent en avant les bienfaits du sport.



    • L’argument ad hominem

    Argument qui contrecarre une argumentation en discréditant la personne qui la soutient (on met, par exemple, en doute ses capacités). On discrédite donc la personne qui défend des arguments plutôt que les arguments eux-mêmes.

    Exemple :

    La semaine passée tu as dit exactement le contraire de ce que tu affirmes aujourd’hui ! Alors permets-nous, aujourd’hui, de ne pas t’ accorder du crédit !


    • L’argument ad personam

    Argument qui consiste à attaquer personnellement l’adversaire (souvent en l’insultant).

    Exemple:

    Tu affirmes que Dieu existe. Tu es un fameux crétin !


    • L’argument ad ignorantiam

    Argument qui s’appuie sur le fait qu’une thèse n’est pas pertinente étant donné l’absence de preuves.

    Exemple :

    Dieu n’existe pas, car tu ne peux pas prouver que Dieu existe !


    • L’argument par la force

    Argument qui met la pression sur l’interlocuteur en ne lui laissant aucun choix.

    Exemple :

    • Ton argent ou je te tue !
    • Si vos performances ne s’améliorent pas, nous serons obligés de vous licencier.



    • L’argument indirect

    Argument qui consiste à dire quelque chose sans encourir la responsabilité de l’avoir dit (ce qui est important c’est ce qu’on sous-entend ou présuppose mais que l’on ne dit jamais directement).

    Exemple d’argument raciste :

    « Il est urgent de lutter contre l’invasion des étrangers dans notre pays »

    Cette phrase sous-entend que les étrangers sont nuisibles !


    • L’argument poétique

    Argument dont la construction elle-même est persuasive (on est charmé par un langage original qui fait appel à des ressources poétiques ; on a l’impression que l’idée défendue est vraie, car elle est exprimée à travers un « beau » langage !).

    Exemple :

    Jex four, c'est jextraordinaire !

                                                                 
                                                                                       Illustration : Emilio Danero