• La dissertation (1)

    http://frandidac.eklablog.com/
    Voici quelques consignes qui vous permettent de réaliser un exercice préparatoire à la dissertation

     

    1) Consignes générales

    La première partie du devoir a pour titre « Compréhension du titre »

    - Indiquer ensuite le sous-titre « Définition des mots» et définir les principaux mots du titre
    que l’on place l’un en dessous de l’autre (souligner les mots) : ne donner que la définition qui convient en tenant compte du sens de la phrase.

    - Indiquer ensuite le sous-titre «Autre phrase» et créer une autre phrase qui a exactement le même sens que celle du sujet donné (ne pas créer une phrase plus compliquée que celle de l’auteur!).

    La deuxième partie du devoir : rédiger un développement en deux parties (min. 65 lignes pour les deux parties) en indiquant comme sous-titre part de vrai pour la première partie et part de faux pour la deuxième partie.


    2) Comment réaliser concrètement ce travail ?

    • Nécessité de lire attentivement le titre plusieurs fois (cf. il faudra discuter le problème évoqué par le titre : seulement ce titre et pas seulement un mot du titre !).

    • Parmi les divers sens de chaque mot du titre, il faut retenir le sens qui paraît répondre à l’intention profonde de l’auteur. Dans cette recherche on peut être aidé :
    - Par la confrontation des mots qui permettra d’écarter certaines significations
    invraisemblables.
    - Par une certaine connaissance de l’auteur de la citation (le placer dans son siècle).

    • La deuxième partie du devoir répond en fait à la question suivante: «Suis-je complètement d’accord avec l’affirmation de l’auteur ?». Il faut savoir que toute assertion contient une part de vérité et d’erreur. Par conséquent il convient :
    - Dans la part de vrai de révéler des arguments qui vont dans le sens de la phrase de l’auteur.
    - Dans la part de faux de donner des arguments qui contrecarrent ou nuancent le point de vue exprimé dans la phrase de l’auteur (il s’agit de percevoir les lacunes, les exagérations ou les risques de la pensée de l’auteur).

    • Il est indispensable de prouver tout ce que l’on avance. Pour ce faire on utilise des arguments. Voici quelques arguments que l’on peut utiliser dans la part de vrai et dans la part de faux. En outre prenons comme exemple la phrase suivante : «Je n'ai pas peur des ordinateurs. J'ai peur qu'ils viennent à nous manquer.» (Isaac Asimov)

    - Preuve par la notion ou preuve a priori : la simple analyse d’un mot ou d’une idée peut déjà fournir une preuve en elle-même.

    Si j’ouvre mon dictionnaire je peux lire que l'ordinateur, au sens étymologique du terme, signifie «machine électronique de traitement numérique de l'information». Voilà un argument dont je peux me servir pour rejoindre le point de vue de Asimov, L'ordinateur n'est donc qu'une machine : une machine n'a jamais satisfait totalement l'homme !

    - Preuve par la cause : pour découvrir la cause il faut poser la question : «Pourquoi ce fait est-il vrai?»

    Posons, par exemple, la question suivante : «Pourquoi cette peur est-elle fondée ?». Nous pouvons répondre de la façon suivante : « Parce que l'homme est un être qui, parfois, recherche une trop grande facilité. À ce titre il se repose souvent sur la machine qu’il croit toute puissante et qu'il considère ainsi comme un maillon essentiel dans sa vie. Il en est donc souvent très dépendant ! Il oublie que l’ordinateur n’est qu’une machine : une machine, à la différence de l’être humain, ne peut pas nous manquer !

    - Preuve par la conséquence : on montre la vérité d’une idée au moyen de ses conséquences.

    Reprenons notre sujet et posons, par exemple, la question suivante : «Quels sont les dangers de cette croyance absolue en l'ordinateur ?» Si l'homme est dépendant de l'ordinateur au point d'avoir peur qu'il lui manque, il risque de ne plus croire en ses propres capacités qui sont en fait bien supérieures à celles de la machine ! Il risque de voir en l'ordinateur un être humain capable de combler tous ses manques !


    - Preuve par l’analogie : il s’agit de tirer argument d’une idée ou d’un fait appartenant à un autre domaine. Le fait qui me sert de preuve doit être, dans son domaine, en une identique condition que le fait que je veux prouver. C’est un raisonnement à quatre termes (A est à B comme C est à D).

    Pour prouver que la dépendance vis- à-vis de l'ordinateur est néfaste, je pourrais affirmer que le l'ordinateur peut nuire à l'homme comme le travail peut nuire au bien-être. Le travail, pourtant bien nécessaire dans notre société, peut rendre l'homme esclave, comme l'ordinateur, dont il ne faut pas nier les avantages, risque de rendre l'homme totalement dépendant de la machine.


    - Preuve par l’exemple : on fait allusion à un fait particulier qui appartient au même domaine. Si l’on utilise la preuve par l’exemple, l’exemple doit toujours illustrer une idée générale : on ne peut donc jamais commencer un raisonnement par un exemple.

    Je montrerai que les ordinateurs ont créé parfois des situations conflictuelles et je ferai donc allusion à certaines entreprises. Je prouverai également que certaines personnes en sont vraiment dépendantes en faisant allusion à des exemples concrets (perte de contact avec la vie familiale...)


    - Preuve par le témoignage (argument d’autorité) : faire allusion à une déclaration d’une personnalité importante, donner une citation... Déclaration et citation révélant les méfaits de l'ordinateur si on considère celui-ci comme un outil dont on ne peut plus se passer. Pourquoi aussi ne pas faire référence à l’auteur de la citation ?

    • Voici 13 sources où l’on peut puiser les arguments pour la deuxième partie (ces 13 sources ne doivent bien sûr pas être toutes utilisées !). On veut prouver, par la conséquence, que la justice est une notion indispensable. On peut le prouver en faisant un choix parmi les sources suivantes :

    - Plan physique, plan psychologique et plan spirituel.
    - Plan technique, plan politique, plan social, plan économique, plan juridique.
    - Plan de la connaissance, plan de la création artistique, plan philosophique, plan moral et plan religieux.

    • Dans la deuxième partie, il est conseillé d’ordonner les preuves (commencer par un argument de force moyenne, terminer par l’argument le plus fort, placer entre les deux les arguments les plus faibles).

    • Pour apprendre à nuancer ma pensée je peux appliquer la théorie du carré logique à partir duquel les logiciens ont construit leurs syllogismes. Voici les quatre propositions du carré logique :

    Tout homme est juste (générale affirmative).
    Aucun homme n'est juste (générale négative).
    Certains hommes sont justes (particulière affirmative).
    Certains hommes ne sont pas justes (particulière négative).

    Montrons maintenant comment nous pouvons appliquer cette théorie du carré logique. Admettons que je doive réaliser une dissertation sur le sujet suivant : «Les émissions de télévision nous enrichissent».
    Je peux montrer par l’exemple (en appliquant donc le carré logique) :
    - que certaines émissions sont enrichissantes pour les enfants (certains bons dessins animés par exemple) et d'autres sont enrichissantes pour les adolescents et les adultes (voir les quelques bons films qui passent parfois à la télévision !).
    - qu’ aucune émission n’est enrichissante dans certaines circonstances (lorsque par exemple nous sommes accablés par la fatigue. D’où l’intérêt de présenter certaines émissions à des heures pas trop tardives).
    - que d’un certain point de vue, toutes les émissions peuvent être enrichissantes (les émissions les plus stupides nous permettent de décoder leur idéologie et donc, d’une certaine façon, nous obligent à ne pas nous laisser manipuler).
    - que certaines émissions sont enrichissantes pour tous (voir les documentaires animaliers par exemple).
    - que certaines émissions ne sont enrichissantes pour personne. («Les feux
    de l'amour», «Loft Story» !).


    Derniers conseils

    • Comprendre le titre

    • Je conseille dans un premier temps de partager la feuille de brouillon en deux colonnes et d’indiquer sous forme de plan dans la colonne de gauche les arguments qui défendent le point de vue de l’auteur et dans la colonne de droite les arguments qui nuancent ou critiquent son point de vue. Ensuite mettre de l’ordre, supprimer les idées répétées...

    • Un texte suivi avec alinéas corrects est indispensable (créer des mots-liens entre les alinéas et entre certaines phrases de l’alinéa).

    • Les idées doivent s’enchaîner logiquement : on doit avoir l’impression de lire une «mécanique bien huilée» qui progresse vers un but (la pensée doit progresser avec ordre) :
    - Ne pas se répéter
    - Ne pas oublier les liens logiques

    • Ne pas montrer au lecteur que vous utilisez des preuves (ne pas écrire: «Pour défendre cet argument j’utiliserai la preuve par la conséquence !»).

    • Au début des différentes parts (part de vrai et part de faux) indiquer ce dont on va parler.

    • Bien sûr les deux parties ne doivent pas avoir une longueur équivalente.

    • Toutes les idées doivent être prouvées (éviter les affirmations gratuites).

    • Bien cerner le sujet choisi (analyser le sujet le plus complètement possible).

    • Ne jamais quitter le sujet proposé (éviter les digressions).

    • Utiliser plusieurs arguments :
    - Au moins trois arguments (trop d’étudiants n’utilisent que la preuve par l’exemple : faute grave, car l’argumentation est alors insuffisante).
    - Une preuve peut être utilisée à l’intérieur d’une autre preuve (je peux prouver par la conséquence que la technique est utile à l’homme et à l’intérieur de cet argument utiliser la preuve par l’exemple («grâce à l’ordinateur le travail s’exécute plus rapidement. Ainsi certaines entreprises comme..., ont pu augmenter leur productivité grâce à cette machine»).
    - Des preuves identiques peuvent être utilisées aussi bien dans la part de vrai que dans la part de faux.

    • Ne pas créer une rupture trop brusque entre la part de vrai et la part de faux (commencer, par exemple, la part de faux de la façon suivante: «Néanmoins il me semble que l’auteur devrait davantage nuancer son point de vue.»)