• Voici la dernière étape ! L'étape de la dissertation définitive. Je vous propose quatre dissertations réalisées par d’anciens étudiants. Les deux premières dissertations comprennent une introduction, un développement et une conclusion : il s’agit du plan thèse-antithèse, car le point de vue de l’étudiant se rapproche ou s’écarte du point de vue de l’auteur. Les deux autres dissertations comprennent une introduction, un développement (thèse ; antithèse ; une synthèse facultative a été ajoutée dans la troisième dissertation) et une conclusion : il s'agit d’un plan dialectique, car les points de vue des étudiants sont partagés. Deux lignes sont passées entre l’introduction et le développement et entre le développement et la conclusion. Une ligne est passée entre la thèse et l'antithèse de même qu’ entre l’antithèse et la synthèse dans la troisième dissertation.

     



    On nous a tellement présenté l’image de la réussite : une voiture, une belle fille, une piscine, le ski et le cabaret, que nous avons fini par le croire (Jacques Charpentreau).

        L’idée de réussite constitue de toute évidence une notion fondamentale de notre société.
        A cet égard, Jacques Charpentreau dit un jour : « On nous a tellement présenté l’image de la réussite : une voiture, une belle fille, une piscine, le ski et le cabaret, que nous avons fini par le croire. »
        Ainsi, nous pouvons nous demander si l’idée de la réussite critiquée par Charpentreau n’est pas positive dans certains cas et si elle n’est pas trop réductrice ?


        Tout d’abord, signalons que, comme tout mythe moderne, le mythe de la réussite sociale contient une part de vrai. Ainsi, nous remarquons que l’image de la réussite présentée par l’auteur correspond à l’idée que la plupart d’entre nous avons du bonheur. De ce fait, il semble clair que la plupart des gens désirent vraiment posséder des objets de haute valeur et désirent partir en vacances au ski ou vers d’autres destinations, car telle est leur représentation de la réussite sociale. Par ailleurs, notons que les exemples cités par l’auteur constituent avant tout des avantages ou plaisirs de la vie. Avantages tout d’abord pour certains comme la voiture, sans laquelle nombre de personnes seraient dans l’incapacité de se déplacer, tant sur de courtes que sur de longues distances. Ensuite, d’autres exemples, tels la piscine et le cabaret, appartiennent aux plaisirs de la vie. Remarquons en outre que ces plaisirs nous permettent de « souffler », c’est-à-dire de nous relaxer face au stress ambiant et quotidien que nous apporte notre société de consommation. Dans ce cas, ces plaisirs de la vie, tels que nous les avons nommés, comportent un rôle apaisant, qui consiste à rétablir en nous un équilibre entre une vie mouvementée d’une part, et le calme et les loisirs d’autre part. Or, n’est-ce pas une réussite en soi de pouvoir maintenir cet équilibre ?
         De plus, il est évident que tout être humain a le droit de choisir sa propre vision de la réussite en fonction de ses besoins, de ses envies ou encore des choses qu’il aime. Par conséquent, la vision de la réussite est un choix personnel et nul ne peut critiquer la décision d’un autre. Comme l’a dit Christopher Morley : « Il n’y a qu’une réussite : pouvoir vivre comme on l’entend. » Notons par ailleurs que la vraie réussite est probablement un mélange entre l’idée de la réussite fustigée par l’auteur de la citation et le principe d’une réussite plus personnelle et plus intérieure.
        Cependant, nous remarquons que l’auteur de cette citation met en exergue les nombreux aspects négatifs du mythe de la réussite sociale.
        Il semble fort probable que si nous réalisions un sondage dans la rue, l’écrasante majorité des participants aurait une même vision de la réussite que celle présentée négativement par Jacques Charpentreau.
        Ainsi, ce dernier aura probablement raison en signalant que nous avons vraiment fini par croire à cette idée préconçue de la réussite, que nous appellerons le mythe de la réussite sociale. Ce dernier vit le jour lors des préludes de l’ère de la société de consommation. Nous pouvons ainsi dire que le mythe de la réussite sociale fut formaté par notre société tellement capitaliste et matérialiste qu’elle frôle ou même touche l’exagération. Par conséquent, ce stéréotype de la réussite a été directement formé par l’influence d’une société où tout n’est que cupidité, avarice et possession. Il se trouve que, selon l’auteur, les exemples mentionnés dans la citation ne constituent pas une réelle réussite. De ce fait, ils ne représentent que l’effet d’une réussite physique, matérialiste et capitaliste. Cette réussite étant en fait associée de manière réductrice à la richesse. Il est clair, dans ce cas, que cette réussite est négative et totalement illusoire, puisqu’elle ne se raccroche qu’à des désirs purement matériels et ne tient pas compte de l’aspect spirituel de l’être humain.
        En outre, comme nous venons de le signaler, la réussite, pour être réelle, doit posséder un aspect autre que l’argent ou la richesse, à savoir un aspect plus personnel. Ainsi, Joseph-Antoine Bell dit un jour : « L’unité de valeur de la réussite, ce n’est ni le franc ni le dollar. C’est un rapport entre la satisfaction et le projet. » Selon lui, la réussite ne se mesure donc pas par le salaire ou tout simplement par la richesse, mais elle se mesure par la satisfaction d’avoir accompli quelque chose de bien et par le fait d’avoir en tête d’autres projets d’avenir qui nous amèneront à nous améliorer à tous niveaux. Notons que ces deux derniers aspects prônés par Bell constituent des besoins inhérents à l’homme. Tout d’abord, il paraît en effet prépondérant pour ce dernier d’éprouver de la satisfaction à son propre égard. Cette satisfaction personnelle le conduira à un gain inévitable de confiance en soi. Ensuite, la programmation de projets pour l’avenir ne fera que renforcer l’esprit de combativité de l’être humain qui verra dans son futur l’espoir de s’améliorer davantage. En outre, nous ne pouvons établir des projets que lorsque nous sommes confiants et sûrs de nous, sentiments qui s’ajoutent à notre bien-être personnel et donc à notre réussite personnelle.
        Outre cette idée de la réussite personnelle de Bell, il existe d’autres visions possibles du bonheur et du succès. Ainsi, l’épanouissement personnel nous semble constituer l’archétype même de la réussite personnelle et intérieure. Cette dernière étant bien entendu plus importante que la réussite purement matérialiste que nous avons précédemment décrite. Cette réussite dont nous parlons consiste à chercher chaque jour à se connaître davantage intérieurement. Cette connaissance approfondie nous permettra au final d’améliorer nos relations avec les autres. Or, la plus belle réussite que l’on puisse espérer n’est-elle pas d’être appréciés par les autres et de les apprécier à leur juste valeur ? En somme, nous remarquons que la société capitaliste nous exhorte à la recherche du profit personnel et qu’en contrepartie, une recherche de la réussite intérieure nous pousse à l’altruisme. Notons finalement que l’altruisme nous porte à découvrir des valeurs très profondes comme l’amour ou l’amitié, qui s’opposent aux valeurs superficielles décrites par l’auteur, telles la beauté et la richesse.
         Par ailleurs, si nous considérons la vision d’une réussite purement matérialiste comme erronée, il serait intéressant de se pencher sur une réussite qui serait à l’opposé de ce mode de pensée.
        Ainsi, la réussite pourrait alors s’exprimer par l’inverse du mythe de la réussite sociale. Elle signifierait alors un détachement ou encore une libération par rapport aux contraintes de la société de consommation. La réussite deviendrait synonyme de liberté. Cette liberté s’accomplirait par la fin du phénomène d’addiction aux choses dont nous sommes depuis bien trop longtemps victimes.
        Pour ce faire, il nous faudrait quitter la logique : « Je prie les choses et les choses m’ont pris » (J.-J. Goldman : « Les choses ») et se soustraire, par la même occasion, à l’état de purs archétypes d’une vie factice directement pervertie par les abus et dérives de la société de consommation. La vraie réussite, dans ce cas, serait alors de se révolter contre l’ordre établi et ses abus. Cette idée de la réussite est sans doute totalement utopiste, mais quelle plus belle victoire peut-on imaginer sur un monde où consommation et production vont de pair et règnent main dans la main, si ce n’est s’accomplir soi-même, sans contraintes artificielles créées par une société de pur profit. Citons à titre d’exemple le cas de Christopher McCandless, un jeune américain dont les aventures ont été relatées à titre posthume dans le livre de Jon Krakauer : « Into the wild », ainsi que dans le film du même nom. Ce jeune homme, par lassitude de la société de consommation, a décidé de s’ « échapper » et de vivre réellement sa vie en retournant aux sources mêmes de la nature. Selon nous, cet homme a bien mieux réussi son existence que tout autre qui possède une quelconque fortune. En effet, Christopher McCandless a sillonné le monde à la recherche de lui-même, se découvrant chaque jour davantage à travers des rencontres fortuites, mais extraordinaires. Cet homme a par conséquent tout autant développé son bien-être personnel que ses relations avec les autres. Or, que pouvons-nous espérer de mieux que de vivre en découvrant sans cesse de nouveaux horizons, tant en soi qu’à travers autrui ?


         Suite à l’analyse précédente, nous partageons presque intégralement le point de vue de l’auteur.
        Tout d’abord, nous avons démontré que l’idée de la réussite critiquée par l’auteur est acceptée par la plupart des gens et que quoi qu’il en soit, chacun a la possibilité de choisir sa propre vision de la réussite. En contrepartie, nous avons prouvé que cette vision fustigée par l’auteur est réductrice et est influencée par notre société de consommation.
         Somme toute, pour réussir dans la vie, il nous faut préalablement choisir notre propre vision de la réussite.

                                                                                                        Auteur : Simon Bosmans






    Jouis du jour présent, sans te soucier le moins du monde au lendemain (Horace).


        Quand nous observons la jeunesse d’aujourd’hui, nous constatons aisément que beaucoup de jeunes gens vivent à toute allure, en prétendant que, comme tout peut arriver, autant profiter de ses belles années oisives.
        Ce concept n’est pas neuf et nous rappelle immanquablement Horace, célèbre poète latin du début de notre ère. Celui-ci nous laissa en effet son célèbre « Carpe diem quam minimum credula postero », autrement dit « Jouis du jour présent, sans te fier le moins du monde au lendemain. »
        Dès lors, pourquoi se méfier du futur ? Profiter du jour présent est-il toujours possible? Et si tout le monde appliquait cette pensée, quelles en seraient les conséquences ?


        Tout d’abord, jouir du jour présent sans se fier au lendemain peut s’avérer justifiable à partir du moment où nous nous disons que la vie est courte et que nous pouvons mourir à tout moment. A partir de cette considération, un individu se doit de profiter de l’instant présent comme s’il était le dernier et se méfier de l’avenir où il pourrait très bien être mort, ainsi que Jules César qui fut assassiné au moment où il ne s’y attendait pas.
        Ensuite, le fait de cueillir l’instant présent en se fiant le moins du monde au lendemain peut se comprendre si nous considérons qu’en définitive le futur n’existe pas. En effet, nous ne pouvons concevoir concrètement que ce qui ce passe à l’instant, la notion d’avenir ne symbolisant qu’une réalité temporelle abstraite inventée de toutes pièces par l’homme. Dès lors, il apparaît comme élémentaire de profiter de l’instant présent bien réel sans pouvoir placer notre confiance en celui à venir puisque nous ne pouvons vraisemblablement pas avoir confiance en une chose qui n’existe pas.
        De plus, le caractère instable ou éphémère de beaucoup de réalités peut également justifier qu’un individu soit presque contraint de profiter du présent tout en nourrissant un doute quant à la constance de ces réalités dans le futur. Ainsi, le caractère très instable de la météorologie en Belgique pousse les amateurs de promenade à profiter des jours de beau temps pour s’adonner à leur hobby, car ils ne pourraient savoir s’il en sera de même le jour d’après. Et en ce qui concerne le caractère éphémère, il nous suffit de penser à la jeunesse ; une jeunesse si courte que nous devons en profiter sans nous en remettre au futur où elle sera fanée.
        Enfin, il nous semble que l’affirmation « jouis du jour présent sans te fier le moins du monde au lendemain » fut issue d’une des intuitions essentielles de l’épicurisme dont Horace était l’un des adeptes de son époque. Effectivement, nous pouvons appréhender la réflexion de Horace dans le cadre de cette pensée comme une incitation positive à découvrir le plaisir (et non pas le rechercher) dans le seul fait de vivre. Découverte rendue possible si nous nous méfions de l’emprise que peut avoir le lendemain sur notre esprit, car nous ne pourrions alors avoir le loisir de découvrir le présent.

        Néanmoins, il nous parait évident que Horace aurait dû nuancer son point de vue au lieu de se montrer aussi catégorique.
        En premier lieu, jouir du présent en doutant du lendemain est irréalisable si nous tenons compte du côté angoissé de la grande majorité des gens. En effet, une personne qui doute de son avenir ne peut profiter pleinement du jour présent car elle aura toujours cette angoisse qui lui taraude l’esprit, même inconsciemment. Il nous suffit d’illustrer ces propos par la situation dans laquelle se trouve un élève en fin d’enseignement secondaire. Si ce dernier doute du métier qu’il veut exercer plus tard ou des études qu’il veut entreprendre, il ne pourra être en paix et profiter de l’instant présent. Aussi, sa seule solution serait d’être tout à fait confiant et donc sans soucis quant à la voie qu’il compte suivre.
        Deuxièmement, il se révèle impossible de jouir du jour présent en se méfiant du lendemain dans le cas où nous nous trouverions dans l’incapacité de profiter du présent. Dès lors, nous constatons souvent que les individus ont tendance à mettre tous leurs espoirs et leur confiance en l’avenir. Ainsi, un individu étant incarcéré ne peut profiter de sa vie mais reste confiant quant à la jouissance et le bonheur qu’il éprouvera à sa sortie de prison.
        Poursuivons notre réflexion en mettant les religions et leurs théories sur la répercussion de nos actes sur l’« après-vie » en parallèle avec la pensée de Horace. Nous remarquons alors que l’expression « jouis du jour présent sans te fier au lendemain » possédant une connotation insouciante et incitant à l’oisiveté ne peut qu’être rejetée par les religions qui prônent une vie austère pour une meilleure condition dans l’au-delà. Aussi, un prêtre catholique ayant fait vœu de chasteté et de pauvreté et ne vivant que pour son prochain se sentirait sans doute choqué par cette expression.
        Ensuite, nous pouvons rejeter l’affirmation d’Horace en tant qu’elle n’est qu’une attitude égoïste et lâche. D’une part, elle est effectivement égoïste lorsqu’elle incite à jouir de l’instant présent. Car, selon elle, le plaisir personnel dominerait tout, s’opposant ainsi à toute doctrine altruiste. Dans cette optique, pourquoi des bénévoles s’épuiseraient-ils à améliorer l’existence des plus démunis puisque seule la jouissance compte ? D’autre part, en nous penchant sur la suite de l’expression qui nous conseille de « ne pas se fier au lendemain », nous observons que le sens de ces mots se traduit également par « ne pas faire confiance au lendemain ». Or, une citation de Marie von Ebner-Eschenbach nous confie que « faire confiance est une preuve de courage ». Dès lors, lorsque nous mettons ces deux idées en parallèle, nous pouvons déclarer que, selon l’écrivain allemande, « ne pas se fier au lendemain » se révèle être une preuve de lâcheté. Nous sommes donc en droit de réfuter les dires de Horace vu qu’une attitude empreinte de ces deux « vices » ne peut être suivie par un individu moral. Et le cas échéant, ce dernier serait pris de remords pour avoir failli au modèle type de l’« homme correct ».
        De plus, affirmons qu’il demeure étrange de jouir d’aujourd’hui en se méfiant de demain puisque cette attitude mélange en fait deux notions fondamentalement opposées : l’optimisme et le pessimisme. Nous constatons effectivement que la première moitié de la phrase, « jouis du jour présent », possède une connotation optimiste, positive, tandis que la suite, « sans te fier le moins du monde au lendemain », possède, elle, une forte connotation pessimiste. Autrement dit, si Horace avait été intègre dans sa réflexion il aurait soit préféré le côté optimiste et nous aurait dit de jouir tout le temps, soit aurait été d’une nature plus pessimiste et nous aurait conseillé de nous méfier tout le temps. D’ailleurs, cela se prouve partiellement lorsque nous observons que beaucoup de personnes ne citent souvent que la première partie de la proposition : « carpe diem », à savoir « jouis du jour présent ». Cela marque ainsi leur nature plutôt positive et donc très peu encline à verser dans le doute pessimiste exprimé par la seconde partie de l’expression.
        D’ailleurs, nous pouvons également considérer le « jouis du jour présent sans te fier le moins du monde au lendemain » comme un concept qui inhiberait la finalité de l’être humain. En effet, si tout le monde suivait la pensée de Horace, l’Homme n’aurait plus de but dans sa vie puisque, ne pouvant se fier au lendemain, il ne pourrait établir de projet. Il serait dès lors « condamné » à jouir uniquement de petits plaisirs du quotidien, lesquels deviendraient alors pathétiquement la seule raison de son existence. Pensons ainsi aux scientifiques qui, en suivant cette doctrine, ne mèneraient plus de recherches à long terme vu qu’ils se méfieraient de ce qu’il adviendrait de celles-ci dans l’avenir. Les hommes de science seraient alors désœuvrés (puisqu’une recherche ne s’effectue jamais en une seule journée) et il n’y aurait plus de progrès scientifiques, les chercheurs préférant s’adonner à leurs loisirs.
        Pour terminer, profiter du jour présent sans se fier au jour d’après est comparable à voter aujourd’hui une loi sans avoir vérifié q’elle puisse être appliquée dans un proche avenir. En effet, ni la première action ni la deuxième ne marquent une réelle prévoyance ou organisation quant à l’avenir. Or, vivre « au jour le jour » n’étant pas une situation très stable, il en résulte vite des inconvénients. En fait, l’application de la pensée de Horace peut devenir réellement néfaste vu que ne plus se fier au futur conduit à ne plus s’en soucier et donc à ignorer les impacts qu’ont sur lui nos actes présents. Il nous suffira de citer en exemple l’individu dont le plaisir aujourd’hui est de fumer et qui ne songe pas aux graves problèmes de santé qui l’attendent dans un proche avenir, pouvant même le conduire à la mort.


        Nous pouvons donc en conclure que nous sommes presque totalement en désaccord avec la pensée de Horace.
        En effet, bien que nous ayons relevé que, dans certains cas, « jouir du jour présent sans se fier le moins du monde au lendemain » est plausible, la proposition d’Horace reste la plupart du temps irréalisable, voir même néfaste.
        Pour terminer, nous pouvons remarquer que si Horace avait été cohérent avec lui-même, il n’aurait pas travaillé si longtemps à écrire ses pensées qui, de plus, avaient ainsi de grandes chances de passer à la postérité dont il se méfiait (mais qui, comble du paradoxe, lui assura quand même la pérennité).

                                                                                                        Auteur : Magali Geuens




    L’amour, c’est être toujours inquiet de l’autre (Marcel Achard).


        J’ai pu constater que mes parents, même après vingt-quatre ans de mariage, sont toujours inquiets l’un de l’autre.
        Cela semble donc confirmer la réflexion de Marcel Achard qui fait dire à « Jean de la lune » : « L’amour c’est être toujours inquiet de l’autre ».
        Pour quelles raisons peut-on dire qu’aimer, c’est être toujours inquiet de l’autre ? Et par contre, faut-il vraiment être toujours inquiet quand on aime?


        Aimer c’est… Mais au fait, qu’est-ce qu’aimer ? Aimer, c’est fondamentalement vivre en relation avec autrui, partager les faits de la vie quotidienne ; aimer, c’est vivre ensemble.
        Toute relation d’amour est un engagement à donner la primauté à l’être aimé ; c’est accepter d’être troublé dans sa quiétude.
        Mais avant tout, il me paraît nécessaire de déterminer les différentes acceptations de l’expression « être inquiet » avant de poursuivre toute autre réflexion.
        En effet, être inquiet (in-quiet), être troublé dans sa quiétude, ne jamais avoir le cœur ou l’âme en repos, peut être perçu de deux manières différentes.
        Pour la plupart des gens, être inquiet, c’est être angoissé à l’idée que quelque chose de fâcheux puisse arriver à l’autre. Cette expression prend ici une connotation plutôt négative et l’on peut se demander si cette peur ne risque pas de figer l’amour. En effet, la peur paralyse l’élan et l’amour s’en trouve ainsi freiné. Alors que l’amour, c’est la vie et vivre, c’est aller toujours de l’avant. Je crois qu’il conviendrait de donner plus d’importance au mot « être », signe de vie qu’au mot « inquiet » sous-entendant le pessimisme.
        D’autre part, on peut envisager un sens plus positif, plus constructif à l’inquiétude en l’envisageant comme un souci de l’autre, de son bonheur et de son bien-être.
        Il est vrai que « l’amour est inquiet par essence » comme l’écrit Francharme. Je suis en effet convaincu qu’on n’est jamais en repos si l’on souhaite contribuer au bonheur de ceux qui font l’objet de toute notre attention, être attentif à leurs souhaits et être toujours disponible, c’est-à-dire à tout moment et sans condition.
        « Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l’après-midi, à trois heures, je commencerai d’être heureux. Plus l’heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m’agiterai et je m’inquiéterai ; je découvrirai le prix du bonheur », dit le Petit Prince de St Exupéry. N’est-ce pas là un superbe résumé de la pensée qui nous occupe ici ?
        L’inquiétude peut même faire prendre conscience de l’existence de cet amour voire même parfois le faire naître. Ainsi, lors de l’accident de l’avion dans lequel un être cher se trouve, l’inquiétude puis la joie de le retrouver nous fait réaliser que ce sentiment, jusque là non déclaré, est peut-être de l’amour .
        Mais il convient de ne pas se limiter à l’amour conjugal, car il me semble que tout amour est inquiet. Cette opinion est partagée par Gilles Archambault : « Quand on choisit d’aimer quelqu’un, on accepte d’être inquiet. » Ainsi les parents s’inquiètent pour leurs enfants et ce d’autant plus que l’avenir de ceux-ci reste à bâtir. Si le devenir de nos enfants nous trouble, c’est par le mystère qui l’entoure et l’inconnu qu’il cache.

        Par contre, il est permis de dire qu’aimer, ce n’est pas toujours être inquiet de l’autre.
        Je serais donc tenté de nuancer la réflexion de Marcel Achard, car une inquiétude trop excessive et permanente risque d’être perçue par l’autre comme une entrave à sa liberté. Dans l’amour, la liberté, qui ne doit pas être confondue avec la licence, permet à chacun de s’épanouir. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut verser dans la négligence de l’autre.
        Ainsi, aimer son enfant, c’est à la fois rester des guides conscients de ses responsabilités et admettre qu’il prenne de plus en plus ses distances par rapport au nid familial. Toujours, il restera leur enfant et les parents se feront toujours du souci pour lui. Néanmoins il serait judicieux de trouver un équilibre entre l’angoisse que l’on peut éprouver envers le devenir du partenaire et la confiance dans le cheminement qu’il poursuit.
        Ajoutons que la notion d’inquiétude fait référence à une réflexion d’ordre intellectuel : celui qui s’inquiète réfléchit très souvent, car il se demande s’il a bien agi ou pensé dans tel ou tel cas. Or, il faut se rappeler qu’aimer est un sentiment, un engagement dans la fidélité et non une notion intellectuelle comme semble le suggérer l’auteur à travers l’idée d’inquiétude ; on aime avec son cœur et d’une manière spontanée sans pour autant toujours s’inquiéter de l’autre. Un amour qui nous force à accepter l’autre (à la fois proche et différent de nous) tel qu’il est, avec ses qualités et ses faiblesses.
        De plus Marcel Achard en utilisant l’averbe « toujours » généralise quelque peu une situation. Il oublie que l’amour c’est aussi prendre soin de soi-même et être à l’écoute de ce qui vit au fond de nous-même. L’ attention à l’autre est d’ailleurs liée à une reconnaissance et une acceptation de nous-même avec nos qualités et nos propres imperfections. D’ailleurs, à titre personnel, nous pensons qu’on ne peut être disponible de cœur, de corps ou d’esprit si on n’est pas attentif à notre propre personne. On peut s’effacer pour le bien-être de l’autre sans pour autant s’oublier.
        S’accepter, c’est aussi s’aimer malgré nos limites. En effet, peut-on aimer l’autre si on ne s’aime pas soi-même ? « Pour savoir aimer les autres, il faut d’abord savoir ce que signifie s’aimer soi-même », précise le Dalaï-Lama. Nous dirons donc qu’un manque d’estime de soi est tout à fait négatif et que l’amour ne va pas jusqu’à la négation de soi.
        Pour terminer nous pourrions ajouter qu’une inquiétude excessive et entretenue fait naître l’angoisse et, dans certains cas, la jalousie qui étouffe et tue l’amour. Prenons l’exemple d’une épouse souffrant d’une trop grande angoisse liée aux risques du métier de son mari : elle frémit à chaque coup de téléphone et il peut même arriver qu’elle ne supporte plus cette angoisse permanente et divorce.


        Ainsi, vous aurez compris que notre point de vue est nuancé par rapport à la phrase de l’auteur.
        En effet, nous avons relevé des situations de la vie dans lesquelles il n’y a pas d’amour sans inquiétude. D’autre part, il nous semble que pour l’harmonie de toute relation où l’amour est présent, l’inquiétude ne doit pas être la principale préoccupation, car tout homme est créé pour aimer autrui sans pour autant toujours être tracassé.
        En fin de compte, si nous vivons un amour en suivant le conseil de Marcel Achard, nous aurions intérêt à nous inquiéter en priorité de l’avenir de notre amour.


                                                                                                        Auteur : Nicolas Doyen




    La seule façon d’apprendre, c’est de contester. C’est aussi la seule façon de devenir un homme (Sartre).


        L’apprentissage est depuis toujours au centre de nombreuses polémiques. Il existe en effet de nombreuses opinions, parfois divergentes, quant à la manière optimale d’apprendre.
        Dans cette optique, certains penseurs tels que Jean-Paul Sartre estiment que la seule façon d’apprendre, c’est de contester. C’est aussi, pour lui, la seule façon de devenir un homme.
        Dès lors, le fait de contester nous permet-il réellement d’apprendre? La contestation est-elle le seul chemin menant à la connaissance et à la sagesse ? L’affirmation de soi en tant qu’homme passe-t-elle nécessairement par la contestation ?


         Dans un premier temps, nous pouvons affirmer que, pour pouvoir contester, il faut d’abord acquérir une certaine érudition. Il ne sert à rien de se présenter comme contestataire d’une thèse si l’on n’a pas étudié le sujet en question au préalable. En effet, cette contestation serait hasardeuse et n’aurait donc aucun poids. Elle ne nous permettrait donc pas d’avancer dans la connaissance.
         D’autre part, si la contestation est le seul moyen d’apprendre, alors il nous faut sans cesse contester, et cette attitude relève de l’infantilisme. C’est un comportement excessif et adolescent qui ne nous permet certainement pas de devenir des hommes. En effet, si l’on discute sans cesse ce que l’on veut nous apprendre, on n’avance pas. Le refus systématique de toutes les thèses existantes entraîne un profond état de stagnation. Il faut pouvoir accepter la raison des autres, accepter que certains soient plus érudits que nous dans certains domaines. Accepter cela nous rend aptes à apprendre. La contestation, quant à elle, est un refus d’apprendre.
         Aussi, même si nous acceptons que la contestation permette une certaine forme d’apprentissage, il nous faut préciser qu’il en existe bien d’autres. Que ce soit dans l’apprentissage de matières scientifiques, littéraires ou encore du comportement humain ou de la communication, l’expérimentation personnelle et la lecture d’ouvrages traitant de ces sujets sont certainement des moyens d’apprentissage aussi performants que la contestation.
         De la même façon, le fait de devenir un homme ne passe pas forcément par la contestation. On peut apprendre à devenir un homme en vivant des expériences difficiles, en aimant les siens. Chacun des avatars auquel la vie nous soumet nous rend plus forts, voire plus sages. Comme l’a dit Kipling : «Si tu es capable de tout perdre et de recommencer le lendemain sans rien dire à personne, alors tu seras un homme mon fils». Devenir un homme, apprendre, ce n’est pas forcément développer son intellect. Le courage et l’enthousiasme sont aussi des valeurs très importantes que l’on découvre en se battant, en souffrant et en aimant. Et cela la contestation ne peut pas nous l’apporter.
         De plus, refuser de reconnaître comme valable la pensée des autres, autrement dit contester, n’apporte pas nécessairement l’affirmation de soi en tant qu’homme. Car, devenir un homme, ce n’est pas acquérir les caractéristiques propres à tous les autres hommes, c’est-à-dire la virilité et la force. Devenir un homme, c’est accéder à la sagesse. Et comme le disait Socrate : «le plus sage est celui qui a conscience de sa propre ignorance». Le fait de devenir un homme ne passe donc pas forcément par la contestation, mais passe par la reconnaissance de son propre manque de sagesse. Et reconnaître que nous sommes ignorants, c’est aussi accepter la sagesse des autres, et donc accepter qu’ils nous apprennent, sans tout le temps contester leurs positions.

         D’un autre côté, nous devons accepter que contester, c’est oser s’affirmer. Contester, c’est prendre position face au monde et donc se définir en tant qu’homme. Le fait de devenir un homme passe donc par la con-testation. En effet, même si celle-ci est mal fondée et que nous devons nous rétracter, elle nous permet d’exercer une forme d’affirmation de soi, de nous situer par rapport au monde des idées. Contester, c’est oser être soi-même, oser être différent des autres.
         À ce sujet la personne qui apprend et devient un homme, au sens général du terme, est comparable à un fils devant quitter la maison paternelle. Il doit bien sûr obéir pendant un temps aux ordres et principes de son père, mais s’il veut être un homme et devenir capable de fonder une famille, lui aussi, il doit parfois s’opposer à son père. L’opposition est en effet parfois nécessaire à la séparation. Peut-être que lorsqu’il aura atteint la sagesse, il reviendra aux idées de son père. Mais s’il veut apprendre et devenir un homme, il doit dans certains cas contester ces idées : les accepter serait en quelque sorte s’endormir pour ne plus être que l’ombre de son père.
         De la même façon, si l’on veut réellement apprendre à s’affirmer en tant qu’homme, il faut souvent contester ce que l’on nous apprend, avoir un esprit critique. Cette contestation est extrêmement importante, surtout à notre époque, car si nous ne critiquons pas certaines informations que nous recevons, nous risquons d’être soumis à une idéologie aliénante. Ainsi les médias, par exemple, risquent de nous faire accepter comme naturel ce qui ne l’est pas. Ils possèdent en effet cette force inacceptable de nous faire accepter une thèse que nous ne partageons pourtant pas. Il faut donc contester pour ne pas se laisser piéger.
         De surcroît, si nous regardons en arrière, nous constaterons que, si l’histoire des hommes n’avait pas été jalonnée de contestataires, la pensée humaine et la société n’auraient dans certains domaines jamais progressé. Où en serait la science si Galilée n’avait pas contesté les affirmations de Ptolémée en disant que la terre tournait sur elle-même. Où en serait l’humanité si des hommes tels que Voltaire n’avaient pas lutté contre l’intolérance ? Certains d’entre eux se sont trompés, mais ils ont montré par leurs erreurs la vraie voie à suivre. La contestation est donc, comme nous le montre l’histoire, parfois indispensable à l’apprentissage.

         Finalement, si nous considérons la phrase de Sartre selon sa philosophie de l’existentialisme, la contestation ne doit pas être vue sous un angle négatif. Elle permet à l’homme de se construire, de continuer à progresser, de se redéfinir sans cesse. Peut-être que lorsqu’il contestera une idée et ensuite y adhérera, sa contestation sera alors perçue comme infantile et non fondée. Mais cela n’a pas d’importance, car il aura construit lui-même sa propre opinion, sa propre définition de lui-même. Il se sera affirmé en tant qu’homme.
         La contestation ne permet cependant pas tout. Elle ne permet pas de devenir respectable, aimable, réfléchi... L’apprentissage de la vertu connaît d’autres chemins tels que la foi et l’amour. Mais contester pour apprendre est une démarche très positive, car l’apprentissage ne consiste pas à emmagasiner la connaissance mais à la faire sienne, à l’intérioriser.


         Ainsi, nous sommes donc partiellement en accord avec l’assertion du philosophe Jean-Paul Sartre.
         En effet, nous avons déterminé que si la contestation n’est pas le seul moyen d’apprentissage et ne permet pas d’accéder à toutes les formes de connaissance, elle permet dans certains cas d’apprendre et de devenir un homme.
         Et, en fin de compte, si Sartre a écrit cette phrase où il affirme que la contestation est le seul moyen d’apprendre et de devenir un homme, il doit accepter que, pour apprendre, nous devions contester son propos.


                                                                                                        Auteur : Olivier Odaert

  • De nombreux plans existent pour la dissertation. Personnellement, après en avoir expérimenté plusieurs, j’estime que les plans les plus productifs sont le plan dialectique et le plan thèse-antithèse. Voici donc mes conseils pour le plan de la dissertation.

     

    1) PLAN DIALECTIQUE (thèse-antithèse-synthèse)

    Vous choisissez ce plan lorsque vous n’êtes pas entièrement d’accord avec le point de vue de l’auteur. Votre point de vue est donc mitigé.

    Dans ce cas vous écrivez :
    - dans la thèse un point de vue
    - dans l’antithèse le point de vue opposé. En fait l’ordre n’a pas tellement d’importance, mais, sur le plan logique, il est préférable de développer le point de vue de l’auteur dans la thèse et le point de vue opposé dans l’antithèse.
    - Vous pouvez ensuite écrire une synthèse qui est un point de vue plus nuancé et qui dépasse la contradiction qui précède. Si vous ne vous sentez pas capable d’écrire une bonne synthèse qui, à la différence de la conclusion, doit apporter des arguments nouveaux, il est préférable de ne pas écrire de synthèse et de passer directement à la conclusion.

    Exemple de synthèse : si dans la thèse vous montrez les avantages d’Internet et, dans une antithèse, ses désavantages, vous pouvez par exemple écrire dans une synthèse :

    - que les désavantages d’Internet sont, dans un certain sens, un atout car ils permettent de déceler pus rapidement ses points faibles et donc de contribuer à son évolution positive.

    OU

    - qu’il est normal que cette technologie présente des points forts et des points faibles, car l’homme est à la base de sa création et l’on sait que l’homme est loin d’être un être parfait. En ce sens Internet est le témoin de sa fragilité et transmet donc l’imperfection légitime de l’homme.



    2) PLAN THÈSE-ANTITHÈSE :

    Vous choisissez ce plan si vous partagez presque totalement le point de vue de l’auteur ou si votre point de vue est presque tout à fait opposé à celui de l’auteur.

    Votre point de vue doit, cette fois-ci, être développé dans l’antithèse (vous aurez donc montré dans la thèse , qui sera plus courte, le point de vue opposé au vôtre en révélant quelques arguments qui le défendent, puis vous arrivez en force dans l’antithèse pour défendre votre point de vue).



    Quelques indications qui permettent d’éviter des fautes graves:

    • Relire les articles sur la dissertation (voir les sources et les preuves).
    • Passer :
    - deux lignes entre l’introduction et le développement et entre le développement et la conclusion.
    - une ligne entre chaque partie du développement.
    - une ligne avant et après la synthèse éventuelle.
    • Assurer une rupture douce entre la thèse et l’antithèse en écrivant, par exemple, au début de l’antithèse : «il serait cependant utile de nuancer le point de vue développé précédemment.»
    • Développement : minimum 65 lignes manuscrites.
    • Utiliser des alinéas et des mots-liens entre les idées et entre les alinéas.
    • Comprendre le titre.
    • Prouver tout ce que l’on avance (éviter les affirmations gratuites) !
    • Utilisez des liens logiques (mots-liens) entre les idées.
    • Ne pas répéter les idées.
    • Bien cerner le sujet choisi et le développer le plus complètement possible.
    • Ne pas s’écarter du sujet.
    • L’introduction et la conclusion comprennent chacune trois parties (= trois alinéas).
    • Ne pas utiliser que la preuve par l’exemple (= argumentation insuffisante) !
    • Eviter une rupture brusque entre la thèse et l’antithèse.
    • Ne pas répondre au sujet dans l’introduction.
    • Ne pas introduire des arguments nouveaux dans la conclusion.
    • Mettre de l’ordre dans les idées exprimées dans le développement (la pensée doit progresser avec ordre jusqu’ à la conclusion finale).

  • Les trois parties de la dissertation

     

    • La dissertation définitive comprend trois parties : une introduction, un développement et une conclusion.

    • L’introduction comprend trois parties :

    - on amène d’abord le sujet exposé dans la phrase de l’auteur (pour ce faire vous pouvez faire allusion à une observation générale, à un fait de l’actualité, à une constatation historique, à une allusion à une expérience personnelle ou à un souvenir...).
    Cette réflexion de départ ne doit pas être trop générale (si elle trop générale, elle pourrait servir de départ à n’importe quel sujet !) : elle doit donc amener le sujet d’un manière directe et naturelle.

    - on pose le sujet en reprenant la phrase de l’auteur ou en traduisant la phrase de l’auteur en une autre phrase ayant exactement le même sens.

    - on annonce le plan en indiquant la direction que vous allez suivre (l’idéal est ici de poser deux ou trois questions auxquelles vous répondrez dans le développement, en respectant bien entendu l’ordre des questions.)

    • Le développement comprend une thèse, une antithèse et une synthèse facultative.
    Pour le contenu du développement voir les articles : dissertation (1), dissertation (2) et dissertation (4)

    • La conclusion comprend trois parties (elle ne peut pas introduire de nouveaux arguments) :

    - vous énoncez votre thèse d’une manière claire et nette en écrivant par exemple : «Nous ne partageons donc que partiellement le point du vue de l’auteur» ou « Nous partageons donc presque totalement le point de vue de l’auteur» ou «Notre point de vue est donc presque totalement opposé à celui de l’auteur». Cette thèse doit découler logiquement du développement qui précède.

    -vous faites une synthèse des principaux arguments (pas une énumération des arguments !) exposés dans la thèse et l’antithèse.

    - vous terminez par une finale originale en rapport avec le sujet.


  • Voici trois modèles d'exercice préparatoire à la dissertation. Ces modèles sont donc une application des consignes figurant dans la dissertation (1).
        Les deux premiers modèles furent réalisés par des étudiants (Magali Geuens et Valérie Dinant).
        Quant au troisième modèle, je l’ai réalisé moi-même. Dans le troisième modèle, les mots et expressions en caractères gras sont les liens logiques entre les alinéas. Les mots en italique sont les liens logiques à l'intérieur de chaque alinéa.

    Il existe une chose plus triste que rater ses idéaux : les avoir réalisés. (Pavese)


    1) Compréhension du titre

    a) Définition des mots

    triste : affligeant
    rater : manquer, échouer
    idéaux : buts, modèles d’une perfection absolue
    réalisés : menés à bien

    b) Autre phrase

    Atteindre son but est plus affligeant que de l’avoir manqué.


    2) Développement

    a) Part de vrai

        Tout d’abord, la réussite d’un idéal peut entraîner plus de malheurs que l’échec dans le cas où cette réussite provoque des désagréments à l’individu concerné. N’a-t-on pas ainsi menacé Galilée de mort lorsqu’il découvrit que notre système planétaire était héliocentrique, la découverte étant le but incontournable de chaque homme de science ?
         De surcroît, nous pouvons constater que cette phrase vise à consoler les personnes qui ont effectivement raté leurs idéaux. Ainsi, une personne ayant manqué un de ses buts essentiels et se trouvant en plein désarroi moral va, en entendant ces mots, analyser sa situation. Elle se dira alors que c’est finalement mieux ainsi et oubliera ensuite petit à petit tous ses regrets et déceptions.
         Dans le même genre d’idée, nous pouvons également dire que la phrase se veut rassurante envers les individus qui craignent l’échec. Il nous suffit de voir le nombre d’étudiants qui s’inquiètent pour leur avenir. Cette phrase leur permet alors de relativiser et de moins se focaliser sur la réussite qui, à cette époque de la vie, concerne surtout le domaine scolaire.
         Ensuite, la réussite des idéaux peut être plus affligeante que leur ratage dans la mesure où cette réussite s’est faite au détriment de certaines valeurs. Le cas se présente lorsqu’un chef d’entreprise réalise l’état d’équilibre financier, idéal économique par excellence, en méprisant totalement ses employés. Vu que des préjudices ont été portés à des êtres humains, cette réalisation est beaucoup plus affligeante que si l’équilibre n’avait pas été obtenu, mais dans le respect des individus.
         D’ailleurs, l’échec d’un idéal est moins douloureux que sa réussite lorsque celle-ci entraîne le désoeuvrement de l’individu. Ainsi, un homme dont le seul but est d’avoir une brillante carrière n’aura plus rien à réaliser une fois qu’il y sera parvenu, a fortiori si cette réussite se fait aux dépens de sa vie privée. Le reste de son existence sera donc vide comme une fin de spectacle dont l’apothéose se produit prématurément.
         Enfin, cette phrase semble s’appliquer à des idéaux funestes. Il est effectivement naturel de penser que lorsque notre idéal est de mourir afin de ne plus souffrir (par exemple en cas de grave dépression sentimentale ou autre), le réaliser est plus triste que de le rater. Il semble d’ailleurs que ce genre de situation fut vécue par Pavese : après avoir été abandonné par l’amour de sa vie, il tomba dans le désespoir jusqu’à se suicider. Ce souhait de la mort s’observe même dans sa poésie dont les vers trouvent leur apothéose dans l’expression de l’amour malheureux. Cesare Pavese, ayant réalisé son idéal morbide, laisse non seulement le regret de sa mort mais également la tristesse de sa poésie. Gageons qu’il en aurait sûrement été autrement s’il avait manqué son suicide.


    a) Part de faux

         Toutefois, nous constatons un manque de nuance de la part de l’auteur.
         Tout d’abord, le terme « triste » est beaucoup trop général. Car, s’il est vrai qu’une personne ayant réalisé un idéal a du chagrin, une autre personne peut très bien être réjouie de cette même réussite. Ainsi, en reprenant la découverte de l’héliocentrisme, nous savons que Galilée en a beaucoup souffert tandis qu’aujourd’hui, elle fait le bonheur de tous les physiciens.
         Deuxièmement, l’échec semble être beaucoup plus douloureux que la réussite d’un idéal dans le sens où, du point de vue de l’intéressé, une partie, voire l’entièreté, de sa vie s’en trouve gâchée. En effet, un homme qui rate ses rêves se confond en regrets comme quelqu’un ayant perdu les clés de sa maison multiplie les lamentations. Ce fut le cas pour Napoléon Bonaparte qui échoua à deux doigts d’accomplir son rêve (devenir empereur de l’Europe) et dont la vie devint une longue suite de malheurs jusqu’à son exil à Sainte Hélène et sa mort.
         D’autre part, la phrase de Pavese ne tient plus à partir du moment où l’on considère la connotation positive du mot « réaliser ». Effectivement, la « réalisation » ou « réussite » de quelque chose suscite en nous, rien qu’en l’évoquant, un sentiment d’allégresse, de fierté même. Celui-ci s’explique par le fait que l’on a accompli une chose pour laquelle on a investi du cœur et du temps. Dès lors, il est difficile de concevoir que « réaliser un idéal » puisse provoquer quoi que ce soit de négatif ou de triste. Ainsi, il s’avère probablement inutile de rappeler la joie d’un étudiant qui, après dix-sept ans d’études acharnées, obtient enfin son diplôme, idéal de tous les étudiants.
         Qui plus est, si tout le monde pensait comme Pavese, il n’y aurait plus aucun idéal dans le monde. En effet, si les gens croyaient que réussir un idéal est pire que de le rater, ils seraient démotivés puisque, pour eux, donner de soi pour réussir demeure, au final, inutile. Plus personne n’aurait de rêves, rêves qui se trouvent souvent à l’origine d’une évolution. Appliquons cette idée à un fait d’actualité, à savoir l’aide humanitaire apportée au tiers monde par des organismes tels que « Médecins sans frontières ». Ces médecins volontaires ont souvent pour idéal de sauver des vies. Pour cette raison, certaines personnes sacrifient jusqu’à leur confort afin d’améliorer la situation de ces personnes défavorisées. En revanche, supposons un instant que ces mêmes volontaires aient eu la même optique que Pavese. Ils n’auraient alors jamais tout sacrifié pour aider autrui, puisqu’ils auraient été malheureux en cas de réussite. Et par conséquent, la condition des personnes du tiers monde n’aurait connu aucune amélioration.
         Nous terminerons notre réflexion en soulevant que la phrase de Pavese n’a en définitive aucun sens, car « réaliser » un idéal se révèle être impossible pour deux raisons.
        D’une part, lorsque l’on regarde l’acception exacte du mot « idéal », nous observons qu’il s’agit d’un « modèle de perfection absolue ». Et par définition, la perfection n’existe pas. Ainsi, le modèle de la démocratie parfaite en politique reste une utopie, car, étant appliqué par des hommes, il demeure toujours des écarts, personne n’étant infaillible. D’autre part, même si la situation de quelqu’un peut sembler parfaite, la nature constamment insatisfaite de l’homme fera que l’individu ne la reconnaîtra pas comme telle. Il nous suffit de citer Emma Bovary du roman éponyme de Flaubert. En effet, même lorsque sa liaison avec Léon, son amant, semble se rapprocher de son idéal amoureux, elle parvient encore à n’être pas comblée totalement. Cette attitude portera d’ailleurs son nom : on parlera du « bovarysme ».




    L’important, ce n’est pas ce qu’on réussit, c’est ce qu’on essaie. (Marcel Achard)


    1) Compréhension du titre

    a) Définition des mots

    important : ce qui importe le plus
    réussit : fait avec succès
    essaie : s’efforce de faire, tente

    b) Autre phrase

    L’essai importe plus que le succès


    2) Développement

    a) Part de vrai

        Tout d’abord, nous pouvons remarquer que la phrase traduit une certaine philosophie visant à rassurer l’homme vis-à-vis des échecs qu’il doit essuyer tout au long de son existence. En effet, l’homme est un être fragile qui assume souvent mal les échecs. Donc, si l’essai est considéré comme plus important que la réussite, l’échec perd de son importance et tend à déculpabiliser l’homme. Celui-ci sera alors plus enclin à tenter une nouvelle fois d’atteindre son but et peut-être réussira-t-il là où il a échoué. La citation de Marcel Achard peut même procurer une certaine satisfaction à celui qui échoue: «Si je n’ ai pas réussi, j’ai quand même essayé ! »
        En ce qui concerne la façon d’appréhender le futur, nous pouvons affirmer que cette phrase incite à l’optimisme et à la persévérance. On peut effectivement se dire qu’à force d’essayer, on finira bien par obtenir le résultat escompté.
        Nous pouvons aller plus loin sur le plan de la réflexion en affirmant que l’essai est indispensable à la réussite comme l’eau l’est à la vie. Si sans eau il n’y a pas de vie, il est tout aussi manifeste que sans essai, il n’y a pas de réussite possible. L’essai est alors considéré comme étant le premier pas ou la première démarche à réaliser pour réussir : la volonté de procéder à une série d’essais est inhérente au désir de réussite. Ne pas essayer, c’est abandonner avant d’avoir commencé ! Ainsi, si Newton n’avait pas tenté de comprendre le phénomène d’attraction mutuelle des corps, il n’aurait jamais réussi àdéfinir la loi de gravitation universelle.
        De surcroît, le mot essai présente déjà en lui-même une connotation positive : qui dit essai, dit effort. De ce mot, émane donc une notion de volonté.
        Enfin, signalons que si on se donne la peine d’essayer, les efforts se soldent soit par la réussite, soit par la volonté de tirer des leçons des erreurs passées afin que les essais futurs soient couronnés de succès. Citons, par exemple, l’élève qui rate une année scolaire à cause d’une mauvaise organisation dans son travail et qui essayera de tirer profit de son échec en remédiant à cette lacune. Alors, il réussira peut-être son année. Dans cette optique, l’essai aura joué un rôle majeur dans la réussite.


    b) Part de faux

        Cependant, certaines considérations permettent de s’interroger sur la position adoptée par l’auteur.
        Pour commencer, soulignons l’importance de la réussite dans la société actuelle. En effet, il est du devoir de chaque citoyen de mettre ses compétences au service de la société. Celui qui n’a rien à offrir à celle-ci est comme une sangsue fixée sur la peau de l’homme : elle se nourrit de son sang sans rien lui offrir en retour. Nous pouvons donc en déduire que celui qui essaie un peu de tout sans rien réussir vivra aux dépens de la société.
        En outre, soulignons l’inutilité de l’essai s’il n’est pas accompli dans un esprit de réussite. «Qui veut la fin, veut les moyens» dit le proverbe. Mais, si la fin n’est pas fermement escomptée par l’individu, il s’investira d’autant moins dans la réalisation de ce qu’il ne vise même pas. Il en résultera une absence complète de motivation et donc une faiblesse des moyens mis en oeuvre, entraînant la futilité de l’essai.
        À l’inverse, lorsque la réussite est considérée comme un but en soi, atteindre ce but procure une grande satisfaction permettant de nous affirmer en tant que citoyens responsables et estimables dans notre société actuelle.
        Par ailleurs, notons que la personne qui réussit du premier coup à atteindre son but est enviée par celle qui doit essayer maintes fois pour aboutir à un résultat. Dans ce cas-ci, nous pouvons constater que la finalité de l’essai est la réussite, celle-ci ayant une importance considérable.
        Pour terminer, nous devons concevoir qu’essayer sans jamais réussir peut mener à la démoralisation de la personne. En effet, l’être humain est fragile et a besoin de se sentir utile et estimé par ses proches. En outre, le proverbe «Toute peine mérite salaire» est révélateur. En effet, si la personne n’obtient jamais de résultat, elle se lassera d’essayer sans être récompensée et ne voudra plus fournir d’efforts. Ceci permet de souligner l’importance de l’objectif.




    Le geste manqué sert le geste qui réussit (Saint -Exupéry)


    1) Compréhension du titre

    a) Définition des mots

    geste : action, démarche
    manqué : qui n’est pas devenu ce qu’il devait ou prétendait être
    sert : est utile
    réussi : exécuté avec succès

    b) Autre phrase

    L’action ratée est utile à la réussite.

    2) Développement

    a) Part de vrai

        Signalons pour commencer que de nombreuses personnes qui veulent atteindre un objectif commettent des erreurs. «Errare humanum est» disaient les latins : l’erreur est humaine. En effet l’homme est un être fragile et à ce titre nous pouvons comprendre que ses chemins de réussite soient parsemés d’échecs. Et ceci est valable pour tous les secteurs de notre vie. Même si ces erreurs ne sont pas toutes excusables.
        Nous pouvons aller plus loin sur le plan de la réflexion en affirmant que certaines erreurs ont permis d’obtenir une certaine réussite. Pensons aux fuites observées à l’intérieur de la commission Dutroux en Belgique. Celles-ci permettront sans doute dans le futur d’améliorer certaines règles déontologiques lors de la création de commissions futures. Sur le plan du progrès scientifique nous constatons que celui-ci se base en grande partie sur les erreurs du passé. Prenons le cas de certains politiciens qui ont dû essuyer des échecs avant d’ atteindre leur objectif, Sur le plan scolaire le parcours de l’élève est parsemé de difficultés voire d’échecs qui l’aident à progresser dans la mesure, bien entendu, où l’élève témoigne d’un esprit volontaire.
        D’ailleurs les obstacles rencontrés aident parfois à persévérer dans un domaine et aboutissent souvent à une réussite supérieure à celle que l’on attendait. À la condition bien entendu de ne pas se laisser abattre par la moindre difficulté. Certains couples en difficulté, par exemple, peuvent saisir leur chance à travers l’obstacle qui se présente à eux : le manque de dialogue qui est à 1’ origine de leurs difficultés peut les aider à se surpasser et par la suite à faire grandir leur relation. Ce dernier exemple nous prouve donc que l’échec peut être un facteur fondamental de réussite, car les erreurs que nous commettons nous obligent à nous dépasser.
        De plus nous pouvons affirmer qu’un geste manqué déterminé, s’il constitue un échec pour une personne, peut par ailleurs apparaître comme profitable pour une autre personne. Nous pensons au cas du docteur qui a donné à une connaissance un médicament pour les nerfs. Ce médicament l’a rendue encore plus nerveuse qu’auparavant. Alors que sa voisine est totalement satisfaite du même médicament.
        Sans compter que l’erreur peut servir de réflexion à n’importe quel individu quel que soit son niveau culturel ou social. Ainsi un patron, qui ne fait plus de bénéfice, a l’intention de fermer son entreprise sans consulter son personnel. Apprenant la décision de fermer l’entreprise, le personnel décide de faire grève, occasionnant des pertes beaucoup plus importantes. Le patron se rendant compte de son erreur entame des négociations avec ses employés. Ces négociations vont entraîner une réouverture de l’usine et le bonheur de ses employés qui, malgré certains sacrifices consentis, ont pu éviter le chômage. Ce dernier exemple prouve que les erreurs commises par le patron et l’ouvrier ont pu être bénéfiques aux personnes en question.
        Nous dirons même, aussi curieux que cela puisse paraître, que l’erreur est indispensable à la société actuelle comme la lumière est indispensable aux plantes. Sans la lumière la plante se détruirait progressivement. Sans erreur commise la société ne serait pas ce qu’elle est, car, comme nous l’avons dit plus haut, elle s’est construite sur les erreurs du passé. C’est l’erreur qui nourrit en partie la société, comme la lumière nourrit en partie la plante.
        Il faut encore signaler que certaines personnes commettent parfois des erreurs inconsciemment, sans s’en rendre compte et sans le vouloir. La «bêtise» du petit enfant est, par exemple, souvent inconsciente et involontaire. Ici c’est l’entourage immédiat de l’enfant qui lui permettra de se rendre compte de son erreur. L’enfant décidera alors de ne plus commettre cette faute : cette prise de décision lui fera obtenir une certaine réussite sur le plan personnel.
        Nous remarquons également que l’on ne commet jamais deux fois la même erreur. Pourquoi ? Parce que l’homme est un être intelligent, capable de raisonner et par conséquent capable de tirer les leçons d’une action ratée. Ainsi mon frère a mis sa main sur le feu et se l’est gravement brûlée. Dès ce jour il a appris qu’il ne fallait pas toucher au feu et n’a plus jamais réitéré ce geste. De ce fait il est plus attentif aux erreurs déjà commises. Nous pouvons ajouter que les erreurs des hommes sont tellement nombreuses qu’elles peuvent également servir de leçon pour d’autres personnes qui ne souhaiteraient pas commettre les mêmes erreurs. Ainsi de nombreux politiciens s’appuient sur les erreurs de leurs prédécesseurs pour mieux gouverner leur pays.
        Par ailleurs, il est intéressant de relever que si Saint-Exupéry a écrit une telle phrase, c’est sans doute pour déculpabiliser l’homme qui éprouve parfois une honte vis-à-vis de l’erreur commise. Ernest Junger écrivait à ce propos : «une erreur ne devient une faute que lorsqu’on ne veut pas en démordre». En d’autres termes l’erreur n’est jamais une faute si elle permet à celui qui l’a commise de s’en rendre compte. Et cette prise de conscience lui permet d’avancer sur le chemin de la réussite, D’autant plus que l’homme est un être raisonnable : nous pouvons par conséquent supposer que sa raison lui permet, dans de nombreux cas de grandir et de comprendre la valeur de certains échecs !


    b) Part de faux

        Néanmoins il nous semble que l’auteur devrait davantage nuancer son point de vue.
        Tout d’abord, nous pouvons affirmer que l’échec n’aboutit pas toujours à la réussite. En effet lorsque nous subissons un échec, nous sommes démoralisés. Nous pouvons perdre notre motivation à réussir ce que nous voulions entreprendre. En outre, si nous sommes souvent pénalisés lorsque nous commettons des erreurs, nous ne serons plus tentés de réaliser des efforts. Et c ‘est icique notre force intérieure devrait prendre le pas afin que nous soyons malgré tout des «battants» : surmonter la démoralisation... n’est-ce pas une forme de réussite, c’est-à-dire une victoire sur nous-même ? L’élève en situation d’échec a donc deux possibilités devant lui : ou bien il se sert de cette situation pour améliorer sa situation ou bien il se laisse abattre et court droit à l’échec. Il existe aussi le cas de ceux qui ne réussissent jamais dans un créneau déterminé et ce malgré les efforts fournis. Il faut peut-être alors changer son fusil d’épaule et comprendre que la situation d’échec est parfois un avertissement qui nous pousse à découvrir d’autres voies et, par conséquent, une réussite sur un autre plan.
        Bien entendu il existe des cas dont Saint-Exupéry ne tient pas compte. En effet il ne faudrait pas oublier, que certaines erreurs sont inexcusables et que donc, elles n’auraient jamais dû exister : nous pensons à certaines erreurs médicales impardonnables ou aux actes criminels nombreux.
        Qui plus est nous pensons que certaines erreurs ne déboucheront jamais sur une quelconque réussite. Prenons le cas du pédophile qui viole une jeune fille. Il est jugé et va en prison dans le but de ne plus recommencer. Lorsqu’il sortira de prison, il est vraisemblable qu’il perpétra ses actes de pédophilie. Doncnous n’obtiendrons probablement jamais de bons résultats avec ce genre d’individu qui est une nuisance pour notre société. En effetdans ce dernier cas, nous ne voyons pas très bien à quelle réussite l’acte du pédophile pourrait aboutir !
        D’autre part l’auteur de la phrase valorise, nous semble-t-il un peu trop l’erreur commise. Il semble placer la réussite au second plan. Comme si l’erreur était perpétuellement indispensable à la réussite ! Il n’y a qu’un pas pour mettre en doute la valeur d’une réussite sans échec au préalable !
        Il faut encore reconnaître que certaines personnes ont davantage les moyens que d’autres pour mettre à profit les erreurs commises. Ainsile poids d’une erreur de placement financier a moins d’impact pour un individu fortuné que pour un autre moins aisé ! L’erreur commise débouchera moins sur la réussite du deuxième que sur celle du premier ! Nous pouvons aussiparler des personnes qui n’ont pas les moyens physiques et psychologiques d’atteindre la réussite après une erreur commise. Ces mêmes personnes peuvent également commettre davantage d’erreurs. Celles-ci, n’étant pas, par ailleurs, nécessairement profitables. Pensons, par exemple, à la personne âgée qui laisse traîner son sac à main et se fait souvent voler, à l’enfant qui insulte ses parents dont il est l’éternelle victime...
        Nous ajouterons que si nous considérons positivement l’erreur, notre regard sur le futur sera moins pessimiste, nous trouverons davantage d’énergie en nous-même pour atteindre la réussite.
        Pour terminer nous dirons que certains gestes manqués empêchent la réussite d’autres personnes qui en sont les victimes : les parents dont l’enfant a été assassiné sont victimes d’erreurs qui ne servent à rien... sinon à ternir le blason de l’être humain qui encore et toujours est un loup pour l’homme.



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    Voici quelques consignes qui vous permettent de réaliser un exercice préparatoire à la dissertation

     

    1) Consignes générales

    La première partie du devoir a pour titre « Compréhension du titre »

    - Indiquer ensuite le sous-titre « Définition des mots» et définir les principaux mots du titre
    que l’on place l’un en dessous de l’autre (souligner les mots) : ne donner que la définition qui convient en tenant compte du sens de la phrase.

    - Indiquer ensuite le sous-titre «Autre phrase» et créer une autre phrase qui a exactement le même sens que celle du sujet donné (ne pas créer une phrase plus compliquée que celle de l’auteur!).

    La deuxième partie du devoir : rédiger un développement en deux parties (min. 65 lignes pour les deux parties) en indiquant comme sous-titre part de vrai pour la première partie et part de faux pour la deuxième partie.


    2) Comment réaliser concrètement ce travail ?

    • Nécessité de lire attentivement le titre plusieurs fois (cf. il faudra discuter le problème évoqué par le titre : seulement ce titre et pas seulement un mot du titre !).

    • Parmi les divers sens de chaque mot du titre, il faut retenir le sens qui paraît répondre à l’intention profonde de l’auteur. Dans cette recherche on peut être aidé :
    - Par la confrontation des mots qui permettra d’écarter certaines significations
    invraisemblables.
    - Par une certaine connaissance de l’auteur de la citation (le placer dans son siècle).

    • La deuxième partie du devoir répond en fait à la question suivante: «Suis-je complètement d’accord avec l’affirmation de l’auteur ?». Il faut savoir que toute assertion contient une part de vérité et d’erreur. Par conséquent il convient :
    - Dans la part de vrai de révéler des arguments qui vont dans le sens de la phrase de l’auteur.
    - Dans la part de faux de donner des arguments qui contrecarrent ou nuancent le point de vue exprimé dans la phrase de l’auteur (il s’agit de percevoir les lacunes, les exagérations ou les risques de la pensée de l’auteur).

    • Il est indispensable de prouver tout ce que l’on avance. Pour ce faire on utilise des arguments. Voici quelques arguments que l’on peut utiliser dans la part de vrai et dans la part de faux. En outre prenons comme exemple la phrase suivante : «Je n'ai pas peur des ordinateurs. J'ai peur qu'ils viennent à nous manquer.» (Isaac Asimov)

    - Preuve par la notion ou preuve a priori : la simple analyse d’un mot ou d’une idée peut déjà fournir une preuve en elle-même.

    Si j’ouvre mon dictionnaire je peux lire que l'ordinateur, au sens étymologique du terme, signifie «machine électronique de traitement numérique de l'information». Voilà un argument dont je peux me servir pour rejoindre le point de vue de Asimov, L'ordinateur n'est donc qu'une machine : une machine n'a jamais satisfait totalement l'homme !

    - Preuve par la cause : pour découvrir la cause il faut poser la question : «Pourquoi ce fait est-il vrai?»

    Posons, par exemple, la question suivante : «Pourquoi cette peur est-elle fondée ?». Nous pouvons répondre de la façon suivante : « Parce que l'homme est un être qui, parfois, recherche une trop grande facilité. À ce titre il se repose souvent sur la machine qu’il croit toute puissante et qu'il considère ainsi comme un maillon essentiel dans sa vie. Il en est donc souvent très dépendant ! Il oublie que l’ordinateur n’est qu’une machine : une machine, à la différence de l’être humain, ne peut pas nous manquer !

    - Preuve par la conséquence : on montre la vérité d’une idée au moyen de ses conséquences.

    Reprenons notre sujet et posons, par exemple, la question suivante : «Quels sont les dangers de cette croyance absolue en l'ordinateur ?» Si l'homme est dépendant de l'ordinateur au point d'avoir peur qu'il lui manque, il risque de ne plus croire en ses propres capacités qui sont en fait bien supérieures à celles de la machine ! Il risque de voir en l'ordinateur un être humain capable de combler tous ses manques !


    - Preuve par l’analogie : il s’agit de tirer argument d’une idée ou d’un fait appartenant à un autre domaine. Le fait qui me sert de preuve doit être, dans son domaine, en une identique condition que le fait que je veux prouver. C’est un raisonnement à quatre termes (A est à B comme C est à D).

    Pour prouver que la dépendance vis- à-vis de l'ordinateur est néfaste, je pourrais affirmer que le l'ordinateur peut nuire à l'homme comme le travail peut nuire au bien-être. Le travail, pourtant bien nécessaire dans notre société, peut rendre l'homme esclave, comme l'ordinateur, dont il ne faut pas nier les avantages, risque de rendre l'homme totalement dépendant de la machine.


    - Preuve par l’exemple : on fait allusion à un fait particulier qui appartient au même domaine. Si l’on utilise la preuve par l’exemple, l’exemple doit toujours illustrer une idée générale : on ne peut donc jamais commencer un raisonnement par un exemple.

    Je montrerai que les ordinateurs ont créé parfois des situations conflictuelles et je ferai donc allusion à certaines entreprises. Je prouverai également que certaines personnes en sont vraiment dépendantes en faisant allusion à des exemples concrets (perte de contact avec la vie familiale...)


    - Preuve par le témoignage (argument d’autorité) : faire allusion à une déclaration d’une personnalité importante, donner une citation... Déclaration et citation révélant les méfaits de l'ordinateur si on considère celui-ci comme un outil dont on ne peut plus se passer. Pourquoi aussi ne pas faire référence à l’auteur de la citation ?

    • Voici 13 sources où l’on peut puiser les arguments pour la deuxième partie (ces 13 sources ne doivent bien sûr pas être toutes utilisées !). On veut prouver, par la conséquence, que la justice est une notion indispensable. On peut le prouver en faisant un choix parmi les sources suivantes :

    - Plan physique, plan psychologique et plan spirituel.
    - Plan technique, plan politique, plan social, plan économique, plan juridique.
    - Plan de la connaissance, plan de la création artistique, plan philosophique, plan moral et plan religieux.

    • Dans la deuxième partie, il est conseillé d’ordonner les preuves (commencer par un argument de force moyenne, terminer par l’argument le plus fort, placer entre les deux les arguments les plus faibles).

    • Pour apprendre à nuancer ma pensée je peux appliquer la théorie du carré logique à partir duquel les logiciens ont construit leurs syllogismes. Voici les quatre propositions du carré logique :

    Tout homme est juste (générale affirmative).
    Aucun homme n'est juste (générale négative).
    Certains hommes sont justes (particulière affirmative).
    Certains hommes ne sont pas justes (particulière négative).

    Montrons maintenant comment nous pouvons appliquer cette théorie du carré logique. Admettons que je doive réaliser une dissertation sur le sujet suivant : «Les émissions de télévision nous enrichissent».
    Je peux montrer par l’exemple (en appliquant donc le carré logique) :
    - que certaines émissions sont enrichissantes pour les enfants (certains bons dessins animés par exemple) et d'autres sont enrichissantes pour les adolescents et les adultes (voir les quelques bons films qui passent parfois à la télévision !).
    - qu’ aucune émission n’est enrichissante dans certaines circonstances (lorsque par exemple nous sommes accablés par la fatigue. D’où l’intérêt de présenter certaines émissions à des heures pas trop tardives).
    - que d’un certain point de vue, toutes les émissions peuvent être enrichissantes (les émissions les plus stupides nous permettent de décoder leur idéologie et donc, d’une certaine façon, nous obligent à ne pas nous laisser manipuler).
    - que certaines émissions sont enrichissantes pour tous (voir les documentaires animaliers par exemple).
    - que certaines émissions ne sont enrichissantes pour personne. («Les feux
    de l'amour», «Loft Story» !).


    Derniers conseils

    • Comprendre le titre

    • Je conseille dans un premier temps de partager la feuille de brouillon en deux colonnes et d’indiquer sous forme de plan dans la colonne de gauche les arguments qui défendent le point de vue de l’auteur et dans la colonne de droite les arguments qui nuancent ou critiquent son point de vue. Ensuite mettre de l’ordre, supprimer les idées répétées...

    • Un texte suivi avec alinéas corrects est indispensable (créer des mots-liens entre les alinéas et entre certaines phrases de l’alinéa).

    • Les idées doivent s’enchaîner logiquement : on doit avoir l’impression de lire une «mécanique bien huilée» qui progresse vers un but (la pensée doit progresser avec ordre) :
    - Ne pas se répéter
    - Ne pas oublier les liens logiques

    • Ne pas montrer au lecteur que vous utilisez des preuves (ne pas écrire: «Pour défendre cet argument j’utiliserai la preuve par la conséquence !»).

    • Au début des différentes parts (part de vrai et part de faux) indiquer ce dont on va parler.

    • Bien sûr les deux parties ne doivent pas avoir une longueur équivalente.

    • Toutes les idées doivent être prouvées (éviter les affirmations gratuites).

    • Bien cerner le sujet choisi (analyser le sujet le plus complètement possible).

    • Ne jamais quitter le sujet proposé (éviter les digressions).

    • Utiliser plusieurs arguments :
    - Au moins trois arguments (trop d’étudiants n’utilisent que la preuve par l’exemple : faute grave, car l’argumentation est alors insuffisante).
    - Une preuve peut être utilisée à l’intérieur d’une autre preuve (je peux prouver par la conséquence que la technique est utile à l’homme et à l’intérieur de cet argument utiliser la preuve par l’exemple («grâce à l’ordinateur le travail s’exécute plus rapidement. Ainsi certaines entreprises comme..., ont pu augmenter leur productivité grâce à cette machine»).
    - Des preuves identiques peuvent être utilisées aussi bien dans la part de vrai que dans la part de faux.

    • Ne pas créer une rupture trop brusque entre la part de vrai et la part de faux (commencer, par exemple, la part de faux de la façon suivante: «Néanmoins il me semble que l’auteur devrait davantage nuancer son point de vue.»)