• L'adresse courriel



    L’adresse courriel est un exercice stimulant qui permet un certain développement de sa fantaisie personnelle à travers l’imagination et l’humour. En outre, grâce aux consignes précises et progressives de cet exercice, l’écriture pourra se libérer plus facilement. Cet exercice me fut expliqué par Bruno Coppens lui-même, humoriste belge et auteur de «L’atelier des mots» paru aux Éditions Casterman en 2002.
    Le but de l’exercice est de rédiger une adresse courriel amusante ou poétique.

     

    Consignes générales

    1) Écrire son prénom sur une feuille.

    2) Souligner le dernier son de ce prénom.
    (on ne s’intéresse donc pas à la graphie du mot).

    3) Trouver 5 mots qui commencent par cette sonorité. Lorsque les étudiants ont écrit ces 5 mots, leur demander de choisir celui qu’ils préfèrent en sachant qu’il s’agira de leur nouveau nom !

    Exemple :
    Mario a d’abord écrit 5 mots : obèse, oscar, origine, oléoduc, oppression
    Mario a choisi : obèse (l’idéal est de respecter l’orthographe correcte du prénom associé au nouveau nom choisi !).

    4) Trouver une profession (réelle ou imaginaire) en s’inspirant d’un de ces 5 mots (pour choisir cette profession, il convient de de jouer avec le sens du nom choisi). Il est parfois étonnant de choisir une profession ayant un rapport éloigné avec le nom : Si Alex choisit comme mot «explorateur», sa profession pourrait être «gardien de prison» !

    Exemple : Mario en s’inspirant du mot «obèse» a choisi «diététicien».

    5) Demander aux étudiants de trouver un pays ou une ville.

    Exemple : Mario a choisi la Grèce (on entend «graisse» !).

    5) Demander aux étudiants de créer leur adresse e-mail en deux étapes :

    a) Mario a pour nom de famille «Bèse». Sa profession est diététicien. Il habite en Grèce
    Il peut donc écrire dans un premier temps : Mario.Bèse @ diététicien. Grèce

    b) Mario peut maintenant écrire son adresse e-mail le plus correctement possible.
    Il écrira donc :
    - mario.bese @ dieteticien.grece
    ou encore
    - mariobese @ dieteticien.grece


    Remarques particulières

    1) Voici quelques trouvailles de mes étudiants

    •simontagne @ alpiniste.montblanc
    •mathildemeure @ croquemort.morzine
    •yvesrogne @ barman.cognac
    •deniscotine @ cigarettier.lahavane
    •gauthierméché @ barman.malte
    •gregorydicule @ bouffon.neufchateau
    •thibautiste @ moine.orval
    •carlaboratoire @ docteur.institutpasteur
    •valentintouin @ castrat.olympia
    •nicolascenseur @ liftier.ronquiere

    2) Observations faites par Bruno Coppens

    • L’idée est de partir du concret pour aboutir à du concret. En effet on écrit toujours pour quelqu’un d’autre. Bien entendu cette adresse e-mail ne peut malheureusement pas être activée (impossibilité technique), mais on peut très bien imaginer ici que les étudiants utilisent cette nouvelle adresse e-mail por s’échanger un courrier dans un forum Internet par exemple !

    • Afin de permettre la libération de l’écriture, il est toujours déconseillé de laisser l’étudiant devant une feuille blanche : il est donc préférable d’avoir des mots devant soi.

    • Bien respecter les étapes progressives : ce respect développera un sentiment de confiance chez l’étudiant.

    • Bruno Coppens estime, à juste titre, qu’un exercice de créativité peut être coté contrairement aux idées reçues de certains professeurs qui estiment que la créativité ne s’évalue pas. Pourquoi d’ailleurs la créativité ne serait-elle pas cotée ? Bien entendu l’évaluation sera différente de celle d’un autre type de travail.
    D’une manière concrète, l’évaluation pourrait être faite par le professeur qui se baserait sur les aspects suivants : évaluation de l’orthographe, du respect des consignes, de la mise en forme...
    L’évaluation pourrait aussi être faite par les étudiants qui s’intéresseraient, par exemple, à d’autres critères (humour...).




                                         Auteurs : Bruno Coppens, Bernard Marlière et Jean-Pierre Leclercq
                                         Illustration : Emilio Danero