• Voici trois modèles d'exercice préparatoire à la dissertation. Ces modèles sont donc une application des consignes figurant dans la dissertation (1).
        Les deux premiers modèles furent réalisés par des étudiants (Magali Geuens et Valérie Dinant).
        Quant au troisième modèle, je l’ai réalisé moi-même. Dans le troisième modèle, les mots et expressions en caractères gras sont les liens logiques entre les alinéas. Les mots en italique sont les liens logiques à l'intérieur de chaque alinéa.

    Il existe une chose plus triste que rater ses idéaux : les avoir réalisés. (Pavese)


    1) Compréhension du titre

    a) Définition des mots

    triste : affligeant
    rater : manquer, échouer
    idéaux : buts, modèles d’une perfection absolue
    réalisés : menés à bien

    b) Autre phrase

    Atteindre son but est plus affligeant que de l’avoir manqué.


    2) Développement

    a) Part de vrai

        Tout d’abord, la réussite d’un idéal peut entraîner plus de malheurs que l’échec dans le cas où cette réussite provoque des désagréments à l’individu concerné. N’a-t-on pas ainsi menacé Galilée de mort lorsqu’il découvrit que notre système planétaire était héliocentrique, la découverte étant le but incontournable de chaque homme de science ?
         De surcroît, nous pouvons constater que cette phrase vise à consoler les personnes qui ont effectivement raté leurs idéaux. Ainsi, une personne ayant manqué un de ses buts essentiels et se trouvant en plein désarroi moral va, en entendant ces mots, analyser sa situation. Elle se dira alors que c’est finalement mieux ainsi et oubliera ensuite petit à petit tous ses regrets et déceptions.
         Dans le même genre d’idée, nous pouvons également dire que la phrase se veut rassurante envers les individus qui craignent l’échec. Il nous suffit de voir le nombre d’étudiants qui s’inquiètent pour leur avenir. Cette phrase leur permet alors de relativiser et de moins se focaliser sur la réussite qui, à cette époque de la vie, concerne surtout le domaine scolaire.
         Ensuite, la réussite des idéaux peut être plus affligeante que leur ratage dans la mesure où cette réussite s’est faite au détriment de certaines valeurs. Le cas se présente lorsqu’un chef d’entreprise réalise l’état d’équilibre financier, idéal économique par excellence, en méprisant totalement ses employés. Vu que des préjudices ont été portés à des êtres humains, cette réalisation est beaucoup plus affligeante que si l’équilibre n’avait pas été obtenu, mais dans le respect des individus.
         D’ailleurs, l’échec d’un idéal est moins douloureux que sa réussite lorsque celle-ci entraîne le désoeuvrement de l’individu. Ainsi, un homme dont le seul but est d’avoir une brillante carrière n’aura plus rien à réaliser une fois qu’il y sera parvenu, a fortiori si cette réussite se fait aux dépens de sa vie privée. Le reste de son existence sera donc vide comme une fin de spectacle dont l’apothéose se produit prématurément.
         Enfin, cette phrase semble s’appliquer à des idéaux funestes. Il est effectivement naturel de penser que lorsque notre idéal est de mourir afin de ne plus souffrir (par exemple en cas de grave dépression sentimentale ou autre), le réaliser est plus triste que de le rater. Il semble d’ailleurs que ce genre de situation fut vécue par Pavese : après avoir été abandonné par l’amour de sa vie, il tomba dans le désespoir jusqu’à se suicider. Ce souhait de la mort s’observe même dans sa poésie dont les vers trouvent leur apothéose dans l’expression de l’amour malheureux. Cesare Pavese, ayant réalisé son idéal morbide, laisse non seulement le regret de sa mort mais également la tristesse de sa poésie. Gageons qu’il en aurait sûrement été autrement s’il avait manqué son suicide.


    a) Part de faux

         Toutefois, nous constatons un manque de nuance de la part de l’auteur.
         Tout d’abord, le terme « triste » est beaucoup trop général. Car, s’il est vrai qu’une personne ayant réalisé un idéal a du chagrin, une autre personne peut très bien être réjouie de cette même réussite. Ainsi, en reprenant la découverte de l’héliocentrisme, nous savons que Galilée en a beaucoup souffert tandis qu’aujourd’hui, elle fait le bonheur de tous les physiciens.
         Deuxièmement, l’échec semble être beaucoup plus douloureux que la réussite d’un idéal dans le sens où, du point de vue de l’intéressé, une partie, voire l’entièreté, de sa vie s’en trouve gâchée. En effet, un homme qui rate ses rêves se confond en regrets comme quelqu’un ayant perdu les clés de sa maison multiplie les lamentations. Ce fut le cas pour Napoléon Bonaparte qui échoua à deux doigts d’accomplir son rêve (devenir empereur de l’Europe) et dont la vie devint une longue suite de malheurs jusqu’à son exil à Sainte Hélène et sa mort.
         D’autre part, la phrase de Pavese ne tient plus à partir du moment où l’on considère la connotation positive du mot « réaliser ». Effectivement, la « réalisation » ou « réussite » de quelque chose suscite en nous, rien qu’en l’évoquant, un sentiment d’allégresse, de fierté même. Celui-ci s’explique par le fait que l’on a accompli une chose pour laquelle on a investi du cœur et du temps. Dès lors, il est difficile de concevoir que « réaliser un idéal » puisse provoquer quoi que ce soit de négatif ou de triste. Ainsi, il s’avère probablement inutile de rappeler la joie d’un étudiant qui, après dix-sept ans d’études acharnées, obtient enfin son diplôme, idéal de tous les étudiants.
         Qui plus est, si tout le monde pensait comme Pavese, il n’y aurait plus aucun idéal dans le monde. En effet, si les gens croyaient que réussir un idéal est pire que de le rater, ils seraient démotivés puisque, pour eux, donner de soi pour réussir demeure, au final, inutile. Plus personne n’aurait de rêves, rêves qui se trouvent souvent à l’origine d’une évolution. Appliquons cette idée à un fait d’actualité, à savoir l’aide humanitaire apportée au tiers monde par des organismes tels que « Médecins sans frontières ». Ces médecins volontaires ont souvent pour idéal de sauver des vies. Pour cette raison, certaines personnes sacrifient jusqu’à leur confort afin d’améliorer la situation de ces personnes défavorisées. En revanche, supposons un instant que ces mêmes volontaires aient eu la même optique que Pavese. Ils n’auraient alors jamais tout sacrifié pour aider autrui, puisqu’ils auraient été malheureux en cas de réussite. Et par conséquent, la condition des personnes du tiers monde n’aurait connu aucune amélioration.
         Nous terminerons notre réflexion en soulevant que la phrase de Pavese n’a en définitive aucun sens, car « réaliser » un idéal se révèle être impossible pour deux raisons.
        D’une part, lorsque l’on regarde l’acception exacte du mot « idéal », nous observons qu’il s’agit d’un « modèle de perfection absolue ». Et par définition, la perfection n’existe pas. Ainsi, le modèle de la démocratie parfaite en politique reste une utopie, car, étant appliqué par des hommes, il demeure toujours des écarts, personne n’étant infaillible. D’autre part, même si la situation de quelqu’un peut sembler parfaite, la nature constamment insatisfaite de l’homme fera que l’individu ne la reconnaîtra pas comme telle. Il nous suffit de citer Emma Bovary du roman éponyme de Flaubert. En effet, même lorsque sa liaison avec Léon, son amant, semble se rapprocher de son idéal amoureux, elle parvient encore à n’être pas comblée totalement. Cette attitude portera d’ailleurs son nom : on parlera du « bovarysme ».




    L’important, ce n’est pas ce qu’on réussit, c’est ce qu’on essaie. (Marcel Achard)


    1) Compréhension du titre

    a) Définition des mots

    important : ce qui importe le plus
    réussit : fait avec succès
    essaie : s’efforce de faire, tente

    b) Autre phrase

    L’essai importe plus que le succès


    2) Développement

    a) Part de vrai

        Tout d’abord, nous pouvons remarquer que la phrase traduit une certaine philosophie visant à rassurer l’homme vis-à-vis des échecs qu’il doit essuyer tout au long de son existence. En effet, l’homme est un être fragile qui assume souvent mal les échecs. Donc, si l’essai est considéré comme plus important que la réussite, l’échec perd de son importance et tend à déculpabiliser l’homme. Celui-ci sera alors plus enclin à tenter une nouvelle fois d’atteindre son but et peut-être réussira-t-il là où il a échoué. La citation de Marcel Achard peut même procurer une certaine satisfaction à celui qui échoue: «Si je n’ ai pas réussi, j’ai quand même essayé ! »
        En ce qui concerne la façon d’appréhender le futur, nous pouvons affirmer que cette phrase incite à l’optimisme et à la persévérance. On peut effectivement se dire qu’à force d’essayer, on finira bien par obtenir le résultat escompté.
        Nous pouvons aller plus loin sur le plan de la réflexion en affirmant que l’essai est indispensable à la réussite comme l’eau l’est à la vie. Si sans eau il n’y a pas de vie, il est tout aussi manifeste que sans essai, il n’y a pas de réussite possible. L’essai est alors considéré comme étant le premier pas ou la première démarche à réaliser pour réussir : la volonté de procéder à une série d’essais est inhérente au désir de réussite. Ne pas essayer, c’est abandonner avant d’avoir commencé ! Ainsi, si Newton n’avait pas tenté de comprendre le phénomène d’attraction mutuelle des corps, il n’aurait jamais réussi àdéfinir la loi de gravitation universelle.
        De surcroît, le mot essai présente déjà en lui-même une connotation positive : qui dit essai, dit effort. De ce mot, émane donc une notion de volonté.
        Enfin, signalons que si on se donne la peine d’essayer, les efforts se soldent soit par la réussite, soit par la volonté de tirer des leçons des erreurs passées afin que les essais futurs soient couronnés de succès. Citons, par exemple, l’élève qui rate une année scolaire à cause d’une mauvaise organisation dans son travail et qui essayera de tirer profit de son échec en remédiant à cette lacune. Alors, il réussira peut-être son année. Dans cette optique, l’essai aura joué un rôle majeur dans la réussite.


    b) Part de faux

        Cependant, certaines considérations permettent de s’interroger sur la position adoptée par l’auteur.
        Pour commencer, soulignons l’importance de la réussite dans la société actuelle. En effet, il est du devoir de chaque citoyen de mettre ses compétences au service de la société. Celui qui n’a rien à offrir à celle-ci est comme une sangsue fixée sur la peau de l’homme : elle se nourrit de son sang sans rien lui offrir en retour. Nous pouvons donc en déduire que celui qui essaie un peu de tout sans rien réussir vivra aux dépens de la société.
        En outre, soulignons l’inutilité de l’essai s’il n’est pas accompli dans un esprit de réussite. «Qui veut la fin, veut les moyens» dit le proverbe. Mais, si la fin n’est pas fermement escomptée par l’individu, il s’investira d’autant moins dans la réalisation de ce qu’il ne vise même pas. Il en résultera une absence complète de motivation et donc une faiblesse des moyens mis en oeuvre, entraînant la futilité de l’essai.
        À l’inverse, lorsque la réussite est considérée comme un but en soi, atteindre ce but procure une grande satisfaction permettant de nous affirmer en tant que citoyens responsables et estimables dans notre société actuelle.
        Par ailleurs, notons que la personne qui réussit du premier coup à atteindre son but est enviée par celle qui doit essayer maintes fois pour aboutir à un résultat. Dans ce cas-ci, nous pouvons constater que la finalité de l’essai est la réussite, celle-ci ayant une importance considérable.
        Pour terminer, nous devons concevoir qu’essayer sans jamais réussir peut mener à la démoralisation de la personne. En effet, l’être humain est fragile et a besoin de se sentir utile et estimé par ses proches. En outre, le proverbe «Toute peine mérite salaire» est révélateur. En effet, si la personne n’obtient jamais de résultat, elle se lassera d’essayer sans être récompensée et ne voudra plus fournir d’efforts. Ceci permet de souligner l’importance de l’objectif.




    Le geste manqué sert le geste qui réussit (Saint -Exupéry)


    1) Compréhension du titre

    a) Définition des mots

    geste : action, démarche
    manqué : qui n’est pas devenu ce qu’il devait ou prétendait être
    sert : est utile
    réussi : exécuté avec succès

    b) Autre phrase

    L’action ratée est utile à la réussite.

    2) Développement

    a) Part de vrai

        Signalons pour commencer que de nombreuses personnes qui veulent atteindre un objectif commettent des erreurs. «Errare humanum est» disaient les latins : l’erreur est humaine. En effet l’homme est un être fragile et à ce titre nous pouvons comprendre que ses chemins de réussite soient parsemés d’échecs. Et ceci est valable pour tous les secteurs de notre vie. Même si ces erreurs ne sont pas toutes excusables.
        Nous pouvons aller plus loin sur le plan de la réflexion en affirmant que certaines erreurs ont permis d’obtenir une certaine réussite. Pensons aux fuites observées à l’intérieur de la commission Dutroux en Belgique. Celles-ci permettront sans doute dans le futur d’améliorer certaines règles déontologiques lors de la création de commissions futures. Sur le plan du progrès scientifique nous constatons que celui-ci se base en grande partie sur les erreurs du passé. Prenons le cas de certains politiciens qui ont dû essuyer des échecs avant d’ atteindre leur objectif, Sur le plan scolaire le parcours de l’élève est parsemé de difficultés voire d’échecs qui l’aident à progresser dans la mesure, bien entendu, où l’élève témoigne d’un esprit volontaire.
        D’ailleurs les obstacles rencontrés aident parfois à persévérer dans un domaine et aboutissent souvent à une réussite supérieure à celle que l’on attendait. À la condition bien entendu de ne pas se laisser abattre par la moindre difficulté. Certains couples en difficulté, par exemple, peuvent saisir leur chance à travers l’obstacle qui se présente à eux : le manque de dialogue qui est à 1’ origine de leurs difficultés peut les aider à se surpasser et par la suite à faire grandir leur relation. Ce dernier exemple nous prouve donc que l’échec peut être un facteur fondamental de réussite, car les erreurs que nous commettons nous obligent à nous dépasser.
        De plus nous pouvons affirmer qu’un geste manqué déterminé, s’il constitue un échec pour une personne, peut par ailleurs apparaître comme profitable pour une autre personne. Nous pensons au cas du docteur qui a donné à une connaissance un médicament pour les nerfs. Ce médicament l’a rendue encore plus nerveuse qu’auparavant. Alors que sa voisine est totalement satisfaite du même médicament.
        Sans compter que l’erreur peut servir de réflexion à n’importe quel individu quel que soit son niveau culturel ou social. Ainsi un patron, qui ne fait plus de bénéfice, a l’intention de fermer son entreprise sans consulter son personnel. Apprenant la décision de fermer l’entreprise, le personnel décide de faire grève, occasionnant des pertes beaucoup plus importantes. Le patron se rendant compte de son erreur entame des négociations avec ses employés. Ces négociations vont entraîner une réouverture de l’usine et le bonheur de ses employés qui, malgré certains sacrifices consentis, ont pu éviter le chômage. Ce dernier exemple prouve que les erreurs commises par le patron et l’ouvrier ont pu être bénéfiques aux personnes en question.
        Nous dirons même, aussi curieux que cela puisse paraître, que l’erreur est indispensable à la société actuelle comme la lumière est indispensable aux plantes. Sans la lumière la plante se détruirait progressivement. Sans erreur commise la société ne serait pas ce qu’elle est, car, comme nous l’avons dit plus haut, elle s’est construite sur les erreurs du passé. C’est l’erreur qui nourrit en partie la société, comme la lumière nourrit en partie la plante.
        Il faut encore signaler que certaines personnes commettent parfois des erreurs inconsciemment, sans s’en rendre compte et sans le vouloir. La «bêtise» du petit enfant est, par exemple, souvent inconsciente et involontaire. Ici c’est l’entourage immédiat de l’enfant qui lui permettra de se rendre compte de son erreur. L’enfant décidera alors de ne plus commettre cette faute : cette prise de décision lui fera obtenir une certaine réussite sur le plan personnel.
        Nous remarquons également que l’on ne commet jamais deux fois la même erreur. Pourquoi ? Parce que l’homme est un être intelligent, capable de raisonner et par conséquent capable de tirer les leçons d’une action ratée. Ainsi mon frère a mis sa main sur le feu et se l’est gravement brûlée. Dès ce jour il a appris qu’il ne fallait pas toucher au feu et n’a plus jamais réitéré ce geste. De ce fait il est plus attentif aux erreurs déjà commises. Nous pouvons ajouter que les erreurs des hommes sont tellement nombreuses qu’elles peuvent également servir de leçon pour d’autres personnes qui ne souhaiteraient pas commettre les mêmes erreurs. Ainsi de nombreux politiciens s’appuient sur les erreurs de leurs prédécesseurs pour mieux gouverner leur pays.
        Par ailleurs, il est intéressant de relever que si Saint-Exupéry a écrit une telle phrase, c’est sans doute pour déculpabiliser l’homme qui éprouve parfois une honte vis-à-vis de l’erreur commise. Ernest Junger écrivait à ce propos : «une erreur ne devient une faute que lorsqu’on ne veut pas en démordre». En d’autres termes l’erreur n’est jamais une faute si elle permet à celui qui l’a commise de s’en rendre compte. Et cette prise de conscience lui permet d’avancer sur le chemin de la réussite, D’autant plus que l’homme est un être raisonnable : nous pouvons par conséquent supposer que sa raison lui permet, dans de nombreux cas de grandir et de comprendre la valeur de certains échecs !


    b) Part de faux

        Néanmoins il nous semble que l’auteur devrait davantage nuancer son point de vue.
        Tout d’abord, nous pouvons affirmer que l’échec n’aboutit pas toujours à la réussite. En effet lorsque nous subissons un échec, nous sommes démoralisés. Nous pouvons perdre notre motivation à réussir ce que nous voulions entreprendre. En outre, si nous sommes souvent pénalisés lorsque nous commettons des erreurs, nous ne serons plus tentés de réaliser des efforts. Et c ‘est icique notre force intérieure devrait prendre le pas afin que nous soyons malgré tout des «battants» : surmonter la démoralisation... n’est-ce pas une forme de réussite, c’est-à-dire une victoire sur nous-même ? L’élève en situation d’échec a donc deux possibilités devant lui : ou bien il se sert de cette situation pour améliorer sa situation ou bien il se laisse abattre et court droit à l’échec. Il existe aussi le cas de ceux qui ne réussissent jamais dans un créneau déterminé et ce malgré les efforts fournis. Il faut peut-être alors changer son fusil d’épaule et comprendre que la situation d’échec est parfois un avertissement qui nous pousse à découvrir d’autres voies et, par conséquent, une réussite sur un autre plan.
        Bien entendu il existe des cas dont Saint-Exupéry ne tient pas compte. En effet il ne faudrait pas oublier, que certaines erreurs sont inexcusables et que donc, elles n’auraient jamais dû exister : nous pensons à certaines erreurs médicales impardonnables ou aux actes criminels nombreux.
        Qui plus est nous pensons que certaines erreurs ne déboucheront jamais sur une quelconque réussite. Prenons le cas du pédophile qui viole une jeune fille. Il est jugé et va en prison dans le but de ne plus recommencer. Lorsqu’il sortira de prison, il est vraisemblable qu’il perpétra ses actes de pédophilie. Doncnous n’obtiendrons probablement jamais de bons résultats avec ce genre d’individu qui est une nuisance pour notre société. En effetdans ce dernier cas, nous ne voyons pas très bien à quelle réussite l’acte du pédophile pourrait aboutir !
        D’autre part l’auteur de la phrase valorise, nous semble-t-il un peu trop l’erreur commise. Il semble placer la réussite au second plan. Comme si l’erreur était perpétuellement indispensable à la réussite ! Il n’y a qu’un pas pour mettre en doute la valeur d’une réussite sans échec au préalable !
        Il faut encore reconnaître que certaines personnes ont davantage les moyens que d’autres pour mettre à profit les erreurs commises. Ainsile poids d’une erreur de placement financier a moins d’impact pour un individu fortuné que pour un autre moins aisé ! L’erreur commise débouchera moins sur la réussite du deuxième que sur celle du premier ! Nous pouvons aussiparler des personnes qui n’ont pas les moyens physiques et psychologiques d’atteindre la réussite après une erreur commise. Ces mêmes personnes peuvent également commettre davantage d’erreurs. Celles-ci, n’étant pas, par ailleurs, nécessairement profitables. Pensons, par exemple, à la personne âgée qui laisse traîner son sac à main et se fait souvent voler, à l’enfant qui insulte ses parents dont il est l’éternelle victime...
        Nous ajouterons que si nous considérons positivement l’erreur, notre regard sur le futur sera moins pessimiste, nous trouverons davantage d’énergie en nous-même pour atteindre la réussite.
        Pour terminer nous dirons que certains gestes manqués empêchent la réussite d’autres personnes qui en sont les victimes : les parents dont l’enfant a été assassiné sont victimes d’erreurs qui ne servent à rien... sinon à ternir le blason de l’être humain qui encore et toujours est un loup pour l’homme.



  • Les trois parties de la dissertation

     

    • La dissertation définitive comprend trois parties : une introduction, un développement et une conclusion.

    • L’introduction comprend trois parties :

    - on amène d’abord le sujet exposé dans la phrase de l’auteur (pour ce faire vous pouvez faire allusion à une observation générale, à un fait de l’actualité, à une constatation historique, à une allusion à une expérience personnelle ou à un souvenir...).
    Cette réflexion de départ ne doit pas être trop générale (si elle trop générale, elle pourrait servir de départ à n’importe quel sujet !) : elle doit donc amener le sujet d’un manière directe et naturelle.

    - on pose le sujet en reprenant la phrase de l’auteur ou en traduisant la phrase de l’auteur en une autre phrase ayant exactement le même sens.

    - on annonce le plan en indiquant la direction que vous allez suivre (l’idéal est ici de poser deux ou trois questions auxquelles vous répondrez dans le développement, en respectant bien entendu l’ordre des questions.)

    • Le développement comprend une thèse, une antithèse et une synthèse facultative.
    Pour le contenu du développement voir les articles : dissertation (1), dissertation (2) et dissertation (4)

    • La conclusion comprend trois parties (elle ne peut pas introduire de nouveaux arguments) :

    - vous énoncez votre thèse d’une manière claire et nette en écrivant par exemple : «Nous ne partageons donc que partiellement le point du vue de l’auteur» ou « Nous partageons donc presque totalement le point de vue de l’auteur» ou «Notre point de vue est donc presque totalement opposé à celui de l’auteur». Cette thèse doit découler logiquement du développement qui précède.

    -vous faites une synthèse des principaux arguments (pas une énumération des arguments !) exposés dans la thèse et l’antithèse.

    - vous terminez par une finale originale en rapport avec le sujet.


  • De nombreux plans existent pour la dissertation. Personnellement, après en avoir expérimenté plusieurs, j’estime que les plans les plus productifs sont le plan dialectique et le plan thèse-antithèse. Voici donc mes conseils pour le plan de la dissertation.

     

    1) PLAN DIALECTIQUE (thèse-antithèse-synthèse)

    Vous choisissez ce plan lorsque vous n’êtes pas entièrement d’accord avec le point de vue de l’auteur. Votre point de vue est donc mitigé.

    Dans ce cas vous écrivez :
    - dans la thèse un point de vue
    - dans l’antithèse le point de vue opposé. En fait l’ordre n’a pas tellement d’importance, mais, sur le plan logique, il est préférable de développer le point de vue de l’auteur dans la thèse et le point de vue opposé dans l’antithèse.
    - Vous pouvez ensuite écrire une synthèse qui est un point de vue plus nuancé et qui dépasse la contradiction qui précède. Si vous ne vous sentez pas capable d’écrire une bonne synthèse qui, à la différence de la conclusion, doit apporter des arguments nouveaux, il est préférable de ne pas écrire de synthèse et de passer directement à la conclusion.

    Exemple de synthèse : si dans la thèse vous montrez les avantages d’Internet et, dans une antithèse, ses désavantages, vous pouvez par exemple écrire dans une synthèse :

    - que les désavantages d’Internet sont, dans un certain sens, un atout car ils permettent de déceler pus rapidement ses points faibles et donc de contribuer à son évolution positive.

    OU

    - qu’il est normal que cette technologie présente des points forts et des points faibles, car l’homme est à la base de sa création et l’on sait que l’homme est loin d’être un être parfait. En ce sens Internet est le témoin de sa fragilité et transmet donc l’imperfection légitime de l’homme.



    2) PLAN THÈSE-ANTITHÈSE :

    Vous choisissez ce plan si vous partagez presque totalement le point de vue de l’auteur ou si votre point de vue est presque tout à fait opposé à celui de l’auteur.

    Votre point de vue doit, cette fois-ci, être développé dans l’antithèse (vous aurez donc montré dans la thèse , qui sera plus courte, le point de vue opposé au vôtre en révélant quelques arguments qui le défendent, puis vous arrivez en force dans l’antithèse pour défendre votre point de vue).



    Quelques indications qui permettent d’éviter des fautes graves:

    • Relire les articles sur la dissertation (voir les sources et les preuves).
    • Passer :
    - deux lignes entre l’introduction et le développement et entre le développement et la conclusion.
    - une ligne entre chaque partie du développement.
    - une ligne avant et après la synthèse éventuelle.
    • Assurer une rupture douce entre la thèse et l’antithèse en écrivant, par exemple, au début de l’antithèse : «il serait cependant utile de nuancer le point de vue développé précédemment.»
    • Développement : minimum 65 lignes manuscrites.
    • Utiliser des alinéas et des mots-liens entre les idées et entre les alinéas.
    • Comprendre le titre.
    • Prouver tout ce que l’on avance (éviter les affirmations gratuites) !
    • Utilisez des liens logiques (mots-liens) entre les idées.
    • Ne pas répéter les idées.
    • Bien cerner le sujet choisi et le développer le plus complètement possible.
    • Ne pas s’écarter du sujet.
    • L’introduction et la conclusion comprennent chacune trois parties (= trois alinéas).
    • Ne pas utiliser que la preuve par l’exemple (= argumentation insuffisante) !
    • Eviter une rupture brusque entre la thèse et l’antithèse.
    • Ne pas répondre au sujet dans l’introduction.
    • Ne pas introduire des arguments nouveaux dans la conclusion.
    • Mettre de l’ordre dans les idées exprimées dans le développement (la pensée doit progresser avec ordre jusqu’ à la conclusion finale).

  • Voici la dernière étape ! L'étape de la dissertation définitive. Je vous propose quatre dissertations réalisées par d’anciens étudiants. Les deux premières dissertations comprennent une introduction, un développement et une conclusion : il s’agit du plan thèse-antithèse, car le point de vue de l’étudiant se rapproche ou s’écarte du point de vue de l’auteur. Les deux autres dissertations comprennent une introduction, un développement (thèse ; antithèse ; une synthèse facultative a été ajoutée dans la troisième dissertation) et une conclusion : il s'agit d’un plan dialectique, car les points de vue des étudiants sont partagés. Deux lignes sont passées entre l’introduction et le développement et entre le développement et la conclusion. Une ligne est passée entre la thèse et l'antithèse de même qu’ entre l’antithèse et la synthèse dans la troisième dissertation.

     



    On nous a tellement présenté l’image de la réussite : une voiture, une belle fille, une piscine, le ski et le cabaret, que nous avons fini par le croire (Jacques Charpentreau).

        L’idée de réussite constitue de toute évidence une notion fondamentale de notre société.
        A cet égard, Jacques Charpentreau dit un jour : « On nous a tellement présenté l’image de la réussite : une voiture, une belle fille, une piscine, le ski et le cabaret, que nous avons fini par le croire. »
        Ainsi, nous pouvons nous demander si l’idée de la réussite critiquée par Charpentreau n’est pas positive dans certains cas et si elle n’est pas trop réductrice ?


        Tout d’abord, signalons que, comme tout mythe moderne, le mythe de la réussite sociale contient une part de vrai. Ainsi, nous remarquons que l’image de la réussite présentée par l’auteur correspond à l’idée que la plupart d’entre nous avons du bonheur. De ce fait, il semble clair que la plupart des gens désirent vraiment posséder des objets de haute valeur et désirent partir en vacances au ski ou vers d’autres destinations, car telle est leur représentation de la réussite sociale. Par ailleurs, notons que les exemples cités par l’auteur constituent avant tout des avantages ou plaisirs de la vie. Avantages tout d’abord pour certains comme la voiture, sans laquelle nombre de personnes seraient dans l’incapacité de se déplacer, tant sur de courtes que sur de longues distances. Ensuite, d’autres exemples, tels la piscine et le cabaret, appartiennent aux plaisirs de la vie. Remarquons en outre que ces plaisirs nous permettent de « souffler », c’est-à-dire de nous relaxer face au stress ambiant et quotidien que nous apporte notre société de consommation. Dans ce cas, ces plaisirs de la vie, tels que nous les avons nommés, comportent un rôle apaisant, qui consiste à rétablir en nous un équilibre entre une vie mouvementée d’une part, et le calme et les loisirs d’autre part. Or, n’est-ce pas une réussite en soi de pouvoir maintenir cet équilibre ?
         De plus, il est évident que tout être humain a le droit de choisir sa propre vision de la réussite en fonction de ses besoins, de ses envies ou encore des choses qu’il aime. Par conséquent, la vision de la réussite est un choix personnel et nul ne peut critiquer la décision d’un autre. Comme l’a dit Christopher Morley : « Il n’y a qu’une réussite : pouvoir vivre comme on l’entend. » Notons par ailleurs que la vraie réussite est probablement un mélange entre l’idée de la réussite fustigée par l’auteur de la citation et le principe d’une réussite plus personnelle et plus intérieure.
        Cependant, nous remarquons que l’auteur de cette citation met en exergue les nombreux aspects négatifs du mythe de la réussite sociale.
        Il semble fort probable que si nous réalisions un sondage dans la rue, l’écrasante majorité des participants aurait une même vision de la réussite que celle présentée négativement par Jacques Charpentreau.
        Ainsi, ce dernier aura probablement raison en signalant que nous avons vraiment fini par croire à cette idée préconçue de la réussite, que nous appellerons le mythe de la réussite sociale. Ce dernier vit le jour lors des préludes de l’ère de la société de consommation. Nous pouvons ainsi dire que le mythe de la réussite sociale fut formaté par notre société tellement capitaliste et matérialiste qu’elle frôle ou même touche l’exagération. Par conséquent, ce stéréotype de la réussite a été directement formé par l’influence d’une société où tout n’est que cupidité, avarice et possession. Il se trouve que, selon l’auteur, les exemples mentionnés dans la citation ne constituent pas une réelle réussite. De ce fait, ils ne représentent que l’effet d’une réussite physique, matérialiste et capitaliste. Cette réussite étant en fait associée de manière réductrice à la richesse. Il est clair, dans ce cas, que cette réussite est négative et totalement illusoire, puisqu’elle ne se raccroche qu’à des désirs purement matériels et ne tient pas compte de l’aspect spirituel de l’être humain.
        En outre, comme nous venons de le signaler, la réussite, pour être réelle, doit posséder un aspect autre que l’argent ou la richesse, à savoir un aspect plus personnel. Ainsi, Joseph-Antoine Bell dit un jour : « L’unité de valeur de la réussite, ce n’est ni le franc ni le dollar. C’est un rapport entre la satisfaction et le projet. » Selon lui, la réussite ne se mesure donc pas par le salaire ou tout simplement par la richesse, mais elle se mesure par la satisfaction d’avoir accompli quelque chose de bien et par le fait d’avoir en tête d’autres projets d’avenir qui nous amèneront à nous améliorer à tous niveaux. Notons que ces deux derniers aspects prônés par Bell constituent des besoins inhérents à l’homme. Tout d’abord, il paraît en effet prépondérant pour ce dernier d’éprouver de la satisfaction à son propre égard. Cette satisfaction personnelle le conduira à un gain inévitable de confiance en soi. Ensuite, la programmation de projets pour l’avenir ne fera que renforcer l’esprit de combativité de l’être humain qui verra dans son futur l’espoir de s’améliorer davantage. En outre, nous ne pouvons établir des projets que lorsque nous sommes confiants et sûrs de nous, sentiments qui s’ajoutent à notre bien-être personnel et donc à notre réussite personnelle.
        Outre cette idée de la réussite personnelle de Bell, il existe d’autres visions possibles du bonheur et du succès. Ainsi, l’épanouissement personnel nous semble constituer l’archétype même de la réussite personnelle et intérieure. Cette dernière étant bien entendu plus importante que la réussite purement matérialiste que nous avons précédemment décrite. Cette réussite dont nous parlons consiste à chercher chaque jour à se connaître davantage intérieurement. Cette connaissance approfondie nous permettra au final d’améliorer nos relations avec les autres. Or, la plus belle réussite que l’on puisse espérer n’est-elle pas d’être appréciés par les autres et de les apprécier à leur juste valeur ? En somme, nous remarquons que la société capitaliste nous exhorte à la recherche du profit personnel et qu’en contrepartie, une recherche de la réussite intérieure nous pousse à l’altruisme. Notons finalement que l’altruisme nous porte à découvrir des valeurs très profondes comme l’amour ou l’amitié, qui s’opposent aux valeurs superficielles décrites par l’auteur, telles la beauté et la richesse.
         Par ailleurs, si nous considérons la vision d’une réussite purement matérialiste comme erronée, il serait intéressant de se pencher sur une réussite qui serait à l’opposé de ce mode de pensée.
        Ainsi, la réussite pourrait alors s’exprimer par l’inverse du mythe de la réussite sociale. Elle signifierait alors un détachement ou encore une libération par rapport aux contraintes de la société de consommation. La réussite deviendrait synonyme de liberté. Cette liberté s’accomplirait par la fin du phénomène d’addiction aux choses dont nous sommes depuis bien trop longtemps victimes.
        Pour ce faire, il nous faudrait quitter la logique : « Je prie les choses et les choses m’ont pris » (J.-J. Goldman : « Les choses ») et se soustraire, par la même occasion, à l’état de purs archétypes d’une vie factice directement pervertie par les abus et dérives de la société de consommation. La vraie réussite, dans ce cas, serait alors de se révolter contre l’ordre établi et ses abus. Cette idée de la réussite est sans doute totalement utopiste, mais quelle plus belle victoire peut-on imaginer sur un monde où consommation et production vont de pair et règnent main dans la main, si ce n’est s’accomplir soi-même, sans contraintes artificielles créées par une société de pur profit. Citons à titre d’exemple le cas de Christopher McCandless, un jeune américain dont les aventures ont été relatées à titre posthume dans le livre de Jon Krakauer : « Into the wild », ainsi que dans le film du même nom. Ce jeune homme, par lassitude de la société de consommation, a décidé de s’ « échapper » et de vivre réellement sa vie en retournant aux sources mêmes de la nature. Selon nous, cet homme a bien mieux réussi son existence que tout autre qui possède une quelconque fortune. En effet, Christopher McCandless a sillonné le monde à la recherche de lui-même, se découvrant chaque jour davantage à travers des rencontres fortuites, mais extraordinaires. Cet homme a par conséquent tout autant développé son bien-être personnel que ses relations avec les autres. Or, que pouvons-nous espérer de mieux que de vivre en découvrant sans cesse de nouveaux horizons, tant en soi qu’à travers autrui ?


         Suite à l’analyse précédente, nous partageons presque intégralement le point de vue de l’auteur.
        Tout d’abord, nous avons démontré que l’idée de la réussite critiquée par l’auteur est acceptée par la plupart des gens et que quoi qu’il en soit, chacun a la possibilité de choisir sa propre vision de la réussite. En contrepartie, nous avons prouvé que cette vision fustigée par l’auteur est réductrice et est influencée par notre société de consommation.
         Somme toute, pour réussir dans la vie, il nous faut préalablement choisir notre propre vision de la réussite.

                                                                                                        Auteur : Simon Bosmans






    Jouis du jour présent, sans te soucier le moins du monde au lendemain (Horace).


        Quand nous observons la jeunesse d’aujourd’hui, nous constatons aisément que beaucoup de jeunes gens vivent à toute allure, en prétendant que, comme tout peut arriver, autant profiter de ses belles années oisives.
        Ce concept n’est pas neuf et nous rappelle immanquablement Horace, célèbre poète latin du début de notre ère. Celui-ci nous laissa en effet son célèbre « Carpe diem quam minimum credula postero », autrement dit « Jouis du jour présent, sans te fier le moins du monde au lendemain. »
        Dès lors, pourquoi se méfier du futur ? Profiter du jour présent est-il toujours possible? Et si tout le monde appliquait cette pensée, quelles en seraient les conséquences ?


        Tout d’abord, jouir du jour présent sans se fier au lendemain peut s’avérer justifiable à partir du moment où nous nous disons que la vie est courte et que nous pouvons mourir à tout moment. A partir de cette considération, un individu se doit de profiter de l’instant présent comme s’il était le dernier et se méfier de l’avenir où il pourrait très bien être mort, ainsi que Jules César qui fut assassiné au moment où il ne s’y attendait pas.
        Ensuite, le fait de cueillir l’instant présent en se fiant le moins du monde au lendemain peut se comprendre si nous considérons qu’en définitive le futur n’existe pas. En effet, nous ne pouvons concevoir concrètement que ce qui ce passe à l’instant, la notion d’avenir ne symbolisant qu’une réalité temporelle abstraite inventée de toutes pièces par l’homme. Dès lors, il apparaît comme élémentaire de profiter de l’instant présent bien réel sans pouvoir placer notre confiance en celui à venir puisque nous ne pouvons vraisemblablement pas avoir confiance en une chose qui n’existe pas.
        De plus, le caractère instable ou éphémère de beaucoup de réalités peut également justifier qu’un individu soit presque contraint de profiter du présent tout en nourrissant un doute quant à la constance de ces réalités dans le futur. Ainsi, le caractère très instable de la météorologie en Belgique pousse les amateurs de promenade à profiter des jours de beau temps pour s’adonner à leur hobby, car ils ne pourraient savoir s’il en sera de même le jour d’après. Et en ce qui concerne le caractère éphémère, il nous suffit de penser à la jeunesse ; une jeunesse si courte que nous devons en profiter sans nous en remettre au futur où elle sera fanée.
        Enfin, il nous semble que l’affirmation « jouis du jour présent sans te fier le moins du monde au lendemain » fut issue d’une des intuitions essentielles de l’épicurisme dont Horace était l’un des adeptes de son époque. Effectivement, nous pouvons appréhender la réflexion de Horace dans le cadre de cette pensée comme une incitation positive à découvrir le plaisir (et non pas le rechercher) dans le seul fait de vivre. Découverte rendue possible si nous nous méfions de l’emprise que peut avoir le lendemain sur notre esprit, car nous ne pourrions alors avoir le loisir de découvrir le présent.

        Néanmoins, il nous parait évident que Horace aurait dû nuancer son point de vue au lieu de se montrer aussi catégorique.
        En premier lieu, jouir du présent en doutant du lendemain est irréalisable si nous tenons compte du côté angoissé de la grande majorité des gens. En effet, une personne qui doute de son avenir ne peut profiter pleinement du jour présent car elle aura toujours cette angoisse qui lui taraude l’esprit, même inconsciemment. Il nous suffit d’illustrer ces propos par la situation dans laquelle se trouve un élève en fin d’enseignement secondaire. Si ce dernier doute du métier qu’il veut exercer plus tard ou des études qu’il veut entreprendre, il ne pourra être en paix et profiter de l’instant présent. Aussi, sa seule solution serait d’être tout à fait confiant et donc sans soucis quant à la voie qu’il compte suivre.
        Deuxièmement, il se révèle impossible de jouir du jour présent en se méfiant du lendemain dans le cas où nous nous trouverions dans l’incapacité de profiter du présent. Dès lors, nous constatons souvent que les individus ont tendance à mettre tous leurs espoirs et leur confiance en l’avenir. Ainsi, un individu étant incarcéré ne peut profiter de sa vie mais reste confiant quant à la jouissance et le bonheur qu’il éprouvera à sa sortie de prison.
        Poursuivons notre réflexion en mettant les religions et leurs théories sur la répercussion de nos actes sur l’« après-vie » en parallèle avec la pensée de Horace. Nous remarquons alors que l’expression « jouis du jour présent sans te fier au lendemain » possédant une connotation insouciante et incitant à l’oisiveté ne peut qu’être rejetée par les religions qui prônent une vie austère pour une meilleure condition dans l’au-delà. Aussi, un prêtre catholique ayant fait vœu de chasteté et de pauvreté et ne vivant que pour son prochain se sentirait sans doute choqué par cette expression.
        Ensuite, nous pouvons rejeter l’affirmation d’Horace en tant qu’elle n’est qu’une attitude égoïste et lâche. D’une part, elle est effectivement égoïste lorsqu’elle incite à jouir de l’instant présent. Car, selon elle, le plaisir personnel dominerait tout, s’opposant ainsi à toute doctrine altruiste. Dans cette optique, pourquoi des bénévoles s’épuiseraient-ils à améliorer l’existence des plus démunis puisque seule la jouissance compte ? D’autre part, en nous penchant sur la suite de l’expression qui nous conseille de « ne pas se fier au lendemain », nous observons que le sens de ces mots se traduit également par « ne pas faire confiance au lendemain ». Or, une citation de Marie von Ebner-Eschenbach nous confie que « faire confiance est une preuve de courage ». Dès lors, lorsque nous mettons ces deux idées en parallèle, nous pouvons déclarer que, selon l’écrivain allemande, « ne pas se fier au lendemain » se révèle être une preuve de lâcheté. Nous sommes donc en droit de réfuter les dires de Horace vu qu’une attitude empreinte de ces deux « vices » ne peut être suivie par un individu moral. Et le cas échéant, ce dernier serait pris de remords pour avoir failli au modèle type de l’« homme correct ».
        De plus, affirmons qu’il demeure étrange de jouir d’aujourd’hui en se méfiant de demain puisque cette attitude mélange en fait deux notions fondamentalement opposées : l’optimisme et le pessimisme. Nous constatons effectivement que la première moitié de la phrase, « jouis du jour présent », possède une connotation optimiste, positive, tandis que la suite, « sans te fier le moins du monde au lendemain », possède, elle, une forte connotation pessimiste. Autrement dit, si Horace avait été intègre dans sa réflexion il aurait soit préféré le côté optimiste et nous aurait dit de jouir tout le temps, soit aurait été d’une nature plus pessimiste et nous aurait conseillé de nous méfier tout le temps. D’ailleurs, cela se prouve partiellement lorsque nous observons que beaucoup de personnes ne citent souvent que la première partie de la proposition : « carpe diem », à savoir « jouis du jour présent ». Cela marque ainsi leur nature plutôt positive et donc très peu encline à verser dans le doute pessimiste exprimé par la seconde partie de l’expression.
        D’ailleurs, nous pouvons également considérer le « jouis du jour présent sans te fier le moins du monde au lendemain » comme un concept qui inhiberait la finalité de l’être humain. En effet, si tout le monde suivait la pensée de Horace, l’Homme n’aurait plus de but dans sa vie puisque, ne pouvant se fier au lendemain, il ne pourrait établir de projet. Il serait dès lors « condamné » à jouir uniquement de petits plaisirs du quotidien, lesquels deviendraient alors pathétiquement la seule raison de son existence. Pensons ainsi aux scientifiques qui, en suivant cette doctrine, ne mèneraient plus de recherches à long terme vu qu’ils se méfieraient de ce qu’il adviendrait de celles-ci dans l’avenir. Les hommes de science seraient alors désœuvrés (puisqu’une recherche ne s’effectue jamais en une seule journée) et il n’y aurait plus de progrès scientifiques, les chercheurs préférant s’adonner à leurs loisirs.
        Pour terminer, profiter du jour présent sans se fier au jour d’après est comparable à voter aujourd’hui une loi sans avoir vérifié q’elle puisse être appliquée dans un proche avenir. En effet, ni la première action ni la deuxième ne marquent une réelle prévoyance ou organisation quant à l’avenir. Or, vivre « au jour le jour » n’étant pas une situation très stable, il en résulte vite des inconvénients. En fait, l’application de la pensée de Horace peut devenir réellement néfaste vu que ne plus se fier au futur conduit à ne plus s’en soucier et donc à ignorer les impacts qu’ont sur lui nos actes présents. Il nous suffira de citer en exemple l’individu dont le plaisir aujourd’hui est de fumer et qui ne songe pas aux graves problèmes de santé qui l’attendent dans un proche avenir, pouvant même le conduire à la mort.


        Nous pouvons donc en conclure que nous sommes presque totalement en désaccord avec la pensée de Horace.
        En effet, bien que nous ayons relevé que, dans certains cas, « jouir du jour présent sans se fier le moins du monde au lendemain » est plausible, la proposition d’Horace reste la plupart du temps irréalisable, voir même néfaste.
        Pour terminer, nous pouvons remarquer que si Horace avait été cohérent avec lui-même, il n’aurait pas travaillé si longtemps à écrire ses pensées qui, de plus, avaient ainsi de grandes chances de passer à la postérité dont il se méfiait (mais qui, comble du paradoxe, lui assura quand même la pérennité).

                                                                                                        Auteur : Magali Geuens




    L’amour, c’est être toujours inquiet de l’autre (Marcel Achard).


        J’ai pu constater que mes parents, même après vingt-quatre ans de mariage, sont toujours inquiets l’un de l’autre.
        Cela semble donc confirmer la réflexion de Marcel Achard qui fait dire à « Jean de la lune » : « L’amour c’est être toujours inquiet de l’autre ».
        Pour quelles raisons peut-on dire qu’aimer, c’est être toujours inquiet de l’autre ? Et par contre, faut-il vraiment être toujours inquiet quand on aime?


        Aimer c’est… Mais au fait, qu’est-ce qu’aimer ? Aimer, c’est fondamentalement vivre en relation avec autrui, partager les faits de la vie quotidienne ; aimer, c’est vivre ensemble.
        Toute relation d’amour est un engagement à donner la primauté à l’être aimé ; c’est accepter d’être troublé dans sa quiétude.
        Mais avant tout, il me paraît nécessaire de déterminer les différentes acceptations de l’expression « être inquiet » avant de poursuivre toute autre réflexion.
        En effet, être inquiet (in-quiet), être troublé dans sa quiétude, ne jamais avoir le cœur ou l’âme en repos, peut être perçu de deux manières différentes.
        Pour la plupart des gens, être inquiet, c’est être angoissé à l’idée que quelque chose de fâcheux puisse arriver à l’autre. Cette expression prend ici une connotation plutôt négative et l’on peut se demander si cette peur ne risque pas de figer l’amour. En effet, la peur paralyse l’élan et l’amour s’en trouve ainsi freiné. Alors que l’amour, c’est la vie et vivre, c’est aller toujours de l’avant. Je crois qu’il conviendrait de donner plus d’importance au mot « être », signe de vie qu’au mot « inquiet » sous-entendant le pessimisme.
        D’autre part, on peut envisager un sens plus positif, plus constructif à l’inquiétude en l’envisageant comme un souci de l’autre, de son bonheur et de son bien-être.
        Il est vrai que « l’amour est inquiet par essence » comme l’écrit Francharme. Je suis en effet convaincu qu’on n’est jamais en repos si l’on souhaite contribuer au bonheur de ceux qui font l’objet de toute notre attention, être attentif à leurs souhaits et être toujours disponible, c’est-à-dire à tout moment et sans condition.
        « Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l’après-midi, à trois heures, je commencerai d’être heureux. Plus l’heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m’agiterai et je m’inquiéterai ; je découvrirai le prix du bonheur », dit le Petit Prince de St Exupéry. N’est-ce pas là un superbe résumé de la pensée qui nous occupe ici ?
        L’inquiétude peut même faire prendre conscience de l’existence de cet amour voire même parfois le faire naître. Ainsi, lors de l’accident de l’avion dans lequel un être cher se trouve, l’inquiétude puis la joie de le retrouver nous fait réaliser que ce sentiment, jusque là non déclaré, est peut-être de l’amour .
        Mais il convient de ne pas se limiter à l’amour conjugal, car il me semble que tout amour est inquiet. Cette opinion est partagée par Gilles Archambault : « Quand on choisit d’aimer quelqu’un, on accepte d’être inquiet. » Ainsi les parents s’inquiètent pour leurs enfants et ce d’autant plus que l’avenir de ceux-ci reste à bâtir. Si le devenir de nos enfants nous trouble, c’est par le mystère qui l’entoure et l’inconnu qu’il cache.

        Par contre, il est permis de dire qu’aimer, ce n’est pas toujours être inquiet de l’autre.
        Je serais donc tenté de nuancer la réflexion de Marcel Achard, car une inquiétude trop excessive et permanente risque d’être perçue par l’autre comme une entrave à sa liberté. Dans l’amour, la liberté, qui ne doit pas être confondue avec la licence, permet à chacun de s’épanouir. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut verser dans la négligence de l’autre.
        Ainsi, aimer son enfant, c’est à la fois rester des guides conscients de ses responsabilités et admettre qu’il prenne de plus en plus ses distances par rapport au nid familial. Toujours, il restera leur enfant et les parents se feront toujours du souci pour lui. Néanmoins il serait judicieux de trouver un équilibre entre l’angoisse que l’on peut éprouver envers le devenir du partenaire et la confiance dans le cheminement qu’il poursuit.
        Ajoutons que la notion d’inquiétude fait référence à une réflexion d’ordre intellectuel : celui qui s’inquiète réfléchit très souvent, car il se demande s’il a bien agi ou pensé dans tel ou tel cas. Or, il faut se rappeler qu’aimer est un sentiment, un engagement dans la fidélité et non une notion intellectuelle comme semble le suggérer l’auteur à travers l’idée d’inquiétude ; on aime avec son cœur et d’une manière spontanée sans pour autant toujours s’inquiéter de l’autre. Un amour qui nous force à accepter l’autre (à la fois proche et différent de nous) tel qu’il est, avec ses qualités et ses faiblesses.
        De plus Marcel Achard en utilisant l’averbe « toujours » généralise quelque peu une situation. Il oublie que l’amour c’est aussi prendre soin de soi-même et être à l’écoute de ce qui vit au fond de nous-même. L’ attention à l’autre est d’ailleurs liée à une reconnaissance et une acceptation de nous-même avec nos qualités et nos propres imperfections. D’ailleurs, à titre personnel, nous pensons qu’on ne peut être disponible de cœur, de corps ou d’esprit si on n’est pas attentif à notre propre personne. On peut s’effacer pour le bien-être de l’autre sans pour autant s’oublier.
        S’accepter, c’est aussi s’aimer malgré nos limites. En effet, peut-on aimer l’autre si on ne s’aime pas soi-même ? « Pour savoir aimer les autres, il faut d’abord savoir ce que signifie s’aimer soi-même », précise le Dalaï-Lama. Nous dirons donc qu’un manque d’estime de soi est tout à fait négatif et que l’amour ne va pas jusqu’à la négation de soi.
        Pour terminer nous pourrions ajouter qu’une inquiétude excessive et entretenue fait naître l’angoisse et, dans certains cas, la jalousie qui étouffe et tue l’amour. Prenons l’exemple d’une épouse souffrant d’une trop grande angoisse liée aux risques du métier de son mari : elle frémit à chaque coup de téléphone et il peut même arriver qu’elle ne supporte plus cette angoisse permanente et divorce.


        Ainsi, vous aurez compris que notre point de vue est nuancé par rapport à la phrase de l’auteur.
        En effet, nous avons relevé des situations de la vie dans lesquelles il n’y a pas d’amour sans inquiétude. D’autre part, il nous semble que pour l’harmonie de toute relation où l’amour est présent, l’inquiétude ne doit pas être la principale préoccupation, car tout homme est créé pour aimer autrui sans pour autant toujours être tracassé.
        En fin de compte, si nous vivons un amour en suivant le conseil de Marcel Achard, nous aurions intérêt à nous inquiéter en priorité de l’avenir de notre amour.


                                                                                                        Auteur : Nicolas Doyen




    La seule façon d’apprendre, c’est de contester. C’est aussi la seule façon de devenir un homme (Sartre).


        L’apprentissage est depuis toujours au centre de nombreuses polémiques. Il existe en effet de nombreuses opinions, parfois divergentes, quant à la manière optimale d’apprendre.
        Dans cette optique, certains penseurs tels que Jean-Paul Sartre estiment que la seule façon d’apprendre, c’est de contester. C’est aussi, pour lui, la seule façon de devenir un homme.
        Dès lors, le fait de contester nous permet-il réellement d’apprendre? La contestation est-elle le seul chemin menant à la connaissance et à la sagesse ? L’affirmation de soi en tant qu’homme passe-t-elle nécessairement par la contestation ?


         Dans un premier temps, nous pouvons affirmer que, pour pouvoir contester, il faut d’abord acquérir une certaine érudition. Il ne sert à rien de se présenter comme contestataire d’une thèse si l’on n’a pas étudié le sujet en question au préalable. En effet, cette contestation serait hasardeuse et n’aurait donc aucun poids. Elle ne nous permettrait donc pas d’avancer dans la connaissance.
         D’autre part, si la contestation est le seul moyen d’apprendre, alors il nous faut sans cesse contester, et cette attitude relève de l’infantilisme. C’est un comportement excessif et adolescent qui ne nous permet certainement pas de devenir des hommes. En effet, si l’on discute sans cesse ce que l’on veut nous apprendre, on n’avance pas. Le refus systématique de toutes les thèses existantes entraîne un profond état de stagnation. Il faut pouvoir accepter la raison des autres, accepter que certains soient plus érudits que nous dans certains domaines. Accepter cela nous rend aptes à apprendre. La contestation, quant à elle, est un refus d’apprendre.
         Aussi, même si nous acceptons que la contestation permette une certaine forme d’apprentissage, il nous faut préciser qu’il en existe bien d’autres. Que ce soit dans l’apprentissage de matières scientifiques, littéraires ou encore du comportement humain ou de la communication, l’expérimentation personnelle et la lecture d’ouvrages traitant de ces sujets sont certainement des moyens d’apprentissage aussi performants que la contestation.
         De la même façon, le fait de devenir un homme ne passe pas forcément par la contestation. On peut apprendre à devenir un homme en vivant des expériences difficiles, en aimant les siens. Chacun des avatars auquel la vie nous soumet nous rend plus forts, voire plus sages. Comme l’a dit Kipling : «Si tu es capable de tout perdre et de recommencer le lendemain sans rien dire à personne, alors tu seras un homme mon fils». Devenir un homme, apprendre, ce n’est pas forcément développer son intellect. Le courage et l’enthousiasme sont aussi des valeurs très importantes que l’on découvre en se battant, en souffrant et en aimant. Et cela la contestation ne peut pas nous l’apporter.
         De plus, refuser de reconnaître comme valable la pensée des autres, autrement dit contester, n’apporte pas nécessairement l’affirmation de soi en tant qu’homme. Car, devenir un homme, ce n’est pas acquérir les caractéristiques propres à tous les autres hommes, c’est-à-dire la virilité et la force. Devenir un homme, c’est accéder à la sagesse. Et comme le disait Socrate : «le plus sage est celui qui a conscience de sa propre ignorance». Le fait de devenir un homme ne passe donc pas forcément par la contestation, mais passe par la reconnaissance de son propre manque de sagesse. Et reconnaître que nous sommes ignorants, c’est aussi accepter la sagesse des autres, et donc accepter qu’ils nous apprennent, sans tout le temps contester leurs positions.

         D’un autre côté, nous devons accepter que contester, c’est oser s’affirmer. Contester, c’est prendre position face au monde et donc se définir en tant qu’homme. Le fait de devenir un homme passe donc par la con-testation. En effet, même si celle-ci est mal fondée et que nous devons nous rétracter, elle nous permet d’exercer une forme d’affirmation de soi, de nous situer par rapport au monde des idées. Contester, c’est oser être soi-même, oser être différent des autres.
         À ce sujet la personne qui apprend et devient un homme, au sens général du terme, est comparable à un fils devant quitter la maison paternelle. Il doit bien sûr obéir pendant un temps aux ordres et principes de son père, mais s’il veut être un homme et devenir capable de fonder une famille, lui aussi, il doit parfois s’opposer à son père. L’opposition est en effet parfois nécessaire à la séparation. Peut-être que lorsqu’il aura atteint la sagesse, il reviendra aux idées de son père. Mais s’il veut apprendre et devenir un homme, il doit dans certains cas contester ces idées : les accepter serait en quelque sorte s’endormir pour ne plus être que l’ombre de son père.
         De la même façon, si l’on veut réellement apprendre à s’affirmer en tant qu’homme, il faut souvent contester ce que l’on nous apprend, avoir un esprit critique. Cette contestation est extrêmement importante, surtout à notre époque, car si nous ne critiquons pas certaines informations que nous recevons, nous risquons d’être soumis à une idéologie aliénante. Ainsi les médias, par exemple, risquent de nous faire accepter comme naturel ce qui ne l’est pas. Ils possèdent en effet cette force inacceptable de nous faire accepter une thèse que nous ne partageons pourtant pas. Il faut donc contester pour ne pas se laisser piéger.
         De surcroît, si nous regardons en arrière, nous constaterons que, si l’histoire des hommes n’avait pas été jalonnée de contestataires, la pensée humaine et la société n’auraient dans certains domaines jamais progressé. Où en serait la science si Galilée n’avait pas contesté les affirmations de Ptolémée en disant que la terre tournait sur elle-même. Où en serait l’humanité si des hommes tels que Voltaire n’avaient pas lutté contre l’intolérance ? Certains d’entre eux se sont trompés, mais ils ont montré par leurs erreurs la vraie voie à suivre. La contestation est donc, comme nous le montre l’histoire, parfois indispensable à l’apprentissage.

         Finalement, si nous considérons la phrase de Sartre selon sa philosophie de l’existentialisme, la contestation ne doit pas être vue sous un angle négatif. Elle permet à l’homme de se construire, de continuer à progresser, de se redéfinir sans cesse. Peut-être que lorsqu’il contestera une idée et ensuite y adhérera, sa contestation sera alors perçue comme infantile et non fondée. Mais cela n’a pas d’importance, car il aura construit lui-même sa propre opinion, sa propre définition de lui-même. Il se sera affirmé en tant qu’homme.
         La contestation ne permet cependant pas tout. Elle ne permet pas de devenir respectable, aimable, réfléchi... L’apprentissage de la vertu connaît d’autres chemins tels que la foi et l’amour. Mais contester pour apprendre est une démarche très positive, car l’apprentissage ne consiste pas à emmagasiner la connaissance mais à la faire sienne, à l’intérioriser.


         Ainsi, nous sommes donc partiellement en accord avec l’assertion du philosophe Jean-Paul Sartre.
         En effet, nous avons déterminé que si la contestation n’est pas le seul moyen d’apprentissage et ne permet pas d’accéder à toutes les formes de connaissance, elle permet dans certains cas d’apprendre et de devenir un homme.
         Et, en fin de compte, si Sartre a écrit cette phrase où il affirme que la contestation est le seul moyen d’apprendre et de devenir un homme, il doit accepter que, pour apprendre, nous devions contester son propos.


                                                                                                        Auteur : Olivier Odaert

  • Emilio DaneroLa ponctuation

    Vous trouverez dans cet article les règles essentielles sur le plan de la ponctuation. Il est le résultat d’une longue recherche et de mon expérience personnelle. Je remercie mon ami André Laugier, poète et illusionniste, d’avoir été l’ inspirateur de ce sujet dont on parle parfois d’une manière fort incomplète. Même si cet article n’a pas la prétention d’être exhaustif, il me semblait qu’une synthèse assez complète était indispensable afin de mieux cerner les emplois et les significations de ces signes de ponctuation qui émaillent nos textes avec plus ou moins de bonheur !

    Site d’André Laugier que je vous recommande particulièrement : Échos poétiques


    La ponctuation est le sel de la phrase (Cyril Bachelier).

    Ponctuez, adeptes de l'écriture et défenseurs de la modulation et des cadences du langage. La ponctuation est le signe important et indispensable pour transcrire les diverses intonations ou encore pour indiquer des coordinations ou des subordinations différentes entre les propositions.

    Pour commencer cette étude, il est bon, je pense, de rappeler, quelques règles essentielles de disposition concernant les « espaces » AVANT ou APRÈS les signes de ponctuation.

    PAS D'ESPACE avant la virgule - ESPACE
    PAS D'ESPACE avant le point - ESPACE
    ESPACE* avant le point virgule - ESPACE
    ESPACE* avant le point d'exclamation - ESPACE
    ESPACE* avant le point d'interrogation - ESPACE
    ESPACE avant les deux-points - ESPACE
    PAS D'ESPACE avant le trait d'union - PAS D'ESPACE
    ESPACE avant la parenthèse ouvrante - PAS D'ESPACE
    PAS D'ESPACE avant la parenthèse fermante - ESPACE
    ESPACE avant le crochet ouvrant - PAS D'ESPACE
    PAS D'ESPACE avant le crochet fermant - ESPACE
    PAS D'ESPACE avant l'apostrophe - PAS D'ESPACE
    ESPACE avant le tiret - ESPACE
    ESPACE avant le guillemet ouvrant - ESPACE*
    ESPACE* avant le guillemet fermant - ESPACE.




    Remarque :

    ESPACE* équivaut à « espace fine » dans l'imprimerie traditionnelle, à « espace standard » en dactylographie et à « espace insécable » dans l'écriture numérique.
    Lorsque vous travaillez dans votre traitement de texte, il vaut donc mieux utiliser l’espace insécable, devant les signes de ponctuation qui requièrent l’espace, afin d’éviter que le signe soit rejeté seul en début de ligne.

    Ces considérations étant prises en compte, voici, traitées par ordre alphabétique, les différentes règles à adopter.



    ASTÉRISQUE

    • Ce signe est représenté par une étoile (*). Il indique généralement un renvoi au bas de page.

    • Mais ce signe permet également de « masquer » un personnage. On utilise un ou trois astérisques pour remplacer le nom propre que l’on ne veut pas citer ou dont on ne veut indiquer que l’initiale.

    Exemple :

    J'ai aperçu, derrière un arbre de ton jardin, le vélo de Mme A ***.


    • Dans certains dictionnaires, les mots, dont le h est aspiré, figurent précédés de l'astérisque.


    CROCHETS

    • Les crochets servent au même usage que les parenthèses, mais ils sont moins usités.

    • On utilise les crochets si, à l’intérieur d’une parenthèse, on a besoin d’ouvrir une nouvelle parenthèse.

    Exemple :

    (Mallarmé [1842-1898] a créé une poésie parfois hermétique.)


    • Les crochets encadrent aussi les éléments extérieurs à la phrase d’un auteur. Ces crochets sont donc ajoutés par un commentateur qui veut rendre le texte accessible aux lecteurs en apportant, par exemple, un complément d’information.

    Exemple :

    Imaginons la phrase suivante d’un critique : François-Marie Arouet était un apôtre de la tolérance.
    Vous pourrez alors écrire :  Un critique a dit : « François-Marie Arouet [plus connu sous le nom de Voltaire] était un apôtre de la tolérance. » 


    • On entoure de crochets les points d'omission servant à indiquer que l’on a choisi de ne pas reproduire un ou plusieurs mots d'un passage cité. Il s'agit donc d'une intervention de la part de l'éditeur du texte (une manière également de les distinguer des points de suspension) :   On peut facilement imaginer que j'avais écrit ce roman [...] pour provoquer la bourgeoisie. 

    • Si, en citant un auteur, l’on désire souligner une faute d’orthographe ou de syntaxe commise par ce même auteur, on doit placer entre crochets et en italique le mot latin sic pour bien montrer au lecteur que la coquille en question est bien commise par l’auteur et non par vous-même.

    Exemple :

     Notre directeur a demandé que nous allions tous « à la manifestation [de dimanche] pour défandre [sic] nos droits [...] et nos exigences pédagogiques.


    DEUX-POINTS

    a) Emplois des deux points

    • Le deux-points a de nombreuses fonctions : il peut introduire une citation, une explication, une réflexion de l'auteur, une cause, une conséquence, etc.

    Exemple pour l’explication ou la cause :

    Il se retourna promptement : la lumière du soleil était trop forte.


    • Il est parfois suivi de guillemets ouvrants. Dans ce cas, il marque le début d'un discours direct.

    Exemple :

    Il dit : « Je partirai bientôt. »


    • Le deux-points peut exprimer l’idée d’une conjonction ; il remplace des formules telles que « Pour préciser, nous dirions, disons, etc. »

    Exemple :

    Un film : un grand film.


    • On remarque que le deux-points permet parfois la formulation d’une « relation ». Dans ce cas, il sera inutile d’utiliser des liens tels que par conséquent, donc, disons, etc.


    b) Deux-points et énumération

    • Les deux-points peuvent aussi annoncer une énumération. Cette « énumération » peut être disposée en colonne ou en ligne.

    • Lors d’une disposition en colonne, en règle générale, chaque élément de l'énumération doit être séparé par un point-virgule, le dernier se terminant par un point. À noter que, malgré les retours à la ligne, les initiales ne sont pas en majuscules.
    Les énumérations de premier rang sont introduites par un tiret et se terminent par un point-virgule sauf pour la dernière qui se termine par un point.
    Les énumérations de second rang sont introduites par un tiret décalé (après un nouveau deux-points) et se terminent par une virgule.

    Exemple :

    Avant de partir Paul prépare son matériel :
    — une carte géographique ;
    — un canif ;
    — un dossier comprenant :
        — une carte de mutuelle,
        — un badge personnel,
        — un ticket de transport,
    — une boussole ;
    — des cordes.



    c) Autres observations

    • Des guillemets ouvrants peuvent précéder les deux-points. Ceux-ci indiquent alors le début d'un discours direct qui commence par une majuscule.

    Exemples :

    -
    Il lui a dit : « Je t’aime ! »
    - Il dit : « Nous devrions aller le chercher. »


    • Un tiret, précédé des deux-points, annonce également le « style direct » (dans ce cas, la majuscule est obligatoire).

    Exemple :

    L'homme se mit soudainement à rire et dit :
    — Croyez-vous que je ne sois venu parmi vous que pour cela ?



    • Après un simple deux-points (sans autre signe) il ne faut pas de majuscule sauf si la partie après les deux-points demande elle-même la « majuscule » (nom propre, maxime, nom d'institution, etc.)

    Exemples :

    - Voici la devise belge : L’union fait la force.
    - Ce livre est magnifique : vous devriez le lire.


    • Il ne faut surtout pas placer un deux-points dans un groupe qui est introduit lui-même par un deux-points, sauf s'il s'agit d'une « citation » (guillemets) qui comprend, elle aussi, deux-points.


    GUILLEMETS

    a) Emplois des guillemets

    • Les guillemets permettent d’insérer des paroles d’autrui (paroles en discours direct ou citation).

    • On les utilise parfois pour signaler le début et la fin d’un dialogue en colonnes. À noter que cette pratique est de plus en plus abandonnée.

    • Les guillemets peuvent isoler un mot ou une expression sur laquelle le scripteur veut insister pour des raisons diverses (ironie, distance critique, utilisation d’une expression personnelle, etc.).

    Exemple :

    Il a lu hier trois romans. Après cet « exploit exceptionnel », il a décidé de ne plus lire pendant un mois.


    • On utilise les guillemets pour encadrer les titres d’une partie d’oeuvre (un poème, une nouvelle...). Il est à noter que les titres d’oeuvre entière s’écrivent en italiques (avec une majuscule au premier mot), mais à défaut d’italique on peut utiliser les guillemets français.

    Exemple :

    « Parfum exotique » est un poème de Baudelaire, extrait de son recueil Les fleurs du mal.


    b) Autres observations

    • Si le passage guillemeté, considéré isolément, demande après lui un signe de ponctuation, celui-ci se place avant les derniers guillemets.

    Exemple :

    Il demanda : « Que faites-vous ici ? » Je répondis : « J’attends avec impatience son départ. »


    • Autrement, la ponctuation se place après les derniers guillemets.

    Exemple :

    Il se donna du mal pour éduquer « ses très chers enfants ».


    • Il faut distinguer la ponctuation appartenant au texte général de celle qui appartient au texte placé entre guillemets :

    Exemple :

    Pourquoi avez-vous crié « Allons-y ! » ?


    • Les guillemets s'utilisent surtout dans les citations. On ouvre les « guillemets » avant le premier mot de la citation. On les referme après le dernier mot.

    • Si la citation est incluse dans une phrase, les « guillemets » interviennent sans autre ponctuation et n'encadrent que les mots cités. La ponctuation de la phrase globale conserve ses droits.

    Exemple : Il passe pour un « gros fumeur », d’après ce que dit son entourage.


    • Si la citation n'est pas incorporée dans la phrase, les deux-points doivent précéder les guillemets et la majuscule du premier mot ne doit pas être oubliée.

    Exemple :

    Son ami lui annonça : « Souviens-toi, demain je me marie. »


    • Ne pas oublier que la ponctuation se place AVANT les guillemets fermants si la citation clôt la phrase.

    • Si une citation doit contenir une autre citation, il est possible d'utiliser les guillemets français en même temps que les guillemets anglais.

    Exemple :

    « Le professeur m’a dit : “Donnez-moi votre livre !” Je le lui ai donné. »


    • Il est préférable d’utiliser les guillemets français (« ») plutôt que les guillemets anglais (“ ”), sauf dans les cas où un texte est entre guillemets à l'intérieur d'une citation déjà entre guillemets (voir plus haut). N'utilisez pas les guillemets standard (" ").


    PARENTHÈSES

    a) Emplois des parenthèses

    • Les parenthèses nous permettent d’intégrer dans un texte une explication, une réflexion, un commentaire, une analyse, une précision, une information, etc.

    Exemple :

    Malgré son très jeune âge, il avait dit la vérité (la vérité sort souvent de la bouche des enfants !).

    • Des mots assez précis comme « bis, ter, sic, etc. » peuvent être isolés grâce aux parenthèses. Si le genre et le nombre de certains mots peuvent varier, les parenthèses permettent de le signaler : Le (ou les) professeur(s).

    • Les parenthèses s’utilisent également pour les appels de note : elles encadrent, dans ce cas, des chiffres arabes.


    b) Autres observations

    • Si, à l’endroit où se place la parenthèse, la phrase demande un signe de ponctuation, ce signe se met après que l’on ait fermé la parenthèse.

    Exemple :

    Le roman nouveau compte de nombreux représentants (on remarquera néanmoins que les représentants du roman traditionnel sont bien plus nombreux).


    • Un membre de phrase entre parenthèses ne doit pas être précédé de la virgule, du point-virgule ou du deux-points.

    Exemple :

    On n'écrira pas :

    Mon neveu, (un jeune entreprenant) n’a pas hésité à lui faire la cour.

    mais :

    Mon neveu (un jeune entreprenant), n’a pas hésité à lui faire la cour.

    • Si le texte mis entre parenthèses commence par une majuscule, la ponctuation finale de ce texte sera placée AVANT la parenthèse fermante.

    Exemple (une variante possible d’un des exemples précédents) :

    Le roman nouveau compte de nombreux représentants. (On remarquera néanmoins que les représentants du roman traditionnel sont bien plus nombreux.)


    • Il est possible d’inclure le point d'exclamation, le point abréviatif, les points de suspension dans la parenthèse ( ceci n’exclut pas la ponctuation en dehors de la parenthèse).

    Exemple :

    Vous devrez certainement emporter plusieurs livres (dictionnaire, roman au choix, recueil de poèmes, etc.).


    POINT

    a) Point final

    • Le point final, comme son nom l'indique, sert à marquer la fin d'une phrase. Il indique une pause de respiration assez longue. Je le conseille souvent à la place de la virgule (celle-ci est utilisée parfois d’une manière excessive) ! Il suffira d’ajouter un mot-lien entre les deux phrases séparées par un point afin d’assurer un rapport logique entre elles.

    • Notons que certains écrivains contemporains emploient parfois le point (au lieu de la virgule) pour insister davantage sur certains groupes syntaxiques.

    Exemple :

    Ils quittèrent la ville. Sans désespoir. Sans espoir. Parce qu’ils n’avaient finalement pas d’autres choix.


    • On achève toujours la phrase sur un point (point, point d'interrogation, d'exclamation, etc.). Une majuscule commence toujours une phrase après un point simple.

    • Après le titre d'une oeuvre, le titre d'un chapitre, le nom de l'auteur, on ne met habituellement PAS de point.

    • Si une date est écrite en chiffres, le point sert aussi à séparer les éléments de la date en question : (Le 25.02.2005).
    Si la date est entre parenthèses ou si elle se trouve dans la continuité de la phrase, l'année ne sera pas suivie d'un point.


    b) Point abréviatif

    • Le point abréviatif marque la coupure d'une abréviation. Il ne s'utilise que si cette abréviation ne se termine pas sur la dernière lettre du mot.

    Exemples :

    C’est-à-dire = c.-à-d.
    Monsieur = M.
    Et cetera = etc.
    Confer = cf.
    Avant Jésus-Christ = av. J.-C.
    Exemple = ex.


    mais

    Établissements = Éts
    Saint = St
    boulevard = bd
    Monseigneur = Mgr
    Confer = cfr (autre abréviation pour
    confer)
    manuscrits = mss


    Là, il ne faut pas de point.

    • Le sigle est une abréviation constituée de la première lettre de plusieurs mots. Cette lettre est normalement suivie d’un point même si, de nos jours, on a tendance à omettre les points abréviatifs.

    • À la fin de la phrase, le point abréviatif doit se confondre avec le point final et les points de suspension.

    Exemples :

    - Il s’est rendu à la S.N.C.F.
    - Il déteste la prison, la P.J...

    (trois points seulement dans ce dernier exemple)


    • Les autres « ponctuations » comme le point d'exclamation et les deux-points doivent accompagner le point abréviatif.

    Exemples :

    - Quel beau Q.G. !
    - Je possède une petite maison à Paris et un appartement dans un H.L.M. : ce sont mes seuls biens.



    • Après des guillemets, la ponctuation normale de la phrase doit être utilisée.

    Exemple :

    Il a dit que c’était « une très solide P.M.E. ».


    • Les symboles scientifiques et les unités de mesure ne sont pas suivies d’un point : m pour mètre, mm pour millimètre, min pour minute, l pour litre, Cu pour cuivre...


    POINTS DE SUSPENSION

    • Les points de suspension marquent un arrêt de la phrase. Cet arrêt indique une interruption de la phrase qui se poursuivra ou non. Cet arrêt peut même avoir lieu au milieu d’un mot.

    Exemple (pour le mot monstre) :

    J’ai vraiment aperçu un mons...

    • Cette interruption peut avoir de nombreuses significations, car elle peut exprimer l'hésitation, l'indécision, le souhait de respecter les convenances, le désir de discrétion (refus de donner trop d’informations autobiographiques), la réticence, un sous-entendu, une énumération inachevée, le mutisme d’un personnage dans un dialogue, etc.

    Exemples :

    - « Quel bande de c... ! » cria-t-il avec virulence.
    - Je commençai à travailler chez X...

    • Les points de suspension servent souvent à souligner, en fin de texte, un inachèvement qui sollicite l'imagination du lecteur.

    Exemple :

    Tu découvriras des étangs brumeux, des cieux d’enfer, des forêts obscures...


    • Les points de suspension vont toujours par « trois ». Ils se confondent avec le point final, mais ils restent trois derrière un point d’exclamation ou un point d’interrogation.

    • Les points de suspension peuvent accompagner la virgule.

    Exemple :

    Il n’entend rien..., il ne parle pas...


    • Ils peuvent également se marier avec le point-virgule, le point d'exclamation ou d'interrogation.

    Exemple :

    Il faut espérer qu'il en tira avantage, sinon ? ...


    • Les points de suspension précèdent ou non ces différents signes de ponctuation. Tout dépend du sens de la phrase.

    Exemple :

    Que désirez-vous ? Du pain, des friandises, du fromage... ?
    On imagine dans cet exemple que la suspension doit se prolonger.


    • Il ne faut jamais placer des points de suspension après : etc.

    • Des points de suspension entre crochets sont placés à l’endroit où se situe la partie du texte ôté.

    • Les points de suspension demandent après eux la majuscule s'ils se confondent avec une ponctuation de fin de phrase.


    POINT D’EXCLAMATION

    a) Emplois du point d’exclamation

    • Le point d'exclamation exprime, comme chacun le sait, des sentiments tels que la joie, mais aussi la surprise, la crainte, la douleur, la colère, etc. Il a une valeur émotionnelle que ne possèdent pas les autres signes de ponctuation. Son emploi est pourtant souvent facultatif.

    • Le point d’exclamation est obligatoire derrière les verbes à l’impératif, les interjections et les apostrophes.

    Exemples :

    - N’oublie pas de prendre ton livre !
    - Paul ! Viens me voir !



    • Le point d’exclamation suit obligatoirement toutes les interjections simples.

    Exemples :

    - Ah !
    Pour marquer l’étonnement ou la satisfaction.
    - Ha !
    Une marque du rire.
    - Oh !
    Une indication de l’étonnement ou de l’indignation.
    - Ho !
    Pour attirer l’attention, pour appeler.
    - Eh !
    Pour marquer la surprise ou l’étonnement.
    - He !
    Pour interpeller.

    • Le point d’exclamation ne sépare pas les termes des locutions interjectives.

    Exemples :

    - Non mais !
    - Eh bien !
    - Ça alors !
    - Hélas oui !


    • Le point d’exclamation peut suggérer le rire (il se place alors à la fin).

    Exemples :

    - Ha ha ha !
    Éventuellement on peut écrire : Ha ! Ha ! Ha !
    - Ho ho ho !
    - Hi hi hi !

    b) Autres observations


    • Lorsqu’une interjection ou une locution interjective figure à l’intérieur d’une phrase, il est courant de la placer entre virgules même si le point d’exclamation est correct.

    Exemple :

    Quant à cet élève, eh bien, il n’a malheureusement pas réussi.

    • Généralement, on ne met pas de « majuscule » lorsque la phrase globale n’est pas interrompue.

    Exemples :

    - Ah ! si vous saviez !
    - Il y a assez à manger ici ! Reprenez votre pain !


    • Par contre, après le mot « Ô » on ne place ni point d'exclamation ni majuscule (le point d'exclamation se place soit après le mot en « apostrophe » (« Ô femme ! sois mon inspiratrice... »), soit à la fin de la phrase : « Ô l'inconscient d'avoir pris une telle décision ! »

    • Si une phrase comprend une suite d'exclamations, il est possible que l’exclamation puisse avoir la valeur d'une virgule expressive (l’exclamation est alors suivie d'une minuscule) ou d'une véritable fin de phrase (l’exclamation est alors suivie d’une majuscule).

    Il suffit de comparer les deux exemples suivants pour comprendre l'idée :

    - Partez ! plus vite, partez ! mais partez donc !
    Là on n'emploie pas de majuscule après les points d'interrogation.

    - Mon ami ! Quelle honte ! Quel déshonneur !
    Vous noterez que les majuscules sont indispensables.

    • Pour en terminer avec le point d'exclamation, mais il y aurait encore beaucoup à dire, il faut souligner que seuls les points de suspension peuvent suivre le point d’exclamation lorsque celui-ci achève une citation.


    POINT D'INTERROGATION

    a) Emplois du point d’interrogation

    • Le point d'interrogation est, comme son nom le signifie, la marque d'une interrogation directe.

    Exemple :

    Où partez-vous ?


    • Dans une interrogation indirecte on ne peut utiliser le point d’exclamation (excepté si cette interrogation indirecte fait partie d'une phrase interrogative).

    Exemples :

    - Il vous demande si vous nous rejoignez.
    - Lui a-t-on dit que j'irai avec vous ?



    • L’interrogation indirecte peut être transformée en interrogation directe par l'inversion du verbe et du sujet ou par l’utilisation de l’expression « est-ce que » (le point d'interrogation est ici indispensable).

    Exemples :

    - Il vous demande si vous nous rejoignez.
    - Il vous demande : « Nous rejoignez-vous ? »
    - Il vous demande : « Est-ce que vous nous rejoignez ?


    • Chaque question qui exige une réponse doit être achevée par un point d'interrogation.

    Exemple :

    Es-tu certaine de vouloir m’accompagner ? Et seule ?


    • Le point d'interrogation peut dépendre non pas de la forme de la phrase, mais de son sens :

    Exemples :

    - Vous désirez me voir ?
    - Serait-il venu me voir, je l’aurais reçu avec plaisir. Néanmoins, la phrase suivante aurait été acceptable : Serait-il venu me voir ? Je l’aurais reçu avec plaisir.

    • Ne pas oublier le point d’interrogation après le guillemet fermant d’une citation.

    Exemple :

    Te souviens-tu du proverbe qu’il a rappelé : « Qui trop embrasse mal étreint. » ? Je ne le crois pas !


    b) Autres observations

    • Le point d’interrogation n’est pas toujours suivi d’une majuscule, notamment lorsqu’il est placé au milieu d’une phrase.

    Exemple :

    « Tu souhaites me quitter ? aujourd’hui ? »

    • Une majuscule doit suivre le point d’interrogation lorsque celui-ci achève une phrase. Par exemple lorsqu’une question demande une réponse particulière :

    Exemple :

    Quel pays veux-tu visiter ? Es-tu prêt à prendre des vêtements chauds ?


    • Seuls des points de suspension peuvent suivre un point d’interrogation qui achève une citation.



    POINT-VIRGULE

    • Le point-virgule indique une pause de moyenne durée. Il se place surtout entre des propositions qui peuvent être associées sur le plan logique (même contexte). Il permet dans ce cas de maintenir un lien entre ces phrases :

    Exemple :

    Il bute et tombe ; l'animal se jette sur lui ; la corde se détend et arrête le bond du fauve.


    • Le point-virgule joue également le rôle d’une virgule ou d’un point pour séparer des parties assez longues et surtout lorsqu’une de ces parties contient déjà une ou plusieurs virgules.

    Exemple :

    Je n’ai jamais compris pourquoi il avait refusé cette proposition pourtant si intéressante ; on lui offrait la nourriture, le logement et une voiture.


    • Le point-virgule permet d’équilibrer deux phrases qui offrent un parallèle.

    Exemple :

    Pierre n’aimait que Mozart ; Virginie n’appréciait que Beethoven.


    • Il faut reconnaître que l'emploi du point-virgule se rapproche dans de nombreux cas de celui de la virgule (La foule grouillait autour de moi ; néanmoins je souffrais de la solitude). Seuls les objectifs personnels d’un écrivain et son tempérament lui feront choisir l’un plutôt que l’autre. Certains auteurs pensent même que c'est un signe superflu. Personnellement, dans l’exemple qui précède, j’aurais opté pour le point !



    TIRET

    a) Emplois du tiret

    • Le tiret (—) ne doit pas être confondu avec le trait d'union (-) : voir à la fin de l’article les remarques supplémentaires sur le trait d’union.

    • Le tiret s’utilise dans un dialogue pour distinguer les personnages.

    Exemple :

    Il rejoignit sa soeur :
    — À quel moment désires-tu m’accompagner ?
    — Dans la soirée.
    — Tu ne penses pas que nous devrions partir plus tôt ?
    — Je ne le crois pas.



    • Le tiret permet de séparer verticalement les parties d'une énumération.

    • Les tirets sont utilisés pour encadrer une incise. Sur le plan graphique, le double tiret attire davantage l’attention que l’utilisation de deux virgules : il attire ainsi l’attention des lecteurs sur une information qui semble importante aux yeux de l’écrivain.


    Exemple :

    Très imbu de lui-même, il montra — bien sûr avec ostentation — la nouvelle caméra qu’il s’était achetée


    b) Autres observations

    • Lorsque le tiret marque le début d’une réplique d’un personnage (dialogues de théâtre…), il doit être séparé du nom du personnage ou de la didascalie par un point :

    Exemple :

    ANDRÉ. — Désirez-vous vraiment en parler ?
    JEAN-PIERRE, pensif. — Je commence à me le demander !



    • Lorsque les tirets encadrent une proposition incise, le deuxième tiret ne se répète pas à la fin de la phrase.

    Exemple :

    Le guide touristique recense les risques encourus par le touriste qui visite ce pays — risque de guerre civile, pollution et maladies.


    • N’importe quel signe de ponctuation peut être suivi du tiret.

    Exemple :

    Je crains la solitude, — le manque de communication, — la maladie.


    • Si, dans une phrase, une virgule est nécessaire à l’endroit où se trouve le tiret, elle doit se placer après le deuxième tiret.


    Exemple :

    Si tu désires lui parler une dernière fois — tel est sans doute ton souhait —, tu dois le faire maintenant.



    VIRGULE

    a) Emplois de la virgule

    • La virgule représente une pause de faible durée à l’intérieur de la phrase. J’ajouterais qu’elle permet au lecteur de comprendre le sens de la phrase, car, dans de nombreux cas, sa présence ou son absence peut créer une certaine ambiguïté.

    • On doit mettre une (ou plusieurs) virgule :

    - Après l’apostrophe ou vocatif : André, lis-moi ta nouvelle poésie.
    - Après l’apposition ou l’épithète détachée : Le renard, le plus rusé des animaux.
    - Pour encadrer une relative explicative : L’homme, qui est venu ce matin, est retourné dans son pays natal.
    - Avant certaines propositions ayant une valeur explicative : Il le fera, puisque vous lui demandez.
    - Pour encadrer l’incise : Je vous félicite, lui dit-il, pour cette œuvre de haute tenue.
    - Après le complément circonstanciel (placé avant la principale) : Après avoir poussé la porte, il entra.

    • Si l’on opère une inversion du verbe et du sujet, les éléments placés en tête de phrase ne sont pas suivis d’une virgule surtout si ces éléments sont courts.

    Exemple :

    Dans la soirée arrivèrent les amis de ma fille.


    • La virgule s’emploie entre des termes ou des groupes de mots qui sont coordonnés sans conjonction (mais, or, et, etc.). Ces termes ou groupes de mots doivent, bien entendu, avoir la même fonction grammaticale.

    Exemples :

    - On monte, on descend, on crie, on s’agite en tous sens.
    - Ils courent, ils courent vite, ils courent très vite !
    - Il observe les villas, les promeneurs, les arbres et les cyclistes.



    • On place généralement une virgule ENTRE les éléments coordonnés par une autre conjonction que « et, ou, ni ».

    Exemples :

    - Je me suis arrêté de fumer, car cela coûtait à ma santé et à mon portefeuille.
    - Il partira avec nous, mais il souhaite revenir une semaine plus tôt.
    - Je n’ai pas vu ce film, donc je ne peux pas en parler.


    • On sépare les éléments de la phrase par une virgule si les conjonctions et et ou sont répétées (excepté ni).

    Exemples :

    - Il était riche, et beau, et généreux.
    - On pouvait apercevoir parfois une lumière, ou une ombre vague, ou une forme de montagne.
    - Je ne peux ni l’approuver ni le contester.


    • Une virgule doit être employée devant les conjonctions et, ou, ni quand celles-ci joignent deux propositions qui n’ont pas le même sujet.

    Exemple :

    Il partit à Paris, et Natacha resta à la maison.


    • On place habituellement une virgule devant « etc. »

    • Quand les sujets forment une énumération on peut placer une virgule APRÈS le dernier terme si ce dernier terme ne vient pas « remplacer » les autres.

    COMPAREZ : Le bleu, le vert, le noir, étaient ses couleurs préférées ET Un murmure, une cri, un simple bruit lui donnait des frissons.

    • On place une virgule devant le deuxième soit lorsque le premier soit précède le verbe.

    Exemples :

    - Soit il nous quittera, soit nous le convoquerons.
    - Mon fils apprendra soit la guitare sèche soit la guitare électrique.


    • On place une virgule devant sinon.

    Exemple :

    Je te demande de te dépêcher, sinon je partirai seul.


    Observations sur l’incidente et l’incise

    La virgule peut encadrer une partie de phrase que l’on pourrait supprimer sans que le sens n’en pâtisse. L’incidente, par exemple, est une proposition qui suspend une phrase pour y introduire un énoncé accessoire. Cette proposition est généralement placée entre deux virgules ou entre deux tirets. On utilise parfois incise pour désigner la phrase incidente qui sert à indiquer que l'on rapporte les propos ou la pensée de quelqu'un.

    Exemple :

    Demain, s'il fait beau, j'irai à la campagne.

    « S'il fait beau » est l'exemple typique de l'incidente. On aurait pu écrire : « Demain, j'irai à la campagne », en occultant la notion du temps.
    « S'il fait beau »
    intercalé au milieu de la phrase, entre les deux virgules, introduit une relation de complémentarité qui exprime une « condition » et qui donne une « information » plus pointue.


    b) Les différentes significations de la virgule

    • La virgule peut signifier la conjonction et.

    Exemple :

    Il aime beaucoup les chats, les chiens, les oiseaux.


    • Certains utilisent la virgule pour exprimer certaines relations logiques comme l’explication (elle équivaut alors aux deux points), la cause (elle remplace alors « car » ou « parce que ») ou l’opposition (elle remplace alors « mais », « en revanche », « au contraire »). Personnellement, je ne recommande pas cette utilisation, car j’estime que, dans les cas précités, l’utilisation du point ou d’une conjonction serait préférable.

    Exemples :

    - Il ne voulait pas s’enfuir, je l’ai chassé de force.
    - Il est à l’hôpital, il a eu un accident ce matin.
    - Il t’appelle, tu ne lui réponds pas.


    c) Autres observations

    • Une des virgules qui encadreraient un groupe de mots disparaît si ce groupe de mots est placé au début ou à la fin de la phrase :

    Exemples :

    - Je souhaiterais, mon fils, que tu travailles.
    - Mon fils, je souhaiterais que tu travailles.
    - Je souhaiterais que tu travailles, mon fils.


    • Bien entendu, dans une incise, un signe de ponctuation différent peut remplacer une des deux virgules.

    Exemple :

    La drogue est destructrice, disait cet ancien toxicomane : elle nuit à notre vie intérieure et extérieure.


    • On doit parfois placer une virgule APRÈS des guillemets encadrant une citation.

    Exemple :

    Elle me dit : « Je vous aimerai toujours », et partit sans se retourner.



    Remarques supplémentaires sur le trait d’union

    • Le but essentiel du trait d’union est de créer une unité à partir de mots qui ont parfois une nature différente.

    • Ainsi, il permet de créer un nouveau nom à partir de mots de nature différente ou identique :

    Exemple :

    Le timbre-poste, l’après-midi, un sous-marin, un couvre-lit, un wagon-restaurant.


    • Son utilisation permet de ne pas confondre les homonymes : Peut-être et peut être, après-demain et après demain.

    • Il s’utilise avec certains préfixes (super, pré, non, pseudo, hyper, extra, ex, quasi, etc.).

    • Le trait d’union est utilisé :
    — dans des expressions comme : ci-joint, ci-gît, ci-après, ci-devant, vis-à-vis, mort-né, dernier-né, etc.
    — avec certaines locutions adverbiales (si elles sont précédées de « au » ou « par ») : Au-dessus, au-dessous, au-dedans, par-devant, par-dehors.

    — avec certains mots composés anglais qui sont passés dans l’usage du français : boy-scout, week-end, etc.

    • Le trait d’union peut servir à former certains groupements nouveaux de mots comme : la trilogie cigarette-café-sucre, l’ axe Paris-Bruxelles...

    • On le retrouve parfois lorsque l’on souhaite révéler l’étymologie d’un mot : la co-naissance.

    • Un trait d’union est placé ENTRE le verbe et les pronoms postposés : dis-je, crois-tu ?

    • Un trait d’union est placé avant et après un « T » analogique, celui-ci se plaçant ENTRE les traits d’union : chante-t-elle, va-t-on, ira-t-il, convainc-t-elle.

    • On place un trait d’union entre les pronoms personnels compléments et l’impératif : Rends-nous-les, allez-vous-en, laisse-moi, dites-le-lui.

    • Par contre, lorsque « l’impératif » est suivi d’un pronom et d’un « infinitif », on n’utilise pas le trait d’union si le pronom se rapporte à l’infinitif.

    Exemple :

    Viens le raconter !

    • Il convient d’unir par un trait d’union :

    — le pronom démonstratif suivi des adverbes « CI » et « LÀ » : Celle-là, celui-ci, ces femmes-là, cette auto-ci.

    Le dernier exemple révèle qu’un nom, précédé d’un démonstratif, peut aussi précéder les mêmes adverbes (dans ce cas on emploie le trait d’union).

    — Le pronom personnel et l’adjectif « MÊME » : toi-même, nous-mêmes

    Mais on écrira SANS trait d’union : Ceux mêmes, ici même.

    Ainsi se termine cet article qui, je l'espère, aura apporté un complément d'information à ceux dont la ponctuation pose quelques problèmes, et un rappel aux autres qui, connaissant les règles, pourront les appliquer, en certaines circonstances, de manière plus pointue, peut-être.

                                                                            Illustration : Emilio Danero




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