• Émilio DaneroGuide du (futur) professeur: 2

    Voici la deuxième partie du vade-mecum du (futur) professeur. Cet article aborde les sujets suivants par ordre alphabétique : contextes spécifiques, dictionnaires, écriture, entrées, essai et texte d'idées, évaluation (par l'enseignant), évaluation de la lecture (par les chercheurs), exercices et dispositifs d'apprentissage, fantastique, genres et types de textes, grammaire et langue.


    CONTEXTES SPECIFIQUES

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Divers numéros de revues font le point sur les enjeux et les modalités de l’enseignement du français propres aux différentes filières (générale, technique, professionnelle), aux différents publics (hétérogène ou non, en difficulté ou non), aux différents niveaux d’âge (de la maternelle à l’université) et aux différents stades de la carrière enseignante (de l’entrée dans le métier à l’expertise)

    a.Dans l’enseignement technique

    Le français aujourd’hui, n°96, déc. 1991, Le français dans le technique.


    b. Dans les classes réputées « difficiles »

    Le français aujourd’hui, n°120, déc. 1997, Classes difficiles : le pari du savoir.


    c. Dans les classes (très) hétérogènes

    Enjeux, n°30, décembre 1993, Hétérogène, mon cher Watson !
    Recherches, n°35, 2001, Hétérogénéité.

    d. Dans les premières années du secondaire (= le « collège » en France)

    Le français aujourd’hui, n°99, septembre 1992, Quelles compétences au Collège ?
    Le français aujourd’hui, n°111, septembre 1995, Le Collège : un passage difficile ?


    e. Dans les dernières années du secondaire (= le « lycée » en France)

    Le français aujourd’hui, n°104, déc. 1993, Du neuf au Lycée ? Les modules.


    f. À l’université

    Enjeux, n°21, décembre 1990, À l’Université aussi...
    Enjeux, n° 53 et 54, mars et juin 2002, L’écrit dans l’enseignement supérieur(2 volumes).
    Le français aujourd’hui, n°125, mars 1999, .... à l’université Spirales, n°29, 2002, Lire-écrire dans le supérieur.
    Voir aussi POLLET M.-C., Pour une didactique des discours universitaires. Étudiants et système de communication à l’université, Bruxelles, De Boeck université, 2001 (Pratiques pédagogiques).


    g. Au cours des premières années du métier d’enseignant

    Le français aujourd’hui, n°105, mars 1994, Entrer dans le métier.





    DICTIONNAIRES

    Quel que soit le malaise des théories linguistiques devant le lexique, il n'en demeure pas moins que l'enseignant de français a, de façon prioritaire et impérieuse, la charge d'initier ses élèves au maniement du dictionnaire et de développer leur aptitude à ce propos. Dans cette perspective, il devra être conscient des enjeux autant que des ambigüités des dictionnaires :

    1. Niveau linguistique et/ou métalinguistique : les dictionnaires renseignent-ils sur les mots et/ou sur les choses ?

    2. Niveau de l'utilisation : elle sera notamment conditionnée par le public lecteur, par ses besoins et ses attentes ; elle sera fonction du type auquel ressortit le dictionnaire : dictionnaire de langue, encyclopédique, spécialisé, etc.

    3. Niveau socioculturel et économique :
    - posséder et/ou consulter un (des) dictionnaire(s) est le signe de l'appartenance à tel ou tel groupe culturel ;
    - certaines pratiques relevant des habitudes rédactionnelles des lexicographes ont une signification socioculturelle : critères de choix des entrées et rejets, connotations et jugements de valeur apparaissant dans les définitions, les exemples, la détermination du niveau de langue...
    - les impératifs commerciaux vont déterminer le format du dictionnaire, l'importance quantitative de son contenu, la politique de l'éditeur, etc.
    - le « label » des bons auteurs conforte, lui aussi, un certain fonctionnement culturel du dictionnaire.

    Non content d'être attentif à ces différents enjeux et ambigüités, l'enseignant pourra faire percevoir à ses élèves la spécificité textuelle de ces ouvrages : textes clos sur eux-mêmes, à prétention d'exhaustivité, en même temps que renvoyés au réel, à prétention d'objectivité.

    L'enseignant n'oubliera pas enfin que, dès sa première découverte par l'enfant et tout au long de sa consultation par l'adolescent et par l'adulte, le dictionnaire fonctionne comme un lieu d'investissements, de désirs, de curiosités, de pulsions, d'initiations... Cette dernière remarque conduira à encourager, à côté de travaux plus systématiques que nous allons évoquer ci-après, des parcours plus libres et des pratiques résolument ludiques.

    Les dictionnaires nécessitent un travail important et spécifique dont l'enseignant déterminera la place. En fonction du degré et du type d'élèves, le professeur fera un choix privilégiant deux ou trois outils de référence (par exemple : Lexis et Petit Robert en 6e, dictionnaire du français fondamental et Micro-Robert en professionnel, etc.).

    Une première série d'activités d'éveil permettront la découverte des dictionnaires. Divers exercices sensibiliseront aux enjeux culturels et viseront à saisir le fonctionnement interne de chaque dictionnaire tant au niveau de la macrostructure (entrées) qu'au niveau de la microstructure (articles). Un travail particulier sur les définissants et les abréviations sera de nature à faciliter la compréhension de la rhétorique propre à ce type d'ouvrages. Des photocopies de pages de dictionnaires (d’époques et/ou de types différents) permettant de comparer les traitements divers d’un même article constitueront un document de travail fort riche. Un exercice particulièrement fructueux consiste, au départ d’une enquête sur les emplois d’un mot, à construire puis à rédiger un article précis que l’on pourra comparer ensuite à celui de tel ou tel dictionnaire.

    L’enseignant favorisera la présence de dictionnaires en classe et leur consultation lors des divers travaux (ce doit devenir un réflexe). Par des exercices spécifiques, l’on mettra en évidence leur fonction de :
    - norme d’orthographe et de prononciation ;
    - norme grammaticale et syntaxique ;
    - illustration des sens et des emplois ( rôle des phrases et des syntagmes exemplatifs) ;
    - stimulation de l’expression ;
    - information historique sur la langue ;
    - repère quant aux différents niveaux de langue.

    Encore certes perfectibles, de nombreux dictionnaires « d’apprentissage » ont fait leur apparition, dans les années 1980 surtout, faisant en quelque sorte le pendant des outils « progressifs » plus anciens utilisés pour l’apprentissage du français langue étrangère : on les adoptera et on y aura recours utilement, selon les niveaux et les classes.


    ÉLEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE

    Dictionnaires d’apprentissage

    a. Pour tous publics

    PICOCHE, J. et ROLLAND, J.-Cl., Dictionnaire du français usuel. 15 000 mots utilisés en 442 articles, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 2002.
    Ce dictionnaire analogique, qui regroupe les mots par « champs lexicaux » autour de 442 thèmes clés, se veut au service de l’apprentissage du français tant comme langue maternelle que comme langue étrangère. Il existe également en version cédérom et est accompagné d’un petit guide méthodologique, Le DFU, mode d’emploi. À l’usage des classes francophones (De Boeck-Duculot, 2003).


    b. Pour le français langue maternelle

    DUBOIS, J. et al., Dictionnaire du français contemporain, Larousse, 1966, 1224 p.
    DUBOIS, J. et al., Larousse Dictionnaire du français au Collège, 1987, 1095 p.
    LAGANE, R. et al., Larousse Maxi Débutants, 1986, 933 p.
    REY-DEBOVE, J. et al., Robert Méthodique, Dictionnaire méthodique du français actuel, Le Robert, 1982, 1617 p.
    REY, A. et al., Micro Robert Plus, Le Robert, 1988, 1091 p. + LXV d’annexes.
    REY-DEBOVE, J. et al., Petit Robert des Enfants. À la rencontre des mots, Le Robert, 1988, 1187 p. (PRE) et reprise in Le Robert des jeunes, id., 1992.
    TAULELLE, D. et al., Robert Oral-Écrit. L’orthographe par la phonétique, Le Robert, 1989, 1299 p. + 54 p. d’annexes.


    b. Pour le français langue étrangère

    VERDOL, J., Dictionnaire du français facile, Hachette, 1974, 186 p. (300 mots).
    FOURRE, P., Premier dictionnaire en images, Didier, 1962, 273 p. (1 500 mots).
    GOUGENHEIM, G., Dictionnaire fondamental , Didier, 1958, 283 p. (3 000 mots).
    DAVID, J., Dictionnaire fondamental pour l’Afrique, Didier, 1974 (4 727 mots).
    MATORE, G., Dictionnaire du vocabulaire essentiel, Larousse, 1963 (5 000 mots).
    DUBOIS, J., Dictionnaire du français langue étrangère, Larousse, 1978, Niveau 1 (7 700 mots) ; id., niveau 2, 1979 (10 000 mots).


    Deux exemples, parmi de nombreux autres, de dictionnaires du français contemporain

    MERLE, P., Dictionnaire du français branché, suivi du Guide du français tic et toc, Paris, Seuil, 1986 et 1989 (Point virgule, 68).
    VANDEL, Ph., Le dico français/français, Paris, Jean-Claude Lattès, 1992.


    SÉLECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Un numéro de revue qui fait le point sur l’activité lexicographique contemporaine, sur l’idéologie du dictionnaire, sur les enjeux et modalités d’une initiation à celui-ci, d’une maitrise de son emploi et de prolongements possibles en classe

    Le français aujourd’hui, n°94, juin 1991, Des dictionnaires.

    Table des matières du numéro :

    CORBIN, P., « Le maquis lexicographique. Aperçus sur l’activité lexicographique monolingue dans le domaine français à la fin du XXe siècle », pp. 6-26.
    DUFAYS, J.-L., « Dictionnaires, clichés et doxa : voyage en stéréotypie », pp. 27-36.
    PEYCHERAN I., « "M’dame, ça y est pas dans l’dictionnaire". Quel usage font les élèves (et leurs manuels) du dictionnaire ? », pp. 37-44.
    LE LOCH, R., « Penser/Classer... ou les homonymes », pp. 45-49.
    MORTUREUX, M.-Fr., « Stratégies lexicographiques », pp. 50-60.
    DECAMPS, J.-L., « Enseigner l’usage des dictionnaires », pp. 61-76.
    DUCHESNE, A. et LEGUAY, A., « Le dictionnaire objet romanesque », pp. 77-82.
    MARTIN, S., « Un mot, un roman et des dictionnaires (petite histoire stellaire) », pp. 83-89.
    GOLDENSTEIN, J.-P., « Du dictionnaire au scriptionnaire », pp. 90-97.
    ADAM, J.-M., « René Char et Francis Ponge lecteurs de Littré », pp. 98-105.
    DARRS, J. et al., « Les écrivains et les dictionnaires », pp. 106-113.


    Trois articles explicitant judicieusement les exercices et enseignements que l’on peut organiser au départ de tel ou tel dictionnaire d’apprentissage

    REY-DEBOVE, J., Un dictionnaire morphologique?, in Le français aujourd’hui, n°58, juin 1982.
    GLATIGNY, M., Qu’est-ce qu’un dictionnaire d’apprentissage ?, in Supplément au n°94 de la revue Le français aujourd’hui, juillet 1991, pp. 8-9.
    LIP, B., « L’enseignement du vocabulaire : quels dictionnaires pour quelles activités », in Enjeux, n°26, juin 1992, pp. 29-45.


    Trois articles déjà anciens mais qui restent, spécialement celui de Masseron, d’une problématique pertinente et très éclairante

    DESIRAT, C., « Tester les dictionnaires », in Bref, nouvelle série, n°10, 1977, pp. 5-24.
    CORBELLARI, M., Pour un dictionnaire destiné aux élèves de l’enseignement secondaire, in Supplément n°32 de Le Français aujourd’hui, M 11.
    MASSERON, C., Les dictionnaires, une introduction, in Pratiques, n°33, 1982, pp. 91-109.


    L’explicitation, ancienne aussi, mais toujours d’actualité , d’un exercice intéressant : faire composer un article de dictionnaire à partir d’une liste d’exemples imposés

    BUZON, C. et alii, « Un exercice dictionnairique », in Cahiers de lexicologie, 1980-1, n°36, pp. 111-118.


    Un précis didactique épuisé, mais à consulter en bibliothèque, avec exercices et enjeux

    COLLIGNON, L., et GLATIGNY, M., Les dictionnaires, Cedic, 1978 (Textes et non textes).


    Une réflexion engagée et stimulante sur l’enseignement du vocabulaire et l’usage des dictionnaires (monolingues, fondamentaux, d’apprentissage...) en classe de français langue étrangère

    GALISSON, R., De la langue à la culture par les mots, Paris, Clé international, 1991.

    Cf. aussi la rubrique Vocabulaire.





    ÉCRITURE

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE


    Un ouvrage-clé qui fait le point sur les recherches existantes et les pratiques envisageables

    REUTER, Y., Enseigner et apprendre à écrire. Construire une didactique de l'écriture, Paris, ESF, 1996.


    a. Du côté des apprentissages fondamentaux

    D’utiles vadémécums pour construire des apprentissages au secondaire

    BACH, P., L’écriture buissonnière, Delachaux et Niestlé, I987.
    MEYER, J.-Cl. et PHÉLUT, J.-L., Apprendre à écrire le français au collège, Lyon, Chronique sociale.
    NIQUET, G., Enseigner le français, pour qui ? comment ?, Hachette Education, 1991 (Pédagogies pour demain) (remarquables propositions didactiques, adaptées aux élèves du début du secondaire).
    NIQUET, G., Écrire avec logique et clarté, Hatier, 1983 (Profil Formation).
    PIVETEAU, J., NOYE, D., Comment communiquer de façon efficace ?, INSEP, 1993 (Pratiques en question).


    Deux ouvrages clés pour la didactique de l’écriture au primaire

    CHAILLEY, M. et CHARLÈS, M.-Cl., La télévision pour lire et pour écrire, Paris, Hachette, 1993 (Pédagogies pour demain).
    Groupe EVA, De l’écriture à la réécriture, Paris, Hachette, 1996 (Pédagogies pour demain).


    Des bilans précieux de recherches récentes

    BARRÉ de MINIAC, Chr. (dir.), Vers une didactique de l’écriture, Bruxelles, De Boeck, 1996.
    BUCHETON, D., Écritures, réécritures. Récits d’adolescents, Berne, Peter Lang, 1995.
    BUCHETON, D. et CHABANNE, J.-Ch. (dir.), Écrire en ZEP. Un autre regard sur les écrits des élèves, Paris, Delagrave et CRDP de l’Académie de Versailles, 2002.
    PENLOUP, M.-Cl., L’écriture extrascolaire des collégiens. Des constats aux perspectives didactiques, Paris, ESF, 1999 (Didactique du français).
    PENLOUP, M.-Cl., La tentation du littéraire. Essai sur le rapport à l’écriture littéraire du scripteur « ordinaire », Paris, Didier, 2000 (CRÉDIF Essais).
    REUTER, Y., La description. Des théories à l’enseignement-apprentissage, Paris, ESF, 2000 (Didactique du français).


    Des numéros spéciaux de revues didactiques

    Enjeux, n°11, janvier 1987, Écrire, disent-ils...
    Enjeux, n°19, mars 1990, Enseignement de l’écrit.
    Enjeux, n°41-42, juin-décembre 1997, Écrire : entre langue et texte.
    Enjeux, n° 50, mars 2001, Rapports à l’écriture.
    Le français aujourd’hui, n°93, mars 1991, Concevoir – Écrire.
    Le français aujourd’hui, n°108, déc. 1994, Écrire au brouillon.
    Le français aujourd’hui, n° 127, sept. 1999, Écritures créatives.
    Pratiques, n° 49, Les activités rédactionnelles.
    Pratiques, n°75, Apprendre à rédiger.
    Pratiques, n°77, Écriture et langue.
    Pratiques, n°86, Lecture/écriture.
    Pratiques, n°89, mars 1996, Écriture et créativité.
    Pratiques, n°105-106, juin 2000, La réécriture.
    Pratiques, n°113-114, juin 2002, Images du scripteur.
    Cahiers pédagogiques, n°267, octobre 1988, Apprendre à écrire : de la maternelle aux classes terminalesRecherches, n°23, 1995, Écrire d’abord.
    Cf. aussi de très nombreuses fiches pratiques in la revue L’École des lettres I.


    b. Du côté de l’écriture du récit

    ANDRÉ, A., J’écris un roman d’aventures (4e), Paris, Hatier, 1992.
    BEGUIN, A., Lire-Écrire, Paris, L’École, 1982.
    DUMORTIER, J.-L., Écrire le récit, Bruxelles-Louvain-la-Neuve, De Boeck-Duculot, 1986.
    Pratiques, n°83, septembre 1994, Écrire des récits.
    GOLDENSTEIN, J.-P., Pour une lecture-écriture, Bruxelles-Louvain-la-Neuve, De Boeck-Duculot, 1985.
    LIBENS, C., Et si on écrivait un roman ?, Bruxelles, Labor, 1985 (Le français modes d’emploi).
    PETITJEAN, A., Pratiques d’écriture. Raconter et décrire, Metz, Cedic, 1982.
    RINNÉ, M, L’invention narrative. De l’improvisation orale à la littérature, Labor, 1985 (Le français modes d’emploi).


    c. Du côté du « bricolage » scriptural, des ateliers d’écriture et de la poésie

    ANDRÉ, A., Babel heureuse. L’atelier d’écriture au service de la création littéraire, Syros Alternative, 1989.
    BONIFACE, C., et PIMET, O., Les ateliers d’écriture, Paris, Retz, 1992.
    CONDE, M., La littérature en pratique. 20 exercices d’écriture à l’école, Labor, 1986.
    DELBUSCHECHE, J.-M., et al., Plumes. Pratiques impertinentes de l’écriture, Bruxelles, Didier Hatier, 1989.
    DOUENEL, L., JACKSON, G., RAOUL, S., Si tu t’imagines... (Atelier de littérature, lecture, écriture), Paris, Hatier, Didier, 1994 (Libre échange).
    DUCHESNE, A., et LEGUAY, Th., Petite fabrique de littérature, 3 tomes, Paris, Magnard, 1987-1991.
    ESCARABAJAL M.-C. et DE RUDDER, « Les ateliers d’écriture « Pratique de la fiction » », in Le français aujourd’hui, n°93, mars 1991.
    L’École des lettres I, n° spécial 1992-93, Ateliers d’écriture.
    Le français aujourd’hui, n° 127, septembre 1999, Écritures créatives.
    NONY-ANDRE, D., J’écris un recueil de poèmes (5e), Paris, Hatier, 1992.
    Pratiques, n°61, mars 1989, Ateliers d’écriture, n°89, mars 1996, Écriture et créativité.
    ROCHE, A., GUIGUET, A., VOTZ, N., L’atelier d’écriture, Paris, Bordas, 1989.
    VOITURIER, M., Allez les vers ! Une pédagogie ludique vers l’écriture poétique, Bruxelles, Labor, 1993 (Le français Modes d’emploi).


    Un article remarquable et fondateur, toujours d’actualité

    IDT, G., « Petites recettes pour un atelier d’artisanat romanesque au lycée », in Littérature, n°19, 1975, pp. 78-86.


    d. Du côté des genres « fonctionnels » Cf. fiches Argumentation - Résumé.

    Des manuels liés directement à l’apprentissage de l’écrit en classe

    DUBREUIL, A., Thèmes et techniques de l’expression 6e, un manuel de 160 p., et un livre du maitre, de 210 p. , Paris, Éd. de l’Ecole.
    DUBREUIL, A., Thèmes et techniques de l’expression 5e, un manuel de 170 p. et un livre du maitre de 210 p., Ibid.
    SCHOONEJANS, M., DENVITE, C., JACOB, B., MINET, M., Carrefour 3. Le français en 3e année, Bruxelles, De Boeck Wesmael, 1993 (Carrefour).





    ENTRÉES

    « Par où commencer ? » La fameuse question posée naguère par Barthes a été déclinée sous toutes les formes, au cours des dernières années, dans la littérature didactique consacrée à l'enseignement du français. Et il est vrai que, si l'on ne peut répondre à pareille question en termes de substance (il n'y a pas un commencement qui se justifie absolument aujourd'hui, du point de vue de la « matière » de « français », en quelque classe que ce soit – qu'il s'agisse de langue ou de littérature – pas plus que du point de vue des élèves ou de celui du professeur), elle reste méthodologiquement capitale. Il y a mille et une entrées possibles qui peuvent répondre à une logique de l'occasion (évènement de circonstance, contexte culturel ou politique...) en même temps qu'à une logique des nécessités (de programmes, de moyens disponibles, de « besoins » des élèves, par exemple) et qu'à une logique des projets d'enseignement (axiomatique, objectifs, mise en perspective..., qui, en début d’année au moins, seront autant que possible explicités).

    Si l'on s'accorde sur cette vue des choses, à côté d'entrées toujours appréciables et ajustables telles que 1° la lecture ou audition — partielle ou totale — de l'œuvre à travailler, 2° la création d'atmosphère par divers moyens dont, éventuellement, la formulation d'un problème ou d'enjeux, 3° le recours à l'actualité comme « tactique » d'introduction, 4°l'évocation d'une toile de fond socio-historique, 5° la constitution(en matière de travail langagier ou grammatical) d'un corpus d'exemples au départ de productions des élèves ou de collecte de productions par ceux-ci, quelques entrées spécifiques, dans le domaine littéraire, ont valeur de « machinerie » didactique et offrent de nombreuses possibilités de combinatoire, d'adaptation, d'utilisation, de prolongements.

    C'est le cas d'abord de tous les exercices de collecte, manipulation et comparaison d'incipit, comme de tous les exercices préliminaires d'« appropriation » du « corps » du livre. Des enjeux essentiels légitiment maintes procédures variables de cette prise en considération des « débuts » d'œuvres littéraires et de l'activité de lecture, à propos desquels existe une abondante bibliographie de critique savante et de littérature didactique.

    C'est le cas aussi de tous les exercices s'inscrivant dans la ligne d'un choix de textes inauguraux (par exemple « les cinq textes ») problématisant, en début d'année ou de parcours, nombre de questions fondamentales de la lecture de textes.

    C'est le cas, enfin, de toute entrée mettant en évidence un « motif » particulier du cours, qui pourra ensuite être modulé selon un certain nombre de variations : cf. les exemples du tarot, de la voix, du mythe, du fantastique, du masque, etc.


    SÉLECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Un dossier spécial de revue, proposant, pour les classes du 2d cycle du 2e degré, un ensemble très concret d'exercices sur incipit et d'analyses de débuts de roman

    Nouvelle Revue pédagogique, n°8, avril 1989.


    Deux excellents petits ouvrages synthétisant l'ensemble des connaissances « indispensables » en matière de débuts de roman

    VERRIER, J., Les débuts de roman, Bertrand Lacoste, 1988 (Techniques du français-Parcours de lecture).
    SABBAH, H., Les débuts de roman, Hatier (Profil littérature), 1991.


    Deux articles célèbres, explicitant et illustrant une pratique « propédeutique » qui eut son heure de gloire et qui conserve son utilité méthodologique et sa pertinence théorique

    AZEMA, M.-F., LONGCHAMP, P., MOUGENOT, M., PLATANIDES, C. et VERRIER, J., « Les cinq textes. Une introduction au cours de français », in Le français aujourd'hui, n° 29, mars 1975.
    MOUGENOT, M., « Une introduction au cours de français », in Poétique, avril 1977, pp. 182-191.


    Un court article, par l'auteur de la méthode « Grand Large », proposant une entrée similaire en classe de français langue étrangère

    POLETTI, M.-L., « La mise en scène du texte ou comment entrer en lecture », in Le français dans le monde, n° spécial, mars 1988.


    Plusieurs chapitres (Lecture des couvertures ; des titres ; des incipit) d'un très riche ouvrage de formation littéraire pour professeurs de FLE

    GOLDENSTEIN, J.-P., Entrées en littérature, Paris, Hachette (F - Autoformation), 1991.


    Pour aborder, de façon renouvelée, le « contexte » ou le « paratexte » de l’œuvre littéraire, voir aussi les deux excellentes synthèses
    MAINGUENEAU, D., Le contexte de l’œuvre littéraire. Énonciation, écrivain, société, Paris, Dunod, 1993, 196 p.
    LANE, Ph., La périphérie du texte, Nathan, 1992 (Fac Linguistique), 160 p.





    ESSAI ET TEXTE D’IDEES

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Une anthologie et un vadémécum didactique pour aborder avec légèreté les diverses facettes de l’essai

    LITS, M., L’essai. Textes pour la classe et Vadémécum du professeur de français, Bruxelles, Didier Hatier, 1994 (Séquences).


    Un manuel tout récent qui vous aidera à construire des séquences didactiques riches et cohérentes autour du texte d’idées

    DECRAENE, D., FERDIN, C ., GOTTO, E., JANSSEN, D., POLLET, M.-C. et TOUNGOUZ, K., « Lire, écrire, dire... des idées », in LEDUR, D. et POLLET, M.-C. (sous la dir. de), Théâtre & Textes d’idées. Manuel 5e/6e secondaire, Bruxelles, De Boeck (Parcours et références), 2003.
    Voir aussi, dans la même collection, les pages consacrées au texte d’idées dans le Référentiel de Littérature et le Guide méthodologique (parus la même année).


    Un ensemble de séquences didactiquement bien pensées pour étudier plus en profondeur différents essais d’hier et d’aujourd’hui

    BAAR, M. et LIEMANS, M., Lire l’essai, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 1999 (Savoirs en pratique).

    Un bon « précis » d’analyse textuelle fondée sur la problématique de l’énonciation

    COSSUTTA, F.,Éléments pour la lecture des textes philosophiques, Paris, Bordas/Dunod, 1989.

    Un article qui ouvre des pistes « interdidactiques » bien intéressantes

    TOZZI, M., « Français-philosophie : une approche interdidactique », in Le Français aujourd’hui, n°109, mars 1995, pp. 99-108.

    Deux mémoire de licence UCL proposant des séquences variées

    LENOBLE, B., Philosophie en classe de français : Le mythe de Sisyphe d’Albert Camus, Louvain-la-Neuve, UCL-FLTR, 1986.
    OBSOMER, L., Apprendre à lire, apprendre à penser. Un parcours sur le genre de l’essai en classe de français au départ du livre d’Amin Maalouf Les identités meurtrières, Louvain-la-Neuve, UCL-FLTR, 2002.




    ÉVALUATION PAR L’ENSEIGNANT

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Un fascicule très complet et très concret publié par le secteur « Français » de la Fédération de l’enseignement catholique à l’intention des professeurs de français des 2e et 3e degrés

    Planifier les compétences et les évaluer. Français 2e et 3e degrés – Humanités générales et technologiques, Humanités professionnelles et techniques. Bruxelles, FÉSEC, 2003 (Boite à outils n°3), 52 p.


    Trois numéros de revue offrant une riche série de réflexions et d’expériences sur les différentes facettes de l’évaluation dans les divers (sous-)domaines du cours de français

    Recherche, n° 21, 1994, Pratiques d’évaluation.
    e. a. : BARTHÉLÉMY, A., « L’insoutenable légèreté de l’évaluation ou les avatars de l’évaluation
    critériée », pp. 7-16.
    DELCAMBRE, I., « La note : mesure ou message ? », pp. 17-24.
    FLAK, C., « Corriger un résumé en classe de seconde. Comment associer évaluation et apprentissage », pp. 25-54 .
    DAUNAY, B., « L’évaluation des dissertations. Digressions sur une pratique », pp. 55-72 ; etc.

    Français 2000, n°152-153, octobre 1996, Évaluer les compétences.
    Français 2000, n°154-155, avril 1997, Évaluons la lecture.
    e. a. : DUMORTIER, Jean-Louis, « Évaluation formative du récit de fiction », pp. 7-41.

    Deux articles et trois ouvrages de fond sur les pratiques évaluatives en général

    ALLAL, L., « Acquisition et évaluation des compétences en milieu scolaire », in J. DOLZ et E. OLLAGNIER (dir.), Raisons éducatives n°2.L’énigme de la compétence en éducation, Bruxelles, De Boeck, 1999, pp. 77-94.
    BELAIR, L. M. , L’évaluation dans l’école. Nouvelles pratiques, Paris, ESF, 1999.
    CARDINET, J. , Pour apprécier le travail des élèves, Bruxelles, De Boeck, 1986.
    PAQUAY, L., « L’évaluation, couperet ou levier du développement des compétences professionnelles ? Dix conditions pour que les pratiques d’évaluation des compétences concourent au développement professionnel », in C. BOSMAN, F.-M. GERARD et X. ROEGIERS (dir.), Quel avenir pour les compétences ?, Bruxelles, De Boeck, 2000, pp. 119-134.
    PAQUAY, L., CARLIER, Gh., COLLÈS, L. et HUYNEN, A.-M. (dir.), L’évaluation des compétences chez l’apprenant. Pratiques, méthodes et fondements, Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 2002 (Recherches en formation des enseignants et en didactique).


    Quatre études critiques et prospectives sur l’évaluation en classe de français

    ALLAL, L. BAIN, D. et PERRENOUD, Ph., Évaluation formative et didactique du français, Neuchâtel et Paris, Delachaux et Niestlé, 1993.
    DUFAYS, J.-L., « L’évaluation au cours de français langue première dans l’enseignement secondaire », in L. PAQUAY et al. (dir.),L’évaluation des compétences chez l’apprenant, op. cit., 2002, pp. 51-60.
    DUMORTIER J.-L., « Évaluation des compétences et pédagogie par tâches. Le cas du cours de français langue première », in Puzzle, Bulletin du CIFEN n°8, Liège, juin 2000, pp. 6-15.
    DUMORTIER J.-L., « Commentaires sur la correction d’un travail écrit », in Puzzle, Bulletin du CIFEN n°14, Liège, juillet 2003, pp. 17-26.


    Plusieurs analyses de pratiques évaluatives à lire dans l’ouvrage collectif Didactique des langues romanes (coord. L. Collès, J.-L. Dufays, G. Fabry et C. Maeder, éd. De Boeck, 2001)

    BUCHETON, D. et RIVES, M.-P. , « Peut-on évaluer la capacité à devenir auteur de son texte ? », pp. 569-576.
    DEZUTTER, O., MAINGAIN, S. et THYRION, Fr., « Prendre la mesure des compétences initiales en expression écrite : une (im)possible nécessité ? Une expérience auprès d'étudiants universitaires allophones », pp. 557-564.
    SEWERYN, B., « Evaluer les écrits dans une perspective cognitivo-langagière : critiquer et renouveler les outils d'évaluation des compétences scripturales », pp. 565-568.
    WAHL, Y. , « L'évaluation de la compréhension de lecture : une mission impossible ? », pp. 583-590.





    ÉVALUATION DE LA LECTURE (PAR LES CHERCHEURS)


    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Trois numéros de revues proposant des approches et des analyses critiques variées de l’évaluation du savoir-lire

    LIDIL, n° 10, juillet 1994, L’évaluation de la lecture : approches didactiques et enjeux sociaux.
    Enjeux, n°31, mars 1994, L’évaluation de la lecture.
    La Lettre de la DFLM, n°30, 2002, Pisa et la littératie.


    Deux remarquables articles de synthèse sur la question

    TARDIF, J. , « L’évaluation du savoir-lire : une question de compétence plutôt que de performance », in J.-Y. BOYER, J.-P. DIONNE et P. RAYMOND (dir.), Evaluer le savoir-lire, Montréal, Logiques, 1994, pp. 69-102.
    LAFONTAINE, D. , « Quoi de neuf en littératie ? Regard sur trente ans d’évaluation de la lecture », in L. COLLES, J.-L. DUFAYS, G. FABRY et C. MAEDER (dir.), Didactique des langues romanes, Bruxelles, De Boeck, 2001, pp. 67-82.





    EXERCICES ET DISPOSITIFS D’APPRENTISSAGE

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Sur les exercices

    Le français aujourd’hui, n°118, juin 1997, Passons aux exercices.
    Recherches, n°24, 1996, Fabriquer des exercices.


    Sur les séquences didactiques

    Pratiques, n°92, décembre 1996, Séquences didactiques.


    Sur les méthodes et les dispositifs d’apprentissages « innovants »

    Pratiques, n°90, juin 1996, Des méthodes en français.
    Pratiques, n°63, sept. 1989, L’innovation pédagogique.
    Recherches, n°27, 1997, Dispositifs d’apprentissage.




    FANTASTIQUE

    On a beaucoup étudié le fantastique littéraire en classe de français, ces dernières années. Ce n'est pas sans raisons.

    1) Et tout d'abord, ce que recouvre cette étiquette n'est certes pas réductible, à l'inverse de ce que laissent croire certains préjugés, à un territoire limité et/ou mineur du champ littéraire. La production et l'esthétique fantastiques ont été très importantes et fécondes dans de nombreuses littératures.

    À plusieurs moments de leur histoire littéraire, la France et la Belgique, en particulier, ont vu se dynamiser cette orientation ou cette « vision » littéraire (cf. par exemple, Nodier, Nerval, Gautier, Balzac, Maupassant, Hellens, de Ghelderode, Ray, Owen, Muno, Compère, Richter, Prévot, etc.).

    2) Non réductible à un genre pur, cette orientation n'en est pas moins liée à une poétique et à une forme dont certaines composantes, relativement manifestes, peuvent être l'objet, dans nos classes, d'une initiation aisée, d'un apprentissage — en lecture/écriture — intéressant et aux retombées multiples, dans d'autres secteurs de la production littéraire (techniques d'énonciation, d'organisation du récit, de production d'effets, etc.).

    3) Cette littérature dégage en outre, avec plus ou moins d'intensité, une « aura », une énergie libidinale de l'ordre de cette « inquiétante étrangeté » qui a interpelé Freud et nombre de ses successeurs. Cette énergie, perceptible dans une écriture où le mythique et le symbolique ont leur part exemplaire, est à même de stimuler particulièrement la lecture, ceci se vérifiant chez les élèves de tous milieux et de tous niveaux.

    4) Un avantage considérable de cette catégorie, dans une perspective didactique, est qu'elle s'est particulièrement développée dans le registre du « récit court ». À l'instar du conte, la nouvelle fantastique peut être directement lue et découverte durant le temps de l'heure scolaire. Elle est de même aisément « manipulable », pour toute approche exigeant de nombreux retours au(x) texte(s). Elle autorise une progression intéressante dans l'initiation à la lecture, à ses mécanismes, à ses exigences, à ses effets.

    5) Un autre avantage que présente ce champ est qu'il rejoint les territoires les plus anciens de notre littérature et de notre culture (cf. à ce propos, Pierre Gripari, Pédigrée du Vampire, L'Âge d'Homme), comme les domaines les plus récents de la littérature la plus actuelle et la plus vivante (littérature latino-américaine, littérature européenne, littérature orientale, etc. Cf. e. a. à ce propos, J.-B. Baronian, Un nouveau fantastique, L'Âge d'Homme). Sa réception engage les publics les plus intellectuels (cf. J.-L. Borges) comme les plus populaires (cf. St. King : toutes ses œuvres disponibles en « J’ai lu », y compris son œuvre réflexive Anatomie de l’horreur, 1 et 2, « J’ai lu » 4410 et 4411).

    6) Ainsi peut-on concevoir, pour l'investigation de ce champ, de très nombreux parcours, des approches très diversifiées, des contenus ou des rythmes d'études très variés. On pourra se centrer sur l'un ou l'autre chef-d'œuvre ou s'attarder sur quelques-uns ; on pourra, avec la modestie et la prudence qui s'imposent, faire de la littérature comparée et passer d'un pays à l'autre ; on pourra organiser des rapprochements thématiques ou rhétoriques en rassemblant de nombreux récits courts, de grands auteurs ou de « minores »...

    Il sera possible aussi, au départ de ce champ, d'explorer d'autres champs littéraires connexes, ou d'autres champs artistique (cf. la peinture fantastique, le cinéma fantastique).

    7) Pour tout ceci, les outils spécifiquement didactiques sont légion, et souvent de qualité. On consultera à ce propos notre sélection bibliographique. Pour ce qui est des textes, et indépendamment des œuvres plus longues qu'on trouvera, pour beaucoup d'entre elles, en collections de poche, le professeur trouvera à sa disposition de nombreuses anthologies dont certaines (Caillois, 2 vol. chez Gallimard ; Castex 1 vol. chez Corti ; Goimard et Stragliati 10 vol. Presses Pockett, rééd. en 3 vol chez « Bouquins ») sont de vrais chefs-d'œuvre ! Voir aussi les collections de poche pour enfants et/ou adolescents, beaucoup plus riches en la matière qu'on ne le pense.

    8) La pratique du « groupement de textes » (cf. à ce sujet le n° 97, mars 1992, de la revue Le français aujourd’hui), comme celle de la comparaison de textes (cf. à ce sujet les pages très éclairantes de Annette Beguin in Lire-Écrire, Pratique nouvelle de la lecture au Collège, Paris, L’École, 1982) sont particulièrement profitables dans ce domaine où règne une considérable intertextualité et où les reprises, allusions, parodies, adaptations et transpositions sont très nombreuses. De façon exemplaire, Annette Beguin a ainsi explicité, sur plus d’une dizaine de pages, les modalités et les bénéfices d’un travail comparatif, en classe, sur les deux versions du Horla (cf. op. cit., pp. 55-68). L’étude de ces deux versions du Horla est du reste une sorte de topique de la comparaison de textes, dans le domaine fantastique (cf. par ex. les deux opuscules de F. Rachmühl, chez Hatier, le « Profil d’une œuvre » et le petit « Œuvres et thèmes » ; ou encore les articles de Y. Léon in L’École des Lettres, IId cycle, 1979-80, nos 13 et 14 et de F. Collet, en 1982-83, n°8, Lecture comparée du début et de la fin du Horla, ou même (!) in Supplément au n° 90 de la revue Le français aujourd’hui, juin 1990, À vos claviers : critique assistée par ordinateurs : Maupassant). Mais l’on peut varier à l’infini cette procédure, en fonction de thèmes (cf. la nomenclature de la Grande anthologie du fantastique) ; de mythes (cf. Dracula, Frankenstein...) ; de codes génériques (fantastique classique, nouveau fantastique, S.F., « épouvante »...) ; de techniques d’écritures (Le Horla 2de version, Le Journal d’un monstre de Matheson, Des fleurs pour Algernon , de Keyes) ; de versions (Peur bleue, de Stephen King, roman, scénario, cf. « J’ai lu », n°1999) ; de traductions (cf. les trad. de Dracula par L. Molitor, Marabout, M7 et « J’ai lu » 3402, J. Finné, « Presses-Pocket » 4669).



    SÉLECTION BIBLIOGRAPHIQUE


    Des opuscules pour la classe, rassemblant une suite de textes courts qui illustrent l’histoire du fantastique « classique » comme celle du « nouveau » fantastique

    Le fantastique. Textes pour la classe, Bruxelles, Didier Hatier, 1990, rééd. 1992 (Séquences).
    Le fantastique, Paris, Nathan, 6e/5e, 4e/3e, 1993 - 1994 (Récits du monde).
    Contes fantastiques, Paris, Bertrand Lacoste, 1990, rééd. 1992 (Parcours de lecture).


    Un vadémécum didactique, pour l’enseignant, lié à la première plaquette susmentionnée et comportant perspectives théoriques, exercices, analyses

    YERLÈS, P. et LITS, M., Le fantastique. Vadémécum du professeur de français, Bruxelles, Didier Hatier, 1990, rééd. 1992 (Séquences).


    Cinq « précis », de haute vulgarisation, faisant un excellent point de la question

    BESSIÈRE, I., Le récit fantastique (La poétique de l’incertain), Paris, Larousse, 1974 (Thèmes et textes).
    COUTY, D. , Le fantastique, Paris, Bordas, 1989 (Les thèmes littéraires).
    EHRSAM, V. et J., La littérature fantastique en France, Paris, Hatier,1985 (Profil formation français).
    MALRIEU, J., Le fantastique, Paris, Hachette, 1992 (Supérieur).
    PUZIN, Cl., Le fantastique , Paris, Nathan, 1984 (Intertextes).


    Trois petits outils anthologiques, publiés par Larousse dans la collection « Textes pour aujourd’hui », comportant, l’un des présentations structurales des textes, l’autre des regroupements thématiques, tous des propositions d’exercices

    ROGÉ, R., Récits fantastiques.
    GALLIOT, J.-L., Contes fantastiques de Nodier.
    BALPÉ, J.-P., Le bestiaire fantastique.


    Plusieurs opuscules, centrés sur ce texte canonique du fantastique qu’est Le Horla

    Le fantastique, Paris, Gallimard, 1993 (Lire / Les écrivains du Bac).
    Le Horla. Maupassant, Paris, Hatier, 1983 (Profil d’une œuvre).
    Une œuvre intégrale : Le Horla ; un thème : le récit fantastique, Paris, Hatier, 1983 (Œuvres et thèmes).
    Le Horla. Maupassant, Paris, Bordas, 1992 (L’œuvre au clair).
    Maupassant Le Horla, Paris, Le Livre de Poche, 1994 (Les classiques d’aujourd’hui).
    Cf. aussi les éditions « Mille et une nuits » et « Librio ».


    Un article proposant problématique et économie globale d’un enseignement du fantastique belge

    YERLÈS, P., « Enseigner le fantastique belge », in Textyles, n°10, Fantastiqueurs, 1993, pp. 227-237.


    Des propositions stimulantes pour un parcours d’ensemble sur le récit fantstique
    BARONIAN, J.-M., « Comment enseigner le fantastique ? », in Français 2000, n°179-180, mai 2002, pp. 118-119.
    MASSERON, C., « Le récit fantastique », in Pratiques, n° 34, juin 1982.

    Une collection anthologique de poche, présentant, en dix tomes, un panorama complet du genre, avec introduction générale, préfaces particulières traitant de l’histoire et de la signification du thème abordé dans chaque volume, présentation des récits et bio-bibliographie des auteurs

    GOIMARD, J. et STRAGLIATI, R., La grande anthologie du fantastique, Presses Pocket, 1981 (Histoires de morts-vivants, d’occultisme, de monstres, de fantômes, de doubles, d’aberrations, de cauchemars, de maléfices, de délires, démoniaques : 10 vol.). Épuisé mais réédité en coll. « Bouquins », avec additions.


    Un dictionnaire de style « populaire », faisant la part belle au cinéma, à la télévision, à la bédé, mais comportant aussi de nombreuses rubriques littéraires

    POZZUOLI, A., et KREMER, J.-P., Dictionnaire du fantastique, Éd. Jacques Grancher, 1992.






    À LIRE EGALEMENT

    Articles et numéros de revues

    BT2 - Bibliothèque de travail, n°61, Le fantastique, ICEM, septembre 1974.
    MIGNY E., « Analyse de trois nouvelles de Maupassant (La peur, Apparition, Qui sait ?) », in L'École des Lettres, 1er cycle, 1982-1983, nos6 -7-8. Voir aussi le n° 9 (synthèse en 4 pages du genre fantastique).
    GARGOT, C.,et LIDSKY,P., « Le fantastique en classe de 3e » in Le français aujourd'hui, n°48, déc. 1979, pp. 19-23.
    Pratiques , n°35, octobre 1982, Lire à l'école (cf. e. a. analyse de Continuité des Parcs de J. Cortazar).
    LEVESQUE, R., Le fantastique ? Allumez vos torches et suivez-moi, in Québec Français, mai 1983.
    GARDAZ, E., « L'impossible annonce », in L'École des Lettres, 2e cycle, n°4, 1978-79.


    Précis et choix de textes

    CHARPENTREAU, J., Le fantastique en poésie, Paris, Gallimard, 1980 (Folio junior).
    MONARD, J., et RECH, M., Le merveilleux et le fantastique, Paris, Delagrave, 1974 (G. Belloc).


    Études didactiques d’oeuvres particulières

    COUTY, D., Guy de Maupassant, Le Horla, Paris, Larousse, 1987 (Classiques Larousse).
    CHRYSSOULIS, D., Histoires extraordinaire d'E. Poe, Paris, Éd. Pédagogie moderne, 1980 (Lectoguide).
    GLIKSOHN, J.-M., Franz Kafka, Le Procès, Paris, Hatier (Profil d'une œuvre).
    HOFFMANN, E.T.A., L'Homme au sable (avec un mini dossier), Paris, Nathan, 1984 (Poche).
    Maupassant, Le Horla, Paris, Hatier (Profil d'une œuvre).


    GENRES ET TYPES DE TEXTES

    SÉLECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Un ouvrage clé qui fait le tour complet de la théorie et de la didactique des genres littéraires et propose de nombreuses activités stimulantes pour la classe

    CANVAT, Karl, Enseigner la littérature par les genres. Pour une approche théorique et didactique de la notion de genre littéraire, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 1999 (Savoirs en pratique).

    Trois numéros de revue consacrés à la question des genres ou du classement des textes

    Pratiques, n° 62, Classer les textes, juin 1989 :
    GARCIA-DEBANC, Cl. , « Le tri de textes : modes d’emploi », pp. 3-52.
    SCHENEDECKER, C., « Comment reconnaitre un policier ? », pp. 53-70.
    BENOIT, J. et FAYOL, M. , « Le développement de la catégorisation des types de textes », pp. 71-85.
    PETITJEAN, A., « Les typologies textuelles », pp. 86-125.

    Pratiques, n°66, Didactique des genres, juin 1990.

    Enjeux, n° 37-38, Types et genres textuels, mars-juin 1996 :
    CANVAT K., « Types et genres textuels. Problématiques et enjeux ».
    BRONCKART, J.-P., « Genres de textes, types de discours et opérations psycholinguistiques ».
    DOLZ, J. et SCHNEUWLY, B., « Genres et progression en expression orale et écrite. Éléments de réflexion à propos d’une expérience romande ».
    CORNALMI-ENGEL, I., « Des moyens d’enseignement et d’apprentissage pour l’expression orale et écrite ».
    MINET, M., « Des types de textes en 3e. Comment ? Pourquoi ? ».
    MARKEY, D. et DECOO, W., « Lire la correspondance professionnelle pour en mesurer la qualité : le cas des lettres types ».





    GRAMMAIRE ET LANGUE

    SÉLECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Un ouvrage fondamental qui s’attache à réconcilier la grammaire scolaire avec les acquis récents de la recherche linguistique

    BÉGUELIN, M.-J., De la phrase aux énoncés : grammaire scolaire et descriptions linguistiques, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 2000 (Savoirs en pratique), 348 p.


    Un nouveau manuel original et ambitieux à l’usage des classes du 2e et du 3e degrés

    DENYER, M., ROSIER, L., THYRION, Fr., Langue – Référentiel – Français 3e/6e secondaire, Bruxelles, De Boeck (Parcours et références), 2003, 187 p. Voir aussi le Guide méthodologique pour l’enseignant paru dans la même collection la même année.


    Quelques importantes livraisons de revues didactiques, pour aider l’enseignant en recherche à se faire une religion en la matière

    Enjeux, n°7, été 1985, Terminologies grammaticales ;
    n° 28, mars 1993, Les grammaires en question.
    Le français aujourd’hui, n°83, septembre 1988, Les difficultés grammaticales ;
    n°86, juin 1989, Quelle grammaire pour les textes ?
    n°89, mars 1990, Travailler la langue: nouvelles démarches ;
    n°107, sept. 1994, Questions de langue à l’école ;
    n°109, mars 1995, Didactique du français : langue et textes.
    Recherches, n°15, 2d sem. 1991, Orthographe - Grammaire ;
    n°26, 1997, Langue.
    Français 2000, n°122-123, janvier 1990, Et la grammaire ? Hommage à Joseph Hanse.
    n°165-166, novembre 1999, De la grammaire avant toute chose...
    Pratiques, n°9, mars 1976, Faits grammaticaux ;
    n°87, sept. 1995, Études de la langue (cf. e. a. C. MASSERON, « Bâtir et finaliser
    une progression grammaticale : des usages aux besoins langagiers », pp. 7-45).
    Québec français, n°99, automne 1995, Enseigner la grammaire.


    Un ouvrage destiné aux professeurs d’école primaire, en France. Assez clair, bien organisé, accompagné d’exercices, il permet une bonne intégration de la « modernité » instituée

    VARGAS, Cl., Grammaire pour enseigner. Une nouvelle approche théorique et didactique, A. Colin, 1991 (Formation des enseignants).


    Une grammaire nouvelle pour le primaire et le secondaire due à des didacticiens québécois
    CHARTRAND, S.-G., AUBIN, D., BLAIN, R. et SIMARD, Cl., Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui, Boucherville, Graficor, 1999.


    Un ouvrage destiné cette fois aux premières années du secondaire, et qui montre comment lier l’enseignement de la grammaire à une progression centrée sur la lecture et l’écriture

    DENISOT, J.-P., et LABOUREAU, D., Enseigner la grammaire au collège. Théorie et pratique d’une progression, Paris, éd. de l’École, 120 p.


    Des manuels présentant de façon pertinente et préci(eu)se la grammaire de texte

    COMBETTES, B., FRESSON, J. et TOMASSONE, R., De la phrase au texte 3e, Delagrave, 1980.
    BRAUN, A. et CABILLAU, J.-Fr., Le français pour chacun, Bruxelles, Plantyn, 1993.


    Des idées pour aborder les normes trop souvent négligées de la ponctuation

    Pratiques, n°70, juin 1991, La ponctuation.


    Une grammaire qui réexamine les problèmes grammaticaux à la lumière de la linguistique et incite à la réflexion critique (à destination des classes terminales)

    WILMET, M., Grammaire critique du français, Paris/Louvain-la-Neuve, Hachette, Duculot, 1997.


    Et, bien sûr, les grammaires scolaires dont la réputation n’est plus à faire

    GREVISSE, M., Précis de grammaire française, Gembloux, Duculot, 30e éd. 1995.
    GOOSSE, A., Nouvelle grammaire française, Gembloux, Duculot, 3e éd. 1995.





  • Émilio DaneroGuide du (futur) professeur: 1

    Vous trouverez dans ce vade-mecum du (futur) professeur un guide inestimable pour les étudiants qui se destinent à l’enseignement du français et pour les professeurs de français.
    Bien entendu tous ceux et toutes celles qui sont passionnés par la langue et la littérature française trouveront également dans ce guide de nombreuses informations susceptibles de les intéresser.
    À qui doit-on ce magnifique guide ? À Jean-Louis Dufays, professeur à l’Université de Louvain, qui est responsable depuis 1996 de l'agrégation en langues et littératures romanes et directeur du CEDILL (Centre de recherche en didactique des langues et littératures romanes). Je remercie Jean-Louis Dufays pour ce travail remarquable qui est une invitation à la découverte et au plaisir d’enseigner.
    Je tiens aussi à rendre hommage à Pierre Yerlès, un de mes anciens professeurs à l’Université de Louvain et père fondateur de la didactique du français à l’Université de Louvain : Pierre Yerlès fut auteur de ce vade-mecum jusqu’en 1997.
    Vu l’ampleur du projet, le guide sera décomposé en cinq articles. Articles qui recensent des sources de grande qualité dans les domaines les plus divers : livres, revues, sites Internet.
    Voici le premier article qui aborde les sujets suivants par ordre alphabétique : argumentation et dissertation, audiovisuel et analyse de l’image, axiomatique (définir une), bande dessinée, chanson, cinéma, comique, conte.


    BIBLIOGRAPHIE DE BASE


    À consulter en priorité

    DOLZ, Joaquim et SCHNEUWLY, Bernard, Pour un enseignement de l’oral. Initiation aux genres formels à l’école, Paris, ESF, 1998.
    DUFAYS, Jean-Louis, GEMENNE, Louis, LEDUR, Dominique, Pour une lecture littéraire. 1. Approches historique et théorique, propositions pour la classe de français, 2. Bilan et confrontations, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 1996 (Formation continuée).
    REUTER, Yves, Enseigner et apprendre à écrire. Construire une didactique de l'écriture, Paris, ESF, 1996 (Pédagogies).
    SIMARD, Claude, Éléments de didactique du français langue première, Paris-Bruxelles, De Boeck Université, 1997 (Pratiques pédagogiques).




    Autres ouvrages généraux de référence

    CHISS, Jean-Louis, DAVID, Jacques, REUTER, Yves (dir.), Didactique du français. État d'une discipline, Paris, Nathan, 1996 (Perspectives didactiques).
    COLLÈS, Luc, DUFAYS, Jean-Louis, MAEDER, Costantino (dir.), Enseigner le français, l’espagnol et l’italien. Les langues romanes à l’heure des compétences, Bruxelles, De Boeck, 2003 (Savoirs en pratique).
    DUMORTIER Jean-Louis, Lire le récit de fiction. Pour étayer un apprentissage : théorie et pratique, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 2001 (Savoirs en pratique).
    HALTE, Jean-François, La didactique du français, Paris, P.U.F., 1992 [1re édition, aujourd’hui épuisée, mais toujours disponible en bibliothèque] (Que sais-je ? 2656).
    MATHIS, Geneviève, Professeur de français. Les clés d'un savoir-faire, Paris, Nathan, 1997 (Perspectives didactiques).
    ROPÉ Françoise, Enseigner le français. Didactique de la langue maternelle, Paris, Éditions universitaires,1990 (Savoir et formation).
    ROSIER, Jean-Maurice, La didactique du français, Paris, P.U.F., 2002 [2e édition refondue, totalement différente de la 1re édition d’Halté de 1992] (Que sais-je ? 2656).
    ROUXEL, Annie, Enseigner la lecture littéraire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1996 (Didact français).
    TOCHON, François Victor, Didactique du français. De la planification à ses organisateurs cognitifs, Paris, ESF, 1990.




    ARGUMENTATION ET DISSERTATION

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Plusieurs manuels explicitant utilement le travail de l’argumentation

    AMOSSY, R., L’argumentation dans le discours. Discours politique, littérature d’idées, fiction, Paris, Nathan université, 2000 (Fac – linguistique).
    BLACKBURN, P., Logique de l’Argumentation, Ottawa, Ed. du Renouveau pédagogique, 1989.
    BOISSINOT, A., LASSERRE, M.-M., Techniques du français. 1. Lire-Argumenter-Rédiger, Bertrand Lacoste, 1989.
    HUBAT-BLANC, A.-M., Énonciation et argumentation, Amiens, CRDP de l’Académie d’Amiens, 1998.
    LAURENT, J.-P., Rédiger pour convaincre, Duculot, 1989 (2e éd.) (L’esprit des mots).
    LINDENLAUF, N., Savoir lire les textes argumentés, Duculot, 1990 (L’esprit des mots).
    NYSENHOLC, A., et GERGELY, T., Information et persuasion 1. Argumenter, De Boeck, 1991.
    PLANTIN, Chr., Argumenter, Paris, CNDP, 1989 (Autrement dit).
    REBOUL, P., Introduction à la rhétorique, PUF, 1991 (Premier cycle).
    ROBAYE, R., Introduction à la logique et à l’argumentation, Erasme Académia, 1991 (Pédasup).
    ROBRIEUX, J.-J., Éléments de rhétorique et d’argumentation, Dunod, 1992.
    WEIL, C., L’essai littéraire (1) Initiation. Définitions. Méthode. Exercices. Mots-clés corrigés, (2) Perfectionnement,Hatier, 1991 (Les méthodiques).


    Quatre manuels proposant un apprentissage raisonné de la dissertation

    COLSON, J., Le dissertoire, De Boeck-Wesmael, 1988.
    JONCHERAY, S., La dissertation française au CAPES, Paris, Les Éditions d’Organisation, 1996.
    LAMOUR, H., Technique de la dissertation, PUF, 1990 (Pratiques corporelles).
    THYRION, Fr., La dissertation aujourd’hui, Duculot, 1996 (Entre guillemets).


    Des précis accessibles partout

    AMANCY, N., et VENTURA, T., 50 modèles de dissertations, Marabout, 1992 (MS, 53).
    DÉSALMAND, P., et TORT, P., Du plan à la dissertation : français, Hatier (Profil, 313/314).


    Des revues didactiques consacrées aux problèmes de l’argumentation

    Enjeux, n°33, décembre 1994, Disserter ou argumenter ?
    Français 2000, n°133-134, décembre 1992, De l’argumentation à la dissertation.
    L’École des lettres, 2d cycle, n° spécial, La dissertation littéraire générale.
    Le français aujourd’hui, n°123, décembre 1998, Argumenter : enjeux et pratiques.
    Pratiques, n°28, 1980, Argumenter ; n°68, déc. 1990, La dissertation.
    Québec français, n°96, février 1995, Dossier : La dissertation.
    Recherches, n°9, novembre 1988, Argumenter ; n°14, 1er sem. 1991 Situations d’argumentation.


    Des articles à orientation didactique pouvant aider l’enseignant en recherche

    BOISSINOT A. (c.r. de AURIAC, Y.), « Enseigner le texte argumentatif de la Sixième à la Terminale », in Le français dans tous ses états, n°25, juin 1994.
    CHAROLLES, M., « La dissertation quand même », in Pratiques, n° 68, déc. 1990.
    CHARTRAND, Suzanne-G., « Pistes didactiques pour enseigner la production de textes argumentatifs », in Québec français, n°97, printemps 1995.
    DELFORCE, B., « Approches didactiques de la production d’un écrit « fonctionnel » : les difficultés de la dissertation », in Pratiques, n°48.
    MIKOLAJCZAK-THYRION, Fr., « Les mots dans la dissertation : aspects sémantiques et logiques », in Enjeux, n°21, décembre1990.




    AUDIOVISUEL ET ANALYSE DE L’IMAGE

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE


    Deux remarquables outils d’initiation à la lecture de l’image

    ESNOUF, D., FAFFRE, P., LUCAS, A. et al., « Eh ! Regarde ! » 12 cours pour une initiation à la lecture de l’image(4 livrets et 24 diapositives), CRDP de Caen.
    FOZZA, J.-Cl., GARAT, A.-M., PARFAIT Fr., Petite fabrique de l’image. Parcours théorique et thématique – 180 exercices, Paris, Magnard, 2001.


    Des livraisons intéressantes de revues didactiques centrées sur la question

    Le français aujourd’hui, n°88, déc. 1989, Les couleurs, le langage et les sons.
    Français 2000, n°138-139, déc. 1993, L’audiovisuel et l’école.
    Français 2000, n°140, avril 1994, L’audiovisuel et l’école 2. Le dossier pédagogique,.
    Cahiers pédagogiques, n°301, février 1992, L’audiovisuel : une autre façon d’apprendre,.


    Deux éclairantes brochures de synthèse réalisée par le Conseil de l'Éducation aux Médias de la Communauté française de Belgique

    Pour une éducation des jeunes à l’audiovisuel, Bruxelles, Fondation Roi Baudouin, 1990, 91 p.
    L'éducation aux médias en 12 questions, Bruxelles, Fondation Roi Baudouin, 1996, 32 p.


    Deux numéros très riches de Français 2000 sur divers aspects et exemples de la relation textes-images

    Français 2000, n°183-184, Des mots et des images 1, 2003.
    Français 2000, n°186-197, Des mots et des images 2, 2003.


    Trois ouvrages de fond et un article de synthèse à orientation didactique

    JACQUINOT G., Image et pédagogie, Paris, PUF, 1977 (L’Éducateur).
    MARTIN, M., Sémiologie de l’image et pédagogie, Paris, PUF, 1982 (Pédagogie d’aujourd’hui).
    MARGEAT, M., « Analyser la presse audiovisuelle », in L’information littéraire, 1986, n°3, p. 113.


    Deux ouvrages (très) critiques d’un sociologue américain sur la fonction de la télévision comme « premier programme » suppléant celui de l’école

    POSTMAN, N., Enseigner, c’est résister, Le Centurion, 1981.
    POSTMAN, N., Se distraire à en mourir, Flammarion, 1986.


    Un ouvrage collectif analysant divers aspects de la relation télévision -littérature

    BARBALATO, B. (dir.), Les écrivains en vidéo, Bruxelles, Van Balberghe, 1999.


    Deux précieux dossiers de La Nouvelle Revue Pédagogique

    ABENSOUR, C., La télévision et la culture télévisuelle des jeunes, in NRP, n°3, nov. 1993, pp. 9-26
    ROLLAND, M., L’adaptation des œuvres littéraires à l’écran (et autres lieux), in NRP, n°4, déc. 1993, pp. 11-30.


    Un (bon) mémoire qui envisage divers usages de la télévision au cours de français

    RIGUELLE, D., La télévision : un programme de réflexion et de recherche en classe de français, UCL, Département d’études romanes, 1986.


    Un ensemble de propositions pratiques « pour essayer d’en finir avec l’opposition télévision - monde de l’écrit » (destiné à l’enseignement primaire)

    CHAILLEY, M. et CHARLES, M.-Cl., La télévision pour lire et pour écrire, Paris, Hachette, 1993 (Pédagogies pour demain).


    72 fiches pédagogiques déjà anciennes mais toujours d’actualité

    BOURRON Yves, 72 fiches de pédagogie audiovisuelle, Paris, Les Éditions d’organisation, 1978, 162 p.

    Cf. aussi, dans ce vadémécum, les rubriques CINÉMA, PRESSE et MÉDIAS.




    DEFINIR UNE AXIOMATIQUE

    a. Qu'est-ce qu'une axiomatique ?


    « 4° N.f. Recherche et organisation systématique des axiomes d’une science (d’un ensemble d’hypothèses et de déductions).
    L’axiomatique d’une science, une axiomatique : l’ensemble des axiomes (...) ».
    Le Petit Robert


    « adj. (grec axiômatikos ; 1547) 1. Qui concerne les axiomes. - 2. Système axiomatique, forme achevée d’une théorie déductive construite à partir de termes premiers et de propositions premières (axiomes), développés à l’aide des règles de définition et de démonstration, et caractérisée par la symbolisation et la formalisation. n. f. (...) ».
    Lexis

    « Axiomatique - Épist. 1. Système d’axiomes au sens de « principe indémontrable se trouvant à la base d’un raisonnement (...) » : « L’axiomatique de Hilbert ». - 2. Théorie de ces axiomes considérés comme règles purement formelles : « L’axiomatique s’impose comme loi de tout expliciter sans rien présupposer » (R. Blanché) (...) ».
    A. Cuvillier. Cf. R. Blanché, L’axiomatique, Paris, P.U.F (SUP).

    « Karl Popper a bien montré qu’il n’était pas possible de fonder la science sur un principe d’induction : « D’un point de vue logique, nous ne sommes pas justifiés à inférer des propositions universelles à partir de propositions singulières, aussi nombreuses qu’elles soient ; car toute conclusion tirée de cette façon pourra toujours se révéler fausse : peu importe le nombre de cygnes blancs que nous aurons pu observer, cela ne justifie pas la conclusion que tous les cygnes sont blancs ».(...)
    Si, cependant, depuis Kepler au moins, l’histoire de la science consiste en l’élaboration de théories générales (de propositions universelles), c’est que le rapport entre la théorie et l’observation (ou l’expérimentation) s’est trouvé renversé. D’une accumulation d’observations ou d’expériences, il n’est pas possible d’induire rigoureusement une théorie ; la formulation d’une théorie comporte toujours une part de risque, elle représente un pari. Mais, en revanche, des observations ou des expériences bien menées (et qui peuvent être peu nombreuses) peuvent, après coup, amener à accepter ou à rejeter une théorie. Comme le dit Chomsky, « les données d’observation sont intéressantes dans la mesure où elles ont une incidence sur le choix entre des théories rivales.
    N. Ruwet, Introduction à la grammaire générative, Paris, Plon, pp. 12-13.


    Des exemples de développement scientifique à base d’axiomatique :

    - la description de la langue comme « système de signes » au départ de quelques axiomes. Cf. F. de Saussure, Cours de linguistique générale ;

    - la description de la littérature comme « système institutionnel » au départ de quelques axiomes. Cf. J. Dubois, L’institution de la littérature, Paris, Bruxelles, Nathan-Labor ;

    - la description du conte merveilleux russe comme « système de fonctions » au départ de quelques axiomes. Cf. Propp, Morphologie du conte, Paris, Seuil (Points) ;

    - la description des objets ou plus précisément des « processus par lesquels les gens entrent en relation avec eux et (...) la systématique des conduites et des relations humaines qui en résulte ». Cf. Baudrillard, Le système des objets, Paris, Denoël-Gonthier (Médiations).


    b. Exemples d'axiomatique

    1. Les contextes, procédures et le fonctionnement d’un enseignement sont souvent aujourd’hui au moins aussi importants que les contenus mêmes de cet enseignement. A fortiori est-ce vrai en méthodologie, science ou démarche du « comment ».

    2. Le discours didactique n’est isolé qu’en apparence de tout ce qui l’englobe et de tout ce qui le constitue en profondeur. Un souci de rigueur « épistémologique » implique le dévoilement maximal ou du moins la conscience de ce contexte et de ces fondements.

    3. « L’activité intellectuelle nécessite un organe construit à partir d’une information génétique, et un apprentissage de cet organe au cours d’une certaine aventure humaine bien mal désignée par le mot « environnement » (A. Jaccard).

    4. « L’outil intellectuel dont nous disposons à un instant donné résulte des informations génétiques que nous avons reçues, des matériaux dont nous avons disposé pour le construire et de l’usage que nous en avons fait (...) » (Id.).

    5. Le « centre de gravité » de l’acte d’apprentissage (phénomène fondamental d’une visée d’enseignement) est dans la personne de l’apprenti, étant entendu qu’une personne repliée sur elle-même ne peut apprendre et que tout être humain possède en lui la capacité et le désir de progresser dans ses apprentissages. La personne de l’enseignant n’est qu’une des conditions possibles, voire un des conditionnements de cet acte d’apprentissage (Rogers et Jackins).

    6. Il est difficile voire impossible d’apprendre quelque chose de neuf et d’important sans plaisir partagé — moteur du changement — et si ce n’est de quelqu’un qu’on aime (Pagès).

    7. Le type de relation de personne à personne(s) en jeu dans l’apprentissage en milieu scolaire peut faciliter ou freiner cet apprentissage. Dans la mesure où cette relation (les comportements qui la constituent) est perçue dans toutes ses dimensions (duelle - groupale - institutionnelle), elle peut être considérée comme une composante essentielle de la réalité d’enseignement.

    8. Le comportement social que constitue, dans ses modalités et ses justifications, l’acte méthodologique ou didactique est aujourd’hui de plus en plus reconnu comme spécifique à un lieu et à un moment déterminé. L’aire de « fiabilité » de ce comportement est à repérer sans cesse et à ce repérage constant peuvent être identifiées l’intuition et la dynamique méthodologiques.

    9. Dans de très nombreuses situations de culture (où école et médias se partagent le « programme de formation »), enseigner aujourd’hui, à l’école, c’est prendre le contre-pied de l’enseignement des médias (Postman).

    10. « L’intervention de l’enseignant — que ce soit par le modèle scientifique ou par ses valeurs — "agresse» toujours quelque peu les élèves. Le modèle de l’enseignement sans rupture ni conflit est un leurre ou une gigantesque manipulation » (Fourez).

    11. « Une classe n’est pas un lieu sans conflits. S’y confrontent les projets souvent divergents des élèves, du professeur, de l’administration de l’école, des parents, de groupes intéressés, etc. C’est le lieu de la confrontation de désirs et d’intérêts » (Fourez).

    12. Bricolage et tactique didactique constituent l’art d’adapter la dynamique d’enseignement à l’occasion, aux modalités et au contexte d’apprentissage (de Certeau).


    c. Questions pour déterminer sa propre axiomatique

    1. Soit répondre à une questionnement sur le modèle de ce qui suit :

    - Quels sont les « postulats » ou présupposés explicitables auxquels je me réfère touchant à la notion de, par exemple :




    - Comment ces présupposés s’organisent-ils entre eux?

    - Quelles relations entretient pour moi cet ensemble (de présupposés) avec d’autres ensembles (de présupposés) dans lesquels il s’insère ou qu’il recouvre en partie ou complètement ?

    Exemple : qu’en est-il de l’articulation de ces présupposés avec telle(s) conception(s) politique(s), économique(s), philosophique(s), religieuse(s)... qui donnent sens à ma lecture du monde, à mes engagements, à mon « art » de vivre, etc.

    2. Soit élaborer, touchant aux domaines susdits, une sorte de « credo » succinct, d’une dizaine ou d’une vingtaine d’articles :

    Exemple : « Ce que je crois : 1. La pratique littéraire n’est pas une pratique d’expression, d’expressivité, de reflet, mais une pratique d’imitation, de copie infinie » (R. BARTHES, Sur la littérature, P.U.G., 1980, p. 13).

    3. Soit retrouver, à propos des points susdits ou de l’un ou l’autre, une dizaine de « concepts opérateurs » ou de « métaphores de base ».

    Exemple, à propos de l’enseignement : bricolage, tactique, occasion, jeu, énigme, différence...

    4. Soit formuler ce qui précède, si l’on préfère, en termes de « représentations ».

    On peut aller jusqu’à partir de la formule : qu’est-ce que la littérature, la lecture, l’orthographe, l’enseignement... représentent pour moi aujourd’hui ?

    5. Soit travailler plus rudimentairement encore sur les connotations, les associations d’idées.

    La technique des « mots associés » est très intéressante à cet égard : exemple : quels sont les quatre premiers mots qui me viennent à l’esprit au départ du mot « grammaire », du mot « littérature », du mot « poésie » ?...).

    6. Soit reconnaitre ses « références d’autorité », dans les domaines susdits, sa liste d’auteurs préférés, sa « bibliographie de coeur »...

    Selon les classes et la maturité des élèves, on pourra initier les élèves à ce dévoilement
    « axiomatique » en les associant à ce questionnement selon des procédures comme celles décrites en 4 ou en 5.


    BANDE DESSINÉE

    INTRODUCTION

    « Exprimer, montrer, raconter : ces fonctions se bousculent, et leur synthèse est toujours un miracle. » Cette formule, reprise à Alain Rey, auteur, selon nous, d'un des essais les plus dynamisants consacrés à la BD (Les spectres de la bande, Éditions de Minuit, 1978), signale implicitement les raisons de la fascination ou de la répulsion que peut exercer ce genre protéiforme, comme des déceptions qu'il provoque. Il est un lieu très spécifique d'investissement libidinal, de « délire utilitaire » (mythique, idéologique, psychologique) : la narrativité y passe par la figuration et inversement, avec, du coup, toutes les modalités possibles de valorisation ou de dévalorisation de l'une par l'autre, avec aussi toutes les « opportunités » que peut présenter, pour le lecteur ou pour la société des lecteurs, le degré de combinatoire atteint.
    On ne s'étonnera pas que l'École, devant l'irrésistible ascension de ce médium particulièrement signifiant de notre modernité, s'en inquiète et s'y intéresse (même commercialement, via l'édition scolaire) autant ou plus qu’à d'autres médias avec lesquels il est bon de compter (conter) désormais. Si ceci apparait inévitable, sinon heureux, il n'est pas sûr que cela se passe toujours dans l’intérêt ou pour (dans) la plus grande jouissance des élèves, ni davantage de leurs professeurs. En ce domaine comme en tant d'autres, plus peut-être qu'en bien d'autres, l'enseignant aura à affronter, à situer ses fonctions, ses devoirs, ses plaisirs, ses illusions, ses compromissions, ses options. À se demander à quelles conditions, et avec quels risques il peut, avec ses élèves, « utiliser » la BD (et à quelles fins ?) ou se laisser saisir par elle (et pour quel voyage ?). L'on gardera seulement à l'esprit que rien n'est acquis en ce domaine (ni par un choix de contenu(s), ni par un choix de méthode(s), ni par un choix d'objectif(s), quand bien même tout ceci serait certes inducteur d'effets divers), sinon que la vie apprend sans cesse à qui veut bien apprendre !
    À chacun donc de découvrir qui, et par quels chemins directs ou détournés, de Tintin ou de Philémon, Bécassine ou Barbarella, Corto Maltese ou Gaston, Superman ou Astérix, Silence ou Même, Gotlib ou Moebius, Manara ou Pratt, Schuiten ou Druillet, Métal Hurlant ou À Suivre, lui apprendra la soumission et la révolte, le rêve, la folie et/ou la conscience — l’entrainera dans la reconnaissance et la surprise, le jeu d’une lecture réglée ou d’un vertige —, l’aidera à travailler la grammaire, le symbole, le mythe ou l'orthographe —, lui imposera d’interroger la sémiologie et/ou la sociologie et/ou la philosophie. Dans un nombre de directions « didactiques » extrêmement diversifiées existent aujourd'hui, à profusion, matériaux et outils, des plus pervers aux plus naïfs. Notre bibliographie n'en donne qu'un aperçu.


    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Deux ouvrages qui tout à la fois font le point de la question, proposent des analyses et élaborent ou explicitent des méthodologies dans une perspective didactique intéressante

    TILLEUIL, J.-L., VANBRABAND, C., MARLET, P., Lectures de la bande dessinée : Théorie, méthode, applications, bibliographie, Louvain-la-Neuve, Académia, 1992, 247 p.
    DE LA CROIX, A., ANDRIAT, Fr., Pour lire la bande dessinée, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 1992 (Formation continuée), 142 p.


    Une présentation générale du genre

    DUC, B., L'Art de la Bande dessinée.


    Un précis rédigé par un écrivain, scénariste de renom, grand connaisseur du genre

    PEETERS, B., Case, planche, récit. Comment lire une bande dessinée, Tournai, Casterman, 1991, 119 p.


    Deux essais roboratifs

    BAETENS, J., et LEFEVRE, P., Pour une lecture moderne de la bande dessinée, Bruxelles, Centre belge de la bande dessinée, 1993.
    REY, A., Les spectres de la bande, Éditions de Minuit, 1978.


    Des articles à caractère didactique, explorant le rapport littérature et B.D.

    PINSON, D., « Malet-Tardi : Brouillard au Pont de Tolbiac » (1 et 2), in Nouvelle revue pédagogique, n°2 et n°3, octobre et novembre 1990, p. 45.
    PINSON, D., « Le Journal de Jules Renard lu par Fred », in Nouvelle revue pédagogique, n°6, février 1991, p. 45, et d’autres articles, dans la même revue.


    Un bon petit article de synthèse orienté vers le français langue étrangère

    CARÉ, J.-M., « Enseigner la bande dessinée /enseigner avec la bande dessinée », in Le français dans le monde, Paris, Hachette-Larousse, avril 1986, pp. 60-62.


    Deux mémoires de licence qui proposent des parcours didactiques de lecture et d’écriture autour du scénario de BD

    SALESSE, I., Le scénario de bande dessinée : approche théorique et séquences didactiques, Louvain-la-Neuve, Document n°14 de l’Unité de didactique du français, mars 1986.
    ZABUS, V., Quelques aspects du scénario de bande dessinée en classe de français, Louvain-la-Neuve, Mémoire de licence en langues et littératures romanes, 1993.


    Un autre mémoire pour faire le point sur la connaissance de la BD par les élèves et imaginer un parcours d’initiation générale au genre

    CRUQUENAIRE, E., La lecture de la bande dessinée chez les élèves du troisième degré de l’enseignement secondaire : enquête et propositions didactiques, Louvain-la-Neuve, Mémoire de licence en langues et littératures romanes, 1999.

    Cf. Aussi les mémoires de CARIAUX, C., DEBONGNIE, F., DE ROECK, B., DEWEER, L., JACOBY, C., LEONARD, S., RASEMONT, D., TILLEUIL, J.-L. …


    Divers ouvrages parus dans les années 70 et 80, au moment du grand engouement pédagogique autour de la BD

    ABASTADO, C., Messages des médias, Paris, CEDIC, 1980, pp 239-249.
    ADAM, J.-M., Linguistique et discours littéraire. Théorie et pratique des textes, Paris, Larousse, 1976, passim.
    CAPUT, J.-P., « Pédagogie de l'expression et bande dessinée : quelques suggestions », in Études de linguistique appliquée, n° 13, janvier-mars 1974, pp. 81-91.
    CONVARD, D., et SAINT-MICHEL, S., Le français et la bande dessinée ; Paris, Nathan, 1972.
    DE MAN, M. et MALHERBE, J.-F., Un Ghetto exemplaire, Éd. CTL, Bruxelles-Liège, 1977, 164 p.
    DILLIES, P., « Le rapport image-texte dans la vignette de bande dessinée. Progression d'exercices », in Pratiques, n°18/19, février-mars 1978, pp. 21 et suivantes.
    FRESNAULT-DESRUELLE, P., « Servir ou se servir de la bande dessinée », in N. GUEUNIER (dir.), Lecture des textes et enseignement du français, Paris, Hachette, 1974, pp. 113-124.
    ID., La bande dessinée - L'univers et les techniques de quelques « comics » d'expression française, Paris, Hachette, 1972.
    ID., Récits et discours par la bande. Essais sur les comics, Paris, Hachette, 1977 (Essais.)
    ID., « Le personnage de bande dessinée et ses langages », in Langue française, n°28, décembre 1975, pp. 101-111.
    GAUTHIER, G., Villes imaginaires : le thème de la ville dans l'utopie et la science-fiction (littérature - cinéma - bande dessinée), Paris, CEDIC, 1977 (Textes et non textes), 192 p.
    MASSART, P., TILLEUIL J.-L. et NICXS J.-L., La bande dessinée à l'université... et ailleurs. Études sémiotiques et bibliographiques, Louvain-la-Neuve, UCL, Travaux de la Faculté de Philosophie et Lettres, n°31, 1984.
    MASSON, P., Lire la bande dessinée, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1985.
    PIERRE, M., La bande dessinée, Paris, Larousse, 1976 (Idéologies et société), 159 p.
    Pratiques, n° 18/19 (Arrêts sur l'image).
    ROBIN, C., Travaux dirigés et bande dessinée, Paris, SUDEL, 1974. (a) classes de 5 et 6e, 1er cycle ; (b) livret du professeur. (Analyse critique par A. Pequenot, in Pratiques, décembre 1975, n° 7 et 8, pp 47-60).
    ROUX, A., La bande dessinée peut être éducative, Paris, Éd. de l'École, 1973, 2e édition.


    Des livrets de diapositives

    GAUTHIER, G., Les codes de la bande dessinée, coffret de diapositives, éd. UFOLEIS, 3 rue Récamier, Paris VIIe.
    Comment on fait une bande dessinée - La bande dessinée et les histoires en images - La bande dessinée : l'art d'un certain montage - La bande dessinée, un certain art du cadrage, Quatre dossiers de diapositives commentées, Paris, OFRATEME.


    Un dictionnaire qui invite à construire des parcours thématiques mêlant des références littéraires et paralittéraires (notamment de la BD)

    AZIZA, C., OLIVIERI, C., STRICK, R., Dictionnaire des figures et des personnages (Littérature – Opéra - Cinéma - Bande dessinée), Paris, Garnier, 1981, 450 p.




    CHANSON

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Des ouvrages et articles à orientation didactique

    ARCHAMBEAU, Fr. et al., La clé des chants. Guide d'analyse de chansons d'auteurs pour l'enseignement secondaire, Namur, Érasme, 1993.
    BÉRIMONT, L., ZARATE, G., Brassens, Gréco, Montand, Mouloudji chantent les poètes, Paris, Hachette - Ministère des Relations extérieures, 1982 (4 cassettes sonores + un livret de 80 p. comprenant les paroles et les partitions des chansons, des réflexions sur la chanson poétique et des propositions pour la classe).
    CALVET, L.-J., La chanson dans la classe de français, Paris, Nathan, Clé International, 1980.
    CARE, J.-M., DEMARI, J.-C., « Chanson et profs : une histoire d'amour contrariée », in Le français dans le monde, n° 216, Paris, 1988.
    CHAMBARD, L. et DAMOISEAU, R., La chanson d'aujourd'hui. Mythes et images du temps présent, 1960-1980, Sèvres, Centre international d'études pédagogiques, 1984 (Les dossiers de Sèvres).
    DUFAYS, J.-L., GRÉGOIRE, Fr., MAINGAIN, A., La chanson. Textes pour la classe de français et Vadémécum du professeur de français, Bruxelles, Didier Hatier, 1994 (Séquences).
    Français 2000, n° 106 et 107, Chanson française, Bruxelles, 1983 et 1984, pp. 5-48 et 3-58.
    Le français dans le monde, n° 131, 1977, Dossier « A travers chants ».
    HANQUET, R., « La chanson », in COLLECTIF, Français 5/6. Tome A, Bruxelles-Paris-Gembloux, De Boeck-Duculot, 1982, pp. 186-208.
    MASSART-LALUC, V., Récits en chansons, Paris-Grenoble, Delagrave et CNDP de l’Académie de Grenoble, 2002 (1, 2, 3... Séquences Français L.P.).
    Textes et documents pour la classe, n° 308, Les courants de la chanson française, de la chanson aux variétés, 1983.


    Deux dossiers pédagogiques très riches publiés par la Communauté française de Belgique

    BRIET, G., JONCKHEERE, N. et MASUY, Fr., Brel entre les lignes. Apprendre ou pratiquer le français avec Jacques Brel (21 fiches pédagogiques), Bruxelles, Communauté française de Belgique, 2003.
    MARÉCHAL, H., MASSART, N. et STREEL, p. (dir.), Made in « chez nous ». Paroles et musiques en Communauté française de Belgique (étude de 17 chansons belges contemporaines - cahier pédagogique + cédérom), Bruxelles, Communauté française de Belgique, 2003, 56 p.


    Des études historiques

    BRUNSCHWIG, Ch., CALVET, L.-J., KLEIN, J.-Cl., Cent ans de chanson française, Paris, Le Seuil, 1972 (1re éd.), 1981 (2e éd.) (Points Actuels, 45).
    REY, A., « Chanson en français et littérature », in de BEAUMARCHAIS, J.-P., COUTY, D. et REY, A., Dictionnaire des littératures de langue française, t. 1, Paris, Bordas, 1984, pp. 408-413.
    ROBINE, M., Anthologie de la chanson française. Des trouvères aux grands auteurs du XIXe siècle, Paris, Albin Michel, 1994 (un livre de 919 p. + 14 disques compacts).


    Des études synchroniques

    AMONT, M., Une chanson, qu’y a-t-il à l’intérieur d’une chanson ?, Paris, Seuil, 1994.
    AUTHELAIN, G., La chanson dans tous ses états, Fondettes, Van De Velde, 1987.
    CALVET, L.-J., Chanson et société, Paris, Payot, 1981.
    Chanter en français, Les amis de Sèvres, n°3, septembre 1980.
    HERMELIN, Chr., Ces chanteurs qu'on dit poètes, Paris, L'École, 1970.
    HENNION, A., Les professionnels du disque. Une sociologie des variétés, Paris, Métaillé, 1981.
    MARICOURT, Th., La parole en chantant. Show-business et idéologie, Bruxelles, EPO, 1996.


    Des mémoires UCL proposant des parcours sur la chanson dans son ensemble ou sur un chanteur

    COYETTE, O., La poésie de Léo Ferré en classe de français, 1998.
    FOULON, I., Brel, le poète : pour un parcours en classe de français, 1989.
    GRÉGOIRE, Fr., Entendre la chanson. Propositions pour la classe de français, 1989.
    LEFEBVRE, G., Les chansons de Claude Nougaro en classe de français, 1999.
    MARCHAL, Y., Poésie et chanson. Méthodologie d'une rencontre, 1976.
    THONET, V., La mauvaise réputation. Pour une reconnaissance de Georges Brassens en classe de français, 1986.
    MERTENS, N., Les stéréotypes dans les chansons de Jacques Brel. Un parcours en classe de français, 1997.




    CINÉMA

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Des numéros spéciaux de revues didactiques

    Le français aujourd’hui, n°91, septembre 1990, Ciné-TV.
    Français 2000, n°112, Littérature et cinéma, et n°116-117, décembre 1989, L’Œuvre au noir : du roman au film.
    Québec français, n°82, été 1991, L’image.
    CinémAction,n°45 : L’enseignement du cinéma et de l’audiovisuel.
    Approche du récit cinématographique, N.R.P., n°8, avril 1990, pp. 9 sq.
    Le récit filmique : un enjeu pédagogique, N.R.P., n°7, mars 1992, pp. 7-30.


    Un article à orientation pédagogique

    MICHARD, L., « Littérature et cinéma », in L’information littéraire, 1983, n°1, p. 37.


    Une monographie de qualité

    GARDIES, A., Le récit filmique, Paris, Hachette Supérieur, 1992.


    « Du texte au film, du film au texte » : un parcours didactique riche et documenté

    LE LOCH, R., Une partie de campagne (De Maupassant à Jean Renoir), Paris, Bertrand-Lacoste, 1995 (Parcours de lecture), 128 p.


    Deux articles « filmographiques » rassemblant matériaux et éléments de recherche

    AZIZA, Cl., « Littérature et cinéma », in N.R.P., n°4, déc. 1991, p. 5
    AZIZA, Cl., « Territoires de l’imaginaire », in La Revue des livres pour enfants, n°140, été 1991, pp. 70-74.


    Des exemples didactiques de comparaison littérature-cinéma et d’analyse de l’image

    DUFAYS, J.-L., GEMENNE, L., LEDUR, D., « Aborder le texte via l’image », in Pour une lecture littéraire 1, Bruxelles, De Boeck, 19996, pp. 267-272.
    ROLLAND, M., « Du roman au film : Le grand sommeil (Raymond Chandler/ Howard Hawks) » ; « Du film au roman : Maigret voit rouge (Gilles Grangier/ Georges Simenon) », in N.R.P., n°8, avril 1990, pp. 17-24.
    « Scarface, étude critique », in N.R.P., n°2, oct. 1991.
    « Les fourberies de Scapin de Coggio », in N.R.P., n°2, oct. 1993.
    « Le film historique », in N.R.P., n°5, janv. 1995, p. 29.
    « Le Colonel Chabert », in N.R.P., n°7, mars 1995, p. 33.

    N.B. : Michel ROLLAND consacre au cinéma une chronique permanente dans la Nouvelle revue pédagogique : les articles ci-dessus sont cités à titre d’exemple.




    COMIQUE

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Un double ouvrage (anthologie + vadémécum didactique) qui propose un parcours de lecture-écriture diversifié et progressif au sein de la littérature comique

    DEFAYS, J.-M., et DUFAYS, J.-L., Le comique. Textes pour la classe et Vadémécum du professeur de français, Bruxelles, Didier Hatier Hachette, 1999 (Séquences).


    Un opuscule qui, en 96 pages, fait un tour complet de la question théorique du comique

    DEFAYS, J.-M., Le comique, Paris, Seuil, 1996 (Mémo, n°24).


    Une précieuse petite monographie, qui introduit à la problématique générale du comique et propose le commentaire approfondi de textes de Rabelais, de Baudelaire et de Gautier

    VAILLANT, A., Le rire, Paris, Éd. Quintette, 1991.


    Un ouvrage qui synthétise les grandes théories linguistiques, philosophiques, psychanalytiques, rhétoriques et sociologiques sur le rire et présente les différentes formes littéraires du comique pour déboucher sur une grille d’analyse, appliquée à des textes d’illustration et à des exercices

    JARDON, D., Du comique dans le texte littéraire, Bruxelles, De Boeck, 1988.


    Une somme mettant en évidence, sur un plan aussi bien théorique qu’expérientiel, l’apport roboratif de l’humour et du rire dans toute émergence du savoir, et en particulier à l’école

    LETHIERRY, H. (éd.), Savoir(s) en rire. 1. Un gai savoir (vérité et sévérité) ; 2. L’humour maitre (Didactique et zygomatique) ; 3. Rire à l’école ? (Expériences tout terrain), 3 vol., Bruxelles, De Boeck Université, 1997.


    Du même auteur, une invitation stimulante à concevoir autrement la formation et la pédagogie

    LETHIERRY, H., (Se) former dans l’humour. Mûrir de rire, Lyon, Chronique sociale, 1998.

    Une suite d’articles présentant une théorisation et des illustrations très accessibles pour la classe

    ALVAREZ, G., « Les mécanismes linguistiques de l’humour », in Québec français, mai 1982, pp. 24-27 et nos suivants.


    Trois numéro spéciaux de revues didactiques

    Québec français, L’humour, n°57, mars 1985.
    Les cahiers du CRESLEF, Parlons d’humour : approches linguistique, psychologique et didactique, n° 33, 2e sem. 1992.
    Le français dans le monde, L’humour en classe de langue, juillet 2002.


    Un article de synthèse qui rendra des services si l’on n’a pas le temps de relire Bergson et Freud

    « L’essence du comique dans Le rire de Bergson et Le mot d’esprit... de Freud », in L’École des lettres, II, n°2, 1982-83.


    Une remarquable mise au point didactique relative à la compréhension de l’ironie

    ROUXEL, A. , « Lire l’ironie », in Enseigner la lecture littéraire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1996 (Didact français), pp. 131-181.
    Voir aussi MOUGENOT, M., Lire l’ironie, in Le français aujourd’hui, n°98, juin 1992, pp.81-86.

    Une cassette accompagnée d’un livret didactique et d’un recueil de textes

    À l’écoute du français parlé, L’humour, Paris, Nathan/INA.


    P.S. : Ne pas oublier aussi les cassettes sonores de la Médiathèque de la Bibliothèque FLTR/UCL (Bedos, Coluche, Desproges, Devos, Favreau, Joly, Leeb, etc.).




    CONTE

    Du conte à structure et à symbolique manifestement « archaïques » (contes des origines, contes de fées, légendes locales ou régionales) aux contes modernes transposant, aménageant, « réinventant » l'archétype ou le mythe, en passant par toutes le modalités du merveilleux et du fantastique, le domaine qu'évoque cette rubrique est extrêmement vaste. Ceci est d'autant plus vrai qu'il jouxte, jusqu'à la confusion parfois, le domaine de la nouvelle (que différencient du conte, pourtant, son cachet de vraisemblance et son souci de neutralité morale) ou celui du court récit de science-fiction, cet avatar du conte merveilleux.

    Bien perçu dans la spécificité que lui confèrent, entre autres, son poids d'instructions cachées (Perrault), son « épaisseur glauque » (Tournier), le conte apparait à coup sûr comme un territoire textuel qui mérite toute l'attention de l'enseignant de français, de la maternelle à l'université. Il touche à l'imaginaire le plus vital, ressortit désormais à des règles et potentialités de l'écrit comme des grandes dynamiques de l'oral, s'inscrit à l'origine de toutes les compétences et rhétoriques du récit, illustre la richesse et la diversité des cultures dans le temps et dans l'espace comme la permanence de l'intertextualité, questionne la propriété comme l'institution littéraire (l'auteur : quel auteur ? le texte : quel texte ?), invite à des plaisirs (d'écouter, de lire, de raconter, d'élucider, de démonter) et à des pouvoirs (id.) accessibles à tous.

    Aussi bien ne peut-on que se réjouir de la « revalorisation » du domaine depuis quelque trois décennies, dont les manifestations les plus évidentes sont sans doute la découverte de Propp et de sa Morphologie du conte par le public francophone en 1970, la trouée de Bettelheim et de sa Psychanalyse des contes de fées, en 1976, le réinvestissement opéré conjointement par le grand public — dont témoignent aussi bien l'édition que les mass-médias — le public plus restreint des chercheurs et celui, plus important, de l'école — cf. à ce sujet la bibliographie de cette rubrique.

    De nombreuses possibilités d'utilisations des contes s'offrent à l'enseignant, et c'est bien entendu selon ses objectifs et selon les publics auxquels il s'adressera qu'il choisira d'adopter, telle(s) ou telle(s) pratique(s). Il pourra, entre autres :
    - (faire) raconter et écouter des contes ;
    - faire enquêter et recueillir des contes anciens ou plus récents, « indigènes » ou étrangers, pour enfants ou adultes, etc. ;
    - faire reconstituer, par groupes, des contes de la première enfance ;
    - faire produire « un » texte de conte, au départ de ses multiples versions. Faire l'analyse comparative de ces versions diverses d'un même conte type, ou thème ou mythe ;
    - faire lire et analyser des contes selon des grilles ou grâce à des outils apportés par l'analyse psychanalytique, mythologique ou symbolique (cf. à ce sujet le très utile Dictionnaire des symboles et des thèmes littéraires, Nathan), l'analyse idéologique, l'analyse textuelle narrative (dont on usera avec modération : cf. remarque 2 ci-après) ;
    - faire écrire, inventer contes ou parties de contes (cf. la Grammaire de l'imagination, de Gianni Rodari, le Tarot des mille et un contes, de Francis Debyser, etc.) ;
    - faire créer des variations structurales du récit (incidents, personnages, lieux, etc.), de langage (niveaux de langue, « style », etc.), de symboles ou de mythes (illustrer des mythes anciens par des matériaux modernes, illustrer des mythes modernes par des matériaux anciens, subvertir les codes symboliques, etc) ;
    - faire illustrer des contes ; faire adapter des contes pur la BD, pour la radio, la TV, le théâtre, etc.

    Mais indépendamment de la multiplicité de pratiques possibles ci-dessus évoquées, nous voudrions attirer l’attention sur certaines options fondamentales que nous préconisons, et les situer dans le contexte de la revalorisation récente du conte dans l’enseignement :

    1° Si le conte, à différents niveaux de l’enseignement secondaire, peut vraiment faire « vibrer » et intéresser les adolescents, c’est à condition de lui laisser ses pouvoirs de provocation, de fascination, d’envoutement et de plaisir. Cela ne peut se faire que si on le dépouille, dans la représentation qu’en ont nos élèves, de ses connotations enfantines, moralisantes ou — paradoxe— négativement scolaires... On choisira donc des corpus (de contes populaires, de reprises « littéraires », de contes d’ailleurs...) dans leurs versions « fortes », non expurgées, « intégrales », des procédures (d’écoute, de regroupement, de comparaison, de contage...) qui surprennent et qui laissent la place à la magie de l’appropriation ou au bonheur de l’exploration intellectuelle.

    2° À cet égard, on sera attentif aux limites, en classe, et aux effets pervers des pratiques des analyses structurales ou psychanalytiques « lourdes » (diffusion stéréotypée et emploi « techniciste » de celles-ci ont parfois desservi le conte à l’école — on pense ici à l’ usage abusif des fonctions de Propp ou des explications de Bettelheim) : sans exclure d’y recourir à bon escient, on préfèrera, en matière d’analyse, le recours à des procédures plus légères, à des schémas simples (cf. e. a. Denise Paulme, La mère dévorante), à des comparaisons de textes.

    3° Mais surtout, on donnera toujours la priorité à des écoutes « paresseuses et jouisseuses » (directement ou en recourant aux médias sonores : cf. les nombreuses et remarquables réalisations radiophoniques ou autres, reprises sur cassettes sonores1 ), à des appropriations par le contage, la manipulation, la collecte, l’adaptation... On s’efforcera d’enrichir la mémoire des élèves d’un « réseau » dense et diversifié de ces « histoires mémorables ». On les fera accéder à la « performance » du contage, à la perception active des plaisirs, codes et exigences de l’oralité, comme de ceux de médias métissés (texte et illustrations, adaptations télévisuelles ou cinématographiques etc.).

    4° La diversité et la variété culturelles du corpus mondial des contes sera l’occasion d’un superbe travail d’interculturalité et d’éducation aux différences. Pour que ce dernier soit « correct » et efficace, on sera attentif à éviter les pièges conjoints d’un universalisme réducteur (comme s’il y avait partout les mêmes conceptions de la famille, de la femme, de la cité, de la vérité...) et d’un exotisme de de pacotille. C’est une question de « tact » et de sensibilté. Mais ce n’est pas un des moindres intérêts du domaine que de permettre, dans certaines classes à forte proportion de jeunes immigrés ou d’origine étrangère, comme dans toute classe comportant un ou des élèves « étrangers », un échange culturel plus équilibré et mieux informé, entre adolescents belges et adolescents dont la culture d’origine peut ainsi être valorisée. (Outre les recueils ou collections qui affichent manifestement un projet interculturel — cf. Le conte, Didier Hatier, « Séquences », Les contes, Nathan, « Récits du monde », la collection « L’arbre aux accents », chez Syros Alternative etc. —, seront utilisées à cette fin les collections bilingues comme, chez CILF-Edicef, la collection « Fleuve et flamme »).

    5° S’il y a nécessité et justification évidentes à exploiter le domaine du conte comme domaine en soi, cela n’exclut pas que l’on puisse trouver opportunité ou intérêt à l’aborder aussi ou à y revenir comme « préliminaire » à d’autres études ou parcours, comme, par exemple, l’initiation au récit, l’approche des formes brèves, le travail sur le « surnaturel » en littérature, sur le mythe, la prise en compte de l’oralité, etc.

    6° Comme à l’ordinaire, nous ne signalons, dans ce vadémécum, que les publications d’orientation didactique. Pour en savoir plus, on consultera entre autres les revues spécialisées, comme Dire, Cahiers de littérature orale, Merveilles et contes, ou les remarquables recueils d’études publiés par le CNRS : Frontières du conte, D’un conte à l’autre. La variabilité dans la littérature orale et Le renouveau du conte, Paris, Éd. du CNRS, 1982, 1990, 1991, 182 p., 602 p. et 450 p.


    1. On pense ici à ces «voix» de conteurs ou conteuses professionnel(le)s comme Gougaud, Khémir, Zarcate, Hamadi, Boubeker, Gripari, Barthélémy, etc., désormais accessibles grâce à de précieux enregistrements (cf. la médiathèque du Département pédagogique FLTR, Collège Erasme, 2e étage : cassettes disponibles en prêt, pour étudiants et enseignants).



    SÉLECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Une micro-anthologie pour la classe et un vadémécum didactique pour l’enseignant (textes, perspectives théoriques, exercices, analyses), dans l’esprit de l’interculturalité


    DECRUYENAERE, J.-P., et DEZUTTER, O., Le conte, Didier-Hatier, 1990 (Séquences).
    Cf. aussi Le conte, cassette-vidéo RTBF, disponible en prêt à la médiathèque FLTR - UCL.


    Deux ouvrages de qualité rédigés par un universitaire qui a eu une action déterminante dans le renouveau de l’enseignement de la poésie et du conte

    JEAN, G., Le pouvoir des contes, Tournai, Casterman, 1981.
    JEAN, G., Pour une pédagogie de l’imaginaire, Tournai, Casterman, 1976.


    Un ouvrage didactique en tout point remarquable, destiné aux enseignants du primaire

    MARTIN, S., Les contes à l’école. Le(s) petit(s) chaperon(s) rouge(s), Paris, Bertand-Lacoste, 1997
    (Parcours didactiques à l’école).


    Trois numéros spéciaux de revue, comportant réflexions, analyses, témoignages et relations méthodologiques, bibliographies, listes de textes et collections

    Le Français aujourd’hui, n°43, sept. 1978.
    Le Français aujourd’hui, n°68, sept. 1984.
    Pratiques corporelles (Éducation-Thérapie-Formation), n°95, juin 1992.


    Un ouvrage de créativité, remarquable, d’un très grand écrivain italien « pour la jeunesse », qui propose de nombreux modes de production au départ des contes

    RODARI, G., Grammaire de l’imagination. Introduction à l’art d’inventer des histoires, Préface, trad. et notes de R. SALOMON, Paris, Éditeurs français réunis, 1979 (rééd. 1996).


    Une anthologie en même temps qu’un essai précieux, original, parfois réducteur cependant (la « performance » et la fonction des contes africains sont plus diversifiées et nuancées que ne le laisse percevoir cette présentation « humaniste »)

    CHEVRIER, J., Essai sur les contes et récits traditionnels d’Afrique noire, Paris, Hatier, 1986.


    Une anthologie de contes et légendes d’Afrique centrale (Zaïre, Rwanda, Burundi)

    Cellule « Fin de siècle », Dits de la nuit, Bruxelles, Labor, 1994 (Espace Nord).


    Des manuels offrant une intéressante présentation du domaine, des textes, des exercices divers

    Cycle supérieur : Le conte. La poésie, Paris, Nathan.
    Cycle inférieur : Mots et merveilles, Paris, Magnard.
    Plaisir du conte, Paris, Didier.
    Les contes, 6e/5e, Paris, Nathan (Récits du monde).
    Accès français 1re/2e, fascicules 4 et 9 : Des légendes à lire et à raconter, Des contes à faire et à déchiffrer, Bruxelles, De Boeck-Duculot.


    On utilisera avec le plus grand profit les très nombreuses cassettes sonores de qualité (à distinguer de certains produits commerciaux, parfois médiocres, destinés au public de la première enfance) présentant, selon des modalités et des styles divers, et notamment par des conteurs professionnels, l’univers des contes. La médiathèque du Département pédagogique FLTR en propose un choix important. (Une librairie spécialisée, à Paris, Mots et merveilles, 63, Bvd St-Marcel 75013 Paris - Tél. : 47 07 25 21, Fax : 43 37 61 27.)

    Cf. aussi FANTASTIQUE, NOUVELLE, ROMAN.




    À LIRE EGALEMENT

    BREF, n° 14, mai 1978, Dossier sur le conte populaire : GUEUNIER, N., « Conte et diversité des cultures » ; « Le conte populaire est-il conformiste ? », Paris, Larousse, 1978.
    Europe (Revue littéraire mensuelle), nov.-déc. 1979, n°607-608, Le livre, L’enfant dans le monde.
    GFEN, Supplément à Dialogues, n°50, Comment débloquer l’imaginaire au travers du conte et du récit.

    L’École des lettres, 2d cycle, 1984-1985, nos 8, 9, 10, Écrire et lire des contes (expérience pédagogique).

    Le français aujourd’hui, n° 68, déc. 1984, Contes à lire et à conter : « De l’effet Perrault à l’effet Jules Ferry, « Le conte et les apprentissages conceptuels de 3 à 7 ans ; « La formation du langage imaginaire » ; « Inductions imaginaires de la lecture » ; « Contes d’auteur et élèves dits psychotiques » ; « Le cul béni des fées » ; « À l’école du conte africain » ; « Les contes de la rue Pellefort » ; « Qui conte en France aujourd’hui » ; « Les contes bleus » ; « Le "pourra" des contes » ; « Publications récentes ».

    Le français aujourd’hui, n°43, septembre 1978, Les Contes : « Le conte populaire en classe de français », « L’enfant et le conte », « Collecte de contes du limousin », « P.-J. Hélias et l’art du conte », « Lectures de Peau d’âne », « Pour et contre Bettelheim », « Les contes et les poèmes », « Les contes dans la littérature de jeunesse », « Le conte à l’école élémentaire », « Notes de lecture sur les contes ».

    Pratiques corporelles, juin 1992, n° 95, Il était une fois... le conte : Éditorial, De l’origine des mythes, Rencontre avec Claude Mettra, Le sorcier aux trois ceintures, Raconter, c’est se raconter, Raconter, comment dire ?, Jouer son conte, conter son corps, Lire, imaginer, rêver, raconter, Qui a peur du grand méchant loup, Histoires de s’entendre, Groupe d’expression transculturelle.

    ROLLAND, M., « La Belle et la Bête », in Nouvelle Revue Pédagogique. n°4, déc. 1993, Les œuvres littéraires adaptées à l’écran, pp. 11 et suiv., pp. 21-24.

    STALLONI, Y., « Le merveilleux », in L’École des lettres, 2d cycle, 1979-1980, n°5, pp. 2-12.


    Mémoires UCL en didactique du français (accessibles au Département pédagogique de la bibliothèque FLTR)

    BERTE, P., Les contes de Perrault en classe de français, 1990.
    BOLDO, J., De l’oral au scriptural : une exploitation possible du domaine du conte en classe de français,1978.
    PASCUAL, J.-M., Tradition et expression orale : le conteur. Un parcours avec J.-P. Otte en classe de français, 1985.





  • Émilio DaneroGuide du (futur) professeur: 1

    Vous trouverez dans ce vade-mecum du (futur) professeur un guide inestimable pour les étudiants qui se destinent à l’enseignement du français et pour les professeurs de français.
    Bien entendu tous ceux et toutes celles qui sont passionnés par la langue et la littérature française trouveront également dans ce guide de nombreuses informations susceptibles de les intéresser.
    À qui doit-on ce magnifique guide ? À Jean-Louis Dufays, professeur à l’Université de Louvain, qui est responsable depuis 1996 de l'agrégation en langues et littératures romanes et directeur du CEDILL (Centre de recherche en didactique des langues et littératures romanes). Je remercie Jean-Louis Dufays pour ce travail remarquable qui est une invitation à la découverte et au plaisir d’enseigner.
    Je tiens aussi à rendre hommage à Pierre Yerlès, un de mes anciens professeurs à l’Université de Louvain et père fondateur de la didactique du français à l’Université de Louvain : Pierre Yerlès fut auteur de ce vade-mecum jusqu’en 1997.
    Vu l’ampleur du projet, le guide sera décomposé en cinq articles. Articles qui recensent des sources de grande qualité dans les domaines les plus divers : livres, revues, sites Internet.
    Voici le premier article qui aborde les sujets suivants par ordre alphabétique : argumentation et dissertation, audiovisuel et analyse de l’image, axiomatique (définir une), bande dessinée, chanson, cinéma, comique, conte.


    BIBLIOGRAPHIE DE BASE


    À consulter en priorité

    DOLZ, Joaquim et SCHNEUWLY, Bernard, Pour un enseignement de l’oral. Initiation aux genres formels à l’école, Paris, ESF, 1998.
    DUFAYS, Jean-Louis, GEMENNE, Louis, LEDUR, Dominique, Pour une lecture littéraire. 1. Approches historique et théorique, propositions pour la classe de français, 2. Bilan et confrontations, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 1996 (Formation continuée).
    REUTER, Yves, Enseigner et apprendre à écrire. Construire une didactique de l'écriture, Paris, ESF, 1996 (Pédagogies).
    SIMARD, Claude, Éléments de didactique du français langue première, Paris-Bruxelles, De Boeck Université, 1997 (Pratiques pédagogiques).




    Autres ouvrages généraux de référence

    CHISS, Jean-Louis, DAVID, Jacques, REUTER, Yves (dir.), Didactique du français. État d'une discipline, Paris, Nathan, 1996 (Perspectives didactiques).
    COLLÈS, Luc, DUFAYS, Jean-Louis, MAEDER, Costantino (dir.), Enseigner le français, l’espagnol et l’italien. Les langues romanes à l’heure des compétences, Bruxelles, De Boeck, 2003 (Savoirs en pratique).
    DUMORTIER Jean-Louis, Lire le récit de fiction. Pour étayer un apprentissage : théorie et pratique, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 2001 (Savoirs en pratique).
    HALTE, Jean-François, La didactique du français, Paris, P.U.F., 1992 [1re édition, aujourd’hui épuisée, mais toujours disponible en bibliothèque] (Que sais-je ? 2656).
    MATHIS, Geneviève, Professeur de français. Les clés d'un savoir-faire, Paris, Nathan, 1997 (Perspectives didactiques).
    ROPÉ Françoise, Enseigner le français. Didactique de la langue maternelle, Paris, Éditions universitaires,1990 (Savoir et formation).
    ROSIER, Jean-Maurice, La didactique du français, Paris, P.U.F., 2002 [2e édition refondue, totalement différente de la 1re édition d’Halté de 1992] (Que sais-je ? 2656).
    ROUXEL, Annie, Enseigner la lecture littéraire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1996 (Didact français).
    TOCHON, François Victor, Didactique du français. De la planification à ses organisateurs cognitifs, Paris, ESF, 1990.




    ARGUMENTATION ET DISSERTATION

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Plusieurs manuels explicitant utilement le travail de l’argumentation

    AMOSSY, R., L’argumentation dans le discours. Discours politique, littérature d’idées, fiction, Paris, Nathan université, 2000 (Fac – linguistique).
    BLACKBURN, P., Logique de l’Argumentation, Ottawa, Ed. du Renouveau pédagogique, 1989.
    BOISSINOT, A., LASSERRE, M.-M., Techniques du français. 1. Lire-Argumenter-Rédiger, Bertrand Lacoste, 1989.
    HUBAT-BLANC, A.-M., Énonciation et argumentation, Amiens, CRDP de l’Académie d’Amiens, 1998.
    LAURENT, J.-P., Rédiger pour convaincre, Duculot, 1989 (2e éd.) (L’esprit des mots).
    LINDENLAUF, N., Savoir lire les textes argumentés, Duculot, 1990 (L’esprit des mots).
    NYSENHOLC, A., et GERGELY, T., Information et persuasion 1. Argumenter, De Boeck, 1991.
    PLANTIN, Chr., Argumenter, Paris, CNDP, 1989 (Autrement dit).
    REBOUL, P., Introduction à la rhétorique, PUF, 1991 (Premier cycle).
    ROBAYE, R., Introduction à la logique et à l’argumentation, Erasme Académia, 1991 (Pédasup).
    ROBRIEUX, J.-J., Éléments de rhétorique et d’argumentation, Dunod, 1992.
    WEIL, C., L’essai littéraire (1) Initiation. Définitions. Méthode. Exercices. Mots-clés corrigés, (2) Perfectionnement,Hatier, 1991 (Les méthodiques).


    Quatre manuels proposant un apprentissage raisonné de la dissertation

    COLSON, J., Le dissertoire, De Boeck-Wesmael, 1988.
    JONCHERAY, S., La dissertation française au CAPES, Paris, Les Éditions d’Organisation, 1996.
    LAMOUR, H., Technique de la dissertation, PUF, 1990 (Pratiques corporelles).
    THYRION, Fr., La dissertation aujourd’hui, Duculot, 1996 (Entre guillemets).


    Des précis accessibles partout

    AMANCY, N., et VENTURA, T., 50 modèles de dissertations, Marabout, 1992 (MS, 53).
    DÉSALMAND, P., et TORT, P., Du plan à la dissertation : français, Hatier (Profil, 313/314).


    Des revues didactiques consacrées aux problèmes de l’argumentation

    Enjeux, n°33, décembre 1994, Disserter ou argumenter ?
    Français 2000, n°133-134, décembre 1992, De l’argumentation à la dissertation.
    L’École des lettres, 2d cycle, n° spécial, La dissertation littéraire générale.
    Le français aujourd’hui, n°123, décembre 1998, Argumenter : enjeux et pratiques.
    Pratiques, n°28, 1980, Argumenter ; n°68, déc. 1990, La dissertation.
    Québec français, n°96, février 1995, Dossier : La dissertation.
    Recherches, n°9, novembre 1988, Argumenter ; n°14, 1er sem. 1991 Situations d’argumentation.


    Des articles à orientation didactique pouvant aider l’enseignant en recherche

    BOISSINOT A. (c.r. de AURIAC, Y.), « Enseigner le texte argumentatif de la Sixième à la Terminale », in Le français dans tous ses états, n°25, juin 1994.
    CHAROLLES, M., « La dissertation quand même », in Pratiques, n° 68, déc. 1990.
    CHARTRAND, Suzanne-G., « Pistes didactiques pour enseigner la production de textes argumentatifs », in Québec français, n°97, printemps 1995.
    DELFORCE, B., « Approches didactiques de la production d’un écrit « fonctionnel » : les difficultés de la dissertation », in Pratiques, n°48.
    MIKOLAJCZAK-THYRION, Fr., « Les mots dans la dissertation : aspects sémantiques et logiques », in Enjeux, n°21, décembre1990.




    AUDIOVISUEL ET ANALYSE DE L’IMAGE

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE


    Deux remarquables outils d’initiation à la lecture de l’image

    ESNOUF, D., FAFFRE, P., LUCAS, A. et al., « Eh ! Regarde ! » 12 cours pour une initiation à la lecture de l’image(4 livrets et 24 diapositives), CRDP de Caen.
    FOZZA, J.-Cl., GARAT, A.-M., PARFAIT Fr., Petite fabrique de l’image. Parcours théorique et thématique – 180 exercices, Paris, Magnard, 2001.


    Des livraisons intéressantes de revues didactiques centrées sur la question

    Le français aujourd’hui, n°88, déc. 1989, Les couleurs, le langage et les sons.
    Français 2000, n°138-139, déc. 1993, L’audiovisuel et l’école.
    Français 2000, n°140, avril 1994, L’audiovisuel et l’école 2. Le dossier pédagogique,.
    Cahiers pédagogiques, n°301, février 1992, L’audiovisuel : une autre façon d’apprendre,.


    Deux éclairantes brochures de synthèse réalisée par le Conseil de l'Éducation aux Médias de la Communauté française de Belgique

    Pour une éducation des jeunes à l’audiovisuel, Bruxelles, Fondation Roi Baudouin, 1990, 91 p.
    L'éducation aux médias en 12 questions, Bruxelles, Fondation Roi Baudouin, 1996, 32 p.


    Deux numéros très riches de Français 2000 sur divers aspects et exemples de la relation textes-images

    Français 2000, n°183-184, Des mots et des images 1, 2003.
    Français 2000, n°186-197, Des mots et des images 2, 2003.


    Trois ouvrages de fond et un article de synthèse à orientation didactique

    JACQUINOT G., Image et pédagogie, Paris, PUF, 1977 (L’Éducateur).
    MARTIN, M., Sémiologie de l’image et pédagogie, Paris, PUF, 1982 (Pédagogie d’aujourd’hui).
    MARGEAT, M., « Analyser la presse audiovisuelle », in L’information littéraire, 1986, n°3, p. 113.


    Deux ouvrages (très) critiques d’un sociologue américain sur la fonction de la télévision comme « premier programme » suppléant celui de l’école

    POSTMAN, N., Enseigner, c’est résister, Le Centurion, 1981.
    POSTMAN, N., Se distraire à en mourir, Flammarion, 1986.


    Un ouvrage collectif analysant divers aspects de la relation télévision -littérature

    BARBALATO, B. (dir.), Les écrivains en vidéo, Bruxelles, Van Balberghe, 1999.


    Deux précieux dossiers de La Nouvelle Revue Pédagogique

    ABENSOUR, C., La télévision et la culture télévisuelle des jeunes, in NRP, n°3, nov. 1993, pp. 9-26
    ROLLAND, M., L’adaptation des œuvres littéraires à l’écran (et autres lieux), in NRP, n°4, déc. 1993, pp. 11-30.


    Un (bon) mémoire qui envisage divers usages de la télévision au cours de français

    RIGUELLE, D., La télévision : un programme de réflexion et de recherche en classe de français, UCL, Département d’études romanes, 1986.


    Un ensemble de propositions pratiques « pour essayer d’en finir avec l’opposition télévision - monde de l’écrit » (destiné à l’enseignement primaire)

    CHAILLEY, M. et CHARLES, M.-Cl., La télévision pour lire et pour écrire, Paris, Hachette, 1993 (Pédagogies pour demain).


    72 fiches pédagogiques déjà anciennes mais toujours d’actualité

    BOURRON Yves, 72 fiches de pédagogie audiovisuelle, Paris, Les Éditions d’organisation, 1978, 162 p.

    Cf. aussi, dans ce vadémécum, les rubriques CINÉMA, PRESSE et MÉDIAS.




    DEFINIR UNE AXIOMATIQUE

    a. Qu'est-ce qu'une axiomatique ?


    « 4° N.f. Recherche et organisation systématique des axiomes d’une science (d’un ensemble d’hypothèses et de déductions).
    L’axiomatique d’une science, une axiomatique : l’ensemble des axiomes (...) ».
    Le Petit Robert


    « adj. (grec axiômatikos ; 1547) 1. Qui concerne les axiomes. - 2. Système axiomatique, forme achevée d’une théorie déductive construite à partir de termes premiers et de propositions premières (axiomes), développés à l’aide des règles de définition et de démonstration, et caractérisée par la symbolisation et la formalisation. n. f. (...) ».
    Lexis

    « Axiomatique - Épist. 1. Système d’axiomes au sens de « principe indémontrable se trouvant à la base d’un raisonnement (...) » : « L’axiomatique de Hilbert ». - 2. Théorie de ces axiomes considérés comme règles purement formelles : « L’axiomatique s’impose comme loi de tout expliciter sans rien présupposer » (R. Blanché) (...) ».
    A. Cuvillier. Cf. R. Blanché, L’axiomatique, Paris, P.U.F (SUP).

    « Karl Popper a bien montré qu’il n’était pas possible de fonder la science sur un principe d’induction : « D’un point de vue logique, nous ne sommes pas justifiés à inférer des propositions universelles à partir de propositions singulières, aussi nombreuses qu’elles soient ; car toute conclusion tirée de cette façon pourra toujours se révéler fausse : peu importe le nombre de cygnes blancs que nous aurons pu observer, cela ne justifie pas la conclusion que tous les cygnes sont blancs ».(...)
    Si, cependant, depuis Kepler au moins, l’histoire de la science consiste en l’élaboration de théories générales (de propositions universelles), c’est que le rapport entre la théorie et l’observation (ou l’expérimentation) s’est trouvé renversé. D’une accumulation d’observations ou d’expériences, il n’est pas possible d’induire rigoureusement une théorie ; la formulation d’une théorie comporte toujours une part de risque, elle représente un pari. Mais, en revanche, des observations ou des expériences bien menées (et qui peuvent être peu nombreuses) peuvent, après coup, amener à accepter ou à rejeter une théorie. Comme le dit Chomsky, « les données d’observation sont intéressantes dans la mesure où elles ont une incidence sur le choix entre des théories rivales.
    N. Ruwet, Introduction à la grammaire générative, Paris, Plon, pp. 12-13.


    Des exemples de développement scientifique à base d’axiomatique :

    - la description de la langue comme « système de signes » au départ de quelques axiomes. Cf. F. de Saussure, Cours de linguistique générale ;

    - la description de la littérature comme « système institutionnel » au départ de quelques axiomes. Cf. J. Dubois, L’institution de la littérature, Paris, Bruxelles, Nathan-Labor ;

    - la description du conte merveilleux russe comme « système de fonctions » au départ de quelques axiomes. Cf. Propp, Morphologie du conte, Paris, Seuil (Points) ;

    - la description des objets ou plus précisément des « processus par lesquels les gens entrent en relation avec eux et (...) la systématique des conduites et des relations humaines qui en résulte ». Cf. Baudrillard, Le système des objets, Paris, Denoël-Gonthier (Médiations).


    b. Exemples d'axiomatique

    1. Les contextes, procédures et le fonctionnement d’un enseignement sont souvent aujourd’hui au moins aussi importants que les contenus mêmes de cet enseignement. A fortiori est-ce vrai en méthodologie, science ou démarche du « comment ».

    2. Le discours didactique n’est isolé qu’en apparence de tout ce qui l’englobe et de tout ce qui le constitue en profondeur. Un souci de rigueur « épistémologique » implique le dévoilement maximal ou du moins la conscience de ce contexte et de ces fondements.

    3. « L’activité intellectuelle nécessite un organe construit à partir d’une information génétique, et un apprentissage de cet organe au cours d’une certaine aventure humaine bien mal désignée par le mot « environnement » (A. Jaccard).

    4. « L’outil intellectuel dont nous disposons à un instant donné résulte des informations génétiques que nous avons reçues, des matériaux dont nous avons disposé pour le construire et de l’usage que nous en avons fait (...) » (Id.).

    5. Le « centre de gravité » de l’acte d’apprentissage (phénomène fondamental d’une visée d’enseignement) est dans la personne de l’apprenti, étant entendu qu’une personne repliée sur elle-même ne peut apprendre et que tout être humain possède en lui la capacité et le désir de progresser dans ses apprentissages. La personne de l’enseignant n’est qu’une des conditions possibles, voire un des conditionnements de cet acte d’apprentissage (Rogers et Jackins).

    6. Il est difficile voire impossible d’apprendre quelque chose de neuf et d’important sans plaisir partagé — moteur du changement — et si ce n’est de quelqu’un qu’on aime (Pagès).

    7. Le type de relation de personne à personne(s) en jeu dans l’apprentissage en milieu scolaire peut faciliter ou freiner cet apprentissage. Dans la mesure où cette relation (les comportements qui la constituent) est perçue dans toutes ses dimensions (duelle - groupale - institutionnelle), elle peut être considérée comme une composante essentielle de la réalité d’enseignement.

    8. Le comportement social que constitue, dans ses modalités et ses justifications, l’acte méthodologique ou didactique est aujourd’hui de plus en plus reconnu comme spécifique à un lieu et à un moment déterminé. L’aire de « fiabilité » de ce comportement est à repérer sans cesse et à ce repérage constant peuvent être identifiées l’intuition et la dynamique méthodologiques.

    9. Dans de très nombreuses situations de culture (où école et médias se partagent le « programme de formation »), enseigner aujourd’hui, à l’école, c’est prendre le contre-pied de l’enseignement des médias (Postman).

    10. « L’intervention de l’enseignant — que ce soit par le modèle scientifique ou par ses valeurs — "agresse» toujours quelque peu les élèves. Le modèle de l’enseignement sans rupture ni conflit est un leurre ou une gigantesque manipulation » (Fourez).

    11. « Une classe n’est pas un lieu sans conflits. S’y confrontent les projets souvent divergents des élèves, du professeur, de l’administration de l’école, des parents, de groupes intéressés, etc. C’est le lieu de la confrontation de désirs et d’intérêts » (Fourez).

    12. Bricolage et tactique didactique constituent l’art d’adapter la dynamique d’enseignement à l’occasion, aux modalités et au contexte d’apprentissage (de Certeau).


    c. Questions pour déterminer sa propre axiomatique

    1. Soit répondre à une questionnement sur le modèle de ce qui suit :

    - Quels sont les « postulats » ou présupposés explicitables auxquels je me réfère touchant à la notion de, par exemple :




    - Comment ces présupposés s’organisent-ils entre eux?

    - Quelles relations entretient pour moi cet ensemble (de présupposés) avec d’autres ensembles (de présupposés) dans lesquels il s’insère ou qu’il recouvre en partie ou complètement ?

    Exemple : qu’en est-il de l’articulation de ces présupposés avec telle(s) conception(s) politique(s), économique(s), philosophique(s), religieuse(s)... qui donnent sens à ma lecture du monde, à mes engagements, à mon « art » de vivre, etc.

    2. Soit élaborer, touchant aux domaines susdits, une sorte de « credo » succinct, d’une dizaine ou d’une vingtaine d’articles :

    Exemple : « Ce que je crois : 1. La pratique littéraire n’est pas une pratique d’expression, d’expressivité, de reflet, mais une pratique d’imitation, de copie infinie » (R. BARTHES, Sur la littérature, P.U.G., 1980, p. 13).

    3. Soit retrouver, à propos des points susdits ou de l’un ou l’autre, une dizaine de « concepts opérateurs » ou de « métaphores de base ».

    Exemple, à propos de l’enseignement : bricolage, tactique, occasion, jeu, énigme, différence...

    4. Soit formuler ce qui précède, si l’on préfère, en termes de « représentations ».

    On peut aller jusqu’à partir de la formule : qu’est-ce que la littérature, la lecture, l’orthographe, l’enseignement... représentent pour moi aujourd’hui ?

    5. Soit travailler plus rudimentairement encore sur les connotations, les associations d’idées.

    La technique des « mots associés » est très intéressante à cet égard : exemple : quels sont les quatre premiers mots qui me viennent à l’esprit au départ du mot « grammaire », du mot « littérature », du mot « poésie » ?...).

    6. Soit reconnaitre ses « références d’autorité », dans les domaines susdits, sa liste d’auteurs préférés, sa « bibliographie de coeur »...

    Selon les classes et la maturité des élèves, on pourra initier les élèves à ce dévoilement
    « axiomatique » en les associant à ce questionnement selon des procédures comme celles décrites en 4 ou en 5.


    BANDE DESSINÉE

    INTRODUCTION

    « Exprimer, montrer, raconter : ces fonctions se bousculent, et leur synthèse est toujours un miracle. » Cette formule, reprise à Alain Rey, auteur, selon nous, d'un des essais les plus dynamisants consacrés à la BD (Les spectres de la bande, Éditions de Minuit, 1978), signale implicitement les raisons de la fascination ou de la répulsion que peut exercer ce genre protéiforme, comme des déceptions qu'il provoque. Il est un lieu très spécifique d'investissement libidinal, de « délire utilitaire » (mythique, idéologique, psychologique) : la narrativité y passe par la figuration et inversement, avec, du coup, toutes les modalités possibles de valorisation ou de dévalorisation de l'une par l'autre, avec aussi toutes les « opportunités » que peut présenter, pour le lecteur ou pour la société des lecteurs, le degré de combinatoire atteint.
    On ne s'étonnera pas que l'École, devant l'irrésistible ascension de ce médium particulièrement signifiant de notre modernité, s'en inquiète et s'y intéresse (même commercialement, via l'édition scolaire) autant ou plus qu’à d'autres médias avec lesquels il est bon de compter (conter) désormais. Si ceci apparait inévitable, sinon heureux, il n'est pas sûr que cela se passe toujours dans l’intérêt ou pour (dans) la plus grande jouissance des élèves, ni davantage de leurs professeurs. En ce domaine comme en tant d'autres, plus peut-être qu'en bien d'autres, l'enseignant aura à affronter, à situer ses fonctions, ses devoirs, ses plaisirs, ses illusions, ses compromissions, ses options. À se demander à quelles conditions, et avec quels risques il peut, avec ses élèves, « utiliser » la BD (et à quelles fins ?) ou se laisser saisir par elle (et pour quel voyage ?). L'on gardera seulement à l'esprit que rien n'est acquis en ce domaine (ni par un choix de contenu(s), ni par un choix de méthode(s), ni par un choix d'objectif(s), quand bien même tout ceci serait certes inducteur d'effets divers), sinon que la vie apprend sans cesse à qui veut bien apprendre !
    À chacun donc de découvrir qui, et par quels chemins directs ou détournés, de Tintin ou de Philémon, Bécassine ou Barbarella, Corto Maltese ou Gaston, Superman ou Astérix, Silence ou Même, Gotlib ou Moebius, Manara ou Pratt, Schuiten ou Druillet, Métal Hurlant ou À Suivre, lui apprendra la soumission et la révolte, le rêve, la folie et/ou la conscience — l’entrainera dans la reconnaissance et la surprise, le jeu d’une lecture réglée ou d’un vertige —, l’aidera à travailler la grammaire, le symbole, le mythe ou l'orthographe —, lui imposera d’interroger la sémiologie et/ou la sociologie et/ou la philosophie. Dans un nombre de directions « didactiques » extrêmement diversifiées existent aujourd'hui, à profusion, matériaux et outils, des plus pervers aux plus naïfs. Notre bibliographie n'en donne qu'un aperçu.


    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Deux ouvrages qui tout à la fois font le point de la question, proposent des analyses et élaborent ou explicitent des méthodologies dans une perspective didactique intéressante

    TILLEUIL, J.-L., VANBRABAND, C., MARLET, P., Lectures de la bande dessinée : Théorie, méthode, applications, bibliographie, Louvain-la-Neuve, Académia, 1992, 247 p.
    DE LA CROIX, A., ANDRIAT, Fr., Pour lire la bande dessinée, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 1992 (Formation continuée), 142 p.


    Une présentation générale du genre

    DUC, B., L'Art de la Bande dessinée.


    Un précis rédigé par un écrivain, scénariste de renom, grand connaisseur du genre

    PEETERS, B., Case, planche, récit. Comment lire une bande dessinée, Tournai, Casterman, 1991, 119 p.


    Deux essais roboratifs

    BAETENS, J., et LEFEVRE, P., Pour une lecture moderne de la bande dessinée, Bruxelles, Centre belge de la bande dessinée, 1993.
    REY, A., Les spectres de la bande, Éditions de Minuit, 1978.


    Des articles à caractère didactique, explorant le rapport littérature et B.D.

    PINSON, D., « Malet-Tardi : Brouillard au Pont de Tolbiac » (1 et 2), in Nouvelle revue pédagogique, n°2 et n°3, octobre et novembre 1990, p. 45.
    PINSON, D., « Le Journal de Jules Renard lu par Fred », in Nouvelle revue pédagogique, n°6, février 1991, p. 45, et d’autres articles, dans la même revue.


    Un bon petit article de synthèse orienté vers le français langue étrangère

    CARÉ, J.-M., « Enseigner la bande dessinée /enseigner avec la bande dessinée », in Le français dans le monde, Paris, Hachette-Larousse, avril 1986, pp. 60-62.


    Deux mémoires de licence qui proposent des parcours didactiques de lecture et d’écriture autour du scénario de BD

    SALESSE, I., Le scénario de bande dessinée : approche théorique et séquences didactiques, Louvain-la-Neuve, Document n°14 de l’Unité de didactique du français, mars 1986.
    ZABUS, V., Quelques aspects du scénario de bande dessinée en classe de français, Louvain-la-Neuve, Mémoire de licence en langues et littératures romanes, 1993.


    Un autre mémoire pour faire le point sur la connaissance de la BD par les élèves et imaginer un parcours d’initiation générale au genre

    CRUQUENAIRE, E., La lecture de la bande dessinée chez les élèves du troisième degré de l’enseignement secondaire : enquête et propositions didactiques, Louvain-la-Neuve, Mémoire de licence en langues et littératures romanes, 1999.

    Cf. Aussi les mémoires de CARIAUX, C., DEBONGNIE, F., DE ROECK, B., DEWEER, L., JACOBY, C., LEONARD, S., RASEMONT, D., TILLEUIL, J.-L. …


    Divers ouvrages parus dans les années 70 et 80, au moment du grand engouement pédagogique autour de la BD

    ABASTADO, C., Messages des médias, Paris, CEDIC, 1980, pp 239-249.
    ADAM, J.-M., Linguistique et discours littéraire. Théorie et pratique des textes, Paris, Larousse, 1976, passim.
    CAPUT, J.-P., « Pédagogie de l'expression et bande dessinée : quelques suggestions », in Études de linguistique appliquée, n° 13, janvier-mars 1974, pp. 81-91.
    CONVARD, D., et SAINT-MICHEL, S., Le français et la bande dessinée ; Paris, Nathan, 1972.
    DE MAN, M. et MALHERBE, J.-F., Un Ghetto exemplaire, Éd. CTL, Bruxelles-Liège, 1977, 164 p.
    DILLIES, P., « Le rapport image-texte dans la vignette de bande dessinée. Progression d'exercices », in Pratiques, n°18/19, février-mars 1978, pp. 21 et suivantes.
    FRESNAULT-DESRUELLE, P., « Servir ou se servir de la bande dessinée », in N. GUEUNIER (dir.), Lecture des textes et enseignement du français, Paris, Hachette, 1974, pp. 113-124.
    ID., La bande dessinée - L'univers et les techniques de quelques « comics » d'expression française, Paris, Hachette, 1972.
    ID., Récits et discours par la bande. Essais sur les comics, Paris, Hachette, 1977 (Essais.)
    ID., « Le personnage de bande dessinée et ses langages », in Langue française, n°28, décembre 1975, pp. 101-111.
    GAUTHIER, G., Villes imaginaires : le thème de la ville dans l'utopie et la science-fiction (littérature - cinéma - bande dessinée), Paris, CEDIC, 1977 (Textes et non textes), 192 p.
    MASSART, P., TILLEUIL J.-L. et NICXS J.-L., La bande dessinée à l'université... et ailleurs. Études sémiotiques et bibliographiques, Louvain-la-Neuve, UCL, Travaux de la Faculté de Philosophie et Lettres, n°31, 1984.
    MASSON, P., Lire la bande dessinée, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1985.
    PIERRE, M., La bande dessinée, Paris, Larousse, 1976 (Idéologies et société), 159 p.
    Pratiques, n° 18/19 (Arrêts sur l'image).
    ROBIN, C., Travaux dirigés et bande dessinée, Paris, SUDEL, 1974. (a) classes de 5 et 6e, 1er cycle ; (b) livret du professeur. (Analyse critique par A. Pequenot, in Pratiques, décembre 1975, n° 7 et 8, pp 47-60).
    ROUX, A., La bande dessinée peut être éducative, Paris, Éd. de l'École, 1973, 2e édition.


    Des livrets de diapositives

    GAUTHIER, G., Les codes de la bande dessinée, coffret de diapositives, éd. UFOLEIS, 3 rue Récamier, Paris VIIe.
    Comment on fait une bande dessinée - La bande dessinée et les histoires en images - La bande dessinée : l'art d'un certain montage - La bande dessinée, un certain art du cadrage, Quatre dossiers de diapositives commentées, Paris, OFRATEME.


    Un dictionnaire qui invite à construire des parcours thématiques mêlant des références littéraires et paralittéraires (notamment de la BD)

    AZIZA, C., OLIVIERI, C., STRICK, R., Dictionnaire des figures et des personnages (Littérature – Opéra - Cinéma - Bande dessinée), Paris, Garnier, 1981, 450 p.




    CHANSON

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Des ouvrages et articles à orientation didactique

    ARCHAMBEAU, Fr. et al., La clé des chants. Guide d'analyse de chansons d'auteurs pour l'enseignement secondaire, Namur, Érasme, 1993.
    BÉRIMONT, L., ZARATE, G., Brassens, Gréco, Montand, Mouloudji chantent les poètes, Paris, Hachette - Ministère des Relations extérieures, 1982 (4 cassettes sonores + un livret de 80 p. comprenant les paroles et les partitions des chansons, des réflexions sur la chanson poétique et des propositions pour la classe).
    CALVET, L.-J., La chanson dans la classe de français, Paris, Nathan, Clé International, 1980.
    CARE, J.-M., DEMARI, J.-C., « Chanson et profs : une histoire d'amour contrariée », in Le français dans le monde, n° 216, Paris, 1988.
    CHAMBARD, L. et DAMOISEAU, R., La chanson d'aujourd'hui. Mythes et images du temps présent, 1960-1980, Sèvres, Centre international d'études pédagogiques, 1984 (Les dossiers de Sèvres).
    DUFAYS, J.-L., GRÉGOIRE, Fr., MAINGAIN, A., La chanson. Textes pour la classe de français et Vadémécum du professeur de français, Bruxelles, Didier Hatier, 1994 (Séquences).
    Français 2000, n° 106 et 107, Chanson française, Bruxelles, 1983 et 1984, pp. 5-48 et 3-58.
    Le français dans le monde, n° 131, 1977, Dossier « A travers chants ».
    HANQUET, R., « La chanson », in COLLECTIF, Français 5/6. Tome A, Bruxelles-Paris-Gembloux, De Boeck-Duculot, 1982, pp. 186-208.
    MASSART-LALUC, V., Récits en chansons, Paris-Grenoble, Delagrave et CNDP de l’Académie de Grenoble, 2002 (1, 2, 3... Séquences Français L.P.).
    Textes et documents pour la classe, n° 308, Les courants de la chanson française, de la chanson aux variétés, 1983.


    Deux dossiers pédagogiques très riches publiés par la Communauté française de Belgique

    BRIET, G., JONCKHEERE, N. et MASUY, Fr., Brel entre les lignes. Apprendre ou pratiquer le français avec Jacques Brel (21 fiches pédagogiques), Bruxelles, Communauté française de Belgique, 2003.
    MARÉCHAL, H., MASSART, N. et STREEL, p. (dir.), Made in « chez nous ». Paroles et musiques en Communauté française de Belgique (étude de 17 chansons belges contemporaines - cahier pédagogique + cédérom), Bruxelles, Communauté française de Belgique, 2003, 56 p.


    Des études historiques

    BRUNSCHWIG, Ch., CALVET, L.-J., KLEIN, J.-Cl., Cent ans de chanson française, Paris, Le Seuil, 1972 (1re éd.), 1981 (2e éd.) (Points Actuels, 45).
    REY, A., « Chanson en français et littérature », in de BEAUMARCHAIS, J.-P., COUTY, D. et REY, A., Dictionnaire des littératures de langue française, t. 1, Paris, Bordas, 1984, pp. 408-413.
    ROBINE, M., Anthologie de la chanson française. Des trouvères aux grands auteurs du XIXe siècle, Paris, Albin Michel, 1994 (un livre de 919 p. + 14 disques compacts).


    Des études synchroniques

    AMONT, M., Une chanson, qu’y a-t-il à l’intérieur d’une chanson ?, Paris, Seuil, 1994.
    AUTHELAIN, G., La chanson dans tous ses états, Fondettes, Van De Velde, 1987.
    CALVET, L.-J., Chanson et société, Paris, Payot, 1981.
    Chanter en français, Les amis de Sèvres, n°3, septembre 1980.
    HERMELIN, Chr., Ces chanteurs qu'on dit poètes, Paris, L'École, 1970.
    HENNION, A., Les professionnels du disque. Une sociologie des variétés, Paris, Métaillé, 1981.
    MARICOURT, Th., La parole en chantant. Show-business et idéologie, Bruxelles, EPO, 1996.


    Des mémoires UCL proposant des parcours sur la chanson dans son ensemble ou sur un chanteur

    COYETTE, O., La poésie de Léo Ferré en classe de français, 1998.
    FOULON, I., Brel, le poète : pour un parcours en classe de français, 1989.
    GRÉGOIRE, Fr., Entendre la chanson. Propositions pour la classe de français, 1989.
    LEFEBVRE, G., Les chansons de Claude Nougaro en classe de français, 1999.
    MARCHAL, Y., Poésie et chanson. Méthodologie d'une rencontre, 1976.
    THONET, V., La mauvaise réputation. Pour une reconnaissance de Georges Brassens en classe de français, 1986.
    MERTENS, N., Les stéréotypes dans les chansons de Jacques Brel. Un parcours en classe de français, 1997.




    CINÉMA

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Des numéros spéciaux de revues didactiques

    Le français aujourd’hui, n°91, septembre 1990, Ciné-TV.
    Français 2000, n°112, Littérature et cinéma, et n°116-117, décembre 1989, L’Œuvre au noir : du roman au film.
    Québec français, n°82, été 1991, L’image.
    CinémAction,n°45 : L’enseignement du cinéma et de l’audiovisuel.
    Approche du récit cinématographique, N.R.P., n°8, avril 1990, pp. 9 sq.
    Le récit filmique : un enjeu pédagogique, N.R.P., n°7, mars 1992, pp. 7-30.


    Un article à orientation pédagogique

    MICHARD, L., « Littérature et cinéma », in L’information littéraire, 1983, n°1, p. 37.


    Une monographie de qualité

    GARDIES, A., Le récit filmique, Paris, Hachette Supérieur, 1992.


    « Du texte au film, du film au texte » : un parcours didactique riche et documenté

    LE LOCH, R., Une partie de campagne (De Maupassant à Jean Renoir), Paris, Bertrand-Lacoste, 1995 (Parcours de lecture), 128 p.


    Deux articles « filmographiques » rassemblant matériaux et éléments de recherche

    AZIZA, Cl., « Littérature et cinéma », in N.R.P., n°4, déc. 1991, p. 5
    AZIZA, Cl., « Territoires de l’imaginaire », in La Revue des livres pour enfants, n°140, été 1991, pp. 70-74.


    Des exemples didactiques de comparaison littérature-cinéma et d’analyse de l’image

    DUFAYS, J.-L., GEMENNE, L., LEDUR, D., « Aborder le texte via l’image », in Pour une lecture littéraire 1, Bruxelles, De Boeck, 19996, pp. 267-272.
    ROLLAND, M., « Du roman au film : Le grand sommeil (Raymond Chandler/ Howard Hawks) » ; « Du film au roman : Maigret voit rouge (Gilles Grangier/ Georges Simenon) », in N.R.P., n°8, avril 1990, pp. 17-24.
    « Scarface, étude critique », in N.R.P., n°2, oct. 1991.
    « Les fourberies de Scapin de Coggio », in N.R.P., n°2, oct. 1993.
    « Le film historique », in N.R.P., n°5, janv. 1995, p. 29.
    « Le Colonel Chabert », in N.R.P., n°7, mars 1995, p. 33.

    N.B. : Michel ROLLAND consacre au cinéma une chronique permanente dans la Nouvelle revue pédagogique : les articles ci-dessus sont cités à titre d’exemple.




    COMIQUE

    SELECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Un double ouvrage (anthologie + vadémécum didactique) qui propose un parcours de lecture-écriture diversifié et progressif au sein de la littérature comique

    DEFAYS, J.-M., et DUFAYS, J.-L., Le comique. Textes pour la classe et Vadémécum du professeur de français, Bruxelles, Didier Hatier Hachette, 1999 (Séquences).


    Un opuscule qui, en 96 pages, fait un tour complet de la question théorique du comique

    DEFAYS, J.-M., Le comique, Paris, Seuil, 1996 (Mémo, n°24).


    Une précieuse petite monographie, qui introduit à la problématique générale du comique et propose le commentaire approfondi de textes de Rabelais, de Baudelaire et de Gautier

    VAILLANT, A., Le rire, Paris, Éd. Quintette, 1991.


    Un ouvrage qui synthétise les grandes théories linguistiques, philosophiques, psychanalytiques, rhétoriques et sociologiques sur le rire et présente les différentes formes littéraires du comique pour déboucher sur une grille d’analyse, appliquée à des textes d’illustration et à des exercices

    JARDON, D., Du comique dans le texte littéraire, Bruxelles, De Boeck, 1988.


    Une somme mettant en évidence, sur un plan aussi bien théorique qu’expérientiel, l’apport roboratif de l’humour et du rire dans toute émergence du savoir, et en particulier à l’école

    LETHIERRY, H. (éd.), Savoir(s) en rire. 1. Un gai savoir (vérité et sévérité) ; 2. L’humour maitre (Didactique et zygomatique) ; 3. Rire à l’école ? (Expériences tout terrain), 3 vol., Bruxelles, De Boeck Université, 1997.


    Du même auteur, une invitation stimulante à concevoir autrement la formation et la pédagogie

    LETHIERRY, H., (Se) former dans l’humour. Mûrir de rire, Lyon, Chronique sociale, 1998.

    Une suite d’articles présentant une théorisation et des illustrations très accessibles pour la classe

    ALVAREZ, G., « Les mécanismes linguistiques de l’humour », in Québec français, mai 1982, pp. 24-27 et nos suivants.


    Trois numéro spéciaux de revues didactiques

    Québec français, L’humour, n°57, mars 1985.
    Les cahiers du CRESLEF, Parlons d’humour : approches linguistique, psychologique et didactique, n° 33, 2e sem. 1992.
    Le français dans le monde, L’humour en classe de langue, juillet 2002.


    Un article de synthèse qui rendra des services si l’on n’a pas le temps de relire Bergson et Freud

    « L’essence du comique dans Le rire de Bergson et Le mot d’esprit... de Freud », in L’École des lettres, II, n°2, 1982-83.


    Une remarquable mise au point didactique relative à la compréhension de l’ironie

    ROUXEL, A. , « Lire l’ironie », in Enseigner la lecture littéraire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1996 (Didact français), pp. 131-181.
    Voir aussi MOUGENOT, M., Lire l’ironie, in Le français aujourd’hui, n°98, juin 1992, pp.81-86.

    Une cassette accompagnée d’un livret didactique et d’un recueil de textes

    À l’écoute du français parlé, L’humour, Paris, Nathan/INA.


    P.S. : Ne pas oublier aussi les cassettes sonores de la Médiathèque de la Bibliothèque FLTR/UCL (Bedos, Coluche, Desproges, Devos, Favreau, Joly, Leeb, etc.).




    CONTE

    Du conte à structure et à symbolique manifestement « archaïques » (contes des origines, contes de fées, légendes locales ou régionales) aux contes modernes transposant, aménageant, « réinventant » l'archétype ou le mythe, en passant par toutes le modalités du merveilleux et du fantastique, le domaine qu'évoque cette rubrique est extrêmement vaste. Ceci est d'autant plus vrai qu'il jouxte, jusqu'à la confusion parfois, le domaine de la nouvelle (que différencient du conte, pourtant, son cachet de vraisemblance et son souci de neutralité morale) ou celui du court récit de science-fiction, cet avatar du conte merveilleux.

    Bien perçu dans la spécificité que lui confèrent, entre autres, son poids d'instructions cachées (Perrault), son « épaisseur glauque » (Tournier), le conte apparait à coup sûr comme un territoire textuel qui mérite toute l'attention de l'enseignant de français, de la maternelle à l'université. Il touche à l'imaginaire le plus vital, ressortit désormais à des règles et potentialités de l'écrit comme des grandes dynamiques de l'oral, s'inscrit à l'origine de toutes les compétences et rhétoriques du récit, illustre la richesse et la diversité des cultures dans le temps et dans l'espace comme la permanence de l'intertextualité, questionne la propriété comme l'institution littéraire (l'auteur : quel auteur ? le texte : quel texte ?), invite à des plaisirs (d'écouter, de lire, de raconter, d'élucider, de démonter) et à des pouvoirs (id.) accessibles à tous.

    Aussi bien ne peut-on que se réjouir de la « revalorisation » du domaine depuis quelque trois décennies, dont les manifestations les plus évidentes sont sans doute la découverte de Propp et de sa Morphologie du conte par le public francophone en 1970, la trouée de Bettelheim et de sa Psychanalyse des contes de fées, en 1976, le réinvestissement opéré conjointement par le grand public — dont témoignent aussi bien l'édition que les mass-médias — le public plus restreint des chercheurs et celui, plus important, de l'école — cf. à ce sujet la bibliographie de cette rubrique.

    De nombreuses possibilités d'utilisations des contes s'offrent à l'enseignant, et c'est bien entendu selon ses objectifs et selon les publics auxquels il s'adressera qu'il choisira d'adopter, telle(s) ou telle(s) pratique(s). Il pourra, entre autres :
    - (faire) raconter et écouter des contes ;
    - faire enquêter et recueillir des contes anciens ou plus récents, « indigènes » ou étrangers, pour enfants ou adultes, etc. ;
    - faire reconstituer, par groupes, des contes de la première enfance ;
    - faire produire « un » texte de conte, au départ de ses multiples versions. Faire l'analyse comparative de ces versions diverses d'un même conte type, ou thème ou mythe ;
    - faire lire et analyser des contes selon des grilles ou grâce à des outils apportés par l'analyse psychanalytique, mythologique ou symbolique (cf. à ce sujet le très utile Dictionnaire des symboles et des thèmes littéraires, Nathan), l'analyse idéologique, l'analyse textuelle narrative (dont on usera avec modération : cf. remarque 2 ci-après) ;
    - faire écrire, inventer contes ou parties de contes (cf. la Grammaire de l'imagination, de Gianni Rodari, le Tarot des mille et un contes, de Francis Debyser, etc.) ;
    - faire créer des variations structurales du récit (incidents, personnages, lieux, etc.), de langage (niveaux de langue, « style », etc.), de symboles ou de mythes (illustrer des mythes anciens par des matériaux modernes, illustrer des mythes modernes par des matériaux anciens, subvertir les codes symboliques, etc) ;
    - faire illustrer des contes ; faire adapter des contes pur la BD, pour la radio, la TV, le théâtre, etc.

    Mais indépendamment de la multiplicité de pratiques possibles ci-dessus évoquées, nous voudrions attirer l’attention sur certaines options fondamentales que nous préconisons, et les situer dans le contexte de la revalorisation récente du conte dans l’enseignement :

    1° Si le conte, à différents niveaux de l’enseignement secondaire, peut vraiment faire « vibrer » et intéresser les adolescents, c’est à condition de lui laisser ses pouvoirs de provocation, de fascination, d’envoutement et de plaisir. Cela ne peut se faire que si on le dépouille, dans la représentation qu’en ont nos élèves, de ses connotations enfantines, moralisantes ou — paradoxe— négativement scolaires... On choisira donc des corpus (de contes populaires, de reprises « littéraires », de contes d’ailleurs...) dans leurs versions « fortes », non expurgées, « intégrales », des procédures (d’écoute, de regroupement, de comparaison, de contage...) qui surprennent et qui laissent la place à la magie de l’appropriation ou au bonheur de l’exploration intellectuelle.

    2° À cet égard, on sera attentif aux limites, en classe, et aux effets pervers des pratiques des analyses structurales ou psychanalytiques « lourdes » (diffusion stéréotypée et emploi « techniciste » de celles-ci ont parfois desservi le conte à l’école — on pense ici à l’ usage abusif des fonctions de Propp ou des explications de Bettelheim) : sans exclure d’y recourir à bon escient, on préfèrera, en matière d’analyse, le recours à des procédures plus légères, à des schémas simples (cf. e. a. Denise Paulme, La mère dévorante), à des comparaisons de textes.

    3° Mais surtout, on donnera toujours la priorité à des écoutes « paresseuses et jouisseuses » (directement ou en recourant aux médias sonores : cf. les nombreuses et remarquables réalisations radiophoniques ou autres, reprises sur cassettes sonores1 ), à des appropriations par le contage, la manipulation, la collecte, l’adaptation... On s’efforcera d’enrichir la mémoire des élèves d’un « réseau » dense et diversifié de ces « histoires mémorables ». On les fera accéder à la « performance » du contage, à la perception active des plaisirs, codes et exigences de l’oralité, comme de ceux de médias métissés (texte et illustrations, adaptations télévisuelles ou cinématographiques etc.).

    4° La diversité et la variété culturelles du corpus mondial des contes sera l’occasion d’un superbe travail d’interculturalité et d’éducation aux différences. Pour que ce dernier soit « correct » et efficace, on sera attentif à éviter les pièges conjoints d’un universalisme réducteur (comme s’il y avait partout les mêmes conceptions de la famille, de la femme, de la cité, de la vérité...) et d’un exotisme de de pacotille. C’est une question de « tact » et de sensibilté. Mais ce n’est pas un des moindres intérêts du domaine que de permettre, dans certaines classes à forte proportion de jeunes immigrés ou d’origine étrangère, comme dans toute classe comportant un ou des élèves « étrangers », un échange culturel plus équilibré et mieux informé, entre adolescents belges et adolescents dont la culture d’origine peut ainsi être valorisée. (Outre les recueils ou collections qui affichent manifestement un projet interculturel — cf. Le conte, Didier Hatier, « Séquences », Les contes, Nathan, « Récits du monde », la collection « L’arbre aux accents », chez Syros Alternative etc. —, seront utilisées à cette fin les collections bilingues comme, chez CILF-Edicef, la collection « Fleuve et flamme »).

    5° S’il y a nécessité et justification évidentes à exploiter le domaine du conte comme domaine en soi, cela n’exclut pas que l’on puisse trouver opportunité ou intérêt à l’aborder aussi ou à y revenir comme « préliminaire » à d’autres études ou parcours, comme, par exemple, l’initiation au récit, l’approche des formes brèves, le travail sur le « surnaturel » en littérature, sur le mythe, la prise en compte de l’oralité, etc.

    6° Comme à l’ordinaire, nous ne signalons, dans ce vadémécum, que les publications d’orientation didactique. Pour en savoir plus, on consultera entre autres les revues spécialisées, comme Dire, Cahiers de littérature orale, Merveilles et contes, ou les remarquables recueils d’études publiés par le CNRS : Frontières du conte, D’un conte à l’autre. La variabilité dans la littérature orale et Le renouveau du conte, Paris, Éd. du CNRS, 1982, 1990, 1991, 182 p., 602 p. et 450 p.


    1. On pense ici à ces «voix» de conteurs ou conteuses professionnel(le)s comme Gougaud, Khémir, Zarcate, Hamadi, Boubeker, Gripari, Barthélémy, etc., désormais accessibles grâce à de précieux enregistrements (cf. la médiathèque du Département pédagogique FLTR, Collège Erasme, 2e étage : cassettes disponibles en prêt, pour étudiants et enseignants).



    SÉLECTION BIBLIOGRAPHIQUE

    Une micro-anthologie pour la classe et un vadémécum didactique pour l’enseignant (textes, perspectives théoriques, exercices, analyses), dans l’esprit de l’interculturalité


    DECRUYENAERE, J.-P., et DEZUTTER, O., Le conte, Didier-Hatier, 1990 (Séquences).
    Cf. aussi Le conte, cassette-vidéo RTBF, disponible en prêt à la médiathèque FLTR - UCL.


    Deux ouvrages de qualité rédigés par un universitaire qui a eu une action déterminante dans le renouveau de l’enseignement de la poésie et du conte

    JEAN, G., Le pouvoir des contes, Tournai, Casterman, 1981.
    JEAN, G., Pour une pédagogie de l’imaginaire, Tournai, Casterman, 1976.


    Un ouvrage didactique en tout point remarquable, destiné aux enseignants du primaire

    MARTIN, S., Les contes à l’école. Le(s) petit(s) chaperon(s) rouge(s), Paris, Bertand-Lacoste, 1997
    (Parcours didactiques à l’école).


    Trois numéros spéciaux de revue, comportant réflexions, analyses, témoignages et relations méthodologiques, bibliographies, listes de textes et collections

    Le Français aujourd’hui, n°43, sept. 1978.
    Le Français aujourd’hui, n°68, sept. 1984.
    Pratiques corporelles (Éducation-Thérapie-Formation), n°95, juin 1992.


    Un ouvrage de créativité, remarquable, d’un très grand écrivain italien « pour la jeunesse », qui propose de nombreux modes de production au départ des contes

    RODARI, G., Grammaire de l’imagination. Introduction à l’art d’inventer des histoires, Préface, trad. et notes de R. SALOMON, Paris, Éditeurs français réunis, 1979 (rééd. 1996).


    Une anthologie en même temps qu’un essai précieux, original, parfois réducteur cependant (la « performance » et la fonction des contes africains sont plus diversifiées et nuancées que ne le laisse percevoir cette présentation « humaniste »)

    CHEVRIER, J., Essai sur les contes et récits traditionnels d’Afrique noire, Paris, Hatier, 1986.


    Une anthologie de contes et légendes d’Afrique centrale (Zaïre, Rwanda, Burundi)

    Cellule « Fin de siècle », Dits de la nuit, Bruxelles, Labor, 1994 (Espace Nord).


    Des manuels offrant une intéressante présentation du domaine, des textes, des exercices divers

    Cycle supérieur : Le conte. La poésie, Paris, Nathan.
    Cycle inférieur : Mots et merveilles, Paris, Magnard.
    Plaisir du conte, Paris, Didier.
    Les contes, 6e/5e, Paris, Nathan (Récits du monde).
    Accès français 1re/2e, fascicules 4 et 9 : Des légendes à lire et à raconter, Des contes à faire et à déchiffrer, Bruxelles, De Boeck-Duculot.


    On utilisera avec le plus grand profit les très nombreuses cassettes sonores de qualité (à distinguer de certains produits commerciaux, parfois médiocres, destinés au public de la première enfance) présentant, selon des modalités et des styles divers, et notamment par des conteurs professionnels, l’univers des contes. La médiathèque du Département pédagogique FLTR en propose un choix important. (Une librairie spécialisée, à Paris, Mots et merveilles, 63, Bvd St-Marcel 75013 Paris - Tél. : 47 07 25 21, Fax : 43 37 61 27.)

    Cf. aussi FANTASTIQUE, NOUVELLE, ROMAN.




    À LIRE EGALEMENT

    BREF, n° 14, mai 1978, Dossier sur le conte populaire : GUEUNIER, N., « Conte et diversité des cultures » ; « Le conte populaire est-il conformiste ? », Paris, Larousse, 1978.
    Europe (Revue littéraire mensuelle), nov.-déc. 1979, n°607-608, Le livre, L’enfant dans le monde.
    GFEN, Supplément à Dialogues, n°50, Comment débloquer l’imaginaire au travers du conte et du récit.

    L’École des lettres, 2d cycle, 1984-1985, nos 8, 9, 10, Écrire et lire des contes (expérience pédagogique).

    Le français aujourd’hui, n° 68, déc. 1984, Contes à lire et à conter : « De l’effet Perrault à l’effet Jules Ferry, « Le conte et les apprentissages conceptuels de 3 à 7 ans ; « La formation du langage imaginaire » ; « Inductions imaginaires de la lecture » ; « Contes d’auteur et élèves dits psychotiques » ; « Le cul béni des fées » ; « À l’école du conte africain » ; « Les contes de la rue Pellefort » ; « Qui conte en France aujourd’hui » ; « Les contes bleus » ; « Le "pourra" des contes » ; « Publications récentes ».

    Le français aujourd’hui, n°43, septembre 1978, Les Contes : « Le conte populaire en classe de français », « L’enfant et le conte », « Collecte de contes du limousin », « P.-J. Hélias et l’art du conte », « Lectures de Peau d’âne », « Pour et contre Bettelheim », « Les contes et les poèmes », « Les contes dans la littérature de jeunesse », « Le conte à l’école élémentaire », « Notes de lecture sur les contes ».

    Pratiques corporelles, juin 1992, n° 95, Il était une fois... le conte : Éditorial, De l’origine des mythes, Rencontre avec Claude Mettra, Le sorcier aux trois ceintures, Raconter, c’est se raconter, Raconter, comment dire ?, Jouer son conte, conter son corps, Lire, imaginer, rêver, raconter, Qui a peur du grand méchant loup, Histoires de s’entendre, Groupe d’expression transculturelle.

    ROLLAND, M., « La Belle et la Bête », in Nouvelle Revue Pédagogique. n°4, déc. 1993, Les œuvres littéraires adaptées à l’écran, pp. 11 et suiv., pp. 21-24.

    STALLONI, Y., « Le merveilleux », in L’École des lettres, 2d cycle, 1979-1980, n°5, pp. 2-12.


    Mémoires UCL en didactique du français (accessibles au Département pédagogique de la bibliothèque FLTR)

    BERTE, P., Les contes de Perrault en classe de français, 1990.
    BOLDO, J., De l’oral au scriptural : une exploitation possible du domaine du conte en classe de français,1978.
    PASCUAL, J.-M., Tradition et expression orale : le conteur. Un parcours avec J.-P. Otte en classe de français, 1985.





  • (c) De Boeck, 2000

    À l’heure où nous sommes envahis par la technologie de l’Internet, il serait bon de nous demander si les bibliothèques ont toujours leur importance. Christine De Craecker va nous montrer, dans un article très intéressant, que les bibliothèques restent indispensables sur le plan de l’acquisition des connaissances. Il existe même dix bonnes raisons de maintenir les bibliothèques malgré l’apport du savoir transmis par Internet !
    Je remercie André Joveneau (a.joveneau@mrw.wallonie.be), directeur de la rédaction de la revue Athena, Marie-Claude Soupart (mc.soupart@mrw.wallonie.be), assistante de rédaction de la même revue et Christiane De Craecker-Dussart (c.decraecker@skynet.be), auteur de l’article, de m’avoir autorisé à vous offrir cet article qui offre un grand intérêt.

    A) INTRODUCTION


    « Les bibliothèques sont au centre de la société de l’information.» Ce message de la Fédération internationale des bibliothèques, au Sommet mondial à Genève fin 2003, a été relayé par l’Unesco (1). Et pourtant, que de fois n’entend-on pas : « Depuis qu’il y a Internet, les bibliothèques ne sont plus nécessaires ! ». Une telle sentence n’est plus rare, a de quoi surprendre et inquiéter, surtout quand elle est prononcée par des directeurs ou des décideurs. Aujourd’hui, chacun a mille manières de s’informer, qui ne dépendent plus nécessairement du papier. De nouveaux supports sont apparus. Les centres de documentation perdent apparemment la possibilité d’occuper une place prééminente dans la diffusion du savoir. Et c’est un paradoxe : le rôle du centre de documentation est contesté au moment où il dispose de tous les moyens de devenir performant. Question : « Comment dès lors faire en sorte que les bibliothèques et/ou les centres d’information et de documentation jouissent d’une solide justification vis-à-vis des directions, des autorités et du public ? »

    Malheureusement, le centre de documentation pâtit de certaines réputations injustifiées, mais qui lui sont néfastes. Il est un de ces secteurs où le retour sur investissement n’est pas mesurable en termes directement économiques. Aussi, quand il est question de restructurations, de restrictions budgétaires, de suppression de postes, la tentation est forte de le supprimer en premier lieu. D’autre part, la fonction de documentaliste est perçue comme facile à exercer. Des employés précaires y sont « casés », non formés aux techniques documentaires.

    Dans l’environnement du document, l’informatique intervient de plus en plus : catalogage, indexation, recherche automatisée. Le rôle et les activités visibles du documentaliste sont davantage pris en charge par la machine. L’apparition du Web a une conséquence directe : certains « se sentent » capables d’accomplir un service traditionnellement assuré par un professionnel. Le lecteur croit disposer chez lui d’une gigantesque bibliothèque. Mais on entend aussi souvent dire : « J’ai perdu mon temps sur Internet à la recherche d’informations ». Ce n’est donc pas si simple (2). Voilà un deuxième paradoxe : Internet est conçu pour les gens pressés, mais l’exploiter efficacement nécessite du temps !

    Il faut admettre qu’Internet transforme la pratique professionnelle des spécialistes de la documentation, qu’il oblige ces derniers à repenser leur mission entre les sources d’informations de plus en plus abondantes et les demandeurs d’informations de plus en plus autonomes. L’Internet n’entraîne pas une crise de la demande, bien au contraire : jamais le besoin d’informations n’a semblé aussi grand, jamais autant d’informations n’ont été disponibles. Un autre changement, c’est la qualité des demandes : plus sophistiquées et plus compliquées (les questions simples sont résolues directement par l’utilisateur), d’autant plus que la bonne information n’a jamais été perçue comme aussi essentielle.

    Nous parlons ici aussi bien des centres de documentation que des bibliothèques. Une bibliothèque dispose d’un fonds documentaire et le (ou la) bibliothécaire travaille à partir de ce qu’il peut offrir : il a l’ouvrage demandé ou non. Le ou la documentaliste travaille à partir d’une demande: trouver une information précise et/ou un document déterminé, peu importe comment et où. Il accède à des bases de données, cherche l’information ou le document demandé auprès d’autres centres, de bibliothèques, de collègues, d’organismes divers.

    Mais rares sont les centres de documentation, même tout à fait modernes, sans un fonds documentaire papier. Pour des raisons de commodité, le documentaliste dispose d’ouvrages de base auxquels il recourt sans arrêt, la plupart du temps. De même, les bibliothécaires recourent aux documents et aux diverses ressources électroniques existants. Les deux fonctions s’interpénètrent. D’ailleurs, en anglais librarian signifie autant bibliothécaire que documentaliste (3).


    B) LES BIBLIOTHÈQUES TRADITIONNELLES : LEUR UTILITÉ

    Voici dix raisons de maintenir les bibliothèques à l'heure de la société de la connaissance et du savoir.

    • Tout n'est pas dans Internet.
    • Chercher dans Internet, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin.
    • On trouve de tout sur Internet, le pire et le meilleur, l’actualisé et l’obsolète.
    • Les sites offrant le plein texte sont rares.
    • Le livre électronique (e-book) n’a pas réussi sa percée.
    • Lire un ouvrage sur écran est plus rébarbatif, moins ergonomique et peu pratique.
    • Une bibliothèque virtuelle ne remplace pas une bibliothèque traditionnelle.
    • La numérisation des documents coûte très cher.
    • Les documents disponibles sur le réseau n’ont pas plus de 10-15 ans.
    • Le Web ne peut remplacer les services d’un centre de documentation.

    ( Mark Y. Herring, 10 reasons why the Internet is no substitute for a library, American Libraries, avril 2001, pp. 76-78.)


    1) Plus besoin de bibliothèque, puisqu’il y a Internet ?

    C’est inexact, ne fût-ce qu’au vu des lacunes d’Internet. Quantité de documents sont numérisés et mis en ligne. Des textes jusqu’à présent quasi inaccessibles (anciens, rares, épuisés) peuvent désormais être consultés chez soi. De là à penser que «tout est sur Internet», il n’y a qu’un pas que beaucoup ont franchi trop vite. Il serait plus correct de dire: « On peut trouver de tout sur Internet, mais on ne peut pas y trouver tout » (4).

    Combien de livres sont-ils numérisés ? Des dizaines de milliers sans doute, mais sur combien de millions existants ? Combien de journaux sont-ils accessibles en ligne ? Mark. Y. Herring citait le chiffre de 8% en avril 2001. Au fil des années, on peut espérer plus de livres, plus de journaux et de revues sur la toile. Mais c’est sans compter avec les problèmes de droits d’auteur, le prix de la numérisation, la lourdeur des textes à charger, les problèmes techniques. De plus, tout le monde ne dispose pas du matériel nécessaire.

    L’imprimé subsiste donc. Les nouveaux médias, Internet, CD-Rom, etc. n’ont pas encore totalement bouleversé les tendances profondes : aucun « média papier » n’a encore été réellement malmené depuis les CD-Rom et Internet, même pas les encyclopédies, contrairement à ce qui a été avancé. Des éditeurs proposent à nouveau une édition papier (voir plus loin). Croire que le réseau peut tout livrer à domicile est donc une erreur. Avoir un titre de livre ou d’article (ce qui est effectivement facile à obtenir), n’est pas encore le livre ou l’article; connaître l’existence d’un document et savoir le localiser ne signifient pas l’avoir consulté.


    2) Chercher dans Internet revient à chercher une aiguille dans une botte de foin.

    Plus besoin de bibliothèque puisque Internet permet de trouver facilement tout sur un sujet donné ? C’est un leurre ! Si un bibliothécaire dit à un lecteur: « Voici 10 articles répondant à votre recherche. Nous en avons 40 autres, mais nous ne vous les laisserons pas les consulter maintenant » ! Que dira-t-il ? Et pourtant, c’est à peu près le reflet de la réalité. Internet est une gigantesque librairie non rangée, un énorme entrepôt où chacun est libre de faire son « marché d’informations numériques ».

    Internet existe et est exploité mais l’usager est souvent mécontent ou insatisfait. Pourquoi ? Des problèmes de connexion, de maintenance, de surcharge ou de virus rendent des sites inaccessibles à un moment ou à un autre. Le réseau est mouvant, en évolution constante : les données changent ou ses conditions d’accès sont modifiées ou, plus radicalement encore, un site accessible aujourd’hui ne sera peut-être plus là demain !

    Les recherches sont difficiles à mener. Elles aboutissent souvent à un nombre — trop — élevé de réponses dont la plupart ne sont même pas pertinentes. Le « bruit de fond » (ensemble de réponses complètement inutiles) est trop important, exactement comme dans les années 70-80 avec les coûteuses banques de données en ligne. Pour ne rien simplifier, les moteurs de recherche ont chacun leurs règles. Bien souvent, ils sont donc mal utilisés ou sous-utilisés. Le lecteur se sent lésé et a la fâcheuse impression de perdre son temps. On fait croire que le réseau peut répondre à tout rapidement. En réalité, l’exploiter convenablement demande beaucoup de temps que n'ont pas la plupart des utilisateurs !

    Quelle que soit la requête menée par les moteurs de recherche traditionnels, une partie — une énorme partie — du réseau ne pourra pas être atteinte et restera tout simplement introuvable. C’est le Web invisible (5). Mais que couvre ce Web inaccessible par les moteurs de recherche ?

    • Des pages de taille trop grande pour être indexées par les moteurs de recherche. Google, par exemple, va jusqu’à 101 ko ;
    • des adresses URL complexes (comme c’est souvent le cas pour des pages personnelles) ou contenant certains signes non reconnus par les moteurs (&, ?, ~, …) ;
    • des sites avec des formats inconnus des moteurs (exemple : le format pdf). Notons que les choses s’améliorent. C'est ainsi que Google reconnaît de plus en plus de formats, à condition de mener sa recherche d’une certaine façon : un document au format Excel pourra être trouvé en entrant «filetype:xlssujet». Mais qui le sait ?
    • les sites accessibles par un mot de passe ou après identification du lecteur ;
    • les sites donnant des informations en temps réel : les moteurs ne peuvent pas suivre ;
    • de nombreux sites trop nouveaux ne sont pas encore référencés, donc introuvables ;
    • les sites animés : ils ne sont pas indexables ;
    • des bases de données. On cite le chiffre de 100 000 bases de données accessibles gratuitement et pourtant introuvables. Les requêtes se font via un formulaire proposé par le site. Le robot de référencement est arrêté à ce stade. Mentionnons comme exemple les catalogues de bibliothèques : ils sont accessibles par un moteur de recherche propre. Ou les archives du quotidien La Libre Belgique (www.lalibre.be), accessibles pourtant en libre accès et gratuitement. Essayez et recherchez « Irak ». Les archives du journal ont des pages pleines sur le sujet et pourtant Google n’en signalera aucune, même pas le titre du journal ;
    • le manque de liens hypertextes. Si un site n’est pas référencé et qu’en plus, aucun autre ne pointe vers lui, il sera effectivement introuvable à jamais ;
    • enfin, tous les sites volontairement non référençables, donc protégés par des balises (par exemple, les sites en construction).

    Voici quelques chiffres approximatifs, une évaluation correcte étant tout simplement impossible. On estimait en 2003 que le Web visible représenterait entre 3 et 10% de l’ensemble de la toile. Le Web invisible est évalué à 1 000 milliards de pages. Google, le moteur le plus avancé, référence 4 milliards et demi de pages seulement, soit même pas 0,5% du total !

    D’après Piero Cavaleri, « le recours systématique aux moteurs de recherche sur Internet peut causer de graves préjudices aux usagers, qui s’exposent au risque de laisser passer des informations importantes », d’autant plus qu’ils n’imaginent pas qu’elles puissent exister ! (6).


    3) La qualité des sites n’est pas toujours contrôlée, ni l’information mise à jour.

    On ne trouve pas tout sur Internet, mais on y trouve de tout : des informations essentielles et rigoureuses ou pertinentes, mais aussi négligeables ou erronées, voire pernicieuses et même abjectes, comme apprendre les relations entre les races à partir de sites du Ku Klux Klan ou tirer son éducation de sites classés XXX !

    Ajoutons la surabondance d’informations — « trop d’infos tue l’info » —, la présence d’informations indésirables, comme la publicité non sollicitée, ou simplement la tendance à présenter l’information comme synonyme de jeu : si l'amusement n'existe plus, se donnera-t-on encore la peine de consulter un site moins attrayant, mais peut-être de meilleure qualité ?

    Il n’y a guère de contrôle de qualité sur le Web et globalement il n’y en aura vraisemblablement pas. Certaines initiatives sont lancées pour évaluer les informations, mais elles sont loin de suffire face à l’accroissement continuel du nombre des sites. La proportion d’informations de qualité est donc malheureusement en perte de vitesse. Par conséquent, il faut soi-même s’atteler à la tâche, en appliquant certaines méthodes (7). Mais qui le fait systématiquement ?

    Les données sont mises à jour quotidiennement, hebdomadairement ou en tout cas mensuellement ? Il ne faut pas naviguer longtemps sur le réseau pour se rendre compte que cette affirmation aussi est fausse. D’une part, les sites ne sont pas tous mis à jour régulièrement, s’ils le sont d’ailleurs jamais pour certains. D’autre part, les moteurs de recherche les plus efficaces ne repassent en revue les sites référencés qu’au bout d’un mois minimum.


    4) Des sites offrant le plein-texte sont souvent rares.

    Un certain nombre de documents accessibles en format papier sont mis en ligne au grand bonheur de tous les utilisateurs. Malheureusement, il n’est pas rare de constater que ce passage de la version papier au format électronique se fait au détriment d’une partie du texte intégral. Dans des bulletins, voire dans certaines revues soi-disant scientifiques, les références et notes en bas de page sont sacrifiées, les tableaux, graphiques et formules ne sont pas toujours reproduits ou ne sont pas lisibles ou ne peuvent pas être imprimés ! Le recours à ces documents se fera donc avec prudence.

    Un autre problème, beaucoup plus préoccupant encore, doit être signalé. Les articles, qu’ils paraissent dans des revues papier ou des revues électroniques, contiennent de plus en plus de références renvoyant à des adresses de sites Internet. Qu’advient-il de ces références si les liens auxquels elles renvoient deviennent introuvables ? Les notes disparaissent ! Pour évaluer le problème, des chercheurs américains ont examiné trois revues majeures : Science, New England Journal of Medicine et Journal of American Medical Association (JAMA). En trois mois, le pourcentage de références devenues inactives était de 3,8%, après 15 mois de 10% et après 27 mois de 13% ! Des méthodes diverses sont mises au point pour parer à ce problème. Certaines revues vont même jusqu’à exclure les liens hypertextes. Mais est-ce réaliste ? Et les auteurs de cette étude de conclure: « C’est assez frustrant de savoir que d’ici deux à trois ans, une partie des notes disparaîtra ! Nous avons donc fait une copie sur notre disque dur afin que l’on puisse toujours nous contacter pour les consulter. » (8).


    5) Le livre électronique (e-book) n’a pas réussi sa percée.

    Des tentatives ont eu lieu pour donner, sous une forme numérique l'illusion d'un volume traditionnel mais les échecs se sont succédé. Pourquoi ? Probablement parce que les différents systèmes proposés ne ressemblaient pas réellement à un livre. Forte de cette leçon, une entreprise japonaise, Panasonic, vient de développer un nouveau modèle, le Sigma book, qui présente deux petits écrans côte à côte pour donner l’illusion de deux pages vis-à-vis (9). Aura-t-il plus de succès ? Un autre progrès technique en cours d’élaboration, l’écran souple, pourrait aussi donner l’impression d’avoir un « véritable » ouvrage en main, que l’on pourrait même feuilleter. Le petit appareil miracle, dans lequel chacun pourrait ranger sa bibliothèque personnelle, ne sera-t-il bientôt plus une utopie ? C’est à voir, car un autre reproche plus fondamental subsiste : la vulnérabilité des outils informatiques, et donc des e-books à venir. Ne risque-t-on pas de perdre tous ses titres au premier coup de tonnerre ? (10)


    6) La lecture sur écran est plus rébarbative, moins ergonomique et moins pratique que celle d’un document papier.

    Une des raisons de l’échec de l’e-book est l’obligation de lire sur un écran. Lire sur un ordinateur est aussi inconfortable. Essayez de lire de la sorte pendant plus d’une heure d’affilée ! Mal aux yeux, à la tête, au poignet – Lésions par efforts répétés (LER) ou Repetitive Strain Injuries (RSI) - sont le lot quotidien des «accros » qui s’y emploient. Les formats numériques sont mal adaptés à la lecture de textes longs. On regrettera sans tarder les bonnes pages papier et on en viendra tout simplement à imprimer le texte. C’est pourquoi les nouvelles technologies de l'information et de la communication (Ntic) n’ont pas réduit la quantité de papier, au contraire.

    La perspective de devoir imprimer des ouvrages entiers est pourtant peu enthousiasmante, en plus d’être onéreuse. Et de toute façon, une liasse de papier A4 ne remplace pas le livre solidement relié que l’on a bien en main, qui se laisse feuilleter pour en voir en quelques instants la table des matières, l’index, les illustrations, ou simplement pour évaluer la partie déjà lue et celle qui reste à lire. Sans parler d’aspects plus « sensuels » en quelque sorte, comme le plaisir d’admirer un beau livre ou de humer la bonne odeur du cuir. Même les éditeurs de certaines encyclopédies ont bien compris le problème et sont déjà revenus en arrière. Le mouvement de transfert des contenus encyclopédiques sur des CD-Rom ou sur le réseau a eu du succès. Que n’a-t-on vanté l’utilisation d’une encyclopédie sur CD-Rom: plus besoin de manipuler plusieurs gros volumes, accès instantané aux notices d’un même sujet réparties en plusieurs endroits de la version papier, gain de place important, etc. Et pourtant, depuis peu, aussi bien l’Encyclopædia Britannica que l’Encyclopædia Universalis ont décidé de proposer à nouveau une édition papier. Leurs directeurs concluent à la nécessité d’une complémentarité des supports plutôt qu’à la substitution de l’un par l’autre. Et les quotidiens ? Quand pourra-t-on lire son journal électronique préféré dans le métro ou dans le train ? Cela viendra sans doute mais ce n’est certainement pas pour aujourd’hui ni même pour demain.

    Cela ne signifie pas que le livre numérique sur un e-book futur ou actuellement sur PC soit à rejeter. Ce qu’il faut, c’est utiliser au mieux les fonctionnalités des différents supports existants. Aucun nouveau support de l’information n’a fait disparaître le précédent. La société du savoir-papier se combine avec aisance à tous les supports (11). Le numérique n’a pas pour vocation de se substituer au livre mais de développer autour de celui-ci de nouvelles formes d’accès à la connaissance. Le livre tient bien le coup et connaît même une seconde jeunesse, peut-être grâce aux avantages que lui apporte l’électronique pour l’édition, l’impression et la commercialisation à distance.


    7) Une bibliothèque virtuelle ne remplace pas une bibliothèque classique.

    Aux États-Unis, la nouvelle Université de Monterey, Californie, a ouvert ses portes en 1995 sans bibliothèque physique. Très vite, les responsables se sont rendu compte que les étudiants et les professeurs ne pouvaient pas trouver tout ce dont ils avaient besoin sur Internet. Conclusion : il a été décidé d’acheter des livres en catastrophe par dizaines de milliers ! De son côté, l’Université polytechnique de l’État en Californie, un lieu réputé pour sa haute concentration en informatique, a étudié pendant deux ans la possibilité d’une bibliothèque virtuelle, donc entièrement électronique. La solution finalement adoptée : une bibliothèque traditionnelle de 42 millions de dollars, avec une forte composante électronique. Une bibliothèque entièrement électronique ne semble donc pas encore possible.

    Pourquoi un tel constat ? Au vu du foisonnement des moyens techniques disponibles et de la publicité qui les entoure, on pourrait penser que les bibliothèques électroniques sont facilement utilisables, plus facilement même que les bibliothèques traditionnelles. Il n’en est rien. Consulter simplement un catalogue en ligne était considéré comme difficile en 1986 (12). Des études montrent que près de 20 ans après, il en est toujours ainsi ! Que se passerait-il alors dans des bibliothèques complètement électroniques ? Les quelques lecteurs « avertis » se débrouilleront, mais les autres ? On y pratiquerait en réalité une ségrégation inacceptable.

    Il faut tenir compte de la diversité des lecteurs, de leurs connaissances, des buts de leurs recherches. Un texte de Voltaire ne sera pas présenté de la même manière à un spécialiste du XVIIIe siècle qu’à un lycéen. Comment la différence sera-t-elle perceptible dans une bibliothèque électronique ? Dans une bibliothèque traditionnelle, le nom de l’éditeur seul fournit déjà une réponse. Quand on sait que plusieurs revues électroniques se créent chaque jour, on peut être inquiet pour le lecteur qui risque de s’y perdre dans les interfaces et les moyens de recherches aussi variés qu’il y a d’éditeurs.

    Rappelons-nous, enfin, une étude de Donald A. Norman (13) parue en 1988 sur l’utilisation des objets quotidiens. Plus ils ont un aspect technique et complexe, moins on en exploite les possibilités. C’est le cas, par exemple, des appareils électroménagers, des magnétoscopes, des téléphones et des PC. Il est à prévoir que ce serait le cas des bibliothèques électroniques. Leur facilité d’utilisation est encore un mirage, malgré les efforts réels. Le recours aux bibliothèques classiques est basé sur une tradition plus que séculaire et stable. Celui des bibliothèques électroniques est complexe et en évolution permanente. Or, ce qui prime pour le lecteur, c’est le résultat ou la réponse à sa recherche et pas les outils documentaires mis à disposition.


    8) La numérisation des documents coûte très cher.

    Remplacer une bibliothèque traditionnelle par Internet suppose que l’on peut trouver sur le réseau tout ce que contiendrait celle-ci. Est-ce le cas ? Si non, est-ce possible ? Certainement pas. Le problème des droits d’auteur empêche en réalité la numérisation de nombreux ouvrages : le prix en deviendrait excessif et, à supposer qu’ils soient numérisés, ils ne pourraient pas être copiés et ne pourraient pas être lus sur un autre support que le support de téléchargement. Les ouvrages qui ne sont plus concernés par le droit d’auteur, les ouvrages de plus de 70 ans, peuvent être numérisés et diffusés sur le réseau. Mais les techniques de numérisation restent onéreuses. Pour digitaliser tous les ouvrages de la Bibliothèque royale de Belgique, il faudrait des centaines de millions d’euros, soit — pour les nostalgiques — l’équivalent de plusieurs milliards d’anciens francs belges ! C’est donc impensable.

    À ce problème de coût, s’en ajoutent d’autres. Il faut être sûr de pouvoir accéder à ces œuvres digitalisées maintenant, mais aussi dans 10 ans, dans 20 ans, dans 50 ans. Peut-on en être assuré ? Non bien sûr. Les standards des techniques utilisées peuvent changer, les sociétés qui s’en occupent peuvent faire faillite, les logiciels et les formats évoluent très vite, les supports peuvent s’altérer (14). De nombreuses données consignées sur papier traversent les siècles. Il n’est pas sûr que celles enregistrées sur support numérique pourront en faire autant à moins de les transférer sur de nouveaux supports tous les cinq ans au moins ! Un exemple célèbre : une grande partie des données recueillies par la mission Appolo XI de 1969 sont aujourd’hui perdues, la Nasa n’ayant apparemment pas gardé les ordinateurs et les logiciels nécessaires à leur lecture (15). Si l’obsolescence inflige des pertes difficilement réparables à la plus grande agence spatiale du monde, on peut être très inquiet quant l’avenir de nombreux documents électroniques éparpillés dans de différentes institutions disposant de beaucoup moins de moyens.

    Très gênant aussi pour l’avenir, le fait que l’abonnement à une revue électronique ne garantit pas la possession d’un exemplaire, mais seulement le droit de consultation. En cas de renonciation à un abonnement, on perd ce droit complètement, même pour les anciens numéros, ce qui est difficilement acceptable.


    9) Les documents sur Internet n’ont pas plus de 10 à 15 ans.

    Le développement exceptionnel d’Internet remonte aux années nonante, soit à une dizaine d’années. Tout ce qui s’y trouve est donc — relativement — récent. Certes, il y a bien d’anciens ouvrages numérisés, des documents historiques remontant parfois aux temps immémoriaux, mais la proportion en est très modeste, on a vu pourquoi. D’autre part, des documents, parce qu’ils ont déjà une certaine ancienneté, sont supprimés. C’est le cas de ces éditeurs qui donnent accès électroniquement à leurs revues : ils ont tendance à supprimer une année antérieure lorsqu’ils en ajoutent une autre. Le risque de ne pas ou de ne plus pouvoir accéder à des données de (grande) qualité mais un peu anciennes est donc sérieux. Si on ajoute à cette tendance le problème de l’obsolescence du matériel et des logiciels ainsi que celui de l’instabilité des documents électroniques disponibles sur le réseau (la durée de vie moyenne d’une page Internet n’était déjà plus que de 46 jours en 2001), on peut raisonnablement se poser bien des questions.


    10) Le Web ne peut remplacer les services d’un centre de documentation.

    Internet est certainement un merveilleux outil d’information et de communication mondiales, mais il n’est qu’un outil. Les informations sur un sujet donné semblent facilement rassemblées, si facilement que souvent on les accumule sans même les lire complètement, tout heureux de se constituer un dossier apparemment « solide » mais s’avérant la plupart du temps épars, inutile, redondant et finissant à la poubelle. La lecture sur écran est vraiment rébarbative. Tout ne peut donc pas être numérique. Il faut dès lors veiller à ce que le réseau ne soit pas la seule source d’informations utilisée et connue du lecteur, sinon on construira des « cimetières de l’oubli ». La qualité de l’information et du savoir passe par la diversité des supports (16).

    Pour terminer, une importante question reste à poser. Y a-t-il des fonctions qui ne peuvent pas être fournies à distance et que seule une bibliothèque peut remplir ? Outre la fonction de dépôt des connaissances passées qu’il faut conserver à tout prix (et qui est à charge des bibliothèques nationales), la bibliothèque remplit une fonction contextuelle. Elle peut mettre le lecteur en contact avec le domaine de connaissances dont relève l’information recherchée, grâce à l’organisation physique du savoir. Le lecteur a rapidement une idée des ressources à sa disposition rien qu’en regardant les rayonnages. De même, une revue consultée pour un article précis présentera au lecteur un peu curieux les autres articles du numéro. Combien d’idées, de nouvelles recherches ne sont-elles pas nées pour avoir glané ici ou là une information intéressante en feuilletant simplement une revue ou un ouvrage ? (17).

    Sans doute trouve-t-on de temps en temps en bibliothèque des publications papier erronées ou même pernicieuses. Mais en général, les ouvrages et revues sont soumis à des contraintes éditoriales (comités de lecture, relecture par les pairs ou « peer review », comptes rendus critiques), ce qui n’est pas le cas des diffusions électroniques. De plus, le bibliothécaire/documentaliste sérieux et compétent s’informe avant d’acquérir un ouvrage: il n’achète pas les yeux fermés. Il utilise donc sa compétence des matières en question et son esprit critique pour gérer une sélection.

    Comme le fait remarquer Christian Vandendorpe (18), ce n’est pas le cas lorsque l’on recourt au réseau : « Pour toute une série de raisons dues à l’état encore "immature" du média, la dynamique du Web tend à transformer la lecture en une activité fébrile où le lecteur est constamment à la surface de soi-même, surfant sur l’écume des sens offerts, emporté dans un kaléidoscope d’images et de fragments de texte oubliés dès qu’ils ont été perçus. Cette forme de lecture est condamnée à papillonner dans la répétition et à voir les mouvements de zapping s’accélérer en proportion directe de l’ennui engendré ». Bref, sans bibliothèque et centre d’information/documentation, nous risquons fort d’être orphelin d’une grande partie des vraies connaissances.




    Pour en savoir plus

    Patrick Bazin, Bibliothèque publique, révolution numérique et transmission culturelle, Lectures, n° 123, novembre-décembre 2001, pp. 28-32.

    Laurent Bernat, Les documentalistes ont l’avenir devant eux, mais..., Documentaliste-Sciences de l’information, 2003, t. 40, n° 2, pp. 142-146.

    Anne-Marie Bertrand, Les bibliothèques, Paris, La Découverte, 2004, collection « Repères ».

    Christiane De Craecker-Dussart, Les bibliothèques électroniques, Athena n° 175, novembre 2001, pp. 139-144.

    Christiane De Craecker-Dussart, L’évaluation des informations sur Internet, Athena, n° 194, octobre 2003, pp. 77-82.

    Dossier: Internet ou le livre ? Internet et le livre !, Lectures, n° 119, mars-avril 2001, pp. 17-40.

    Thomas Kreczanik, De la bibliothèque traditionnelle à la bibliothèque numérique, www.ens-lyon.fr/Bibli/bib-num/typologies.pdf/ Lyon, École normale supérieure, (en ligne) 19 septembre 2003.



    Bibliographie

    (1) http://portal.unesco.org/

    (2) Jean-Claude Le Moal, La documentation numérique, Bulletin des bibliothèques de France, t. 47, n° 1, 2002, p. 68 et Piero Cavaleri, Les bibliothèques et les services personnalisés en ligne, Bulletin des bibliothèques de France, t. 48, n° 4, 2003, p. 28.

    (3) Didier Frochot, Dichotomie entre bibliothécaire et documentaliste, Defidoc. Information-documentation-connaissance, décembre 2003, http://www.defidoc.com/
    Webster Dictionary of the English Language et Online Dictionary for Library and Information Science, Odlis. http://lu.com/odlis/

    (4) Michel Fingerhut, Le titre d’un livre n’est pas le livre, Livres Hebdo, 27 août 1999, p. 11.

    (5) Christian Vanden Berghen, Comment accéder à l’information scientifique, Athena, n° 201, mai 2004, pp. 447-449.

    (6) Piero Cavaleri, Les bibliothèques et les services personnalisés en ligne, Bulletin des bibliothèques de France, t. 48, n° 4, 2003, p. 29.

    (7) Christiane De Craecker-Dussart, L’évaluation des informations sur Internet, Athena, n° 194, octobre 2003, pp. 77-82.

    (8) Stéphane Bertrand, Avec le temps disparaissent les liens Internet, Infoscience. Le quotidien en ligne: www.infoscience.fr/articles/articles_aff.php3?Ref=805/, 12 novembre 2003.

    (9) Trends Tendances, 29/4/2004, p. 72.

    (10) Réjean Savard, Intégration et avenir des bibliothèques dans la société de la connaissance, Lecture n° 123, novembre-décembre 2001, p. 18 - Michel Fingerhut, Le titre d’un livre n’est pas le livre.

    (11) Yvon-André Lacroix, Les bibliothèques publiques: ces partenaires du savoir. Discours prononcé au Forum des bibliothèques publiques du Québec, 22 septembre 2000, en ligne sur http://www.bnquebec.ca/fr/activites/act_partenaires.htm

    (12) Christine L. Borgman, Why are online catalogs hard to use ?, Journal of the American Society for Information Sciences, t. 37, 1986, pp. 387-400 - Alain Jacquesson, De la difficulté à utiliser les bibliothèques numériques, Bulletin d’information de l’ABF, n° 188, 2000, en ligne sur http://www.abf.asso.fr/rubrique.php3?id_article=68/

    (13) Donald A. Norman, The psychology of everyday things, New York, Basic Books, 1988 (cité par Alain Jacquesson).

    (14) Michel Fingerhut, La numérithèque entre réalités et fantasme, Livres Hebdo, n° 381, 12 mai 2000, pp. 80-84).

    (15) Courrier de l’Unesco, octobre 2000, p. 46.

    (16) Marie-France Blanquet, Journée FADBEN 17/01/2003, Le leurre de l’accès pour tous à l’information, en ligne sur http://ac.montpellier.fr/crdp/services/lesdocs.avenir_doc.pdf/ pp. 9 et 10).

    (17) James Huff, On my mond, « Defining the non-virtual Library», American Libraries, novembre 2003, pp. 36-55 - Roger Grosjean, Informatiebronnen over chemische agentia, dans Blootstelling aan chemische en carcinogene agentia, Malines, Kluwer, 2004, pp. 85-90 - Dan Boom, Frank Lekanne Deprez et René Tissen, Angst en hoop voor de bibliothecaris, Informatie Professional, n° 6, 4, 2002, pp. 18-22.

    (18) Christian Vandendorpe, Du papyrus à l’hypertexte. Essai sur les mutations du texte et de la lecture, Paris, La Découverte, 1999, collection « Sciences et société», p. 229. - Voir le compte rendu dans Athena n° 166, décembre 2000, pp. 198-199.





    AUTEUR : C. De Craecker-Dussart

  • (c) De Boeck, 2000

    À l’heure où nous sommes envahis par la technologie de l’Internet, il serait bon de nous demander si les bibliothèques ont toujours leur importance. Christine De Craecker va nous montrer, dans un article très intéressant, que les bibliothèques restent indispensables sur le plan de l’acquisition des connaissances. Il existe même dix bonnes raisons de maintenir les bibliothèques malgré l’apport du savoir transmis par Internet !
    Je remercie André Joveneau (a.joveneau@mrw.wallonie.be), directeur de la rédaction de la revue Athena, Marie-Claude Soupart (mc.soupart@mrw.wallonie.be), assistante de rédaction de la même revue et Christiane De Craecker-Dussart (c.decraecker@skynet.be), auteur de l’article, de m’avoir autorisé à vous offrir cet article qui offre un grand intérêt.

    A) INTRODUCTION


    « Les bibliothèques sont au centre de la société de l’information.» Ce message de la Fédération internationale des bibliothèques, au Sommet mondial à Genève fin 2003, a été relayé par l’Unesco (1). Et pourtant, que de fois n’entend-on pas : « Depuis qu’il y a Internet, les bibliothèques ne sont plus nécessaires ! ». Une telle sentence n’est plus rare, a de quoi surprendre et inquiéter, surtout quand elle est prononcée par des directeurs ou des décideurs. Aujourd’hui, chacun a mille manières de s’informer, qui ne dépendent plus nécessairement du papier. De nouveaux supports sont apparus. Les centres de documentation perdent apparemment la possibilité d’occuper une place prééminente dans la diffusion du savoir. Et c’est un paradoxe : le rôle du centre de documentation est contesté au moment où il dispose de tous les moyens de devenir performant. Question : « Comment dès lors faire en sorte que les bibliothèques et/ou les centres d’information et de documentation jouissent d’une solide justification vis-à-vis des directions, des autorités et du public ? »

    Malheureusement, le centre de documentation pâtit de certaines réputations injustifiées, mais qui lui sont néfastes. Il est un de ces secteurs où le retour sur investissement n’est pas mesurable en termes directement économiques. Aussi, quand il est question de restructurations, de restrictions budgétaires, de suppression de postes, la tentation est forte de le supprimer en premier lieu. D’autre part, la fonction de documentaliste est perçue comme facile à exercer. Des employés précaires y sont « casés », non formés aux techniques documentaires.

    Dans l’environnement du document, l’informatique intervient de plus en plus : catalogage, indexation, recherche automatisée. Le rôle et les activités visibles du documentaliste sont davantage pris en charge par la machine. L’apparition du Web a une conséquence directe : certains « se sentent » capables d’accomplir un service traditionnellement assuré par un professionnel. Le lecteur croit disposer chez lui d’une gigantesque bibliothèque. Mais on entend aussi souvent dire : « J’ai perdu mon temps sur Internet à la recherche d’informations ». Ce n’est donc pas si simple (2). Voilà un deuxième paradoxe : Internet est conçu pour les gens pressés, mais l’exploiter efficacement nécessite du temps !

    Il faut admettre qu’Internet transforme la pratique professionnelle des spécialistes de la documentation, qu’il oblige ces derniers à repenser leur mission entre les sources d’informations de plus en plus abondantes et les demandeurs d’informations de plus en plus autonomes. L’Internet n’entraîne pas une crise de la demande, bien au contraire : jamais le besoin d’informations n’a semblé aussi grand, jamais autant d’informations n’ont été disponibles. Un autre changement, c’est la qualité des demandes : plus sophistiquées et plus compliquées (les questions simples sont résolues directement par l’utilisateur), d’autant plus que la bonne information n’a jamais été perçue comme aussi essentielle.

    Nous parlons ici aussi bien des centres de documentation que des bibliothèques. Une bibliothèque dispose d’un fonds documentaire et le (ou la) bibliothécaire travaille à partir de ce qu’il peut offrir : il a l’ouvrage demandé ou non. Le ou la documentaliste travaille à partir d’une demande: trouver une information précise et/ou un document déterminé, peu importe comment et où. Il accède à des bases de données, cherche l’information ou le document demandé auprès d’autres centres, de bibliothèques, de collègues, d’organismes divers.

    Mais rares sont les centres de documentation, même tout à fait modernes, sans un fonds documentaire papier. Pour des raisons de commodité, le documentaliste dispose d’ouvrages de base auxquels il recourt sans arrêt, la plupart du temps. De même, les bibliothécaires recourent aux documents et aux diverses ressources électroniques existants. Les deux fonctions s’interpénètrent. D’ailleurs, en anglais librarian signifie autant bibliothécaire que documentaliste (3).


    B) LES BIBLIOTHÈQUES TRADITIONNELLES : LEUR UTILITÉ

    Voici dix raisons de maintenir les bibliothèques à l'heure de la société de la connaissance et du savoir.

    • Tout n'est pas dans Internet.
    • Chercher dans Internet, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin.
    • On trouve de tout sur Internet, le pire et le meilleur, l’actualisé et l’obsolète.
    • Les sites offrant le plein texte sont rares.
    • Le livre électronique (e-book) n’a pas réussi sa percée.
    • Lire un ouvrage sur écran est plus rébarbatif, moins ergonomique et peu pratique.
    • Une bibliothèque virtuelle ne remplace pas une bibliothèque traditionnelle.
    • La numérisation des documents coûte très cher.
    • Les documents disponibles sur le réseau n’ont pas plus de 10-15 ans.
    • Le Web ne peut remplacer les services d’un centre de documentation.

    ( Mark Y. Herring, 10 reasons why the Internet is no substitute for a library, American Libraries, avril 2001, pp. 76-78.)


    1) Plus besoin de bibliothèque, puisqu’il y a Internet ?

    C’est inexact, ne fût-ce qu’au vu des lacunes d’Internet. Quantité de documents sont numérisés et mis en ligne. Des textes jusqu’à présent quasi inaccessibles (anciens, rares, épuisés) peuvent désormais être consultés chez soi. De là à penser que «tout est sur Internet», il n’y a qu’un pas que beaucoup ont franchi trop vite. Il serait plus correct de dire: « On peut trouver de tout sur Internet, mais on ne peut pas y trouver tout » (4).

    Combien de livres sont-ils numérisés ? Des dizaines de milliers sans doute, mais sur combien de millions existants ? Combien de journaux sont-ils accessibles en ligne ? Mark. Y. Herring citait le chiffre de 8% en avril 2001. Au fil des années, on peut espérer plus de livres, plus de journaux et de revues sur la toile. Mais c’est sans compter avec les problèmes de droits d’auteur, le prix de la numérisation, la lourdeur des textes à charger, les problèmes techniques. De plus, tout le monde ne dispose pas du matériel nécessaire.

    L’imprimé subsiste donc. Les nouveaux médias, Internet, CD-Rom, etc. n’ont pas encore totalement bouleversé les tendances profondes : aucun « média papier » n’a encore été réellement malmené depuis les CD-Rom et Internet, même pas les encyclopédies, contrairement à ce qui a été avancé. Des éditeurs proposent à nouveau une édition papier (voir plus loin). Croire que le réseau peut tout livrer à domicile est donc une erreur. Avoir un titre de livre ou d’article (ce qui est effectivement facile à obtenir), n’est pas encore le livre ou l’article; connaître l’existence d’un document et savoir le localiser ne signifient pas l’avoir consulté.


    2) Chercher dans Internet revient à chercher une aiguille dans une botte de foin.

    Plus besoin de bibliothèque puisque Internet permet de trouver facilement tout sur un sujet donné ? C’est un leurre ! Si un bibliothécaire dit à un lecteur: « Voici 10 articles répondant à votre recherche. Nous en avons 40 autres, mais nous ne vous les laisserons pas les consulter maintenant » ! Que dira-t-il ? Et pourtant, c’est à peu près le reflet de la réalité. Internet est une gigantesque librairie non rangée, un énorme entrepôt où chacun est libre de faire son « marché d’informations numériques ».

    Internet existe et est exploité mais l’usager est souvent mécontent ou insatisfait. Pourquoi ? Des problèmes de connexion, de maintenance, de surcharge ou de virus rendent des sites inaccessibles à un moment ou à un autre. Le réseau est mouvant, en évolution constante : les données changent ou ses conditions d’accès sont modifiées ou, plus radicalement encore, un site accessible aujourd’hui ne sera peut-être plus là demain !

    Les recherches sont difficiles à mener. Elles aboutissent souvent à un nombre — trop — élevé de réponses dont la plupart ne sont même pas pertinentes. Le « bruit de fond » (ensemble de réponses complètement inutiles) est trop important, exactement comme dans les années 70-80 avec les coûteuses banques de données en ligne. Pour ne rien simplifier, les moteurs de recherche ont chacun leurs règles. Bien souvent, ils sont donc mal utilisés ou sous-utilisés. Le lecteur se sent lésé et a la fâcheuse impression de perdre son temps. On fait croire que le réseau peut répondre à tout rapidement. En réalité, l’exploiter convenablement demande beaucoup de temps que n'ont pas la plupart des utilisateurs !

    Quelle que soit la requête menée par les moteurs de recherche traditionnels, une partie — une énorme partie — du réseau ne pourra pas être atteinte et restera tout simplement introuvable. C’est le Web invisible (5). Mais que couvre ce Web inaccessible par les moteurs de recherche ?

    • Des pages de taille trop grande pour être indexées par les moteurs de recherche. Google, par exemple, va jusqu’à 101 ko ;
    • des adresses URL complexes (comme c’est souvent le cas pour des pages personnelles) ou contenant certains signes non reconnus par les moteurs (&, ?, ~, …) ;
    • des sites avec des formats inconnus des moteurs (exemple : le format pdf). Notons que les choses s’améliorent. C'est ainsi que Google reconnaît de plus en plus de formats, à condition de mener sa recherche d’une certaine façon : un document au format Excel pourra être trouvé en entrant «filetype:xlssujet». Mais qui le sait ?
    • les sites accessibles par un mot de passe ou après identification du lecteur ;
    • les sites donnant des informations en temps réel : les moteurs ne peuvent pas suivre ;
    • de nombreux sites trop nouveaux ne sont pas encore référencés, donc introuvables ;
    • les sites animés : ils ne sont pas indexables ;
    • des bases de données. On cite le chiffre de 100 000 bases de données accessibles gratuitement et pourtant introuvables. Les requêtes se font via un formulaire proposé par le site. Le robot de référencement est arrêté à ce stade. Mentionnons comme exemple les catalogues de bibliothèques : ils sont accessibles par un moteur de recherche propre. Ou les archives du quotidien La Libre Belgique (www.lalibre.be), accessibles pourtant en libre accès et gratuitement. Essayez et recherchez « Irak ». Les archives du journal ont des pages pleines sur le sujet et pourtant Google n’en signalera aucune, même pas le titre du journal ;
    • le manque de liens hypertextes. Si un site n’est pas référencé et qu’en plus, aucun autre ne pointe vers lui, il sera effectivement introuvable à jamais ;
    • enfin, tous les sites volontairement non référençables, donc protégés par des balises (par exemple, les sites en construction).

    Voici quelques chiffres approximatifs, une évaluation correcte étant tout simplement impossible. On estimait en 2003 que le Web visible représenterait entre 3 et 10% de l’ensemble de la toile. Le Web invisible est évalué à 1 000 milliards de pages. Google, le moteur le plus avancé, référence 4 milliards et demi de pages seulement, soit même pas 0,5% du total !

    D’après Piero Cavaleri, « le recours systématique aux moteurs de recherche sur Internet peut causer de graves préjudices aux usagers, qui s’exposent au risque de laisser passer des informations importantes », d’autant plus qu’ils n’imaginent pas qu’elles puissent exister ! (6).


    3) La qualité des sites n’est pas toujours contrôlée, ni l’information mise à jour.

    On ne trouve pas tout sur Internet, mais on y trouve de tout : des informations essentielles et rigoureuses ou pertinentes, mais aussi négligeables ou erronées, voire pernicieuses et même abjectes, comme apprendre les relations entre les races à partir de sites du Ku Klux Klan ou tirer son éducation de sites classés XXX !

    Ajoutons la surabondance d’informations — « trop d’infos tue l’info » —, la présence d’informations indésirables, comme la publicité non sollicitée, ou simplement la tendance à présenter l’information comme synonyme de jeu : si l'amusement n'existe plus, se donnera-t-on encore la peine de consulter un site moins attrayant, mais peut-être de meilleure qualité ?

    Il n’y a guère de contrôle de qualité sur le Web et globalement il n’y en aura vraisemblablement pas. Certaines initiatives sont lancées pour évaluer les informations, mais elles sont loin de suffire face à l’accroissement continuel du nombre des sites. La proportion d’informations de qualité est donc malheureusement en perte de vitesse. Par conséquent, il faut soi-même s’atteler à la tâche, en appliquant certaines méthodes (7). Mais qui le fait systématiquement ?

    Les données sont mises à jour quotidiennement, hebdomadairement ou en tout cas mensuellement ? Il ne faut pas naviguer longtemps sur le réseau pour se rendre compte que cette affirmation aussi est fausse. D’une part, les sites ne sont pas tous mis à jour régulièrement, s’ils le sont d’ailleurs jamais pour certains. D’autre part, les moteurs de recherche les plus efficaces ne repassent en revue les sites référencés qu’au bout d’un mois minimum.


    4) Des sites offrant le plein-texte sont souvent rares.

    Un certain nombre de documents accessibles en format papier sont mis en ligne au grand bonheur de tous les utilisateurs. Malheureusement, il n’est pas rare de constater que ce passage de la version papier au format électronique se fait au détriment d’une partie du texte intégral. Dans des bulletins, voire dans certaines revues soi-disant scientifiques, les références et notes en bas de page sont sacrifiées, les tableaux, graphiques et formules ne sont pas toujours reproduits ou ne sont pas lisibles ou ne peuvent pas être imprimés ! Le recours à ces documents se fera donc avec prudence.

    Un autre problème, beaucoup plus préoccupant encore, doit être signalé. Les articles, qu’ils paraissent dans des revues papier ou des revues électroniques, contiennent de plus en plus de références renvoyant à des adresses de sites Internet. Qu’advient-il de ces références si les liens auxquels elles renvoient deviennent introuvables ? Les notes disparaissent ! Pour évaluer le problème, des chercheurs américains ont examiné trois revues majeures : Science, New England Journal of Medicine et Journal of American Medical Association (JAMA). En trois mois, le pourcentage de références devenues inactives était de 3,8%, après 15 mois de 10% et après 27 mois de 13% ! Des méthodes diverses sont mises au point pour parer à ce problème. Certaines revues vont même jusqu’à exclure les liens hypertextes. Mais est-ce réaliste ? Et les auteurs de cette étude de conclure: « C’est assez frustrant de savoir que d’ici deux à trois ans, une partie des notes disparaîtra ! Nous avons donc fait une copie sur notre disque dur afin que l’on puisse toujours nous contacter pour les consulter. » (8).


    5) Le livre électronique (e-book) n’a pas réussi sa percée.

    Des tentatives ont eu lieu pour donner, sous une forme numérique l'illusion d'un volume traditionnel mais les échecs se sont succédé. Pourquoi ? Probablement parce que les différents systèmes proposés ne ressemblaient pas réellement à un livre. Forte de cette leçon, une entreprise japonaise, Panasonic, vient de développer un nouveau modèle, le Sigma book, qui présente deux petits écrans côte à côte pour donner l’illusion de deux pages vis-à-vis (9). Aura-t-il plus de succès ? Un autre progrès technique en cours d’élaboration, l’écran souple, pourrait aussi donner l’impression d’avoir un « véritable » ouvrage en main, que l’on pourrait même feuilleter. Le petit appareil miracle, dans lequel chacun pourrait ranger sa bibliothèque personnelle, ne sera-t-il bientôt plus une utopie ? C’est à voir, car un autre reproche plus fondamental subsiste : la vulnérabilité des outils informatiques, et donc des e-books à venir. Ne risque-t-on pas de perdre tous ses titres au premier coup de tonnerre ? (10)


    6) La lecture sur écran est plus rébarbative, moins ergonomique et moins pratique que celle d’un document papier.

    Une des raisons de l’échec de l’e-book est l’obligation de lire sur un écran. Lire sur un ordinateur est aussi inconfortable. Essayez de lire de la sorte pendant plus d’une heure d’affilée ! Mal aux yeux, à la tête, au poignet – Lésions par efforts répétés (LER) ou Repetitive Strain Injuries (RSI) - sont le lot quotidien des «accros » qui s’y emploient. Les formats numériques sont mal adaptés à la lecture de textes longs. On regrettera sans tarder les bonnes pages papier et on en viendra tout simplement à imprimer le texte. C’est pourquoi les nouvelles technologies de l'information et de la communication (Ntic) n’ont pas réduit la quantité de papier, au contraire.

    La perspective de devoir imprimer des ouvrages entiers est pourtant peu enthousiasmante, en plus d’être onéreuse. Et de toute façon, une liasse de papier A4 ne remplace pas le livre solidement relié que l’on a bien en main, qui se laisse feuilleter pour en voir en quelques instants la table des matières, l’index, les illustrations, ou simplement pour évaluer la partie déjà lue et celle qui reste à lire. Sans parler d’aspects plus « sensuels » en quelque sorte, comme le plaisir d’admirer un beau livre ou de humer la bonne odeur du cuir. Même les éditeurs de certaines encyclopédies ont bien compris le problème et sont déjà revenus en arrière. Le mouvement de transfert des contenus encyclopédiques sur des CD-Rom ou sur le réseau a eu du succès. Que n’a-t-on vanté l’utilisation d’une encyclopédie sur CD-Rom: plus besoin de manipuler plusieurs gros volumes, accès instantané aux notices d’un même sujet réparties en plusieurs endroits de la version papier, gain de place important, etc. Et pourtant, depuis peu, aussi bien l’Encyclopædia Britannica que l’Encyclopædia Universalis ont décidé de proposer à nouveau une édition papier. Leurs directeurs concluent à la nécessité d’une complémentarité des supports plutôt qu’à la substitution de l’un par l’autre. Et les quotidiens ? Quand pourra-t-on lire son journal électronique préféré dans le métro ou dans le train ? Cela viendra sans doute mais ce n’est certainement pas pour aujourd’hui ni même pour demain.

    Cela ne signifie pas que le livre numérique sur un e-book futur ou actuellement sur PC soit à rejeter. Ce qu’il faut, c’est utiliser au mieux les fonctionnalités des différents supports existants. Aucun nouveau support de l’information n’a fait disparaître le précédent. La société du savoir-papier se combine avec aisance à tous les supports (11). Le numérique n’a pas pour vocation de se substituer au livre mais de développer autour de celui-ci de nouvelles formes d’accès à la connaissance. Le livre tient bien le coup et connaît même une seconde jeunesse, peut-être grâce aux avantages que lui apporte l’électronique pour l’édition, l’impression et la commercialisation à distance.


    7) Une bibliothèque virtuelle ne remplace pas une bibliothèque classique.

    Aux États-Unis, la nouvelle Université de Monterey, Californie, a ouvert ses portes en 1995 sans bibliothèque physique. Très vite, les responsables se sont rendu compte que les étudiants et les professeurs ne pouvaient pas trouver tout ce dont ils avaient besoin sur Internet. Conclusion : il a été décidé d’acheter des livres en catastrophe par dizaines de milliers ! De son côté, l’Université polytechnique de l’État en Californie, un lieu réputé pour sa haute concentration en informatique, a étudié pendant deux ans la possibilité d’une bibliothèque virtuelle, donc entièrement électronique. La solution finalement adoptée : une bibliothèque traditionnelle de 42 millions de dollars, avec une forte composante électronique. Une bibliothèque entièrement électronique ne semble donc pas encore possible.

    Pourquoi un tel constat ? Au vu du foisonnement des moyens techniques disponibles et de la publicité qui les entoure, on pourrait penser que les bibliothèques électroniques sont facilement utilisables, plus facilement même que les bibliothèques traditionnelles. Il n’en est rien. Consulter simplement un catalogue en ligne était considéré comme difficile en 1986 (12). Des études montrent que près de 20 ans après, il en est toujours ainsi ! Que se passerait-il alors dans des bibliothèques complètement électroniques ? Les quelques lecteurs « avertis » se débrouilleront, mais les autres ? On y pratiquerait en réalité une ségrégation inacceptable.

    Il faut tenir compte de la diversité des lecteurs, de leurs connaissances, des buts de leurs recherches. Un texte de Voltaire ne sera pas présenté de la même manière à un spécialiste du XVIIIe siècle qu’à un lycéen. Comment la différence sera-t-elle perceptible dans une bibliothèque électronique ? Dans une bibliothèque traditionnelle, le nom de l’éditeur seul fournit déjà une réponse. Quand on sait que plusieurs revues électroniques se créent chaque jour, on peut être inquiet pour le lecteur qui risque de s’y perdre dans les interfaces et les moyens de recherches aussi variés qu’il y a d’éditeurs.

    Rappelons-nous, enfin, une étude de Donald A. Norman (13) parue en 1988 sur l’utilisation des objets quotidiens. Plus ils ont un aspect technique et complexe, moins on en exploite les possibilités. C’est le cas, par exemple, des appareils électroménagers, des magnétoscopes, des téléphones et des PC. Il est à prévoir que ce serait le cas des bibliothèques électroniques. Leur facilité d’utilisation est encore un mirage, malgré les efforts réels. Le recours aux bibliothèques classiques est basé sur une tradition plus que séculaire et stable. Celui des bibliothèques électroniques est complexe et en évolution permanente. Or, ce qui prime pour le lecteur, c’est le résultat ou la réponse à sa recherche et pas les outils documentaires mis à disposition.


    8) La numérisation des documents coûte très cher.

    Remplacer une bibliothèque traditionnelle par Internet suppose que l’on peut trouver sur le réseau tout ce que contiendrait celle-ci. Est-ce le cas ? Si non, est-ce possible ? Certainement pas. Le problème des droits d’auteur empêche en réalité la numérisation de nombreux ouvrages : le prix en deviendrait excessif et, à supposer qu’ils soient numérisés, ils ne pourraient pas être copiés et ne pourraient pas être lus sur un autre support que le support de téléchargement. Les ouvrages qui ne sont plus concernés par le droit d’auteur, les ouvrages de plus de 70 ans, peuvent être numérisés et diffusés sur le réseau. Mais les techniques de numérisation restent onéreuses. Pour digitaliser tous les ouvrages de la Bibliothèque royale de Belgique, il faudrait des centaines de millions d’euros, soit — pour les nostalgiques — l’équivalent de plusieurs milliards d’anciens francs belges ! C’est donc impensable.

    À ce problème de coût, s’en ajoutent d’autres. Il faut être sûr de pouvoir accéder à ces œuvres digitalisées maintenant, mais aussi dans 10 ans, dans 20 ans, dans 50 ans. Peut-on en être assuré ? Non bien sûr. Les standards des techniques utilisées peuvent changer, les sociétés qui s’en occupent peuvent faire faillite, les logiciels et les formats évoluent très vite, les supports peuvent s’altérer (14). De nombreuses données consignées sur papier traversent les siècles. Il n’est pas sûr que celles enregistrées sur support numérique pourront en faire autant à moins de les transférer sur de nouveaux supports tous les cinq ans au moins ! Un exemple célèbre : une grande partie des données recueillies par la mission Appolo XI de 1969 sont aujourd’hui perdues, la Nasa n’ayant apparemment pas gardé les ordinateurs et les logiciels nécessaires à leur lecture (15). Si l’obsolescence inflige des pertes difficilement réparables à la plus grande agence spatiale du monde, on peut être très inquiet quant l’avenir de nombreux documents électroniques éparpillés dans de différentes institutions disposant de beaucoup moins de moyens.

    Très gênant aussi pour l’avenir, le fait que l’abonnement à une revue électronique ne garantit pas la possession d’un exemplaire, mais seulement le droit de consultation. En cas de renonciation à un abonnement, on perd ce droit complètement, même pour les anciens numéros, ce qui est difficilement acceptable.


    9) Les documents sur Internet n’ont pas plus de 10 à 15 ans.

    Le développement exceptionnel d’Internet remonte aux années nonante, soit à une dizaine d’années. Tout ce qui s’y trouve est donc — relativement — récent. Certes, il y a bien d’anciens ouvrages numérisés, des documents historiques remontant parfois aux temps immémoriaux, mais la proportion en est très modeste, on a vu pourquoi. D’autre part, des documents, parce qu’ils ont déjà une certaine ancienneté, sont supprimés. C’est le cas de ces éditeurs qui donnent accès électroniquement à leurs revues : ils ont tendance à supprimer une année antérieure lorsqu’ils en ajoutent une autre. Le risque de ne pas ou de ne plus pouvoir accéder à des données de (grande) qualité mais un peu anciennes est donc sérieux. Si on ajoute à cette tendance le problème de l’obsolescence du matériel et des logiciels ainsi que celui de l’instabilité des documents électroniques disponibles sur le réseau (la durée de vie moyenne d’une page Internet n’était déjà plus que de 46 jours en 2001), on peut raisonnablement se poser bien des questions.


    10) Le Web ne peut remplacer les services d’un centre de documentation.

    Internet est certainement un merveilleux outil d’information et de communication mondiales, mais il n’est qu’un outil. Les informations sur un sujet donné semblent facilement rassemblées, si facilement que souvent on les accumule sans même les lire complètement, tout heureux de se constituer un dossier apparemment « solide » mais s’avérant la plupart du temps épars, inutile, redondant et finissant à la poubelle. La lecture sur écran est vraiment rébarbative. Tout ne peut donc pas être numérique. Il faut dès lors veiller à ce que le réseau ne soit pas la seule source d’informations utilisée et connue du lecteur, sinon on construira des « cimetières de l’oubli ». La qualité de l’information et du savoir passe par la diversité des supports (16).

    Pour terminer, une importante question reste à poser. Y a-t-il des fonctions qui ne peuvent pas être fournies à distance et que seule une bibliothèque peut remplir ? Outre la fonction de dépôt des connaissances passées qu’il faut conserver à tout prix (et qui est à charge des bibliothèques nationales), la bibliothèque remplit une fonction contextuelle. Elle peut mettre le lecteur en contact avec le domaine de connaissances dont relève l’information recherchée, grâce à l’organisation physique du savoir. Le lecteur a rapidement une idée des ressources à sa disposition rien qu’en regardant les rayonnages. De même, une revue consultée pour un article précis présentera au lecteur un peu curieux les autres articles du numéro. Combien d’idées, de nouvelles recherches ne sont-elles pas nées pour avoir glané ici ou là une information intéressante en feuilletant simplement une revue ou un ouvrage ? (17).

    Sans doute trouve-t-on de temps en temps en bibliothèque des publications papier erronées ou même pernicieuses. Mais en général, les ouvrages et revues sont soumis à des contraintes éditoriales (comités de lecture, relecture par les pairs ou « peer review », comptes rendus critiques), ce qui n’est pas le cas des diffusions électroniques. De plus, le bibliothécaire/documentaliste sérieux et compétent s’informe avant d’acquérir un ouvrage: il n’achète pas les yeux fermés. Il utilise donc sa compétence des matières en question et son esprit critique pour gérer une sélection.

    Comme le fait remarquer Christian Vandendorpe (18), ce n’est pas le cas lorsque l’on recourt au réseau : « Pour toute une série de raisons dues à l’état encore "immature" du média, la dynamique du Web tend à transformer la lecture en une activité fébrile où le lecteur est constamment à la surface de soi-même, surfant sur l’écume des sens offerts, emporté dans un kaléidoscope d’images et de fragments de texte oubliés dès qu’ils ont été perçus. Cette forme de lecture est condamnée à papillonner dans la répétition et à voir les mouvements de zapping s’accélérer en proportion directe de l’ennui engendré ». Bref, sans bibliothèque et centre d’information/documentation, nous risquons fort d’être orphelin d’une grande partie des vraies connaissances.




    Pour en savoir plus

    Patrick Bazin, Bibliothèque publique, révolution numérique et transmission culturelle, Lectures, n° 123, novembre-décembre 2001, pp. 28-32.

    Laurent Bernat, Les documentalistes ont l’avenir devant eux, mais..., Documentaliste-Sciences de l’information, 2003, t. 40, n° 2, pp. 142-146.

    Anne-Marie Bertrand, Les bibliothèques, Paris, La Découverte, 2004, collection « Repères ».

    Christiane De Craecker-Dussart, Les bibliothèques électroniques, Athena n° 175, novembre 2001, pp. 139-144.

    Christiane De Craecker-Dussart, L’évaluation des informations sur Internet, Athena, n° 194, octobre 2003, pp. 77-82.

    Dossier: Internet ou le livre ? Internet et le livre !, Lectures, n° 119, mars-avril 2001, pp. 17-40.

    Thomas Kreczanik, De la bibliothèque traditionnelle à la bibliothèque numérique, www.ens-lyon.fr/Bibli/bib-num/typologies.pdf/ Lyon, École normale supérieure, (en ligne) 19 septembre 2003.



    Bibliographie

    (1) http://portal.unesco.org/

    (2) Jean-Claude Le Moal, La documentation numérique, Bulletin des bibliothèques de France, t. 47, n° 1, 2002, p. 68 et Piero Cavaleri, Les bibliothèques et les services personnalisés en ligne, Bulletin des bibliothèques de France, t. 48, n° 4, 2003, p. 28.

    (3) Didier Frochot, Dichotomie entre bibliothécaire et documentaliste, Defidoc. Information-documentation-connaissance, décembre 2003, http://www.defidoc.com/
    Webster Dictionary of the English Language et Online Dictionary for Library and Information Science, Odlis. http://lu.com/odlis/

    (4) Michel Fingerhut, Le titre d’un livre n’est pas le livre, Livres Hebdo, 27 août 1999, p. 11.

    (5) Christian Vanden Berghen, Comment accéder à l’information scientifique, Athena, n° 201, mai 2004, pp. 447-449.

    (6) Piero Cavaleri, Les bibliothèques et les services personnalisés en ligne, Bulletin des bibliothèques de France, t. 48, n° 4, 2003, p. 29.

    (7) Christiane De Craecker-Dussart, L’évaluation des informations sur Internet, Athena, n° 194, octobre 2003, pp. 77-82.

    (8) Stéphane Bertrand, Avec le temps disparaissent les liens Internet, Infoscience. Le quotidien en ligne: www.infoscience.fr/articles/articles_aff.php3?Ref=805/, 12 novembre 2003.

    (9) Trends Tendances, 29/4/2004, p. 72.

    (10) Réjean Savard, Intégration et avenir des bibliothèques dans la société de la connaissance, Lecture n° 123, novembre-décembre 2001, p. 18 - Michel Fingerhut, Le titre d’un livre n’est pas le livre.

    (11) Yvon-André Lacroix, Les bibliothèques publiques: ces partenaires du savoir. Discours prononcé au Forum des bibliothèques publiques du Québec, 22 septembre 2000, en ligne sur http://www.bnquebec.ca/fr/activites/act_partenaires.htm

    (12) Christine L. Borgman, Why are online catalogs hard to use ?, Journal of the American Society for Information Sciences, t. 37, 1986, pp. 387-400 - Alain Jacquesson, De la difficulté à utiliser les bibliothèques numériques, Bulletin d’information de l’ABF, n° 188, 2000, en ligne sur http://www.abf.asso.fr/rubrique.php3?id_article=68/

    (13) Donald A. Norman, The psychology of everyday things, New York, Basic Books, 1988 (cité par Alain Jacquesson).

    (14) Michel Fingerhut, La numérithèque entre réalités et fantasme, Livres Hebdo, n° 381, 12 mai 2000, pp. 80-84).

    (15) Courrier de l’Unesco, octobre 2000, p. 46.

    (16) Marie-France Blanquet, Journée FADBEN 17/01/2003, Le leurre de l’accès pour tous à l’information, en ligne sur http://ac.montpellier.fr/crdp/services/lesdocs.avenir_doc.pdf/ pp. 9 et 10).

    (17) James Huff, On my mond, « Defining the non-virtual Library», American Libraries, novembre 2003, pp. 36-55 - Roger Grosjean, Informatiebronnen over chemische agentia, dans Blootstelling aan chemische en carcinogene agentia, Malines, Kluwer, 2004, pp. 85-90 - Dan Boom, Frank Lekanne Deprez et René Tissen, Angst en hoop voor de bibliothecaris, Informatie Professional, n° 6, 4, 2002, pp. 18-22.

    (18) Christian Vandendorpe, Du papyrus à l’hypertexte. Essai sur les mutations du texte et de la lecture, Paris, La Découverte, 1999, collection « Sciences et société», p. 229. - Voir le compte rendu dans Athena n° 166, décembre 2000, pp. 198-199.





    AUTEUR : C. De Craecker-Dussart